Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 25/03/2015

A l’Est, rien de nouveau

altVoilà dix jours que notre guide éclairé se balade de ville en bourgade dans les deux Hodhs. Depuis le premier jour à Néma, où la Mauritanie a offert un visage hideux, avec des accueillants qui se bousculent, s’étripent et s’insultent pour accrocher l’auguste main, rien de fondamental n’a véritablement changé à l’Est. Toujours les mêmes scènes avilissantes. Tout comme il en sera de même à l’Ouest, au Nord ou au Sud, où les laudateurs offriront, dans quelques jours, les mêmes images qu’à Néma, Aïoun et un peu partout. C’est à se demander à quoi servent les visites de ce genre, si ce n’est à humilier un peuple obligé de faire courbette, chaque fois qu’un président se déplace pour inaugurer un point d’eau. Peut-être celui-là veut-il se réconforter, s’assurer d’être toujours populaire.  Mais à quoi lui servira cette popularité, s’il ne lui est plus possible de briguer le suffrage des électeurs ? A-t-il oublié que ce sont ces mêmes foules qui ont accueilli tous les présidents qui l’ont précédé et accueilleront ceux qui lui succéderont ? A quoi sert la visite d’une école ou d’un centre de santé, quand on sait, d’avance, qu’ils sont dépourvus de tout et qu’un petit saut, même présidentiel, n’apportera pas grand-chose au quotidien de populations dans l’impossibilité de se soigner ou d’avoir accès à une éducation digne de ce nom. Les dispensaires et autres hôpitaux sont devenus des mouroirs où seuls se présentent ceux qui n’ont pas les moyens de se soigner dans le privé ; autrement dit, la grande masse. L’école publique n’est plus que l’ombre d’elle-même. C’est, en effet, un secret de Polichinelle que ces deux secteurs sont plongés, depuis longtemps, dans un coma profond, prélude à une mort programmée, si des mesures radicales ne sont pas prises rapidement pour les sauver. Ce qui ne pointe pas à l’horizon, Ould Abdel Aziz n’ayant rien annoncé pour leur venir en aide. Il n’avait pourtant pas besoin d’aller aussi loin pour se rendre compte de l’ampleur des dégâts. A moins qu’il n’ait d’autres objectifs, inavoués jusqu’à présent. S’il se défend de vouloir changer la Constitution pour se tailler un troisième mandat ou changer la nature du régime, comment expliquer cette débauche d’énergie et ses initiatives, jusqu’à présent timides, demandant qui un troisième mandat, qui une révision de la Constitution. Ne dit-on pas qu’il n’y a pas de fumée sans feu ?

Spécialiste des coups d’éclat, Ould Aziz aura réussi, avec cette visite, à faire passer, au second plan, non seulement, le dialogue politique mais, aussi, la grève à la SNIM. L’opposition, qui a réussi, elle, une fois n’est pas coutume, à se mettre d’accord sur des préalables, lui a renvoyé la patate chaude et attend une réponse. Quant aux ouvriers de la SNIM, ils ont donné, eux, une belle leçon de courage et de persévérance, refusant de plier aux injonctions. Ce que n’apprécie que modérément un général habitué à donner des ordres. Dans quelques jours, quand la visite sera finie, il va bien falloir revenir sur terre, répondre à l’opposition et trouver une solution à la crise qui paralyse la société minière…

Ahmed Ould Cheikh


le calame

Mali-Mauritanie, Beize : Un village, deux Etats

(image utilisée juste a titre d`illustration)Nouakchott veut-elle annexer Beize, un village malien ? La question mérite d’être posée. Le village en question est situé non loin de la sous-préfecture de Nampala. Selon nos sources, sur la carte du Mali, il n’y a aucun doute. Le village figure bel et bien sur la carte de notre pays. Mais depuis un certain temps, la Mauritanie est en train de grignotée sur les prérogatives administratives du Mali dans le village.

Nos sources nous enseignent, sur la base des témoignages recueillis sur place, que l’unique école franco arabe qui y sied est l’œuvre de la Mauritanie. C’est elle aussi qui paie les fonctionnaires qui y servent. Il y a aussi un puits à grand diamètre creusé par Nouakchott. Le hic dans tout cela, c’est la détention des cartes d’identité mauritaniennes la population locale. Le poteau rose a été découvert par une patrouille de l’armée malienne, dirigé par le lieutenant colonel  Mohamed S. Koné.

Interrogé par les militaires maliens, un enseignant répondant au nom de Meyara Sidy Ould Bebeka  a souligné que : «  le puits à grand diamètre et l’école coranique sont l’œuvre du gouvernement mauritanien ». Pratiquement tous les habitants de la localité ne  disposent que de pièce d’identité mauritanienne. Selon lui, les enseignants et les autres fonctionnaires de la localité reçoivent leurs soldes du gouvernement mauritanien. Quand bien même que le village est situé géographiquement sur le territoire de la République du Mali. La Mauritanie a t-elle profité de l’occupation du nord du Mali par les narco-djiahdistes pour annexer ce bout de notre territoire national ? Ou bien, les populations se sentant abandonnées par Bamako ont préféré tomber  entre  les bras de la Mauritanie ? L’on ne peut jurer de rien, mais force est de reconnaître que le gouvernement malien doit prendre le problème à bras le corps pour éviter à l’avenir un différend frontalier qui pourrait déboucher sur des incidents fâcheux.

Les deux pays doivent par exemple procéder illico presto à un bornage de frontière pour une réelle délimitation de cette frontière poreuse qui est devenue le repère des terroristes et le terreau de la grande criminalité avec à  la clé le trafic de drogue.  Le village de Beize n’est pas un cas isolé nombreuses sont les localités frontalière où Bamako n’a pas de représentant. C’est la raison pour laquelle il y a eu des incidents entre Maliens et  Guinéens à Siradiouba et récemment dans le cercle de Kangaba, où il y a de cela quelques jours, une patrouille de la gendarmerie est tombée dans une embuscade tendue par des militaires déguisés guinéens en chasseurs, selon la population locale. Le différend, qui opposait un compatriote à un guinée, est né de la découverte d’un gros morceau d’or dans un puits d’orpaillage situé en territoire malien. Le seul malheur de nos compatriotes est d’abriter ce site d’orpaillage. Le bilan des affrontements est lourd, plus d’une trentaine de morts, dont deux gendarmes maliens, qui ont été abattus de sang froid par des militaires guinées sous le manteau des chasseurs. Selon le témoignage des rescapés, le plan de bataille utilisé par les assaillants ne trompe guère. C’est une stratégie de guerre purement militaire. Deux choses, ou ce sont des anciens militaires, ou des militaires en activité. La seconde hypothèse est défendue par les villageois, qui semblent reconnaître certains combattants, lesquels serviraient dans l’armée guinéenne. Car, entre eux villageois, ils se connaissent. Ce sont des gens qui se côtoient tous les jours. Donc, ils ne peuvent se tromper sur l’identité des soit disant chasseurs guinéens.

Il y a donc lieu de faire sien, un adage du pays de la teranga dit que : «  quand un étranger construit chez toi ce qu’il n’a pas l’intention de partir ».

Badou S. Koba      

Malijet

Mali-Mauritanie, Beize : Un village, deux Etats