Monthly Archives: March 2015
La CSI interpelle le Président mauritanien au sujet de la grève de la SNIM
Dans une lettre adressée jeudi 26 Mars 2015 au Président mauritanien, Madame Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI) a déclaré que la CSI est très préoccupée par la situation délétère qui prévaut au sein de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) suite à la grève générale déclenchée par les travailleurs de l’entreprise minière depuis le 30 janvier 2015
La CSI a rappelé que les accords conclus dans le cadre des relations professionnelles, à travers des négociations collectives menées entre les travailleurs et les employeurs, deviennent des obligations qui s’appliquent à toutes les parties et par voie de conséquence, leur non application s’avère être une source de conflit si des mécanismes de conciliation ne sont pas mis en œuvre afin que le droit soit respecté dans toute sa rigueur. Et la CSI d’ajouter que cette régulation est de la responsabilité du gouvernement, à travers le département en charge du travail, et devrait pouvoir éviter à l’un des poumons économiques du pays, de connaître un arrêt de travail aussi long et préjudiciable à son essor économique.
La CSI a noté, qu’au lieu de s’inscrire dans une logique de dialogue pour mettre fin au conflit, le gouvernement a plutôt affiché un favoritisme pour la direction générale de la société en rejetant tout le tort sur le dos des travailleurs. Aussi, la direction générale forte de ce soutien n’a pas hésité à justifier par ce biais les sanctions prises à l’encontre des délégués du personnel ainsi que des travailleurs en grève.
La CSI a rappelé que l’interdiction par le Hakem de Nouadhibou, à deux reprises, aux travailleurs le droit de se rassembler autour de leur siège en leur proférant des menaces et des sanctions diverses constitue une violation grave de l’esprit et de la lettre des conventions de l’Organisation Internationale du Travail, notamment la C87 sur la liberté syndicale et la C98 sur le droit de négociation et d’organisation, ratifiées par le pays depuis plusieurs décennies.
La CSI interpelle avec la plus grande fermeté, le gouvernement mauritanien sur la situation préoccupante au niveau de la SNIM, afin que la raison domine la passion dans la gestion de la grève légitime des travailleurs, et que des négociations sociales soient ouvertes permettant ainsi, l’application et le respect des accords conclus entre les délégués du personnel et la direction générale de l’entreprise. Elle a rappelé également que toute mesure de sanction disciplinaire de n’importe quel degré prise à la suite d’une grève légale, est une violation des droits des représentants légaux des travailleurs et par conséquent sera nulle et de nul effet, car les délégués du personnel sont sous ce rapport, doublement protégés aussi bien par la Loi nationale que par les conventions internationales.
La CSI en appelle à la responsabilité du Président, pour permettre et favoriser un dénouement heureux de ce conflit par le rétablissement de tous les travailleurs dans leurs droits et dans leurs fonctions, ainsi que la tenue dans les formes convenues d’accord partie, de négociations entre la SNIM et les délégués du personnel autour de la plate-forme revendicative déposée lors du préavis de grève.
La CSI, au sein de laquelle les organisations syndicales affiliées de Mauritanie jouent un rôle important, s’est déclarée disposée à apporter son appui dans ce cadre, afin que les relations professionnelles entre les employeurs et les travailleurs connaissent des progrès considérables pour favoriser un meilleur développement économique et social de votre pays.
La CSI a enfin déclaré qu’elle restera attentive à l’évolution de la situation et espère que son appel auprès du gouvernement sera entendu.
Rappelons que la CSI représente plus de 176 millions de travailleurs dans 162 pays.
Source: CGTM
le calame
Conférence de presse du Rais : On est resté sur notre faim
Annoncé à coup de communiqués relayés par les médias, la conférence de presse du président de la République a laissé plus d’un sur sa faim. Le timing étant bien choisi par le rais ou sa communication– il intervient à la veille de la fin de sa visite dans les Hodh, au moment où la grève de la SNIM se prolonge et menace même la survie de la première entreprise du pays, mais aussi au moment où les pourparlers avec l’opposition, suspendus à cause du voyage présidentiel, devraient reprendre, la conférence de presse n’aura pas tenu toutes les attentes. Tous les sujets abordés par le président, visiblement déstabilisé par l’accroc avec un confrère, ont été superficiellement traités. Rien de nouveau sur la SNIM sauf qu’aucun missionnaire n’a été dépêché pour discuter avec les grévistes qui n’auraient pas respecté la parole donnée au président lors d’une rencontre à Zouerate, que leurs revendications sont « irréalistes » pour être satisfaites par la direction de l’entreprise. Pour le président Aziz, les mauritaniens doivent tirer les leçons d’autres pays qui ont vu les entreprises minières (fer) fermer à cause de la chute vertigineuse des prix de ce minerai dans le marché mondial. La menace de fermeture pèse-t-elle dès lors sur le premier employeur du pays, premier contributeur au budget national ?
Sur le dialogue tant attendu, le président qui disait qu’aucun sujet n’est tabou informe le FNDU qu’aucun préalable n’est admis avant l’ouverture des discussions, qu’il n’a jamais évoqué la modification de la constitution, ni pour instaurer un régime parlementaire, encore moins pour la déverrouiller, que les gens sont libres de gesticuler. Le pays ne vit aucune crise politique, s’est-il hâté de rappeler.
Interrogé sur les conditions de vie des populations, sur la montée des prix de denrées de première nécessité, sur la baisse du pétrole qui devrait avoir des implications positives sur tout ce qui est transport (importations), le président a tout simplement opposé la structure des prix du carburant, indiquant au passage que le gouvernement subventionne à hauteur de 80 Um le prix d’un litre de gas-oïl.
Dans le même ordre d’idées, le président a déploré la prolifération anarchique des hameaux et autres localités à l’intérieur du pays. Un problème pour les investissements en termes d’écoles, de santé, d’équipements hydrauliques …
C’est dire qu’on n’aura pas appris grand-chose au sortir de cette rencontre avec la presse.
Piètre format de Com
Les conférences de presse du président de la République ont souvent connu des ratés que la Com de la présidence ou le cabinet peinent à corriger. On se demande parfois si la direction de la communication de la présidence a son mot à dire sur la préparation des conférences de presse ou autres rencontres avec le Peuple ou la Jeunesse ou si c’est le cabinet qui régente tout.
L’un ou l’autre devrait pourtant avoir son mot à dire par rapport aux thèmes à traiter. Il ne sert à rien de remettre au président une pile de fiches où il pourrait se perdre ou s’attacher les services d’un ministre pour donner une réponse à une question. La présidence gagnerait à cadrer quelques thèmes, ce qui permet de maîtriser leurs aspects, d’éviter de coller aux fiches, d’hésiter avant de répondre. Un président de la République, fut-il le plus futé du monde ne pourrait maîtriser tous les aspects de la vie de sa nation, c’est un être humain, avec ses qualités et ses défauts. Simplement, il doit avoir la magnanimité de trouver des portes de sorties pour des questions «gênantes ». La Com ou le cabinet pourrait par conséquent restreindre le nombre de journalistes qui interviennent, quitte à opérer une rotation des organes de presse, chaque fois qu’une conférence de presse est convoquée au palais. Il faut apprendre à s’inspirer des exemples d’ailleurs. Le président Aziz n’a-t-il pas beaucoup voyagé, présidé l’UA pendant une année?
La Com ou le cabinet se devrait au cours du briefing de préparation faire comprendre au président qu’il n’a pas affaire à de grands enfants ou à des soldats et qu’il doit par conséquent se départir de certaines réactions, genre “tais-toi !” Ou “retire-toi !” Il doit rester détendu, détendre l’assistance et les téléspectateurs. Les journalistes doivent, eux aussi se montrer « polis» et «responsables » mais pas se faire désarçonner ; ils doivent faire montre de maturité et se sérénité. Le courage du confrère Wédiaa, directeur de Siraj et responsable de la Chaine privée El Mourabitoune est à ce point à saluer,il a tout simplement voulu rappeler un principe: on ne change pas les règles du jeu en cours de route.
Ensuite, par rapport aux choix des organes de presse et leur gestion. Jusque-là, beaucoup d’organes se demandent comment s’effectue le « tri » des journalistes pour interroger le président. A l’occasion de cette dernière sortie, on constate que la presse écrite francophone a été totalement zappée. Certains d’entre eux sont tout simplement considérés comme des pestiférés par le cabinet ou la Com du Rais. En tout cas, au Calame, nous ne regrettons pas d’avoir été “oubliés ” encore une fois pour ne pas avoir à assister à des « shows », à servir de « faire valoir », ou disons-le, de « décor » tout simplement.
le calame
Un pilote était bloqué hors du cockpit avant le crash de l’avion de Germanwings
L’un des deux pilotes de l’Airbus A320 qui s’est écrasé mardi dans les Alpes françaises a quitté le cockpit sans pouvoir y retourner, a rapporté le “New York Times” mercredi après avoir eu connaissance du contenu de l’une des boîtes noires.
Les enregistrements sonores de la première boîte noire de l’avion Germanwings, qui s’est écrasé mardi dans les Alpes françaises avec 150 personnes à bord, commencent à livrer quelques éléments. D’après le “New York Times“, citant des informations émanant d’un enregistreur de voix du cockpit, l’un des pilotes a quitté le cockpit et n’a pu y retourner avant la chute de l’avion. Ces informations n’ont pour l’instant pas été confirmées, ni par le la compagnie aérienne Lufthansa, ni par les enquêteurs du Bureau d’enquête et d’analyse (BEA).
“Au début du vol, on entend l’équipage parler normalement, puis on entend le bruit d’un des sièges qui recule, une porte qui s’ouvre et se referme, des bruits indiquant qu’on retape à la porte et il n’y a plus de conversation à ce moment-là jusqu’au crash”, a rapporté mercredi 25 mars le journal américain, qui précise avoir eu connaissance de la teneur des enregistrements.
“Le type à l’extérieur frappe légèrement à la porte et il n’y a pas de réponse”, a déclaré un responsable militaire participant à l’enquête au “New York Times”. “Alors ensuite, il frappe plus fort à la porte et pas de réponse. Il n’y a jamais de réponse.” Et l’enquêteur, resté anonyme, d’ajouter, “on peut entendre qu’il essaie de défoncer la porte”.
“Nous ne savons pas encore la raison pour laquelle un des types est sorti”, a-t-il ajouté. “Mais, ce qui est sûr, c’est qu’à la toute fin du vol, l’autre pilote est seul et n’ouvre pas la porte.”
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, la réglementation prévoit que les portes des cockpits ne peuvent plus être ouvertes de l’extérieur.
“Beaucoup trop tôt”
Mercredi, lors d’une conférence de presse au Bourget, le directeur du BEA, Rémi Jouty, a assuré que son équipe avait réussi à écouter le fichier audio de la “boîte noire”. Il a ajouté qu’il était “beaucoup trop tôt pour en tirer la moindre conclusion sur ce qui s’est passé”.
La Lufthansa, maison mère de Germanwings, a fait savoir par un porte-parole qu’elle était au courant de l’article du “New York Times”.”Nous n’avons aucune information des autorités qui confirme cet article, nous sommes à la recherche de plus d’informations. Nous ne participerons pas aux spéculations sur les causes du crash”, a dit le porte-parole.
Des familles de victimes venant principalement d’Allemagne et d’Espagne doivent commencer à arriver dans la nuit de jeudi dans la région du crash, où un dispositif d’accueil a été mis en place, comprenant notamment des travailleurs d'”urgence sociale”. Deux avions transportant des proches de victimes doivent également partir de Düsseldorf et Barcelone pour Marseille. Des chapelles ardentes ont été dressées à Seyne-les-Alpes et Le Vernet.
Avec reuters et AFP
France24
Ebola : selon les Nations Unies, l’épidémie probablement éradiquée cet été
le Quotidien du Peuple en ligne – Il y a exactement un an, le 23 mars 2014, l’Organisation mondiale de la Santé annonçait qu’il y avait une épidémie d’Ebola en Guinée. Il y avait alors eu 49 cas et 29 décès dus à la maladie. Selon l’OMS, plus de 10 000 personnes sont mortes depuis de cette maladie en Afrique de l’Ouest. Bien que la propagation de la maladie ait explosé, puis ralenti au cours de l’année écoulée, et que son emprise sur l’attention de l’Occident ait connu des hauts et des bas- il est clair que le virus mortel n’en a pas fini avec l’Afrique de l’Ouest.
Cependant, Ismail Ould Cheikh Ahmed, le chef de la mission Ebola de l’Organisation des Nations Unies, estime que l’épidémie pourrait avoir « disparu » à la fin du mois d’août. Il a dit à la BBC que les efforts initiaux de l’ONU pour lutter contre l’épidémie ont été ralentis par une combinaison d’« arrogance » et de « manque de connaissance », mais que l’organisation internationale avait « tiré les leçons » de cela. « Je suis assez sûr qu’elle aura disparu d’ici l’été », at-il dit.
La prédiction suit une évolution décevante concernant le Libéria : le pays, qui n’avait pas eu un cas d’Ebola actif depuis le 5 mars, a enregistré un autre cas, les responsables ayant diagnostiqué un nouveau patient vendredi. L’OMS exige 42 jours sans Ebola -deux fois la période d’incubation du virus- avant de déclarer qu’un pays n’est plus touché par celui-ci. Les responsables ne sont toujours pas sûrs de savoir comment cette nouvelle patiente a contracté le virus Ebola. Pourtant, le fait que le Libéria est proche d’être Ebola sans démontre un certain succès dans les efforts soutenus pour lutter contre la maladie. Au cœur de l’épidémie, plus de 4 200 personnes sont mortes du virus Ebola au Libéria.
Les dernières données de l’OMS, publiées lundi, ont établi le nombre de morts de fièvre Ebola au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée à 10 299
rapideinfo
A l’Est, rien de nouveau
Voilà dix jours que notre guide éclairé se balade de ville en bourgade dans les deux Hodhs. Depuis le premier jour à Néma, où la Mauritanie a offert un visage hideux, avec des accueillants qui se bousculent, s’étripent et s’insultent pour accrocher l’auguste main, rien de fondamental n’a véritablement changé à l’Est. Toujours les mêmes scènes avilissantes. Tout comme il en sera de même à l’Ouest, au Nord ou au Sud, où les laudateurs offriront, dans quelques jours, les mêmes images qu’à Néma, Aïoun et un peu partout. C’est à se demander à quoi servent les visites de ce genre, si ce n’est à humilier un peuple obligé de faire courbette, chaque fois qu’un président se déplace pour inaugurer un point d’eau. Peut-être celui-là veut-il se réconforter, s’assurer d’être toujours populaire. Mais à quoi lui servira cette popularité, s’il ne lui est plus possible de briguer le suffrage des électeurs ? A-t-il oublié que ce sont ces mêmes foules qui ont accueilli tous les présidents qui l’ont précédé et accueilleront ceux qui lui succéderont ? A quoi sert la visite d’une école ou d’un centre de santé, quand on sait, d’avance, qu’ils sont dépourvus de tout et qu’un petit saut, même présidentiel, n’apportera pas grand-chose au quotidien de populations dans l’impossibilité de se soigner ou d’avoir accès à une éducation digne de ce nom. Les dispensaires et autres hôpitaux sont devenus des mouroirs où seuls se présentent ceux qui n’ont pas les moyens de se soigner dans le privé ; autrement dit, la grande masse. L’école publique n’est plus que l’ombre d’elle-même. C’est, en effet, un secret de Polichinelle que ces deux secteurs sont plongés, depuis longtemps, dans un coma profond, prélude à une mort programmée, si des mesures radicales ne sont pas prises rapidement pour les sauver. Ce qui ne pointe pas à l’horizon, Ould Abdel Aziz n’ayant rien annoncé pour leur venir en aide. Il n’avait pourtant pas besoin d’aller aussi loin pour se rendre compte de l’ampleur des dégâts. A moins qu’il n’ait d’autres objectifs, inavoués jusqu’à présent. S’il se défend de vouloir changer la Constitution pour se tailler un troisième mandat ou changer la nature du régime, comment expliquer cette débauche d’énergie et ses initiatives, jusqu’à présent timides, demandant qui un troisième mandat, qui une révision de la Constitution. Ne dit-on pas qu’il n’y a pas de fumée sans feu ?
Spécialiste des coups d’éclat, Ould Aziz aura réussi, avec cette visite, à faire passer, au second plan, non seulement, le dialogue politique mais, aussi, la grève à la SNIM. L’opposition, qui a réussi, elle, une fois n’est pas coutume, à se mettre d’accord sur des préalables, lui a renvoyé la patate chaude et attend une réponse. Quant aux ouvriers de la SNIM, ils ont donné, eux, une belle leçon de courage et de persévérance, refusant de plier aux injonctions. Ce que n’apprécie que modérément un général habitué à donner des ordres. Dans quelques jours, quand la visite sera finie, il va bien falloir revenir sur terre, répondre à l’opposition et trouver une solution à la crise qui paralyse la société minière…
Ahmed Ould Cheikh
le calame