Monthly Archives: November 2012
Initiative Messaoud: Petits pas vers une troisième voie?
Le président Messaoud Ould Boulkheïr a réuni, lundi dernier, tous ceux qui soutiennent ou seulement, prétendent soutenir, l’initiative qu’il a lancée, il y a quelques mois, pour sortir le pays de son immobilisme politique, source de tensions lourdes d’instabilité. Il y avait, là, une belle brochette de personnalités de la classe politique, de la société civile, des organisations syndicales, de défense des droits de l’Homme, etc.
Au menu, donc, l’initiative visant à rapprocher les positions, très tranchées, entre La Majorité Présidentielle (LMP) et la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD), deux pôles à couteaux tirés, depuis quelques années, occasionnant du coup, le report des élections municipales et législatives prévues en 2011. Face à cette situation pleine d’incertitudes, renforcées par la crise au Mali, le président de l’Assemblée nationale et de l’Alliance Populaire Progressiste (APP) a entrepris une démarche en vue de rappeler, aux uns et aux autres, leur obligation vis-à-vis de leur pays. Son initiative vise, comme il l’a si bien dit, à faire «baisser la tension et amorcer le dialogue» au terme duquel un gouvernement d’union nationale sera constitué. Il aura à charge d’organiser des élections, transparentes et apaisées, auxquelles prendront part tous les partis politiques qui le voudront. Après avoir émis l’idée, le président Messaoud a rencontré les acteurs politiques et la société civile, pour leur expliquer sa démarche. «Aucun de ceux que j’ai rencontrés n’a exprimé de réponse négative», dira Messaoud Ould Boulkheïr, au terme de son tour des diverses officines. Ce fut, même, comme une espèce d’unanimité autour de l’initiative, même si la COD continuait à réclamer le départ du président de la République, en attendant que l’idée émise par le président Messaoud soit transformée en proposition concrète.
Pour en arriver là, le président de l’Assemblée nationale s’est quasiment retiré chez lui, pour peaufiner, nous a-t-il confié, sa proposition, en forme de document à soumettre à la classe politique. Ce qui est fait, depuis quelque temps. Tous les acteurs politiques ont eu une copie du document où Messaoud a consigné sa contribution à un compromis national, sous le titre « La Mauritanie d’abord ». Un texte de trente-cinq pages. Le président Messaoud y a explicité ses propositions, invitant les acteurs politiques à les méditer, afin de sortir notre pays de l’impasse.
Un gros dilemme
Si la COD a bien accueilli l’initiative du président Messaoud, sa position demeure encore très peu claire. Elle n’est pas la seule : la plupart des formations politiques doutent, parce que quasiment toutes les positions étaient encore floues, à la veille même de la réunion chez Messaoud. Ni le président de la République ni l’UPR ne se sont prononcés de façon claire sur l’initiative. Si pour certains, Messaoud ne peut pas se lancer dans cette aventure sans l’assurance et le soutien de Mohamed Ould Abdel Aziz, pour d’autres, il faut éviter de se faire encore rouler dans la farine et faire gagner du temps au pouvoir en place. Mais, aujourd’hui, avec l’audience de cette initiative auprès de la classe politique et des populations, la COD est contrainte à se positionner rapidement, en acceptant la proposition de Messaoud Ould Boulkheïr, pour ne pas rater le train. Position très délicate. Elle qui réclamait, dans la rue, le départ d’Aziz, la voilà qui évoque, désormais, une « transition consensuelle », avec l’absence, de plus en plus prolongée, du président de la République dont on ignore tout du réel état de santé. Refuser de prendre le train en marche affaiblirait la COD et ouvrirait, d’autre part, une troisième voie, un pôle médian, avec, comme leader incontesté, Messaoud Ould Boulkheïr. Le soutien des trois partis de la Convergence Patriotique (ADIL, RD, MPR), issus de la LMP, n’exclut, d’ailleurs pas, de s’engager dans cette voie. Une voie qui gagnera en puissance, même si le président de la République rejette l’initiative. Un signe encourageant, de ce côté : la présence, à la réunion, du président de la majorité présidentielle, Ould Belmaali. Selon certaines confidences, ce dernier aurait reçu l’aval du PM pour prendre part à la rencontre chez Messaoud. La présence du coordinateur de la LMP ou ce qui en tient lieu s’expliquerait par le souci de la présidence, en cette période d’incertitudes, de ne pas laisser le terrain libre au président de l’Assemblée nationale dont l’initiative semble, désormais, s’imposer à tout le monde.
Au terme de la rencontre de dimanche dernier, les participants ont adopté un plan de travail avec la mise ne place d’une commission de coordination qui doit accoucher d’une feuille de route. D’ici là, on verra bien ce qu’il en sera du retour du président de la République, toujours reporté, à ce jour…
Amadou Seck
Source: Le calame
Le président Aziz ne pourra pas rentrer avant deux mois (Presse)
L’hebdomadaire Alakhbar Info révèle dans son numéro du jeudi que l’état de santé du président Mohamed Ould Abdel Aziz ne permet pas à ce dernier de rentrer au pays, au moins avant deux mois.
L’hebdomadaire qui dit s’appuyer sur des informations exclusives rapporte que les médecins français craignent pour la vie du président Ould Abdel Aziz en cas de retour précipité en Mauritanie.
Même après un retour précipité ou pas, Mohamed Ould Abdel Aziz aura besoin de 12 mois de convalescence; une période pendant laquelle il ne pourra pas se tenir assis pendant plus de deux heures de temps.
Cependant, d’autres sources proches du gouvernement mauritanien affirment que des ministres sont inquiétés par la situation actuelle du pays où l’ont achemine vers un vide juridique au sommet de l’exécutif. Un vide juridique dont les conséquences pourraient être déplorables.
Ces mêmes ministres précisent que la seule chance qui reste au président Ould Abdel Aziz pour se maintenir à son fauteuil c’est de regagner le pays avant la célébration de l’indépendance, le 28 novembre prochain.
Un ministre mauritanien de souveraineté et des personnes dans le milieu social proche du chef de l’Etat considèrent en revenche que Ould Abdel Aziz est «enterré politiquement”. et “c’est aux Mauritaniens de prendre leur destin en main, en se retrouvant autour d’une même table pour mettre le pays sur la voie de la démocratie”.
Ces derniers ne croient pas à un possible retour rapide du président en raison de la sensibilité de sa blessure au niveau des intestins qui nécessite beaucoup de précaution. Autre point qu’ils déplorent: les premières interventions que le président a subies à Nouakchott avant sont evacuation n’ont pas facilité la tâche aux médecins français.
Source: Al Akhbar
Une ouverture parlementaire très mouvementée
La session parlementaire 2012/2013, pourtant qualifiée “d’ordinaire”, a été ouverte, le lundi 12 novembre, dans des conditions fort particulières.
Pour la première fois dans l’histoire de la Mauritanie qu’un parlement est prorogé d’un an après expiration du mandat des députés et sénateurs. L’article 47 de la constitution fixe ce mandat à cinq (5) ans pour les députés et à six (6) pour et les sénateurs.
C’est encore une première qu’un président de la haute chambre du Parlement s’absente lors d’une séance d’ouverture après y avoir convoqué les sénateurs. Ba M’baré séjourne actuellement en France “pour des soins médicaux”.
L’ouverture était également marquée par l’interpellation du premier ministre par des députés de l’opposition sur les circonstances de la blessure par balle du président Mohamed Ould Abdel Aziz, sur l’état de santé de ce dernier et sur le “vide juridique” au sommet de l’exécutif.
Comme la séance a été aussitôt suspendue après le discours d’ouverture du président de l’Assemblée nationale, lesdits députés ont adressé leur question écrite au premier ministre, une question signée par les groupes parlementaires de l’opposition pour lui revêtir un caractère d’urgence. Et dans leur conférence de presse juste après la séance, l’opposition a encore remis en cause la version officielle de la blessure du président Aziz, estimant que les populations n’ont pas eu la bonne information.
Parallèlement, l”ouverture a été marquée par plusieurs manifestations. On en note celles du mouvement des jeunes du 25 février, de la Jeunesse de la Coordination de l’Opposition Démocratique, des professeurs du Secondaire et des retraités de l’Armée. Ils annonçaient “les obsèques des institutions constitutionnelles” dénonçaient “la prorogation anticonstitutionnelle du mandat parlementaire” ainsi que “des affectations arbitraires d’enseignants” et le “détournement de fonds alloués par l’OTAN à la Mauritanie”.
Source: Al Akhbar
Les Etats-Unis réactualisent le rêve de Martin Luther King
La présidentielle américaine a montré deux Amériques opposées. Mais, à Atlanta, on s’accroche au rêve de fraternité du défenseur des droits civiques Martin Luther King, natif de la ville.
A Atlanta, dynamique cité du sud des Etats-Unis, la température est printanière. Le centre-ville est ici plus grouillant de monde, l’architecture des quartiers plus variée et les transports en commun plus fonctionnels.
C’est le contraire de Dallas, dans le Texas, où la voiture est reine et le piéton une exception voire regardé comme un danger potentiel.
Atlanta, ville olympique, capitale du Coca Cola, est aussi la reine de l’information en boucle depuis que CNN y a bâti son empire télévisuel planétaire. Jimmy Carter, qui fut gouverneur de la Géorgie, est toujours le vaillant octogénaire dont le «presidential center» —la bibliothèque— se trouve au cœur de la ville.
Mais l’icône majuscule reste le pasteur Martin Luther King Junior, natif d’Atlanta.
Son mausolée est situé downtown, à Sweet Auburn, le quartier de son enfance, et s’étend sur plusieurs hectares comprenant un musée, l’Ebenezer Church, et une tombe entourée d’une piscine à jets d’eau constants à côté de laquelle brille une flamme éternelle.
Du côté de l’éducation, se trouve à l’est de la ville, l’université Emory, l’établissement phare de la Géorgie. Le Nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature en 1986, y a enseigné. Dans quelques heures, nous y débattrons de la question de la citoyenneté.
Fraternité et citoyenneté
Pour Jean-Jacques Rousseau dont nous célébrons le tricentenaire de la naissance cette année, la citoyenneté ne renvoie pas seulement à la querelle entre souveraineté populaire et souveraineté nationale, mais au contrat social qui donne toute sa substance au vivre ensemble.
Autrement dit, un ensemble de droits et de devoirs régissant un corps de valeurs de références et de cohésion dont l’Etat, qui dispose du monopole de la violence légitime selon Max Weber, est le garant.
C’est à lui de protéger et de punir, de réparer et d’unir. L’élection américaine a montré deux Amériques opposées et peinant à reformuler les contours de ce qui unit, en dehors de la ritournelle autour de la grandeur ou du rêve américain et de son corollaire, le leadership en matière de démocratie.
Or, l’ouragan Sandy, en plongeant dans la désolation près de cinquante millions d’Américains, a violemment rebattu les cartes de l’équation présidentielle et, partant, remis au centre du débat public la question de la citoyenneté.
Le sujet dominant n’est plus celui des Etats hésitants (les Swing States), mais la solidarité. L’Etat fédéral et sa capacité d’impulsion des politiques de régulation au moyen de l’impôt, a été longtemps raillé par les Républicains.
Solidarité et rassemblement
Depuis Sandy, les rodomontades sur la nocivité de l’impôt ont cessé. Le candidat Romney distribuant des aides, interrogé onze fois par une journaliste pour savoir s’il comptait toujours supprimer le FEMA (fonds d’aide d’urgence pilotée par l’Etat fédéral) au cas où il était élu président, avait feint d’ignorer la question, laissant clairement apparaître son embarras et montrant combien les Républicains étaient «mazoutés» et déconnectés des enjeux cruciaux en termes de citoyenneté.
Obama a donc repris la main. Il tient désormais le stylo pour «close the deal» et actualiser le rêve de Martin Luther King sur le rassemblement par la fraternité. Long est encore le chemin.
Source: Slateafrique
Le Procureur de la République à l’Adrar est “à la solde des esclavagistes” (IRA)
Le Procureur de la République près la Cour de la Wilaya de l’Adrar, Monsieur Mohamed Ould Bekar a classé sans suite le dossier de l’esclave « Souadou », assassinée par ses maîtres dans la localité de « Hassi Etyour », prés de « Legdeym », située à 25 km de la ville de Wadane (département) dans la région de l’Adrar (7e région), au nord de la Mauritanie, affirme un communiqué de IRA-Mauritanie.
Le communiqué explique que l’«abandon de ce dossier a été décidé à la suite d’une parodie d’enquête menée à la hâte par la gendarmerie , et qui n’a pu expliquer pourquoi le corps de la malheureuse s’était-il retrouvé, sans vie, au fond d’un puits. Sans se donner la peine de se rendre sur les lieux, les autorités administratives en Adrar, et avec eux le Procureur, se sont contentées des déclarations des maîtres esclavagistes, concluant au suicide de la victime».
«Cette thèse unanimement rejetée par les habitants des lieux est en flagrante contradiction avec de nombreux indices attestant de la nature criminelle de la mort de « Souadou ». Les enquêteurs ont refermé le dossier en abandonnant, par la même occasion, la mère de la victime à son chagrin et à sa condition d’esclave entre les mains de la famille responsable de l’assassinat de sa fille».
Le communiqué rappelle: « Notre organisation (IRA-Mauritanie) avait publié un communiqué le 6 novembre 2012, à propos de l’affaire « Souadou », trois jours après son drame. Nous y demandions l’ouverture d’une enquête à propos de la mort de cette dame qui semble avoir été victime d’une crise de jalousie. Sa maîtresse l’aurait faite disparaître après avoir découvert que son mari la trompait avec elle en jouissant de la sorte d’un droit de cuissage coutumier chez les esclavagistes de Mauritanie.Les habitants du village sont d’autant plus choqués qu’il se murmure que le mari volage serait aussi le père de la victime dont il prenait, déjà, la mère pour concubine…»
Source: Al Akhbar