Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 18/11/2012

Chine, une nouvelle équipe… mais pour quoi faire ?

altAprès une année de bouleversements, marquée par une succession de scandales et de luttes en coulisse, la Chine a enfin connu sa nouvelle équipe dirigeante, désormais aux commandes pour les dix ans à venir. Au terme du XVIIIe Congrès national du Parti communiste chinois (PCC), M. Xi Jinping a été élu secrétaire général. Il deviendra pleinement président du pays lors de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, en mars 2013. Il aura à ses côtés le premier ministre Li Keqiang. C’est la cinquième génération de leaders communistes, depuis celle des fondateurs – les révolutionnaires historiques qui, autour de Mao Zedong et Deng Xiaoping, ont façonné cette puissance émergente, aujourd’hui la deuxième économie mondiale.

M. Xi Jinping succède donc à M. Hu Jintao et prend également le contrôle de l’armée après avoir été désigné à la tête de la Commission militaire centrale. A première vue, il aura un pouvoir exceptionnel puisqu’il sera à la fois le patron du Parti, aujourd’hui transformé en appareil de pouvoir, ainsi que de l’Armée populaire de libération nationale. Toutefois, comme Deng Xiaoping avait imposé un système collectif de décision pour éviter les risques d’un pouvoir personnel à la Mao, la Chine est depuis gouvernée par un groupe d’hommes cooptés. Ils forment le Comité permanent du bureau politique (CPBP), dont le nombre a été ramené de neuf à sept membres. Sa composition est le résultat de délicates négociations où la représentation des courants doit être équilibrée et refléter toutes les tendances (officieuses) au sein du PCC.

Parmi les cinq noms choisis pour encadrer le duo Xi Jinping-Li Keqiang, se trouvent deux personnalités fort contrastées. M. Wang Qishan, ex vice-premier ministre, économiste, est l’un des représentants du « parti des princes héritiers », cette fameuse aristocratie rouge qui a accaparé les postes et les prébendes. On le dit réformateur, si tant est que cette catégorisation ait quelque sens en Chine ; il sera chargé de la lutte contre la corruption. M. Liu Yunshan, considéré comme conservateur, est issu de la Ligue de la jeunesse communiste, responsable jusqu’alors du département de propagande, qui contrôle étroitement la presse et Internet.

Un autre nouveau venu, M. Zhang Dejiang, qualifié d’intransigeant, provient lui aussi du « parti des princes héritiers » et est diplômé de l’Université Kim Il Sung de Pyongyang. Son arrivée au Comité permanent serait la récompense pour les services rendus après le scandale et la chute de Bo Xilai, qu’il a remplacé à la tête de la municipalité de Chongqing (lire Patrick Boehler, « Fils de princes, affaires et corruption », septembre 2012).

Quant à M. Wang Yang, considéré comme le plus réformateur en raison de ses prises de position dans la province de Canton, où il est secrétaire du parti, il n’a pas accédé aux plus hautes fonctions que beaucoup le voyaient atteindre (lire « Le Parti communiste aux prises avec le mécontentement social ».) Considéré comme l’un des fils spirituels de Hu Jintao, M. Wang Yang s’est imposé comme le chef de file de la réforme et de l’Etat de droit. En 2010, il a publié le budget de la province, jusque là secret d’Etat. Puis il a géré avec habileté (certains disent à son profit) la crise de Wukan en 2011. Spoliés des terres communales, les paysans s’étaient révoltés et avaient obtenu des élections libres et la démission des caciques. Avec l’approbation de M. Wang, l’un des chefs de file de la révolte a ainsi été promu secrétaire du parti.

Enfin, les deux personnalités les moins connues du grand public sont M. Yu Zhengsheng, maire de Shanghai et M. Zhang Gaoli, maire de Tianjin, port proche de la capitale chinoise, nommés tous deux au Comité permanent pour la première fois cette année. On remarquera que, cette fois encore, pas une seule femme n’accède à ce haut lieu du pouvoir.

Dans le Grand hall du peuple, place Tiananmen, rompant avec la tradition, M. Xi Jinping, chaleureux et souriant, s’est lancé dans un bref discours soulignant « les énormes responsabilités » de la nouvelle équipe et reconnaissant que le PCC était confronté à de « graves défis », dont la corruption. Les nouveaux dirigeants sont mobilisés pour « assurer une vie meilleure » au peuple, a-t-il assuré lors de sa première rencontre avec la presse, entouré de ses six collègues du CPBP, tous portant costumes noirs et cravates rouge. Sera-t-il capable de répondre aux aspirations d’une opinion publique chaque jour plus exigeante ? Elle qui s’exprime désormais à travers les réseaux sociaux et condamne les conséquences catastrophiques sur l’environnement du développement impétueux ? Elle qui exige également une meilleure distribution des richesses et s’insurge contre la corruption au sommet du PCC ? Elle qui, enfin, proteste contre la spoliation des paysans, dont les terres sont saisies sans contrepartie par des promoteurs immobiliers ou par des potentats locaux ?

Tous ces problèmes sont d’ailleurs clairement analysés et considérés comme cruciaux par le PCC lui-même. Dans le rapport final du XVIIIe Congrès, le constat est clair : il faut changer de modèle de croissance, en adoptant le nouveau concept de « développement scientifique ». Cette approche est censée donner toute sa place à l’innovation et à la recherche, en se substituant au modèle basé sur les exportations. Elle vise à réduire les disparités sociales, notamment entre les villes et les campagnes et à protéger l’environnement. Lors du Congrès, il a surtout été reconnu qu’il fallait agir vite pour éviter un divorce entre le parti et le peuple.

Vaste programme pour un président qui reste une énigme : Xi Jinping est-il partisan du statu quo ou est-il le dirigeant dont la Chine a besoin pour réformer un système à bout de souffle sans remettre en cause l’hégémonie du PCC ? A l’heure où ce « fils de prince » prend les commandes, la question demeure.

 

Source: Lemondediplomatique.fr

Nord du Mali: tirs de joie du Mujao à Gao après sa “victoire” sur le MNLA

altLes islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) tiraient des coups de feu en l’air dimanche soir à Gao (nord-est du Mali) après les violents combats de vendredi contre des rebelles touaregs du MLNA qu’ils disent avoir vaincus, a-t-on appris de sources concordantes. “Ils tirent (des coups de feu) en l’air et disent Allah Akbar, Allah Akbar (Dieu est grand en arabe), nous avons gagné”, a rapporté à l’AFP un habitant de Gao, ville et région éponyme contrôlées depuis juin par le Mujao qui en a chassé les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

Des éléments du Mujao formant un convoi de six véhicules ont fait leur entrée à Gao par la partie nord de la ville et tiré des coups de feu en l’air “comme s’ils venaient du front”, a indiqué à l’AFP un témoin.

“C’est pour fêter notre victoire sur le MNLA”, a déclaré à l’AFP Abou Dardar, un responsable du Mujao, joint au téléphone depuis Bamako, confirmant les informations rapportées par des habitants, mais sans donner de bilan des affrontements.

Vendredi, de violents combats ont opposé dans la région de Gao les islamistes du Mujao aux rebelles touareg du MNLA lequels, selon des sources sécuritaires régionales, ont subi “une lourde défaite”, perdant “au moins une dizaine” de combattants et du matériel.

Selon deux sources sécuritaires au Mali et au Burkina Faso voisin, le colonel Mechkanine, adjoint des forces armées du MNLA a été blessé dans ces combats.

Un calme précaire régnait dans la région de Gao depuis la fin des combats.

En prévision d’une possible reprise des combats, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a envoyé samedi de Tombouctou, à 300 km plus à l’ouest, des renforts aux hommes du Mujao, selon des témoins.

Dans un communiqué transmis dimanche à l’AFP, le MNLA “dément avoir eu des morts mais déplore uniquement neuf blessés”. Il affirme que les islamistes “ont pris la fuite avec leurs blessés” et fait état de “55 morts et plus d’une centaine de blessés” dans leurs rangs.

L’objectif du Mouvement “reste de reprendre l’Azawad (nom donné par les Touareg à tout le nord du Mali) des mains d’Aqmi et de ses alliés”, avait indiqué Moussa Salem, un combattant du MNLA.

Le 27 juin, à l’issue de précédents combats qui avaient fait au moins 35 morts, le Mujao, appuyé par Aqmi, avait évincé le MNLA de Gao où la rébellion touareg, laïque et favorable à l’autodétermination du nord du Mali, avait établi son quartier général.

Le MNLA, allié au départ aux islamistes lorsqu’il avait lancé l’offensive dans le nord du Mali contre l’armée régulière en janvier, ne contrôle plus aucune ville de cette vaste région aride.

Elle est totalement occupée par les jihadistes surtout étrangers d’Aqmi et du Mujao et les islamistes d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), mouvement principalement composé de Touareg maliens.

Ansar Dine et le MLNA mènent des négociations depuis deux semaines au Burkina Faso.

 

Source: Slateafrique.

Karim Wade à quitte ou double

altKarim Wade, le fils de l’ancien président sénégalais, a fini par répondre à la convocation de la gendarmerie de Colobane, à Dakar. Il s’y est rendu le 15 novembre 2012 pour être entendu, dans le cadre des accusations d’enrichissement illicite portées contre lui. Son absence du Sénégal jusqu’à la veille de son audition (il est rentré de France dans la soirée du 14 novembre 2012) avait laissé penser qu’il n’allait pas daigner répondre à la convocation des pandores. Idem aussi pour ses sorties contre le procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), Alioune Ndao.

Mais c’est peut-être mal connaître celui que les Sénégalais ont surnommé «ministre du ciel et de la terre» en référence à son maroquin de l’Energie, des Infrastructures et du Transport aérien que son père de président lui avait taillé.

Le ministre du ciel et de la terre, pas au dessus de la loi!

En effet, il a dit qu’il est prêt à déférer aux convocations de la justice de son pays pour démontrer qu’il n’est pas au-dessus des lois et surtout qu’il n’a rien à se reprocher. Malgré toutes ses récriminations contre la procédure, il ne s’y est pas soustrait, preuve de son respect pour la justice de son pays.

En répondant, pour la troisième fois depuis juillet 2012, à une convocation pour audition, il se désolidarise des autres anciens dignitaires du régime de Abdoulaye Wade qui ont fait savoir leur intention de ne pas se rendre devant les enquêteurs pour les accusations d’enrichissement illicite portées contre eux aussi.

Une façon pour eux de dénoncer un acharnement judiciaire et des règlements de comptes politiques de la part du régime de Macky Sall. Sans le soutien de son père qui avait promis de revenir au pays ce 16 novembre 2012 pour défendre bec et ongles son fils et ses partisans avant de se raviser, Karim Wade a donc décidé d’aller se défendre, comme un grand garçon.

Karim Wade plie mais ne rompt pas

On peut donc en déduire qu’il est le plus serein de tous les anciens caciques qui sont en train de s’agiter, d’invoquer le « privilège de juridiction » lié à leur titre pour ne pas répondre aux convocations. On peut aussi déduire de son attitude une volonté farouche de sa part d’en finir, une bonne fois pour toutes, avec une affaire qui empoisonne sa vie.

La meilleure façon de se défendre étant d’attaquer, Karim Wade a visiblement pris la décision de ne pas fuir. Il a décidé de s’assumer, de se justifier par rapport à son patrimoine à problème pour que les Sénégalais sachent qu’il l’a constitué en toute honnêteté, sans avoir puisé dans les caisses de l’Etat quand il était aux affaires.

Cela, il ne peut le faire en défiant les enquêteurs, en refusant de s’expliquer. Qu’il ait quelque chose à se reprocher ou pas, il est même dans l’intérêt de Karim Wade de régler ce problème.

Et si Karim Wade se refaisait une virginité politique?

Certes, la défaite de son père à l’élection présidentielle de mars 2012 a brisé son élan politique, mais on ne voudrait pas penser un seul instant que ce soit la fin de sa carrière. A moins qu’il soit incapable de se définir en dehors de son père, de s’émanciper de sa tutelle qui, à un moment ou à un autre, devient pesante. Ou bien qu’il ait décidé de ranger la politique dans les placards pour se consacrer à ses consultations dans le domaine des investissements.

Contrairement donc à son père et à certains caciques du Parti démocratique sénégalais (PDS), Karim Wade a toujours son avenir devant lui en politique. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la présente affaire d’enrichissement pourrait être une occasion pour lui de se refaire une virginité politique.

En effet, il est suspecté jusqu’ici de s’être enrichi de façon illicite, mais pas encore formellement accusé. Si au terme des auditions, il n’est rien retenu contre lui ou bien qu’il est blanchi à l’issue d’un procès, il en tirera des gains politiques. En revanche, s’il est condamné, ce serait le début de la fin pour lui. Cette affaire est un couteau à double tranchant et Karim Wade joue à quitte ou double.

Séni Dabo

Source: Slateafrique

Les Algériens ont aussi leurs têtes de turcs

altDans un bus allant de Bab Ezzouar, à Alger, elle tance sa fille:

«Tais-toi, sinon j’appelle ‘‘el kahloucha’’, la noire assise là-bas. Regarde-la, elle est laideLa femme noire dont il est question, en djellaba et foulard rose, fait mine de ne pas entendre.  La fillette se blottit dans les bras de sa mère, certains passagers esquissent un sourire et l’autobus slalome sur l’autoroute menant à Alger, afin de contourner les embouteillages.

Mépris, insultes, agressivité et humiliations quotidiennes sont le lot des noirs en Algérie. Attaher, étudiant nigérien vivant en Algérie depuis trois ans, porte un regard lucide sur son pays d’accueil:

«Au début, nous étions bien accueillis, puis les choses ont changé. Le problème réside surtout dans le fait qu’on ne côtoie pas beaucoup d’Algériens, nous vivons reclus. Du coup, il y a beaucoup d’incompréhensions de part et d’autre

Ceci dit, assure-t-il, les actes racistes sont très rares.

Pendant qu’Attaher s’adresse à l’auteure de ces lignes, près de la cité universitaire de Bab Ezzouar, des moqueries fusent. L’un des jeunes persifleurs justifie ces railleries par le fait que les Africains qui vivent dans les cités universitaires ont, eux aussi, des comportements répréhensibles.

Il dit le mot «Africain», comme s’il s’agissait d’un continent complètement étranger. L’africanité de l’Algérien lui est, semble-t-il, complètement inconsciente.

Les Algériens ne sont pas des Africains comme les autres

—«Etes-vous Africains?», interrogeons-nous.

—«Non, nous ne sommes pas Noirs, juste un peu bronzés».

Notre interlocuteur prend soin d’énumérer tous les clichés véhiculés sur le continent:

«L’Afrique, c’est la misère, les guerres, la famine. Hamdoulilah, grâce à Dieu, nous ne sommes pas dans ce cas de figure!»

Malgré les apparences, assure Hocine Abdellaoui, sociologue, l’Algérien n’est pas raciste.

«Non l’Algérien n’est pas raciste, mais il peut avoir des comportements hostiles qui peuvent paraître racistes», explique-t-il.

Il souligne:

«Dans notre imaginaire, l’étranger, c’est le colonisateur venu pour nous exploiter et accaparer nos biens»

Le panafricanisme prôné par le président Houari Boumediène (deuxième présudent de l’Algérie indépendante, de 1965 à 1978) a disparu sous les cendres. Le Festival panafricain, c’était en 1969, autant dire, il y a un siècle. Et les tentatives du président Bouteflika de faire renaître ce sentiment sont restées vaines.

Le dernier Panaf’ organisé en juillet 2009 n’avait pas la même saveur. Tout au plus cela a-t-il été considéré comme un grand carnaval durant lequel des Africaines défilaient à moitié nues dans les rues d’Alger.

«Lorsque nous étions étudiants, au milieu des années 1970 et que les dirigeants algériens ont invité les étudiants africains à venir en Algérie, il n’y avait plus de place dans les cités universitaires. Nous n’avons pas protesté, car nous étions fiers de les accueillir dans notre pays», raconte Hocine Abdellaoui. Force est d’admettre que les temps ont changé.

Une étude réalisée par l’Association pour l’aide, la recherche et le perfectionnement en psychologie (Sarpp), traitant de la situation des migrants subsahariens en Algérie, renvoie une image peu flatteuse de nous-mêmes.

Les migrants y utilisent des qualificatifs particulièrement durs pour signifier leur perception des Algériens.

A leurs yeux, ils seraient racistes ou xénophobes, agressifs, désagréables, méprisants et malintentionnés. Les appréciations positives représentent moins de 21%. Plus violente encore est la manière dont ils croient être perçus par les Algériens: misérables avec près de 29% de fréquence, esclaves (près de 18%), sous-hommes (12%), étrangers, trafiquants, animaux, porteurs de maladies et enfin mal éduqués. Les appréciations positives ne dépassent pas 8,2%.

Noureddine Khaled, psychosociologue ayant dirigé cette étude, impute toutefois ces jugements au fait que les migrants en situation irrégulière en Algérie, comme dans d’autres pays, vivent des situations très difficiles.

«Quand ils ont la chance de trouver du travail au noir, ils sont exploités et n’ont aucun droit. Ils sont pour la plupart mal logés, mal nourris et harcelés par la police puisqu’ils n’ont pas de titre de séjour en règle. Cette situation explique en grande partie la perception négative qu’ils ont de l’Algérie et des Algériens. Certaines associations font beaucoup d’efforts pour les aider, mais cela restent très insuffisant au regard de l’importance de leurs besoins», nous explique-t-il.

L’Algérie en pleine crise identitaire?

Noureddine Khaled souligne, par ailleurs, que les comportements dits xénophobes ou racistes viennent de préjugés et s’expriment envers des minorités perçues comme physiquement ou culturellement différentes de la population dominante.

Ces minorités peuvent être perçues comme dangereuses ou menaçantes: ils menacent nos emplois, apportent les maladies, apportent la drogue, etc. Ces préjugés sont souvent faux, mais sont entretenus par la rumeur et la désinformation relayées parfois par certains médias

Quid des noirs algériens? Il n’y a pas de débat sur la diversité en Algérie. Les Algériens issus de la communauté noire sont pratiquement absents aux postes de responsabilité et dans les rangs supérieurs de l’armée.

Le fait est que, bien que les noirs algériens ont été, dès l’indépendance de l’Algérie, sensibles au message égalitaire et anti-esclavagiste de l’ex-parti unique, le FLN, l’inexistence d’une classe moyenne noire a rendu difficile leur promotion politique.

Le sud est perçu comme un territoire sous-administré, comme en témoignent les récurrentes actions de protestation dans la zone pétrolifère de Ouargla, où les jeunes s’insurgent contre le fait de recruter des habitants du nord pour travailler dans les entreprises situées au sud.

Hocine Abdellaoui fait remarquer que «les gens du sud sont de plus en plus hostiles envers ceux du Nord». Il cite, pour exemple, l’une des prisons du sud du pays dans laquelle les responsables sont tous originaires du Nord:

«L’hostilité envers les gens du Nord devient un réflexe

Par ailleurs, comme l’explique le sociologue Alain Blin, dans un document, vieux de plus de 30 ans mais qui reste d’une actualité saisissante, l’Algérie est le pays ayant accueilli le plus petit nombre d’esclaves noirs, selon les estimations de la traite transsaharienne. Il serait ainsi le moins «noir» des pays du Maghreb.

Mais, le racisme algérien, réel ou supposé, n’est pas dirigé uniquement contre les noirs. Le match ayant opposé l’Algérie à la Libye le 14 octobre au stade de Blida a donné une très mauvaise image de notre pays. Il a aussi mis à nu le fait que les Algériens ne retiennent de ce pays, avec lequel ils partagent une frontière de près de 1000 kilomètres, que les truculences du dictateur déchu.

Le psychosociologue Noureddine Khaled considère que ce qui se passe dans les stades relève d’un autre registre, celui de la rivalité entre deux équipes qui s’affrontent et qui font écho à une rivalité entre deux régions ou entre deux pays.

Pourtant, force est de constater que les mots utilisés sont particulièrement virulents. Les comportements hostiles deviennent plus visibles lors des crises.

L’exemple le plus édifiant est la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Egypte suite au match de qualification à la Coupe du monde.

«Le fait est que les Algériens ont une attitude hostile au point que certains comportements sont à la limite du racisme: les Chinois sont des mangeurs de chats, les Egyptiens sont des amateurs de fèves, les Marocains sont adeptes de la sorcellerie, etc. Ils adoptent ainsi un comportement distancié en collant des étiquettes», observe Hocine Abdellaoui.»

Il ajoute:

«Les Libyens sont devenus nos égaux après la révolution, c’est pour cela qu’on les attaque. Nous sommes à la recherche d’un positionnement par rapport à l’autre».

Le fait est, par ailleurs, que la violence est devenue plus palpable ces dernières années.

«C’est que les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus peur de dire tout haut ce qu’ils pensent. Ceux des anciennes générations refoulaient leur violence, les jeunes l’affichent sans crainte», précise Hocine Abdellaoui.

L’Euopéen n’est pas une victime

La xénophobie dans la société algérienne, si elle existe réellement, n’est pas dirigée contre «l’Occidental». Plus beau car blond aux yeux bleus, plus riche car payé en devises et plus compétent, son seul défaut serait, selon une idée répandue, qu’il ne soit pas musulman.

«On ne développe pas de sentiment de rejet envers des minorités quand certains facteurs sont absents: perception de danger, perception de menace, sentiment de rivalité», souligne Nouredine Khaled.

En revanche, les comportements hostiles peuvent apparaître en cas de crise ou d’atteinte à la dignité.

«Là, l’Algérien aura une attitude de rejet. Le fait est que cela est intimement lié à la perception qu’il se fait de lui-même. Cela est symptomatique de la construction qu’on fait de notre propre identité. On veut se placer par rapport à l’autre», justifie Hocine Abdellaoui. A l’en croire, les actes assimilables au racisme ne sont que le reflet d’une crise identitaire en Algérie. 

Amel Blidi ( Al Watan)

Ansar Edine restera avec Aqmi

altAnsar Dine n’envisage pas de se démarquer d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon un haut responsable de ce mouvement islamiste touareg. « Si Iyad Ag Ghaly avait décidé de faire une déclaration pour se démarquer d’Aqmi, j’aurais normalement été mis au courant. Or, c’est vous qui venez de m’en informer », indique, ce samedi 4 novembre, Sanda Ould Boumama, porte‑parole du mouvement, dans une déclaration à TSA.
Samedi, un haut responsable algérien avait affirmé dans les colonnes d’El Watan que le chef d’Ansar Dine allait faire une déclaration, dans les « tout prochains jours » pour prendre officiellement ses distances avec Aqmi et afficher clairement son soutien en faveur d’une solution politique à la crise au nord du Mali. Une telle démarche exclurait Ansar Dine des groupes qui seraient visés par une intervention militaire qui se prépare au Nord‑Mali.
 
Mais Aqmi « ne constitue un problème ni pour Ansar Dine ni pour les autorités algériennes », persiste Sanda Ould Boumama qui insiste sur le fait qu’il s’agit juste d’un « prétexte » pour les Occidentaux ayant des intérêts dans la région. Les négociations entre la délégation d’Ansar Dine et les autorités algériennes sont toujours en cours, selon lui. « Il n’y a pas eu de communiqués et nous sommes en attente de la fin des négociations », précise Sanda Ould Boumama .
 
Que cachent ces déclarations contradictoires sur la position d’Ansar Dine ? Un excès d’optimisme du côté algérien ? Des divergences au sein d’Ansar Dine concernant l’attitude à adopter vis‑à‑vis des groupes terroristes, particulièrement Aqmi ? Une chose semble sûre : au moins une frange d’Ansar Dine est défavorable à une démarche visant à se démarquer d’Aqmi. Ce qui complique la position algérienne dans le dossier malien.
 
Source: TSA Algérie