Daily Archives: 14/11/2012
Au Mali, le temps des réunions a assez duré
Alors qu’une intervention militaire se profile, les réunions se multiplient mais ne débouchent pas sur une solution pour une sortie de crise.
A quand l’éclaircie au Nord-Mali ? En effet, depuis plus de trois mois, il est de plus en plus question d’une intervention militaire pour chasser les djihadistes qui y sèment la terreur et la désolation.
Pourtant, aucune action concrète, en dehors de la «réunionite» aiguë, ne laisse présager un déploiement imminent de forces dans les jours à venir. Car, jusque-là, il n’y a aucun agenda.
Le dialogue a peut-être trop duré
Et, pendant ce temps, ils sont nombreux les habitants qui, à longueur de journée et de nuit, sont suppliciés par des individus qui se croient l’alpha et l’oméga de tout. On flagelle les uns et ampute les membres aux autres.
Et, alors qu’on croyait que les choses devraient s’accélérer, à l’issue du récent sommet tenu à Abuja, au Nigeria, et qui a entériné l’envoi d’une force militaire au Nord-Mali, il s’en trouve des voix pour s’y opposer, prétextant qu’une telle option mettrait toute la sous-région dans une insécurité totale.
L’Algérie et la Mauritanie sur qui comptaient bien des pro-interventionnistes pour la réussite des opérations, souhaitent que soit privilégié le dialogue, au risque, disent-elles, de provoquer une déflagration générale.
Quel saupoudrage, si l’on sait que la bande sahélo-saharienne, depuis l’avènement d’al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), n’a jamais été aussi instable. Si ce n’était que les appréhensions du mouvement Ansar Dine qui voit dans l’intervention une remise en cause du dialogue amorcé avec le médiateur Blaise Compaoré, on s’en serait moqué.
A quoi joue le MNLA?
Mais contre toute attente, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui, rappelons-le, a été battu jusque dans ses derniers retranchements par les djihadistes, dit condamner aussi l’envoi d’une force étrangère sur le «territoire de l’Azawad».
Une position qui en dit long sur les intentions de ce mouvement. Il donne l’impression d’être resté droit dans ses bottes. Il est dans sa logique de sécession. Et rien qu’à travers l’emploi à dessein du terme Azawad, on peut s’en convaincre.
C’est à se demander d’ailleurs si ce mouvement dont la communauté internationale a voulu faire un allié, ne continue pas de flirter avec certains groupes islamistes. En tout cas, le dialogue, pour autant qu’il y ait des gages, est la meilleure option pour une sortie de crise au Nord-Mali. Puisque, la guerre, comme le disait Denis Diderot, même avec ses victoires les plus éclatantes, constitue toujours une plaie saignante qu’il faut panser.
Il appartient donc aux anti-interventionnistes, avec le médiateur en tête, de tout mettre en œuvre pour arracher des acquis importants à même de convaincre l’opinion de la nécessité de dialoguer.
Dans le cas contraire, s’opposer à une option militaire ne serait ni plus ni moins que du cynisme d’autant que cela contribuera à prolonger la souffrance des habitants du Nord-Mali.
Source: Le pays.
Initiative Messaoud: Petits pas vers une troisième voie?
Le président Messaoud Ould Boulkheïr a réuni, lundi dernier, tous ceux qui soutiennent ou seulement, prétendent soutenir, l’initiative qu’il a lancée, il y a quelques mois, pour sortir le pays de son immobilisme politique, source de tensions lourdes d’instabilité. Il y avait, là, une belle brochette de personnalités de la classe politique, de la société civile, des organisations syndicales, de défense des droits de l’Homme, etc.
Au menu, donc, l’initiative visant à rapprocher les positions, très tranchées, entre La Majorité Présidentielle (LMP) et la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD), deux pôles à couteaux tirés, depuis quelques années, occasionnant du coup, le report des élections municipales et législatives prévues en 2011. Face à cette situation pleine d’incertitudes, renforcées par la crise au Mali, le président de l’Assemblée nationale et de l’Alliance Populaire Progressiste (APP) a entrepris une démarche en vue de rappeler, aux uns et aux autres, leur obligation vis-à-vis de leur pays. Son initiative vise, comme il l’a si bien dit, à faire «baisser la tension et amorcer le dialogue» au terme duquel un gouvernement d’union nationale sera constitué. Il aura à charge d’organiser des élections, transparentes et apaisées, auxquelles prendront part tous les partis politiques qui le voudront. Après avoir émis l’idée, le président Messaoud a rencontré les acteurs politiques et la société civile, pour leur expliquer sa démarche. «Aucun de ceux que j’ai rencontrés n’a exprimé de réponse négative», dira Messaoud Ould Boulkheïr, au terme de son tour des diverses officines. Ce fut, même, comme une espèce d’unanimité autour de l’initiative, même si la COD continuait à réclamer le départ du président de la République, en attendant que l’idée émise par le président Messaoud soit transformée en proposition concrète.
Pour en arriver là, le président de l’Assemblée nationale s’est quasiment retiré chez lui, pour peaufiner, nous a-t-il confié, sa proposition, en forme de document à soumettre à la classe politique. Ce qui est fait, depuis quelque temps. Tous les acteurs politiques ont eu une copie du document où Messaoud a consigné sa contribution à un compromis national, sous le titre « La Mauritanie d’abord ». Un texte de trente-cinq pages. Le président Messaoud y a explicité ses propositions, invitant les acteurs politiques à les méditer, afin de sortir notre pays de l’impasse.
Un gros dilemme
Si la COD a bien accueilli l’initiative du président Messaoud, sa position demeure encore très peu claire. Elle n’est pas la seule : la plupart des formations politiques doutent, parce que quasiment toutes les positions étaient encore floues, à la veille même de la réunion chez Messaoud. Ni le président de la République ni l’UPR ne se sont prononcés de façon claire sur l’initiative. Si pour certains, Messaoud ne peut pas se lancer dans cette aventure sans l’assurance et le soutien de Mohamed Ould Abdel Aziz, pour d’autres, il faut éviter de se faire encore rouler dans la farine et faire gagner du temps au pouvoir en place. Mais, aujourd’hui, avec l’audience de cette initiative auprès de la classe politique et des populations, la COD est contrainte à se positionner rapidement, en acceptant la proposition de Messaoud Ould Boulkheïr, pour ne pas rater le train. Position très délicate. Elle qui réclamait, dans la rue, le départ d’Aziz, la voilà qui évoque, désormais, une « transition consensuelle », avec l’absence, de plus en plus prolongée, du président de la République dont on ignore tout du réel état de santé. Refuser de prendre le train en marche affaiblirait la COD et ouvrirait, d’autre part, une troisième voie, un pôle médian, avec, comme leader incontesté, Messaoud Ould Boulkheïr. Le soutien des trois partis de la Convergence Patriotique (ADIL, RD, MPR), issus de la LMP, n’exclut, d’ailleurs pas, de s’engager dans cette voie. Une voie qui gagnera en puissance, même si le président de la République rejette l’initiative. Un signe encourageant, de ce côté : la présence, à la réunion, du président de la majorité présidentielle, Ould Belmaali. Selon certaines confidences, ce dernier aurait reçu l’aval du PM pour prendre part à la rencontre chez Messaoud. La présence du coordinateur de la LMP ou ce qui en tient lieu s’expliquerait par le souci de la présidence, en cette période d’incertitudes, de ne pas laisser le terrain libre au président de l’Assemblée nationale dont l’initiative semble, désormais, s’imposer à tout le monde.
Au terme de la rencontre de dimanche dernier, les participants ont adopté un plan de travail avec la mise ne place d’une commission de coordination qui doit accoucher d’une feuille de route. D’ici là, on verra bien ce qu’il en sera du retour du président de la République, toujours reporté, à ce jour…
Amadou Seck
Source: Le calame
Le président Aziz ne pourra pas rentrer avant deux mois (Presse)
L’hebdomadaire Alakhbar Info révèle dans son numéro du jeudi que l’état de santé du président Mohamed Ould Abdel Aziz ne permet pas à ce dernier de rentrer au pays, au moins avant deux mois.
L’hebdomadaire qui dit s’appuyer sur des informations exclusives rapporte que les médecins français craignent pour la vie du président Ould Abdel Aziz en cas de retour précipité en Mauritanie.
Même après un retour précipité ou pas, Mohamed Ould Abdel Aziz aura besoin de 12 mois de convalescence; une période pendant laquelle il ne pourra pas se tenir assis pendant plus de deux heures de temps.
Cependant, d’autres sources proches du gouvernement mauritanien affirment que des ministres sont inquiétés par la situation actuelle du pays où l’ont achemine vers un vide juridique au sommet de l’exécutif. Un vide juridique dont les conséquences pourraient être déplorables.
Ces mêmes ministres précisent que la seule chance qui reste au président Ould Abdel Aziz pour se maintenir à son fauteuil c’est de regagner le pays avant la célébration de l’indépendance, le 28 novembre prochain.
Un ministre mauritanien de souveraineté et des personnes dans le milieu social proche du chef de l’Etat considèrent en revenche que Ould Abdel Aziz est «enterré politiquement”. et “c’est aux Mauritaniens de prendre leur destin en main, en se retrouvant autour d’une même table pour mettre le pays sur la voie de la démocratie”.
Ces derniers ne croient pas à un possible retour rapide du président en raison de la sensibilité de sa blessure au niveau des intestins qui nécessite beaucoup de précaution. Autre point qu’ils déplorent: les premières interventions que le président a subies à Nouakchott avant sont evacuation n’ont pas facilité la tâche aux médecins français.
Source: Al Akhbar
Une ouverture parlementaire très mouvementée
La session parlementaire 2012/2013, pourtant qualifiée “d’ordinaire”, a été ouverte, le lundi 12 novembre, dans des conditions fort particulières.
Pour la première fois dans l’histoire de la Mauritanie qu’un parlement est prorogé d’un an après expiration du mandat des députés et sénateurs. L’article 47 de la constitution fixe ce mandat à cinq (5) ans pour les députés et à six (6) pour et les sénateurs.
C’est encore une première qu’un président de la haute chambre du Parlement s’absente lors d’une séance d’ouverture après y avoir convoqué les sénateurs. Ba M’baré séjourne actuellement en France “pour des soins médicaux”.
L’ouverture était également marquée par l’interpellation du premier ministre par des députés de l’opposition sur les circonstances de la blessure par balle du président Mohamed Ould Abdel Aziz, sur l’état de santé de ce dernier et sur le “vide juridique” au sommet de l’exécutif.
Comme la séance a été aussitôt suspendue après le discours d’ouverture du président de l’Assemblée nationale, lesdits députés ont adressé leur question écrite au premier ministre, une question signée par les groupes parlementaires de l’opposition pour lui revêtir un caractère d’urgence. Et dans leur conférence de presse juste après la séance, l’opposition a encore remis en cause la version officielle de la blessure du président Aziz, estimant que les populations n’ont pas eu la bonne information.
Parallèlement, l”ouverture a été marquée par plusieurs manifestations. On en note celles du mouvement des jeunes du 25 février, de la Jeunesse de la Coordination de l’Opposition Démocratique, des professeurs du Secondaire et des retraités de l’Armée. Ils annonçaient “les obsèques des institutions constitutionnelles” dénonçaient “la prorogation anticonstitutionnelle du mandat parlementaire” ainsi que “des affectations arbitraires d’enseignants” et le “détournement de fonds alloués par l’OTAN à la Mauritanie”.
Source: Al Akhbar