Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Les Etats-Unis réactualisent le rêve de Martin Luther King

altLa présidentielle américaine a montré deux Amériques opposées. Mais, à Atlanta, on s’accroche au rêve de fraternité du défenseur des droits civiques Martin Luther King, natif de la ville.

 A Atlanta, dynamique cité du sud des Etats-Unis, la température est printanière. Le centre-ville est ici plus grouillant de monde, l’architecture des quartiers plus variée et les transports en commun plus fonctionnels.

C’est le contraire de Dallas, dans le Texas, où la voiture est reine et le piéton une exception voire regardé comme un danger potentiel.

Atlanta, ville olympique, capitale du Coca Cola, est aussi la reine de l’information en boucle depuis que CNN y a bâti son empire télévisuel planétaire. Jimmy Carter, qui fut gouverneur de la Géorgie, est toujours le vaillant octogénaire dont le «presidential center» —la bibliothèque— se trouve au cœur de la ville.

Mais l’icône majuscule reste le pasteur Martin Luther King Junior, natif d’Atlanta.

Son mausolée est situé downtown, à Sweet Auburn, le quartier de son enfance, et s’étend sur plusieurs hectares comprenant un musée, l’Ebenezer Church, et une tombe entourée d’une piscine à jets d’eau constants à côté de laquelle brille une flamme éternelle.

Du côté de l’éducation, se trouve à l’est de la ville, l’université Emory, l’établissement phare de la Géorgie. Le Nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature en 1986, y a enseigné. Dans quelques heures, nous y débattrons de la question de la citoyenneté.

 Fraternité et citoyenneté

Pour Jean-Jacques Rousseau dont nous célébrons le tricentenaire de la naissance cette année, la citoyenneté ne renvoie pas seulement à la querelle entre souveraineté populaire et souveraineté nationale, mais au contrat social qui donne toute sa substance au vivre ensemble.

Autrement dit, un ensemble de droits et de devoirs régissant un corps de valeurs de références et de cohésion dont l’Etat, qui dispose du monopole de la violence légitime selon Max Weber, est le garant.

C’est à lui de protéger et de punir, de réparer et d’unir. L’élection américaine a montré deux Amériques opposées et peinant à reformuler les contours de ce qui unit, en dehors de la ritournelle autour de la grandeur ou du rêve américain et de son corollaire, le leadership en matière de démocratie.

Or, l’ouragan Sandy, en plongeant dans la désolation près de cinquante millions d’Américains, a violemment rebattu les cartes de l’équation présidentielle et, partant, remis au centre du débat public la question de la citoyenneté.

Le sujet dominant n’est plus celui des Etats hésitants (les Swing States), mais la solidarité. L’Etat fédéral et sa capacité d’impulsion des politiques de régulation au moyen de l’impôt, a été longtemps raillé par les Républicains.

Solidarité et rassemblement

Depuis Sandy, les rodomontades sur la nocivité de l’impôt ont cessé. Le candidat Romney distribuant des aides, interrogé onze fois par une journaliste pour savoir s’il comptait  toujours supprimer le FEMA (fonds d’aide d’urgence pilotée par l’Etat fédéral) au cas où il était élu président, avait feint d’ignorer la question, laissant clairement apparaître son embarras et montrant combien les Républicains étaient «mazoutés» et déconnectés des enjeux cruciaux en termes de citoyenneté.

Obama a donc repris la main. Il tient désormais le stylo pour «close the deal» et actualiser le rêve de Martin Luther King sur le rassemblement par la fraternité. Long est encore le chemin.

Source: Slateafrique

 

 

 

 

 

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