Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 25/08/2020

FLAMNET-RETRO: Quelques extraits de l’article “Pour une coopération plus éclairée” du president Samba Thiam

altEn raison du contexte national actuel, l’accaparement et le bradage des terres de Darel Barka dans la vallée du fleuve Sénégal, flamnet se propose de rediffuser sur sa rubrique ”RETROSPECTIVE” quelques extraits de l’article du Président Samba Thiam , intitulée ‘’ pour une coopération plus éclairée ‘’, portant sur la spoliation des terres des populations dans la vallée du fleuve.

bonne lecture!!

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Pour une coopération plus éclairée…

….Ce qu’il faut déplorer dans cette situation c’est qu’il se trouve, hélas, des partenaires internationaux qui, consciemment ou inconsciemment , accompagnent cette politique ; en effet, certaines institutions internationales, certains partenaires étrangers participent de cette dangereuse entreprise de spoliation, par leur apport multiforme dans ce secteur ; a travers leurs programmes d’appui, leurs financements …Or sans crever l’abcès, c’est-à-dire sans œuvrer au rétablissement préalable de la vérité sur l’occupation des terres-qui possède quoi-, sans affirmation claire du caractère intangible du droit de propriété, sans apaisement des rancœurs et des frustrations accumulées toutes ces années à cause des injustices nombreuses , il ne serait ni judicieux, ni raisonnable de s’engager dans ce secteur . Il serait illusoire de vouloir exploiter de manière efficiente et productive ce secteur agricole durablement ; illusoire d’espérer en tirer des bénéfices probants ; plutôt, on risquerait de créer ou précipiter les conditions d’instabilité explosive, sans plus. A titre d’illustration, peut–on légitimement envisager un projet d’exploitation ou d’extension des manguiers des femmes de Thiembene sans risques ? Serait-il moralement juste de s’approprier le fruit de leur labeur pendant des années, de transformer de facto un cas de flagrante injustice en fait accompli, définitivement accompli ?

Enfin il ne faut pas que la raison de sécurité l’emporte sur celle (des risques) du chaos social éminemment plus dangereux

Attention toutefois, que l’on nous entende bien : la vallée du fleuve doit voir son potentiel agricole mis en valeur, exploité au bénéfice de tout le peuple mauritanien. Seulement, ce développement devra tenir compte de certains principes, reposer sur la concertation avec les populations concernées à associer, respecter l’espace vital des villages et certains droits séculiers (accès à la terre pour les paysans, accès au fleuve pour les pécheurs, couloirs de parcours et d’accès à l’eau pour les éleveurs). Ainsi et ainsi seulement, on s’acheminerait vers un développement réfléchi, apaisé, qui profiterait à tous. Voilà pourquoi nous pensons que tout plan d’exploitation de cet espace devrait se décliner en paliers, ci-après :

La Zone du ‘’ Waalo’’- ou partie inondable- sera affectée aux populations locales que l’Etat accompagnera

– Les investisseurs nationaux et sous–régionaux se verront attribuer le moyen Dierri -12km du fleuve,

-Les Investisseurs internationaux (le grand capital ) occuperont le haut Dierri -20km du fleuve et au de-là-.

Enfin s’il y a réforme foncière, elle devra être une, la plus équitable possible, applicable du Nord au Sud, d’Est en Ouest avec la même impartialité.

D’ores et déjà nous ne pouvons que déconseiller fortement tout financement de projets agricoles de partenaires dans la vallée du fleuve, avec le statu-quo actuel ; tout comme nous décourageons les appuis au secteur de la justice dans laquelle Negro-africains et haratines ne se reconnaissent pas ; Ils n’y sont pas représentés, ne peuvent s’y exprimer (N-africains), ni en attendre des verdicts impartiaux. Une justice enfin, où on ne donnait pas aux juges honnêtes de dire le droit. A nos yeux l’appui visant à ‘’ rendre cette justice plus forte,’’ comme se le proposent certains partenaires au développement, mérite d’être questionné, car il ne serait pas de nature à favoriser la cohésion nationale, pour accentuer et consacrer la marginalisation des Négro-mauritaniens….

Samba Thiam

President des Forces Progressistes du Changement – FPC

Nouakchott, le 31 Juillet 2016

DÉCLARATION DE PRESSE DES FPC

altDepuis quelques semaines nous assistons encore à la reprise des opérations de spoliation et d’accaparement des terres des populations dans la vallée du fleuve.
C’est une suite logique de la même politique d’expropriation programmée depuis la fameuse réforme de 1983. Le régime du président Mohamed Ould Ghazouani, comme ses prédecesseurs, procède, sans scrupule, au bradage du peu de terres qui restaient encore aux paysans de la vallée. Il a fallu une résistance patriotique des populations de Darel Barka pour que le régime mette pédale douce sans pour autant renoncer à la volonté acharnée de colonisation des terres de la vallée.

Les FPC dénoncent avec vigueur cette politique scélérate de privation et d´assujetissement des populations de la vallée.
Les FPC apportent leur soutien patriotique aux vaillantes populations de la commune de Darel Barka qui ont compris qu’il en va de leur avenir et celui de leurs enfants que défendre leur espace vital et leur patrimoine séculaire.

Les FPC profitent de l´occasion pour réaffirmer leur position de toujours et leur proposition par rapport aux problèmes de la tenure foncière.
Les terres alluviales de la vallée du fleuve constituent un patrimoine national devant profiter à l’ensemble des Mauritaniens. Il relève du bon sens que leur gestion soit régie par les lois de la République. Tout comme ces mêmes lois devraient s’appliquer avec la même rigueur et avec impartialité à toutes nos terres utiles et arables, qu’elles soient au nord ou au centre de notre pays.

La terre constitue un bien économique précieux, fortement chargé d’émotion par tradition et culture en Afrique noire. Pour son exploitation durable, rationnelle et fondée sur la justice, notre réforme foncière devra, dans un souci de préservation de la paix sociale, reposer sur les principes ci-après:

– Les lois et valeurs qui ont toujours régi la gestion et la préservation de ces terres doivent être reconnues et valorisées. Ainsi, l’accès à la terre doit d’abord et en priorité revenir aux autochtones aidés et soutenus par les moyens de l’Etat pour sa mise en valeur. Le droit des propriétaires terriens sera donc reconnu tout en faisant place aux nationaux sans- terres.
Suivant cette logique d’apaisement et du devoir de solidarité nationale, les attributions et accès à ces terres s’établiront comme suit: aux populations locales, les surfaces inondables du walo, aux investisseurs nationaux et sous-régionaux, le moyen Diéri et à l’agro-business étranger, le haut Diéri.
L’exploitation des terres du fleuve se fera dans un équilibre qui préserve les droits séculiers des paysans (accès à la terre ), des pêcheurs ( droit – fluvial – de pêche) et des éleveurs ( droit-pastoral par la création de couloirs de parcours et d’accès au fleuve pour le bétail ). L’environnement immédiat des villages – espace vital – sera préservé.

Il faut certes développer notre agriculture en la modernisant, en vue d’arriver à l’auto-suffisance alimentaire du pays, seulement cela devra se faire en concertation avec les populations, dans l’intérêt bien compris et assumé des paysans, des éleveurs et des pêcheurs associés.

La lutte continue!

Nouakchott le 25 août 2020.

La CVE/VR soutient les paysans de Darel Barka

La CVE/VR soutient les paysans de Darel BarkaCVE/VR– La CVE/VR suit avec inquiétude le développement de l’affaire dite de Darel Barka, dans la Moughataa de Boghé, où l’Etat s’entête à vouloir exproprier les propriétaires légitimes des terres de Karawlat Woullou N’diaye, attribués, sous forme de bail, à la multinationale AAAID en 2015.

La CVE/VR ne peut que saluer la résistance pacifique, mais ô combien héroïque, des paysans face à la brutalité de l’Etat qui, au lieu de les protéger, cherche à en faire des citoyens de seconde zone en les dépouillant de leurs terres qui représentent leur unique moyen de subsistance.

Au-delà du cas de Darel Barka, c’est la politique systématique de spoliation des terres de la vallée, entreprise avec la réforme domaniale de 1983 dont l’application se limite curieusement à la seule région du fleuve, qui doit cesser.

Il est aberrant de voir aujourd’hui des villages entiers, à l’exemple de Donaye, privés de leurs espaces vitaux à cause de cette voracité de l’Etat et qui n’ont d’autre choix que d’aller enterrer leurs morts de l’autre côté du fleuve, en territoire sénégalais. La CVE/VR :

– Condamne de la manière la plus ferme la répression policière contre les paysans de Darel Barka et tient l’Etat pour seul responsable des conséquences de cette politique injuste qui porte atteinte à la quiétude et à la paix sociale dans la région ;

– Exprime toute sa solidarité avec les paysans de Darel Barka et encourage ceux de toutes les autres localités victimes de tentatives d’expropriation à se mobiliser et à résister pacifiquement mais fermement à cette spoliation programmée ;

– Appelle à une réforme foncière nationale plus juste ne ciblant pas la seule vallée du fleuve et qui tienne compte du droit coutumier.

Enfin, la CVE/VR rappelle que le bon sens veut que toute entreprise de développement s’appuie d’abord sur l’adhésion des populations censées en bénéficier.

Nouakchott, le 24 août 2020

La Cellule de Communication