La CVE/VR soutient les paysans de Darel Barka
CVE/VR– La CVE/VR suit avec inquiétude le développement de l’affaire dite de Darel Barka, dans la Moughataa de Boghé, où l’Etat s’entête à vouloir exproprier les propriétaires légitimes des terres de Karawlat Woullou N’diaye, attribués, sous forme de bail, à la multinationale AAAID en 2015.
La CVE/VR ne peut que saluer la résistance pacifique, mais ô combien héroïque, des paysans face à la brutalité de l’Etat qui, au lieu de les protéger, cherche à en faire des citoyens de seconde zone en les dépouillant de leurs terres qui représentent leur unique moyen de subsistance.
Au-delà du cas de Darel Barka, c’est la politique systématique de spoliation des terres de la vallée, entreprise avec la réforme domaniale de 1983 dont l’application se limite curieusement à la seule région du fleuve, qui doit cesser.
Il est aberrant de voir aujourd’hui des villages entiers, à l’exemple de Donaye, privés de leurs espaces vitaux à cause de cette voracité de l’Etat et qui n’ont d’autre choix que d’aller enterrer leurs morts de l’autre côté du fleuve, en territoire sénégalais. La CVE/VR :
– Condamne de la manière la plus ferme la répression policière contre les paysans de Darel Barka et tient l’Etat pour seul responsable des conséquences de cette politique injuste qui porte atteinte à la quiétude et à la paix sociale dans la région ;
– Exprime toute sa solidarité avec les paysans de Darel Barka et encourage ceux de toutes les autres localités victimes de tentatives d’expropriation à se mobiliser et à résister pacifiquement mais fermement à cette spoliation programmée ;
– Appelle à une réforme foncière nationale plus juste ne ciblant pas la seule vallée du fleuve et qui tienne compte du droit coutumier.
Enfin, la CVE/VR rappelle que le bon sens veut que toute entreprise de développement s’appuie d’abord sur l’adhésion des populations censées en bénéficier.
Nouakchott, le 24 août 2020
La Cellule de Communication