Monthly Archives: July 2020
Au Mali, triple échec pour le plan de sortie de crise
Le Monde Afrique– La coalition de l’opposition continue d’exiger le départ du président Keïta tandis que les députés favorables au pouvoir, dont l’élection est contestée, refusent de démissionner.
Le plan de sortie de crise au Mali a essuyé, mercredi 29 juillet, un triple revers : l’opposition a réclamé à nouveau le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, elle a rejeté la main tendue par le premier ministre et des députés ont refusé d’obtempérer à une demande de démission de la délégation des cinq présidents de la Communauté d’Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
En outre, l’opposition va lancer dès le début du mois d’août une « deuxième phase de désobéissance civile », ont indiqué ses dirigeants lors d’une conférence de presse.
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Réunis lundi en sommet extraordinaire, les dirigeants de la Cédéao avaient approuvé une série de recommandations pour dénouer la crise politique qui ébranle le Mali depuis juin. Ils avaient exclu le départ forcé du président Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK » et lancé un appel à « l’union sacrée » des Maliens pour que le pays ne tombe pas dans le chaos.
Ils avaient en outre brandi la menace de « sanctions » pour les récalcitrants. Deux jours plus tard, ils n’ont pas réussi à convaincre l’opposition, qui mène depuis deux mois le plus vaste mouvement de contestation du pouvoir au Mali depuis le coup d’Etat de 2012.
« Le seul mot d’ordre demeure la démission d’IBK et de son régime », a déclaré à la presse un des responsables de la coalition d’opposition du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), Choguel Maïga.
« Pas de demi-teinte »
« Les solutions de demi-teinte ne pourront pas régler le problème malien », a ajouté Ibrahim Ikassa Maïga, un autre des leaders de cette alliance hétéroclite qui rassemble des chefs religieux et politiques, ainsi que des membres de la société civile.
Le premier ministre, Boubou Cissé, avait affirmé mardi midi que l’opposition était « fortement désirée » au sein du gouvernement d’union nationale qu’il a été chargé de former.
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Il s’était ensuite rendu au domicile de la figure de proue du mouvement, l’imam Mahmoud Dicko, pour lui demander de « s’impliquer » afin que le M5-RFP accepte cette main tendue. « Je lui ai demandé de remettre sa démission, afin qu’on puisse former un vrai gouvernement d’union nationale », a expliqué le chef religieux lors de la conférence de presse de l’opposition.
« Le Mali n’est ni un peuple soumis ni résigné. Il ne faut pas qu’on cherche à nous distraire. Il faut restaurer la nation malienne par les Maliens et pour les Maliens », a-t-il ajouté, critiquant les initiatives étrangères.
Le plan de sortie de crise de la Cédéao avait subi un autre coup dur un peu plus tôt dans l’après-midi quand une trentaine de députés, dont l’élection est contestée, ont annoncé qu’ils refusaient de démissionner comme le leur ont demandé les dirigeants ouest-africains. « Nous nous sommes concertés et nous n’allons pas démissionner.
Notre Constitution est violée par la déclaration de la Cédéao », a déclaré à la presse un député du principal parti d’opposition, l’Union pour la république et la démocratie, Gougnon Coulibaly.
« Démission immédiate »
L’un des déclencheurs de la crise actuelle a été l’invalidation, fin avril, par la Cour constitutionnelle d’une trentaine de résultats des élections législatives de mars-avril, dont une dizaine en faveur de la majorité présidentielle. Cette décision, s’ajoutant au climat d’exaspération nourri depuis des années par l’instabilité sécuritaire dans le centre et le nord du pays, le marasme économique ou une importante corruption, a entraîné une série de manifestations pour réclamer le départ du chef de l’Etat.
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Le 10 juillet, la troisième de ces manifestations contre le pouvoir a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers à Bamako, les pires dans la capitale depuis 2012, faisant entre 11 et 23 morts selon les décomptes.
La « démission immédiate » des députés dont l’élection est contestée, y compris le président du Parlement, Moussa Timbiné, et l’organisation de législatives partielles pour trancher ce différend font partie des mesures recommandées par les dirigeants de la Cédéao.
L’opposition a souligné que les représentants de l’organisation régionale réclament d’un côté un geste non prévu par la Constitution tout en rejetant de l’autre la perspective d’une démission du président Keïta au nom du respect de cette même loi fondamentale.
Le MondeÂÂ avec AFP
Les députés valident le rapport le CEP : l’étau se resserre autour d’Aziz
L’assemblée nationale a adopté à la quasi-unanimité (un seul député s’est abstenu) le rapport d’une Commission d’enquête Parlementaire (CEP) formée en janvier 2020, soulignant « de multiples irrégularités et violations flagrantes des règles » de gouvernance pendant la décennie de règne de Mohamed ould Abdel Aziz (2008/2019), au cours d’une séance plénière organisée mardi et mercredi.
Ce document de plusieurs dizaines de pages porte sur l’attribution d’une centaine de marchés dans le domaine de l’énergie, des infrastructures, la signature d’un contrat de pêche d’une durée de 25 ans avec la société chinoise Poly Hondong Fisheries, le contrat de cession d’un terminal à conteneurs au Port Autonome de Nouakchott, la politique commerciale de la Société Industrielle et Minière (SNIM) et la gestion d’une fondation créée par la même entreprise, la cession du foncier relevant du domaine public à Nouakchott au profit de particuliers, la gestion et la liquidation de certaines entreprises publiques….
Le rapport des députés recommande l’ouverture d’une procédure judiciaire pour situer les responsabilités des présumés auteurs des faits dénoncés.
Trois anciens premiers ministres, de nombreux ministres sous le régime de Mohamed ould Abdel Aziz, dont certains sont encore membres du gouvernement, ont témoigné dans le cadre de cette enquête parlementaire, chargeant l’ancien chef de l’Etat. Convoqué par les députés, l’ex président ne s’est pas présenté.
Lundi, l’assemblée nationale de Mauritanie a adopté une loi organique fixant la composition, les règles de fonctionnement et la procédure à suivre devant la Haute Cour de Justice (HCJ).
Cette juridiction est prévue par l’article 92 de la constitution mauritanienne du 20 juillet 1991. Elle est la seule compétente pour juger le président de la République en exercice, et les anciens chefs d’Etat, pour « crime de haute trahison » et les membres du gouvernement, en cas d’infractions de nature « à porter atteinte à la sûreté de l’Etat».
C’est la première fois dans l’histoire de la Mauritanie, que des députés effectuent un travail de contrôle sur la mauvaise gestion présumée, d’un ex président de la République.
le calame
HCJ : Proposition de loi adoptée
Le parlement mauritanien a adopté ce lundi soir le projet de la loi réglementaire 020/2020 qui abroge et remplace la loi réglementaire 021/2008 relative à la constitution de la Haute Cour de Justice en prenant en compte les propositions faites par le gouvernement.
Ce sont 55 députés parmi les parlementaires présents qui ont voté en faveur de la proposition de loi dont la discussion a commencé lorsque 4 députés : Ishagh Ahmed Miske ( UPR), Mohamed Mohamed M’barek (Tawassoul), Ebbabe Begnoug (UND) et El Id Mohameden Mbarek ( RFD) l’ont proposée motivant leur requête par la volonté de mettre en adéquation la loi avec la constitution après les derniers amendements ayant conduit à la suppression du Sénat dont les membres composaient la moitié de la Haute Cour de Justice. Or, la constitution amendée dispose que les membres de cette haute juridiction doivent être issus de l’Assemblée nationale.
La loi stipule aussi que cette Haute Cour de Justice doit être constituée après chaque renouvellement général de l’assemblée nationale. Les quatre députés ont déclaré que “la HCJ est un outil de renforcement du contrôle parlementaire sur l’action du gouvernement et qu’elle constitue une défense contre tous ceux qui ont en tête de toucher au bien public de manière illégale “.
le calame
ADIEU BABACAR L´AFRICAIN !
Le Sénégal pleure son fils, nous autres Mauritaniens pleurons un Mauritanien d´adoption et un panafricaniste dans l´âme. Pendant mon exil au Sénégal, j´ai eu la chance de connaitre mon domou baay Babacar Touré et toute sa ”bande” des pionniers de la presse indépendante au Sénégal et en Afrique. De la rue Raffenel, j´ai connu Babacar, Feu Ibrahima Fall, Sidi Gaye, Tidiane Kassé de Walf, Saphie Ly et plus tard mon ami Abdou Latif Coulibaly, Vieux Savané, Grand Demba Ndiaye l´homme de Hamadi Hounaré, Thierno Bocar Niang, Thierno Talla, Malick Rokhy Ba dit ”le faux toucs”, Linguère Aissatou Alioune Fall, mon grand captif Abdoulaye Sacou Faye, Babacar Dione, Feu Thiémokho Coulibaly le photographe, Michel Diouf, Omar Oumar-diouf Fall, Mamadou N´diaye, Pascal Faye, Cécile Sow, Alexis Bies, Mamadou Lamine Diatta, Moussa Diarra, Oumar Kouressy du Mali, Franck du Benin (Desk international) , mon autre captif feu Mame Ollé Faye, feu Madior Fall, Bakary Domingo Mané et les autres à l´imeuble Fahd.
Ce que j´admirais dans cette rédaction, c´est sa diversité africaine,
c´était presque la CEDEAO en miniature. On y retrouvait presque des journalistes originaires de toute la sous région, ce qui réfletait la philosophie panafricaine du groupe Sud-com. Sud était devenu ma seconde famille où je comptais mes meilleurs amis aussi bien au Sud quotidien qu´à la radio SUD-FM sen radio.
Babacar était un Mauritanien d´adoption et était intéressé par
l´évolution de la situation politique en Mauritanie pour y avoir vécu et travaillé à l´ambassade de l´Algérie pendant son ”exil” mauritanien.
Après l´arrestation de nos camarades Flamistes, suite à la publication du ”Manifeste du négro-mauritanien opprimé”, il était le premier journaliste africain à se rendre dans notre pays pour faire un reportage dans un spécial numéro de Sud magazine daté du 4 janvier 1987 sur la Mauritanie. Je garde toujours et précieusement ce numéro dans mes archives avec un titre évocateur: “Quels choix pour la Mauritanie”?
Après le transfert de nos camarades à la prison de Oualata, nous avions mené à partir de Dakar une campagne internationale de dénonciation auprès de la presse africaine et des organisations internationales des droits de l´homme comme Amnesty International afin de sauver la vie de nos militants détenus.
Suite à cette pression, Taya céda et autorisa la visite de la presse internationale. Le 12 décembre 1988, la prison est ouverte pour la première fois aux personnes étrangères. Babacar Touré, directeur de publication de l´hebdomadaire sénégalais Sud Hebdo,.et le très complaisant journaliste et ami du régime Abdel Aziz Dahmani de Jeune Afrique accompagnés de leur ”ange gardien” Fadili ould Mohamed directeur de la synthèse au ministère de l´intérieur comme nous l’a rapporté Babacar Touré, le gouverneur de la région Mohamed ould Mohamed Lemine, le préfet, le régisseur de la prison, s´entretiennent à Oualata avec les détenus militaires, et à Aioun, avec les prisonniers civils. D´emblée Fadili tient à préciser aux prisonniers qu´ils n´ont pas en face d´eux une mission d´enquête mais juste une mission de constation, et le gouverneur de marteler ”pas de syndicalisme et vous ne parlerez qu´en votre nom personnel”. S´adressant aux prisonniers choisis, il avertit qu’il “est juste question de vous entretenir avec vos hôtes sur vos conditions de détention que vous connaissez au même titre que tout le monde”. En fait les régles du jeu avaient été fixées dès mercredi, au cours d´une séance de travail au ministère de l´intérieur nous rapportait notre ami Babacar Touré. L´objectif de la visite n´était rien d´autre que de faire constater aux journalistes l´amélioration des conditions de détention des prisonniers et des prises de photos pour démentir notre campagne internationale et la mort annoncée par Amnesty international du commissaire Ly Mamadou, du journaliste Ibrahima Sarr et de l´ingénieur Sow Amadou Mokhtar. Mais le régime était incapable d’infirmer les décès du plus célèbre écrivain mauritanien Tène Youssouf Gueye, de BA Alassane Oumar, de BA Abdoul Ghoudouss et de Djigo Tafssirou ainsi que la maladie des dizaines de prisonniers qui étaient sous traitement médical pour cause de mauvaises conditions de détention.
Après leur retour Babacar nous fait le compte rendu de la situation de nos camarades et nous rassure un peu.
Je l´ai vu pour la dernière fois dans son bureau le vendredi 25 juin 1999, quelques jours avant mon expulsion du Sénégal. Je venais de quitter le batiment de la direction de la sûreté d´Etat où j’ai échappé à une tentative de kidnapping et d´extradition vers la Mauritanie. Ce jour-là, j´avais pris un taxi à qui j´ai demandé de me déposer à l´imeuble Fahd, siège du Groupe SUDCOM où je pouvais trouver réfuge. J´ai trouvé mes amis et frères Mamadou Mika Lom, Bocar Niang, Housseinou BA et Grand Demba auxquels je fis le récit de ma mésaventure. lls m´ont informé que Babacar était dans son bureau. J´y suis entré pour la première fois et j´y ai retrouvé mon ami Latif Coulibaly, le grand sage Abdoulaye Ndiaga Sylla.
On s´est salué et je l´ai taquiné en disant que son bureau était digne d´un bourgeois et non d´un révolutionnaire, un homme de gauche comme lui. Il éclata de rire et m´acueillit chaleureusement.
Je lui ai parlé de toutes les menaces qui pesaient sur moi, de ma mise en demeure et comment j´ai quitté en catimini le ministère de l´intérieur. On parla de la Mauritanie, il me raconta son exil dans notre pays où il comptait de très grands amis. Nous abordâmes aussi ses relations avec le MND et les FLAM. Je le taquinais en disant qu´il était plus proche du Mnd dans ses approches et analyses sur la Mauritanie et il soutint le contraire en m´affirmant qu´ íl avait aussi des amis Flamistes. Il cita le nom de son ami Ibrahima Sarr qui fut de sa promotion au CESTI. Il me parla de sa visite à Oualata en 1988 et me donna quelques conseils pour ma sécurité. Il me raccompagna jusqu`à la porte de son bureau et me tapota l´épaule avec des mots : ”Courage jeune homme, tu es un vrai Touré et les Touré sont de vrais Djambars mais tiens-moi informé pour la suite …”. Telles furent les images et les paroles qui me sont revenues à l´esprit lorsque j´ai appris la triste nouvelle.
Babacar était un diplomate au vrai sens du mot, un intellectuel engagé, un panafricaniste de conviction mais surtout un grand combattant de la liberté. La presse sénégalaise perd un de ses pionniers et l´Afrique un de ses plus dignes fils et avocats et nous un ami, un frère. Il est parti mais il restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Je ne peux finir cet hommage sans paraphraser Martin Gray qui disait : “Etre fidèle à ceux qui sont morts, ce n’est pas s’enfermer dans sa douleur. Il faut continuer à semer ses rêves, à creuser son sillon droit et profond, comme ils l’auraient fait eux-mêmes ou comme nous l’aurions fait avec eux et pour eux. Etre fidèle à ceux qui sont morts, c’est vivre comme ils auraient vécu et les faire vivre en nous”. (Le livre de la vie).
Adieu B.T , paix éternelle à ton âme Diambar. Amine.
Et la lutte continue !
Kaaw Touré.
Le sacre des vivants
Le comité de pilotage remercie l’ensemble des participants sans qui ce «Prix Reconnaissance» n’aurait été effectif.
Nos récipiendaires étaient très émus.
Chaque récipiendaires a reçu en premier lieu notre reconnaissance symbolique à travers les trophées confectionnés pour l’occasion accompagnées de la somme de 2.600 000 Mro par personne.
Nous avons donné au Chef religieux (Abdoul sidik Kebe) 50 000 Mro, au communicateur traditionnel (Macky Diop) 30 000 Mro et 20 000 Mro au photographe.
Il reste 19 800 Mro que nous verserons à l’ONG ALCAE, de l’artiste RJ, qui s’occupe d’enfants abandonnés.
Nous remercions la délégation conduite par le doyen Souleymane Kane, qui était d’un enthousiasme contagieux. Il encourage les participants à promouvoir leurs langues et à faire vivre nos valeurs d’antan.
À tous les participants merci, merci et merci.
La cellule de communication