Monthly Archives: October 2019
Education : L’arbre qui cache la forêt
Depuis la formation du 1ergouvernement de Ghazwani, on sent comme un regain d’intérêt pour l’éducation. Lors de sa campagne électorale, le général-candidat avait exprimé, on s’en souvient, son intention de redynamiser les secteurs sociaux, l’éducation et la santé en particulier. C’est ce qui explique peut-être cette espèce de fébrilité au département de l’éducation nationale, éclaté, pour la énième fois, en deux ministères : le Fondamental et le Secondaire auquel on a adjoint la Formation professionnelle. Une partition au demeurant hésitante, pour ne pas dire conflictuelle, dès le lendemain même de la formation du gouvernement, chacun des deux ministres voulant s’installer dans les vieux locaux du département. Un compromis a fini par être trouvé. Des locaux ont été trouvés pour l’Enseignement secondaire. Comment seront articulées les DREN et les IDEN ? La question est en suspens.
La volonté politique affichée par les nouveaux pouvoirs publics s’est traduite par la décision du président de la République de donner le coup d’envoi de la rentrée scolaire dans une école de la banlieue nouakchottoise, le 7 Octobre dernier. Coup de pub, disent certains, les yeux rivés sur les problèmes persistants. Il suffit, pour s’en convaincre, de constater l’état des lieux, une semaine après la rentrée : les cours n’ont démarré que timidement et les emplois des temps valsent à tout-va, après un vaste mouvement du personnel et des chefs d’établissement.
Combler le déficit chronique
C’est dans ce contexte que les deux départements annoncent, via communiqués communs, le recrutement de « prestataires de services », jusqu’ici appelés «Â contractuels ». Des milliers (5030) pour combler le déficit, criant, d’enseignants, aussi bien du Fondamental que du Secondaire. Nos écoles normales en fournissent, chaque année, des centaines, ce qui n’empêche pas nos ministères de recruter des contractuels de niveau ordinairement médiocre. Où passent les sortants des ENI et ENS ? Question à un million d’euros dont la réponse lorgne, très probablement, du côté du privé….
Quoiqu’il en soit, les besoins se font de plus en plus pressants et l’on accuse un sérieux retard pour le combler. Pourquoi ces besoins ne sont-ils jamais précisément évalués ? Ni en fin de chaque année scolaire, ni à la veille de chaque rentrée ? On ne commence à s’y prendre, localement, qu’au lendemain de celle-ci et les rapports des établissements et les DREN ne sont visiblement pas exploités à temps par les directions concernées au ministère. Ailleurs, on prépare la rentrée scolaire presque deux mois à l’avance, par conseils interministériels ; ici, on ne s’y penche véritablement qu’au cours de son premier mois. Le mouvement du personnel, les tableaux de bords, les transferts des enfants, leur inscription, l’entretien des locaux, tout cela se fait en urgence, en vrac et en même temps. Résultat des courses : les cours ne démarrent que timidement dans de nombreux établissements. La mobilisation tardive du corps enseignant a sa part de responsabilité dans cette situation.
Nuançons notre critique. On note, cette année, une légère amélioration : les inscriptions ont été avancées d’une semaine avant la rentrée fixée au 7 octobre. Pour autant, les écoliers et leurs parents ne se sont pas précipités dans leurs établissements. C’est en vue de leur information à temps qu’il eût plutôt fallu consacrer un sérieux coup de pub. Résultats des courses, beaucoup d’élèves se sont vu refuser les inscriptions, le jour de l’ouverture, et leurs parents s’inquiètent… Or l’objectif n’est-il pas de minimiser leurs alarmes ?
Mauvaise utilisation des ressources humaines
Cela dit, le plus gros défi de notre éducation demeure l’utilisation efficiente du personnel. Le déficit qu’on agite comme un épouvantail est entretenu par le département de l’éducation lui-même. Outre les détachements en divers autres départements, il utilise mal ses ressources humaines. Le gros de la troupe végète au niveau central. Du cabinet du ministre aux petites écoles, ils sont des milliers d’enseignants, professeurs, directeurs des études, surveillants généraux et personnel intermittent entretenus à ne rien faire. Beaucoup sont couverts par le ministère et par… les bras longs. Les tableaux de bord des établissements sont exagérément gonflés. Tout ce personnel indu est imposé aux directeurs régionaux et aux chefs d’établissement. Laxisme indescriptible et inadmissible. Ce sont, en fait, nos politiques qui ont sabordé l’éducation, à grands coups de promotions, mutations et fondations d’établissement de complaisance.
Le recrutement annoncé des prestataires de service risque fort connaître le même sort que les précédents. Les ministères concernés réclament des bacheliers pour le Fondamental et des titulaires de DEUG, à défaut de maîtrise, pour toutes les filières du Secondaire. Un recrutement qui va donc laisser sur le carreau d’anciens contractuels qui totalisent des années d’expérience ?
Grosse hypocrisie
Depuis des années, on crie au déficit en enseignants et à la baisse de leur niveau, ainsi que de celui des apprenants, sans en rechercher les véritables causes. De fait, comment nos dirigeants qui envoient tous leurs enfants dans des établissements privés, sous programmes français, peuvent-ils se soucier de notre école publique spécifiquement mauritanienne ? Comment construire une unité nationale, alors que nos enfants n’apprennent pas tous un minimum de choses communes, dans les mêmes écoles ? Autre hypocrisie, des citoyens réclament l’arabisation de l’école et de l’administration… alors que leur propre progéniture suit des programmes français ! Comment peuvent-ils oser s’opposer à l’officialisation et l’enseignement d’autres langues – nationales, elles ! – dans notre système éducatif ?
Ces problèmes de notre école, il faut avoir le courage d’en parler, si l’on veut réellement y apporter des solutions. Réfléchir sur l’école d’aujourd’hui, c’est préparer la société de demain. La volonté politique affichée par le discours et le geste du président Ghazwani, saura-t-elle vaincre le signe mauritanien ? Toute une année fut consacrée à l’éducation, il y a quelques années : pour quel bilan à l’arrivée ?
DL
le calame
Communiqué
Communiqué
A la suite de la publication d’un soit disant communiqué sanctionnant les travaux du conseil des présidents de la CVE le 17 courant, le président de l’AJD/MR , au nom du Bureau Politique,tient à faire les précisions suivantes:
1)L’AJD/MR, fidèle à ses dispositions légales ne peut pas faire partie d’une coalition durable avant la remise en cause de ces dispositions.
2)Les militantes et les militants du parti ne sont pas prêts à saborder une organisation qu’ils ont bâtie laborieusement et qui est officiellement reconnue .
3). L’AjD/MR serait plutôt favorable à la même formule qui a permis à la CVE d’aller aux dernières élections présidentielles.
Nouakchott le 18 octobre 2019.
Ibrahima Moctar Sarr
CVE : COMMUNIQUE
La CVE répond à la volonté exprimée par sa base et affiche ses ambitions Le Conseil Présidentiel de la Coalition Vivre Ensemble (CVE) s’est réuni les 03, 10 et 17 octobre 2019, à l’effet d’examiner les perspectives post-électorales de la CVE. Tenant compte de la volonté mainte fois exprimée par la base, à l’unanimité, le Conseil Présidentiel s’est accordé sur l’impérieuse nécessité de maintenir, de renforcer et de consolider la Coalition Vivre Ensemble. Répondant à ce souci, le Conseil Présidentiel a redéfini ses objectifs, ses structures, son mode de fonctionnement et son domaine de compétences. Parmi les objectifs retenus, la CVE œuvrera au renforcement de l’unité nationale et de la cohésion sociale, dans le respect de la diversité culturelle, à travers la recherche d’un nouveau pacte de confiance dans le cadre d’un Etat multinational. Les structures majeures de la CVE comprendront une Présidence à mandat, renouvelable une fois, assurant l’Exécutif et un Comité de pilotage. Une charte et un règlement intérieur en fixeront les rôles et les responsabilités de chaque organe. Prenant acte de la nécessité d’impliquer tous ses sympathisants, le Conseil Présidentiel a décidé que l’organisation se fera à la base, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, dans le cadre d’une implantation, afin d’asseoir la légitimité des représentants de la CVE. Par ailleurs, le Conseil Présidentiel s’est accordé pour confier à la CVE l’exclusivité en matière de dialogue politique et/ou national, ainsi que la gestion de toute consultation électorale. Enfin, le Conseil Présidentiel de la CVE lance un appel pressant à l’ensemble des mauritaniens, sans distinction aucune, qui partagent l’idéal du Vivre Ensemble, à se retrouver dans les meilleurs délais afin de sauver notre pays avant qu’il ne soit trop tard !
Le Conseil Présidentiel de la CVE.
Fait à Nouakchott, le 17 octobre 2019
Mauritanie : UPR, “un coup d’Etat” politique
Mauriweb – L’Union Pour la République, parti créé par l’ancien président, Mohamed Ould Abdelaziz, sur les décombres du PRDS de Taya, inaugure sa mue. Les caciques de l’ancien régime en font les frais. Est-ce le début de la fin ?
Le parti de l’Union pour la République (UPR) est dans tous ses états. Ses animateurs ne savent plus de quoi demain serait fait ; d’autant que la rumeur accorde au président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani l’intention de vouloir créer son propre parti. Même si ce n’est pas encore un coup de pied dans la ruche, le parti tente un toilettage qui «élimine » ses dirigeants les plus « mouillés » sous l’ancien régime.
Mardi, en tout cas le président du comité directeur de l’UPR, Seydna Ali Ould Mohamed Khouna, a rassemblé autour de lui les principaux membres du directoire du parti pour annoncer la couleur du changement.
Un changement qui n’était pas du goût de certains membres présents à la réunion. Il faut bien dire que ces divergences d’appréciation de la situation politique au sein de ce parti ne datent pas de cette réunion. Leur racine remontent à l’avant-présidentielle et au dispositif placé pour tenir en cage le président Ghazouani.
Le premier en faire les frais est l’ancien président du groupe parlementaire, le député Mohamed Yahya Ould Kharchi, instigateur de la tentative de parlementaires de violer la Constitution pour permettre à l’ancien président de se représenter, une troisième fois. Il est remplacé à la tête de ce groupe par un homme discret et affable, le député de Monguel, Habib Brahim Diah.
Présentée comme une démission, la chute du président du groupe parlementaire est perçue comme un « aveu de fidélité » à l’ancien président qui l’a économiquement et politiquement hissé pour se retrouver président du groupe parlementaire de l’UPR. Il serait d’ailleurs en tête d’une fronde politique animée contre l’actuel président, Ghazouani.
Mais il n’est pas seul et certains de ses « complices » ne voudraient pas se plier à l’exigence de changement qui appelle à couper des têtes dans ce parti pour repartir sur des bases politiquement plus saines. Ce serait donc fonction de cette « résistance » opposée par les caciques de l’ancien régime que l’actuel président décidera, dit-on, de créer ou non une nouvelle formation qui porterait son programme politique.
Mais on révèle, dans le même temps, l’immixtion de l’ancien président, qui aurait tout à perdre en suscitant une confrontation avec le nouveau pouvoir, par un appel à la retenue des rares hommes qui lui seraient restés fidèles dans cette formation. Il semble en tout cas clair avec cette démission que le courant ne passe plus entre la majorité de l’UPR qui soutient le président Ghazouani et une minorité décidée à lui rendre la vie difficile.
A ce titre, le président Ghazouani n’entendrait plus s’en faire compter par des hommes et des femmes qui se sont servis du pays au lieu de le servir. Il serait prêt, dans cette logique, à déterrer toutes les haches de guerre avec les survivances d’un régime auquel il n’a jusqu’à présent pas voulu demander des comptes sur sa gestion abracadabrante du pays toute une décennie durant. Lui laissera-t-on un autre choix ?
J.D (Le Quotidien de Nouakchott)
MAEC : l’élection de la Mauritanie au CDH lui permettra de véhiculer sa voix et son noble message
AMI – Le Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Mauritaniens à l’Etranger, a affirmé que l’élection de la Mauritanie en tant que membre du Conseil des Droits de l’Homme (CDH) lui permettra une participation active dans les travaux de cet organisme, de s’exprimer et de véhiculer son noble message en matière de droits de l’homme.
Dans un communiqué émis vendredi, dont une copie est parvenue à l’AMI, le ministère a fait état de sa satisfaction de ce dénouement honorable qui concrétise les directives du Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, dans l’adoption de tout ce qui susceptible de renforcer la présence effective du pays au sein du concert des nations, tant au niveau régional qu’international.
Voici le texte du communiqué :
“La Mauritanie a réalisé une victoire éclatante hier soir lors de la dix-septième séance de l’Assemblée Générale des Nations en sa soixante-quatorzième session, dans la mesure où la République Islamique de Mauritanie a été élue membre du Conseil des Droits de l’Homme pour la période allant de 2020 à 2022 par 172 voix sur 187.
La qualité de membre de cette agence onusienne permettra au pays de participer de façon efficiente aux travaux du Conseil et de transmettre sa voix et son noble message en matière de Droits de l’Homme.
Le Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Mauritaniens à l’Etranger, se réjouit de cet honorable résultat, qui couronne les efforts des autorités publiques et constitue une concrétisation des instructions du Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dans l’adoption de tout ce qui susceptible de renforcer la présence effective du pays au sein du concert des nations, tant au niveau régional qu’international”.
AMI