Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: August 2019

Entre Ghazwani et l’UPR : Crise en vue ?

Y aurait-il déjà malaise, au sein de la majorité présidentielle ? Légitime question car, sitôt formé le premier gouvernement d’Ould Ghazwani, essentiellement composé de « compétences » ou de « technocrates », divers responsables de l’ancienne majorité, principalement de son principal parti, l’UPR, se sont empressés d’exprimer leur frustration. Principal grief à l’endroit  du Premier ministre –  du nouveau Président, donc… – la  « sous-représentativité » des leaders et cadres de cette formation politique en  « suivi » ou, plutôt,  disons-le, en « sursis ». Seulement cinq ministres et, tenez-vous  bien, absence du président de l’UPR ! Portion donc très congrue. Un des premiers responsables  du parti  proteste contre la « marginalisation » de son département, tandis qu’une  des responsables des femmes rappelle, au président Ghazwani, qu’il a été porté au pouvoir  grâce aux efforts de  l’UPR… Suffisant pour  que  le président du groupe parlementaire de celui-ci, Ould Kherchi, s’oblige à remettre les pendules du parti à l’heure : le bataillon des  députés de l’UPR  qu’il dirige, a-t-il déclaré en substance, répondra, en tout cas, au doigt et à l’œil, au président  Ghazwani ; et votera,  en conséquence, toutes lois nécessaires au programme pour l’exécution duquel celui-là a été élu par les Mauritaniens. Rappelons, ici, que l’éventualité de la dissolution de l’Assemblée Nationale avait été agitée, quelques jours plus tôt, par les mécontents criant déjà à leur marginalisation. Si cette éventualité est écartée par un haut cadre du parti – « le contexte  politique n’est pas approprié », juge-t-il – l’inquiétude commençait à gagner  les rangs des députés et autres mécontents. 

Dans la foulée, le président de la commission de suivi de l’UPR  se rend au Palais pour porter la bonne nouvelle  à Ghazwani. Un communiqué  de l’UPR confirme la déclaration de l’honorable  Ould  Kherchi. Curieuse situation où les mécontents du gouvernement d’Ould  Cheikh Sidiya ne viennent pas que de l’opposition.  L’UPR semble aujourd’hui gagnée par une espèce de désarroi. Le retour, annoncé très prochain, de son fondateur Ould Abdel Aziz au pays, pour assister à son hypothétique congrès, le sauvera-t-il de sa dislocation programmée ?

Semblant prendre son temps mais désireux de couper court à toutes supputations, le président Ghazwani entreprend des consultations avec les responsables de son camp. Des rumeurs de « réajustement » de l’équipe gouvernementale  attisent encore un peu le feu qui couve… Finalement,  le président de la République ne  change que le porte-parole du gouvernement, en offrant le poste au professeur Sidi Salem. Et, pour ne rien arranger, ce dernier se prend dans les filets, en déclarant que l’actuel gouvernement est tout simplement le prolongement de celui de son excellence le président Ould Abdel Aziz. A y regarder de près, il n’a pas totalement tort… Cela dit, pour un gouvernement  dont le  patron s’attèle à  imprimer sa marque personnelle, à  gouverner autrement le pays, cette sortie du porte-parole fait désordre. Ghazwani pouvait se permettre de tels propos, durant la campagne présidentielle, on le comprenait, mais de la part d’un  ministre de son premier gouvernement,  cela ne passe pas. Dès le lendemain de cette  « bourde », divers organes de presse annoncent le départ  de l’irréfléchi. La rumeur a cependant vite dégonflé.  Il aurait pu ou dû  le faire  sans  y être contraint,  mais Sidi Salem n’est pas Ould Maham, diront certains de ses détracteurs… Toujours est-il qu’en cette anecdote, notre nouveau Président fait ici encore preuve d’une patience qui n’était pas coutume, ces dix dernières années, au Palais.  Signe avant-coureur d’une sagesse retrouvée, à la tête de l’Etat ?

 

le calame

CVE: COMMUNIQUE

 La Coalition Vivre Ensemble (CVE), sous la présidence de son leader, Dr KANE Hamidou Baba, a tenu une réunion à la salle polyvalente de la CASE, à l’effet d’une évaluation sans complaisance portant sur l’élection présidentielle du 22 juin 2019 et les perspectives de la CVE. Le président de la CVE a dans son mot introductif, indiqué que le moment choisi pour tenir cette assemblée marque la fin d’un cycle et le début d’un autre qui, sans doute, permettra à la coalition de se consolider et d’élargir sa base. Dr KANE Hamidou Baba, après avoir salué et félicité l’ensemble des structures, et militants de l’intérieur comme de la diaspora, pour l’immense travail abattu lors la campagne, a tiré les leçons de l’expérience et suggéré des pistes de recommandations. Il a noté que malgré toutes les difficultés rencontrées, dont la contrainte de temps et de moyens, n’était pas la moindre, une extraordinaire mobilisation des populations qui aspiraient au changement avait été enregistrée. La CVE dira-t-il « est désormais un acteur majeur dans la recomposition du paysage politique, tant et si bien qu’elle a su imposer le débat sur les problèmes nationaux ». Lui succédant, le Directeur national de la campagne, le Directeur de Cabinet du Candidat, ainsi que les Commissions sectorielles de la campagne ont présenté des exposés détaillés sur le déroulement de la campagne, les difficultés et contraintes, mais aussi les opportunités ouvertes par la CVE ; et son franc succès en termes de résultats, rejetant au passage, ceux qui nous ont été injustement attribués. De la séance plénière qui s’en est suivie, tout au long des débats, il s’est dégagé, à l’unanimité, une formidable aspiration à travailler pour la consolidation des acquis et de fortes recommandations ont été formulées à cet égard, donnant ainsi à la CVE de réelles promesses de pérennité. Pour ce faire, une commission a été désignée pour la synthèse des travaux et la présentation de toutes les options quant à l’avenir de la CVE. Ce rapport sera soumis au Conseil présidentiel dans une semaine. Les participants ont salué le leadership éclairé de leur candidat, Dr KANE Hamidou Baba et ne ménageront aucun effort pour poursuivre le combat, à ses cotés, dans un élan de solidarité agissante pour l’avènement d’une CVE à la hauteur des aspirations fortes et profondes du peuple mauritanien.

 

  Nouakchott, le 18/08/2019

Commission com de la CVE       

Une prière pour la pluie effectuée vendredi sur toute l’étendue du territoire national

altLa prière pour la pluie a été effectuée, vendredi sur toute l’étendue du territoire national.

Au niveau de la ville de Nouakchott, la prière a été effectuée à l’ancienne mosquée de Nouakchott, en présence du ministre des affaires islamiques et de l’enseignement originel, M. Dah Ould Sidi Ould Amar Taleb, du secrétaire général du ministère, du wali de Nouakchott ouest, du président de l’Union nationale des Imams des mosquées en Mauritanie et de nombreux fidèles.

La prière a été dirigée par l’Imam Ahmedou Ould Lemrabott Ould HabibouRahmane qui a insisté dans sa Khoutba sur la nécessité pour les musulmans de rester soumis à Allah et de s’éloigner des péchés, appelant, en outre, à s’éloigner de l’arbitraire qui est, a-t-il dit, une cause de retenir la pluie.

L’Imam a imploré Allah Le Tout Puissant defaire tomber la pluie de manière urgente pour sauver les populations, le pays et les animaux.

AMI

– Mauritanie : Samba Thiam indexe les insuffisances du programme de Ould Ghazouani

 Le président des FPC s’est livré cette semaine sur les réseaux sociaux à une véritable radioscopie du discours d’investiture de Ould Ghazouani qu’il qualifie d’emblée inédit dans les bonnes intentions que les mauritaniens n’ont pas l’habitude d’entendre mais laconique et superficiel dans son ensemble. 

Pour Samba Thiam c’est un programme dont les contours ne portent pas l’espoir de réconcilier tous les mauritaniens d’une part et d’autre part les choix sectoriels sont loin d’apporter des réponses à l’état de dégradation économique avancée du pays. 

Rarement aucun président mauritanien aurait proposé une ouverture au dialogue à tous les acteurs politiques en se proclamant président de tous les mauritaniens. Rarement une volonté politique au plus sommet de l’Etat de gommer toutes les injustices dans un pays pourtant où les séquelles de l’esclavage sont toujours prégnantes malgré les lois adoptées par le parlement.

De bonnes intentions pour le nouveau président mauritanien Ould Ghazouani dans son discours d’investiture le 1er août dernier mais largement insuffisantes pour apaiser une situation post-électorale très grave. 

C’est le sentiment du président des FPC monté au créneau cette semaine pour apporter son regard sur les solutions préconisées par le nouveau pouvoir d’emblée avec un diagnostic manqué sur l’unité nationale relatif à sa consolidation par des solutions sectorielles que Samba Thiam qualifie vagues et décousues. 

Le leader afro-mauritanien balaie d’un revers de main le rôle important que pourrait jouer le secteur privé aujourd’hui entre les mains d’une seule communauté. Encore moins le développement de l’agriculture dans les conditions actuelles de spoliation des terres agricoles de la vallée. 

Le président des FPC est encore plus effaré quand Ould Ghazouani prétend œuvre pour la culture et les arts alors que les langues nationales sont toujours muselées et pourtant elles sont reconnues par la constitution. 

Face à tous ces manquements Samba Thiam préconise l’unité nationale dans la diversité à travers l’égalité des langues et des cultures dans l’équité et l’égalité des chances pour tous les mauritaniens. L’ancien prisonnier de Ould Taya met en garde Ould Ghazouani que la répression ne suffira pas à étouffer les aspirations du peuple mauritanien.

Cherif Kane

 

Ould Ghazouani, discours et acte posé… Radioscopie

altLorsqu’on parcourt les discours de ould Ghazouani on ne saurait ne pas noter quelque chose d’inédit, qui tranche avec ce qui se faisait ou se disait , habituellement, jusques- là : il se déclare ‘’président de tous les mauritaniens ‘’, ouvert à tous les acteurs politiques’’ , animé d’une volonté de réforme , décidé à ‘’ s’attaquer à tous les déséquilibres et à toutes les manifestations d’injustice ‘’, enclin à ‘’ installer le pays sur le chemin de l’alternance démocratique ‘’, et à préserver, enfin, ‘’ l’unité nationale’’ –même si ce terme reste de nos jours galvaudé, particulierement avec Abdel Aziz… Avouons que ce sont là des propos réconfortants, qui font plaisir à entendre, même si deux ou trois actes forts auraient mieux parlé que tous les mots ; même si les mesures d’apaisement attendues demeurent insuffisantes –nos jeunes croupissent toujours arbitrairement en prison – ; même si le passé de nos régimes militaires incite à plus de circonspection … Un chapelet de bonnes intentions, beaucoup de promesses que l’avenir confirmera ou infirmera…. Cela dit , à l’ examen de l’éventail des solutions préconisées des problèmes- évoqués à mi-voix -, on ne peut ne pas penser que ce Président , lui aussi, risque de faire fausse route, comme ses prédécesseurs qui se sont fourvoyés ; parceque l’approche est mauvaise tant pour les solutions, sectorielles, artificielles, préconisées , que pour l’attelage gouvernemental de technocrates, venu avant l’heure, malgré le frémissement, positif, consenti dans le partage du pouvoir en faveur de la composante haratine . Approche mauvaise globalement , disons-nous, qui prend l’effet pour la cause et aborde la question de ‘’l’Unité nationale ‘’ à l’envers , voire de travers … En effet , on se saurait résorber convenablement un mal , quel qu’il fut , si l’on ne pose pas correctement le diagnostic . Reconnaitre tout court que ‘’l’ Unité nationale est malmenée’’ ,sans se demander pourquoi ni comment cela est arrivé ne nous fait pas avancer ! Au lieu de partir de la clef de voûte qui sous-tend tous les maux -le Système- , on se dépêche de produire des solutions sectorielles, vagues , décousues … A titre d’exemple, le président se propose de consolider cette Unité nationale –j’entends telle qu’elle existe- ; comment consolider quelque chose de mal fait ? Il parle de ‘’ faire jouer au secteur privé un rôle important ‘’…Mais, le faire sans réformer ce secteur-et même toute l’économie – aux mains d’une seule composante nationale n’est -ce pas reconduire l’iniquité actuelle , creuser davantage l’Unité ? ‘’Accorder , par ailleurs, l’indépendance au secteur de Justice’’, à mi-chemin entre conservatisme et modernisme, que l’on sait monocolore et monolingue , n’est ce pas aller à rebours même de la consolidation de notre unité ? Tout comme ‘’ développer l’agriculture ‘’ dans les conditions de spoliation actuelle des terres de la vallée du fleuve, sous le couvert d’une réforme foncière à deux vitesses, ne peut , en aucune manière ,à mon sens , ‘’ renforcer notre cohésion sociale(ou nationale)’’, comme on le prétend , bien au contraire! Que signifie, du reste, dans ce discours ‘’ œuvrer à la promotion et la valorisation de la culture et des Arts ‘’, dans un environnement où, jusques –là , une seule culture est restée, dominante, valorisée, assumée… Dans la même veine sont alignées en vrac des solutions vagues, artificielles, pour les secteurs de l’Education , de l’emploi des jeunes ,des Forces armées , de l’agriculture , de l’économie etc … Non, il faudrait radicalement changer d’approche ; Le Tout est plus important que les parties , et de la solution du Tout découlera celle des parties .Partir donc de la cause première : un Système-cle de voute- qui, partout, discrimine …Une discrimination –cause fondamentale- partout installée, qu’il faut débusquer dans sa nature et dans ses manifestations dans chaque secteur à ausculter . Mais également et surtout ne pas perdre de vue que ce qui fait le lit d’une coexistence pacifique, fraternelle, viable et durable , c’est l’Unité dans la diversité à travers l’égalité des langues et cultures , l’Unité dans l’équité et l’égalité des chances devant les opportunités, l’Unité dans l’égale dignité , c’est -à -dire dans la reconnaissance de chacun dans son altérité… ‘’ Un pays , nous rappellait Yehdih , est d’abord fondé sur une volonté des diverses parties de coexister, de vivre ensemble dans la paix . Sans ce choix et cette volonté , c’est une partie perdue’’. Cette volonté de vivre ensemble devra justement , nécéssairement, reposer sur ces paramètres là … Veillons à ce que ce fil – désormais ténu – qui nous retient ne soit pas rompu .Ce serait une erreur de croire que la répression , rien que la répression suffit à étouffer les aspirations légitimes des peuples . D’autres défis , non moins importants , m’ont semblé avoir été occultés ou absents dans ce discours d’investiture : la montée dangereuse de l’intégrisme réligieux, intolerant que le Président Aziz instrumentalisa sans scrupules , la lutte affirmée contre la corruption -vecteur essentielle de la bonne gouvernance-, le problème d’ordre pour ne pas dire cette pagaille générale qui règne dans tous les secteurs de la vie publique , puis secondairement –secondairement ?- les montagnes d’ordures qui empestent notre capitale et ces meutes de chiens errant qui ne semblent plus gêner personne…

 

 

Samba Thiam

Président des FPC