Daily Archives: 15/05/2019
L’ONU s’intéresse à la présidentielle
Les Nations Unies s’intéressent à l’élection présidentielle mauritanienne. Pour preuve, l’actuel séjour, à Nouakchott, d’une forte délégation, conduite par Mohamed ibn Chambas, représentant spécial et chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWAS). Elle va rencontrer les autorités, la CENI et les différents candidats en lice pour la présidentielle du 22 Juin prochain.
Lundi soir, Chambas s’est entretenu avec le candidat indépendant national Biram Dah Abeïd et son directoire de campagne, à son domicile à Riyadh.
Face aux inquiétudes sur « la gestion unilatérale et flagrante des élections par une CENI instrumentalisée, l’exclusion de l’opposition de cette commission censée être gérée de manière collégiale », le représentant onusien tente de rassurer. Face à la presse, le représentant onusien a rappelé que ladite CENI a organisé, l’an dernier, des élections couplées (municipales, législatives et régionales), avec plus de candidats et que ses résultats avaient été acceptés par tous les candidats. « la CENI », déduit-il, « a acquis une expérience capitale pour relever le défi d’une présidentielle à six candidats ».
Le docteur Chambas espère que, cette fois encore, le processus sera clair, la CENI restant à distance égale de tous les candidats. Il souhaite que tous les compétiteurs aient, durant la campagne, la même possibilité de s’exprimer partout et puissent livrer leurs messages électoraux. « Au final », avance-t-il, « c’est le peuple mauritanien qui en sortira gagnant, nous l’espérons vivement ». Et d’ajouter : « les Nations unies suivent, de près, les préparatifs du scrutin et apporteront leur expertise et soutien pour accompagner le processus. […] nous sommes contents que la Mauritanie puisse procéder, à travers cette élection présidentielle, au renforcement et à la consolidation de l’acquis démocratique ». Sur la lancée, Chambas invite les six candidats en course « à faire preuve de responsabilité et de hauteur, pour éviter d’installer une crise dans une situation très sensible ».
De son côté, Biram Dah Abeïd estime que « le Système des Nations Unies est très utile à la Mauritanie. Cette mission est extrêmement bénéfique pour notre pays et notre processus électoral a besoin d’une telle intervention. L’apport de la délégation dirigée par le docteur Chambas est d’une importance capitale, pour l’épanouissement notre processus démocratique. Ce sera bénéfique, pour les Mauritaniens de toutes les tendances politiques, de coopérer avec elle. […] Nous sommes très optimistes. Cette intervention et celles d’autres partenaires, comme l’Union Africaine, l’Union Européenne ou l’Organisation Internationale de la Francophonie, contribueront à amener les Mauritaniens à des élections inclusives, transparentes et apaisées. Nous formulons le vœu que ces différentes interventions élèvent le respect des standards démocratiques et nous allons coopérer pleinement avec cette mission ».
le calame
Présidentielles Mauritanie : Ould Aziz pour la survie de son régime
En déclarant cette fin de semaine que la Mauritanie serait en danger si Ould Ghazouani n’est pas élu, le président mauritanien sort de sa réserve pour faire peur aux mauritaniens. Pour les observateurs c’est Ould Aziz et une partie de ses frères d’armes qui seront menacés de malversations et de crimes contre les noirs.
L’occasion est belle pour le chef de l’Etat mauritanien qui recevait cette semaine au palais sa majorité et ses proches amis pour un dîner-Ramadan. Ould Aziz s’est lâché en jouant le capitaine dans un navire qui risque d’être secoué par une forte tempête le 22 juin prochain.
Il a même fait peur à ses invités pour mieux camper le décor en laissant entendre que le pays serait en danger si Ould Ghazouani ne remportait pas les élections. Le même principe qu’il avait utilisé lors des élections de septembre dernier sauf que cette fois-ci non seulement le contraire annulerait tout le travail à moitié rempli avec une dissolution du parlement en priorité pour organiser de nouvelles législatives.
Pour les observateurs ce n’est pas le pays qui serait en danger mais tout le système érigé en Etat raciste depuis 1960. Une remise en cause qui pourrait conduire à un procès de la mauvaise gouvernance depuis 2009 et le règlement du passif humanitaire qui passe nécessairement par la justice pour juger les crimes de 89 à 91 contre les noirs sous le régime de Ould Taya.
Ce qui mettrait en danger l’armée au pouvoir. L’enjeu est énorme pour le régime de Ould Aziz qui joue sa survie. Il s’agit d’une sonnette d’alarme du chef de l’exécutif qui entend reconduire son régime. Et comme les dernières élections la majorité est appelée à retrousser doublement les manches pour s’assurer de beaucoup de votants.
Le système électoral verrouillé actuellement peut le permettre avec une CENI déjà opérationnelle sans l’opposition et entièrement dévouée à la cause pour le candidat Ould Ghazouani. Au final c’est gagner ou mourir.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
Mohamed Ould Abdel Aziz promet le chaos s’il est contrarié par son peuple
Pour imposer son taiseux dauphin Mohamed Ould Ghazouani qui donne l’impression d’être forcé, le général président Mohamed Ould Abdel Aziz surfe sur la peur d’un lendemain orphelin de la clique de généraux issus d’une même communauté en faisant croire que la sécurité c’est lui et son système. C’est le sens et la subsistance de son propos catégorique, qui sonne comme une mobilisation de ses troupes, tenu aux parlementaires de son parti « La Mauritanie sera en danger si les élections présidentielles du 22 juin prochain ne sont remportées par le candidat du pouvoir ».
On savait que son thème de campagne reposera uniquement sur le « je vous ai apporté la paix, votez pour moi sinon ce sera le déluge ». Faute de bilan et pour s’en affranchir surtout, son successeur désigné se présente déjà comme un candidat de rupture par rapport à lui, vierge et rassembleur. De l’arnaque bien sûr. La réalité est tout autre.
Comme le président déchu Blaise Compaoré, pour se venger d’une défaite de son dauphin assurance tous risques, il lâchera dans notre désert ses amis terroristes. Il ne tient pas à prendre le risque de voir ses deals passés avec eux, son double jeu, sa duplicité et son projet de démembrement du Mali, être dénoncés. Le président qui sera élu, s’il n’est pas de son camp, devra anticiper et étouffer dans l’œuf son intention clairement affichée.
Dans l’intérêt de tous, la France et d’autres puissances devraient aider à faire respecter la volonté de nos populations qui veulent tourner la page militaire. Une page pleine de lourds passifs de sang, de crimes économiques, d’exclusions, un génocide … Autrement, le prolongement de l’impunité entraînera une situation d’instabilité qui pourrait s’installer durablement et voir s’évaporer l’odeur du gaz tant convoité. Une impunité recherchée aussi par la mouvance génocidaire panarabiste Baathiste qui a décidé de soutenir trois candidats à cette élection présidentielle : celui du pouvoir, Sidi Mohamed Ould Boubacar et Birame Dah Abeid.
Ciré Ba – Paris, le 15/05/2019