Daily Archives: 05/05/2019
Sénégal : la révision de la Constitution adoptée à l’Assemblée nationale
Jeune Afrique – Les députés sénégalais ont adopté le 4 mai le projet de révision constitutionnelle visant à supprimer le poste de Premier ministre. Avec seulement 7 voix contre et 7 abstentions, l’opposition a brillé par son absence.
Moins d’un mois après l’annonce de la volonté de Macky Sall de supprimer le poste de Premier ministre, l’Assemblée nationale sénégalaise a adopté le 4 mai le projet de révision de la Constitution avec 124 voix pour, 7 contre et 7 abstentions. Si l’issue du vote ne fut pas une surprise – la coalition présidentielle disposant d’une majorité qualifiée des 3/5e, suffisante pour entériner la révision constitutionnelle –, le très faible nombre de voix contre interroge.
Malgré les 38 sièges que comptent les députés de la minorité et la contestation soulevée par l’opposition pendant les neuf heures de débat qui ont précédé le vote, seuls sept parlementaires se sont opposés au projet de loi, sept autres se sont abstenus.
L’opposition a également brillé par l’absence de certaines de ses principales figures, à l’instar du député Ousmane Sonko, arrivé troisième à l’élection présidentielle du 24 février 2019. « Il était en déplacement à Bignona », justifie un membre de son équipe.
Présents dans l’hémicycle, sept députés du Parti démocratique sénégalais (PDS) ont décidé de s’abstenir, face à « une loi sans intérêt ». « Le PDS refuse de participer au vote d’une révision pour laquelle le président n’a pas jugé nécessaire de discuter avec les différents acteurs politiques. Ni d’en parler durant sa campagne et qui n’a pour seul objet que de rendre le pouvoir de Macky Sall monocéphale », confie le député Toussaint Manga.
L’opposition aux abonnés absents ?
Déjà à l’annonce du projet de révision, l’opposition n’avait pas, ou très peu, réagi. Il aura fallu attendre plus de trois semaines pour que les quatre candidats à la présidentielle – Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Issa Sall et Madické Niang – publient un timide communiqué commun, déplorant que « des modifications aussi substantielles de la Constitution aient été initiées en l’absence de toute forme de concertation ».
« Ce projet de loi aurait dû faire l’objet d’une concertation ou être annoncé par votre candidat lors de la campagne électorale », a renchéri Aïssatou Sabara dans l’hémicycle. En effet, la suppression du poste du Premier ministre ne figurait pas dans le programme du candidat Macky Sall pour la présidentielle de février. Pas plus qu’il n’a été soumis au vote des citoyens lors du référendum de 2016 portant sur la révision de la Constitution. Bien que l’idée soit apparue dès le premier mandat de Macky Sall, selon un proche de la présidence.
« Avec ce projet, le chef de l’État n’est plus le chef de l’exécutif, il est l’exécutif lui-même. Or, la démocratie nécessite une déconcentration du pouvoir. Avec cette révision constitutionnelle, l’instabilité institutionnelle deviendra la règle », a mis en garde Cheikh Mamadou Abiboulaye Dieye.
« Les pouvoirs exorbitants de Macky Sall »
Parmi les arguments mis en avant par les parlementaires opposés au texte : le basculement vers un « régime présidentialiste » jugé autoritaire. « Cette révision viendra renforcer les pouvoirs déjà exorbitants du président de la République », a fustigé la députée de l’opposition Aïssatou Sabara lors des débats.
Du côté de l’exécutif, on martèle la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des réformes et de passer en mode « fast track » pour atteindre l’émergence. Le mandat présidentiel étant passé de sept à cinq ans, l’exécutif veut « faire sauter les goulots d’étranglement ». Seul à la tête de l’exécutif, Macky Sall pourra ainsi « être lui-même au contact direct avec les niveaux administratifs » chargés d’appliquer ses politiques.
Un risque de blocages institutionnels ?
Pour les quelques membres de l’opposition présents dans l’hémicycle, cette nouvelle Constitution « signe la mort du gouvernement en tant qu’institution », selon les mots de Cheikh Mamadou Abiboulaye Dieye, député non-inscrit. Pour cause, selon la nouvelle loi fondamentale, le gouvernement n’est plus tenu de rendre des comptes à l’Assemblée qui pouvait jusqu’ici voter la confiance et déposer une motion de censure à son endroit. À l’inverse, l’exécutif ne serait plus en mesure de dissoudre l’Assemblée nationale. « Il s’agissait de deux armes de dissuasion dont disposaient les deux institutions. En se retirant le droit de dissoudre l’Assemblée, le président permet à l’Assemblée de gagner en sérénité, donc en indépendance », a justifié le garde des Sceaux Malick Sall, qui représentait le gouvernement.
Mamadou Diop Decroix, vice-président du groupe parlementaire Liberté et démocratie, s’est fendu d’une intervention virulente à l’endroit de l’ « Empereur » Macky Sall. Pour le député, cette révision vise à empêcher l’opposition de désigner un Premier ministre si elle obtient la majorité parlementaire aux législatives de 2022. « Cela entraînera de nombreux blocages, car l’Assemblée trouvera des moyens pour saboter le travail [de Macky Sall] et l’empêcher de gouverner », promet-il.
Si la révision est censée supprimer le pouvoir de l’exécutif de dissoudre l’Assemblée, l’opposition craint que l’article 52 de la nouvelle Constitution ne l’y autorise quand même, en cas de blocages institutionnels. « Lorsque les institutions de la République (…) sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels. Il peut (…) prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions », dispose l’article en question.
Vers une réforme de l’administration
« Cette révision constitutionnelle permettra de mettre en œuvre plus rapidement les réformes nécessaires pour atteindre les orientations et objectifs de la majorité, notamment autour du Plan Sénégal émergent (PSE) », estime quant à lui Pape Biram Touré, vice-président du groupe parlementaire majoritaire Benno Bokk Yaakaar.
Désormais seul aux manettes, Macky Sall entend à présent s’atteler à une réforme en profondeur de l’administration pour la rendre « plus efficace, plus diligente », comme il l’a appelé de ses vœux lors de son discours d’investiture le 2 avril. Pour cela, il devrait notamment mettre l’accent sur la décentralisation des administrations. Des réformes qui seront annoncées sous peu, l’exécutif étant désormais en mode « fast track » face à une opposition quasi inaudible.
Par Manon Laplace – à Dakar
jeune afrique
Lueurs dans un océan de ténèbres./ par Abou Hamidou Sy
Il est des tragédies difficiles à commémorer, l’on préfère les enfouir au plus profond de la mémoire. Prétendre qu’ils n’ont jamais existé de peur de réveiller la douleur, de revivre le cauchemar ou tout simplement pour ne pas avoir à expliquer l’horreur à la nouvelle génération.
Ce n’est que plusieurs décennies après l’holocauste, par exemple que les survivants commencèrent à expliquer, plutôt à raconter à leurs enfants et petits enfants ce qui s’est passé dans les camps de concentration. Certains même emportèrent avec eux au tombeau l’horrible secret.
Ce qui est communément appelé chez nous “les événements de 89” est une parfaite illustration de genre de tragédie.
Certes, la barbarie n’avait pas atteint l’amplitude de la “Shoa”, mais l’intention était la même: l’extermination de toute une communauté, en l’occurrence la communauté negro-mauritanienne. Il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un génocide dans sa définition la plus élémentaire: « crime qui consiste en une élimination physique intentionnelle, totale ou partielle d’un groupe national, ethnique ou religieux ». Dans le cas qui nous concerne, on peut affiner cette définition en y incluant les génocides culturel et biométrique toujours en cours en Mauritanie. Bien sûre il se trouve toujours dans nôtre pays des esprits malhonnêtes qui versent dans le révisionnisme en essayant d’occulter la nature génocidaire de cette tragédie en la mettant entièrement sur le dos du régime sanguinaire d’Ould. Taya. Qu’ils se rassurent cependant pour le moment, le but de mon propos d’aujourd’hui n’est pas de trouver un sens à ce drame inqualifiable ou d’en indexer les auteurs, qui, de tous les façons n’échappent à personne.
En ce jour, 5 Mai, trente ans après ma déportation j’aimerai d’abord saisir cette occasion pour renouveler mes condoléances et ma compassion à toutes les victimes et leurs familles , surtout ceux qui sont morts en exile sans jamais revoir leur pays tant chéri.
Je voudrai ensuite revenir sur ces petites histoires, oh combien grandes, perdues dans le vacarme du drame qui se dessinait. Des histoires de dignité, de courage, de bravoure, de bienveillance et de résilience.
La dignité de ces chefs de familles acheminés tôt le matin au groupement avec leurs progénitures tirées de leurs sommeils Manu militari. Tous des agents ou cadres de la SONELEC ou de la CNSS.
Aucune protestation, aucun signe de faiblesse, devant les enfants. Chacun restait stoïque peut être pour gâcher le plaisir des agents déporteurs qui se délectaient des lamentations de leurs victimes.
Le courage de ce commissaire maure Abdoul Al Ghafir ( emprunt), un ami d’enfance à mon grand frère trouvé au commissariat de l’aéroport qui s’opposa avec véhémence à notre déportation. Il entra dans une vive altercation avec ses collègues:
« Ces gens sont plus mauritaniens que vous. C’est ma famille, ça fait vingt ans qu’on vit ensemble. Déportez-moi avec eux », disait il en plaidant nôtre cause.
Il se tint debout barrant de son corps la petite porte qui menait au tarmac.
Finalement, un officier en civil intervint pour proposer un compromis:
« Abdel Al Gafur; ils ne peuvent pas tous être tes amis. Dis-nous exactement celui qui a grandi avec toi ».
Celui-ci, dépité pointa le doigt vers mon frère qui fut séparé de la famille et sauvé de la déportation.
La bravoure du pilote algérien, un capitaine qui refusa de nous embarquer après que quelqu’un du groupe lui signifia que nous étions des mauritaniens.
« J’ai reçu les ordres de rapatrier les sénégalais vers leurs pays. Je ne prendrai aucun mauritanien dans mon avion », lançât-il aux officiers maures devenus de plus en plus agités devant notre déportation qui prenait du retard, alors qu’elle devait se faire en catimini.
Devant l’intransigeance de l’algérien, notre groupe fut embarqué dans un avion militaire ( peut être français) vers le Sénégal.
La bienveillance des autorités sénégalaises et leurs agents qui nous accueillirent les bras ouverts.
Résilience enfin des déportés eux même, qui, malgré l’épreuve ont su survivre et se battre pour être reconnus en tant que tels jusqu’au retour à la patrie.
Voilà ce que j’ai choisi de me rappeler de ces “ événements de 89”, qui étaient à mes yeux un génocide avorté, par la grâce de Dieu.
La lutte continue.
Abou Hamidou Sy
Tampa, FL
Le Parlement mauritanien lance sa télévision
La chaîne de télévision spécialisée du parlement mauritanien, a été lancée jeudi soir à Nouakchott, a-t-on constaté sur place.
Cette chaîne est un nouvel acquis qui stimule le processus continu de modernisation et de développement du système médiatique national dans l’intérêt de l’accès, sans entrave du public à l’information, a expliqué le ministre mauritanien chargé des Relations avec le Parlement.
Sidi Mohamed Ould Maham qui s’exprimait à l’ouverture de la cérémonie de lancement de la nouvelle chaîne a ajouté, que celle-ci vient renforcer le principe de séparation des pouvoirs et de promotion de l’action parlementaire.
Il s’agit également, a-t-il dit, de consacrer la démocratie, de mieux contribuer à l’encadrement des discussions dans l’hémicycle et de couvrir toutes les activités de l’Assemblée nationale à l’intérieur comme à l’extérieur.
La chaîne parlementaire produira aussi des programmes accompagnant l’action des députés, a signalé Ould Maham, par ailleurs porte-parole du gouvernement mauritanien.
Selon le ministre, le gouvernement a pris en charge les équipements nécessaires au fonctionnement de cette chaîne qui donnera une place de choix à la voix de la femme députée, en plus des débats relatifs aux projets de loi soumis à la chambre.
La Mauritanie compte une chaine de télévision publique comportant un bouquet de 5 sous-chaines, ainsi que 4 chaînes privées.
MOO/cat/APA
Via vlane
Mohamed Vall O. Bellal : « l’état déteste la CENI, l’opposition aussi »
https://www.saharamedias.net/fr/wp-content/uploads/2019/05/ceni-1-500×274.jpg 500w” sizes=”(max-width: 740px) 100vw, 740px”>Le président de la commission électorale nationale indépendante estime qu’il existe une grande problématique pour son institution, celle d’être « détestée par l’état et pas aimée non plus par l’opposition ».
Lors d’un point de presse samedi, Mohamed Vall O. Bellal, a dit que la CENI avait un sérieux problème de fond car ne résolvant aucun problème à aucune partie, l’état la détestant car quoi qu’elle fasse le ministère de l’intérieur restera toujours mieux qu’elle.
Le président de la CENI a précisé que la création de cette institution ne répondait pas à une volonté de l’état ou de l’administration ce qui justifie le sentiment voué de sa part à la commission.
Ould Bellal a ajouté que l’opposition et les autres citoyens la détestent puisque responsable selon eux de la défaite.
Cette problématique, a encore dit O. Bellal, a été ressentie par tous ceux qui se sont succédés à la tête de cette institution, ajoutant que si cette problématique persistait il ne faut pas s’attendre à mieux, révélant que certains sages de la CENI avaient envisagé de se retirer.
Pour O. Bellal la pression est beaucoup trop forte puisque vous êtes accusés par certains de fraude alors que vous êtes innocent quand bien même tu ne doutes, à aucun moment, de ta crédibilité, de ton honnêteté et ta droiture.
Tout cela ne te met pas à l’abri de la suspicion puisque tout simplement tu es membre de la CENI.
Mohamed Vall O. Bellal a demandé aux journalistes de corriger le concept lié à cette problématique, considérant « que cela était important afin qu’on puisse aller de l’avant. »
saharamedias
4 candidatures reçues au Conseil Constitutionnel
Le Conseil Constitutionnel a reçu à ce jour, 4 dossiers de candidature à l’élection présidentielle mauritanienne du 22 juin 2019, à la date du samedi 04 mai. Par ordre chronologique, les personnalités ayant déposé leur dossier de candidature sont Mohamed ould Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani, candidat de la majorité, ex chef d’Etat Major Général des Armées (CEMGA), ancien ministre de la défense. Biram ould Dah ould Abeid, candidat de la coalition SAWB/RAG, leader antiesclavagiste. Sidi Mohamed ould Boubacar, candidat indépendant, soutenu par certains partis de l’opposition parmi lesquels le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD/TAWASSOUL/islamiste) et Hatem. Et Mohamed ould Maouloud, leader de l’Union des Forces de Progrès (UFP), candidat de la Coalition des Forces du Changement Démocratique « Changeons d’Ere »(CFCD).
Les dossiers d’autres candidats, dejà annoncés, n’ont pas encore été déposés auprès de la haute juridiction qui devrait publier la liste définitive des candidats au cours des prochaines semaines.
Parmi les conditions de validation des candidatures à l’élection présidentielle en Mauritanie, signale-t-on, figure le parrainage par 100 élus (maires et conseillers municipaux).
Une option fortement critiquée par un responsable de l’opposition, qui dénonce « une véritable entorse à la démocratie puisqu’elle conditionne la participation à l’élection présidentielle de la part d’un candidat, à l’acceptation préalable de ses adversaires au moins potentiels, dans l’hypothèse ou lui-même n’a pas de maires (et des conseillers municipaux) , soit parce qu’il est novice en politique et n’ a donc ni maires, ni conseillers municipaux en propre, soit parce que sa formation politique n’en avait pas eu ( pour cause de boycott). Dans tous les cas, ce sont d’autres acteurs politiques qui doivent vous adouber pour participer à la présidentielle ».
le calame