Monthly Archives: May 2019
Présidentielle en Mauritanie : vers une fin du règne militaire ?
Les Mauritanies – À quelques semaines des élections présidentielles du 22 juin prochain, les spéculations vont bon train et les sondages s’accentuent sur le prochain président mauritanien. Va-t-on vers un changement de régime ? En tout cas, sur les réseaux sociaux, l’exaltation a atteint son paroxysme quant – à un éventuel changement de régime. Les jeunes mauritaniens croient de plus en plus qu’un changement peut s’opérer au soir du 22 juin. Les vieux, eux, plus expérimentés, estiment que ce sera à un remake de 1992. “A cette différence près qu’il n’y aura pas un journaliste pour décrire comme l’avait fait feu Habib Ould Mahfoud, “le mouton à cinq pattes de Kobenni”. En dépit de l’effervescence constatée dans les réseaux sociaux, le pays réel fait montre d’une apathie inquiétante. Hormis quelques banderoles orphelines, la pré-campagne ne fait pas florès à Nouakchott. Le débat de la rue porte plutôt sur le “ramadan et ses vertus”, la défense des dattes mauritaniennes, dans des emballages douteux, face à leurs élégantes concurrentes de la Tunisie ou encore, ainsi que le dit énergiquement cet enseignant, le prix du ciment. Loin de ces échanges terre à terre, les réseaux sociaux s’enflamment. Le rêve de renvoyer les militaires dans les casernes fait recette. Depuis plus de 40 ans, ce sont les mêmes hommes, le même système, qui continuent à diriger les « pauvres mauritaniens », s’est désolé un internaute. Il est tant, lance -t-il, que les civiles reprennent le pouvoir à l’image des grandes démocraties. Pourquoi s’interroge-t-il, laisser un scénario où Aziz passe le témoin à son bras droit et complice, Mohamed Ould Ghazouani? Un contexte favorable à Mohamed Ould Ghazouani À l’heure de la recrudescence de la violence au sahel, les observateurs s’attardent à dire que ce contexte d’insécurité est favorable au candidat Ould Ghazouani. Selon eux, il est l’homme de la situation capable de faire face à ce défi sécuritaire, qui constitue un enjeu crucial. Ils sont convaincus que le dauphin d’Aziz peut profiter de cette occasion pour encore une fois légitimiser sa candidature, qui a été décriée en coulisse par certains faucons du parti au pouvoir (Union Pour la République). Le « futur homme fort de Nouakchott » maîtrise les dossiers sécuritaires pour avoir cheminé très longtemps avec l’actuel président, considéré comme l’un des plus grands artisans de la lutte contre le terrorisme dans cette région. D’ailleurs, le locataire du Palais Gris a, dans une sortie récente, laissé entendre que si son poulain n’est pas élu président de la république au soir du 22 juin prochain, la Mauritanie risque de plonger dans le chaos. Des propos qui ont fait couler beaucoup d’eau entre les dunes et les marigots. Les réactions ne se sont pas faites attendre. Certains ont fait savoir clairement que le raïs veut semer une « zizanie postélectorale ». Wait and see! Ibrahima Junior Dia
cridem
Le candidat de la Coalition Vivre Ensemble reçoit le Front Populaire
CVE – Le candidat de la Coalition Vivre Ensemble, Dr KANE Hamidou Baba a reçu le dimanche 26 mai 2019, à la salle polyvalente de la case, Monsieur Mohamed Mohmoud Ould Tolba et Hadrami Veidar respectivement, Président et Secrétaire Général du Front Populaire fondé par Chbih Cheikh Melainine. Cette rencontre s’est tenue dans le cadre de consultations en vue de l’échéance électorale présidentielle du 22 juin prochain.
Au cours de cet entretien, les deux hommes ont eu à exposer leurs points de vue sur la situation préoccupante que traverse le pays. Ils ont également partagé leurs visions respectives d’une Mauritanie nouvelle, basée sur des principes de refondation, socle du Vivre Ensemble.
Le Président du Front Populaire Mohamed Mahmoud Tolba a exprimé son désir de voir enfin l’érection d’un État nation où le citoyen mauritanien quel que soit son appartenance est au centre des considérations de l’ensemble des institutions étatiques.
Il a également manifesté son intérêt d’accompagner la vision du candidat à travers la plateforme du Vivre Ensemble qui englobe des points saillants pour une Mauritanie résolument engagée sur la voie d’un état de droit, de la justice et du respect de toutes les formes de liberté.
Le candidat de la CVE, DR Kane Hamidou Baba, a précisé, à son tour que la coalition qu’il a l’honneur de diriger est la résultante d’une vision commune, qui tire son essence dans la nécessité de refonder notre pays sur des bases solides qui s’appuient en priorité sur l’unité nationale et la cohésion sociale, prélude à des changements en profondeur des maux qui gangrènent la société mauritanienne.
Est t-il besoin de le rappeler ? La problématique de l’unité nationale reste un des piliers essentiels sur lequel repose la Coalition Vivre Ensemble.
Pour finir, le candidat de la CVE a également rappelé que la coalition est ouverte à toutes les initiatives politiques, de la société civile, des personnalités indépendantes qui partagent son projet et sa vision.
Un exemplaire de la plateforme de la Coalition Vivre Ensemble et le discours d’ouverture ont été remis au Président du Front Populaire. La rencontre s’est achevée dans un climat convivial et les deux leaders, visiblement très satisfaits se sont donnés rendez-vous très prochainement pour approfondir la réflexion avant de sceller leur union dans le cadre du vivre ensemble en marche.
Coalition Vivre Ensemble
Nouakchott, 26 mai 2019
Présidentielle du 22 juin : le gouvernement récuse les observateurs de l’UE
Le gouvernement mauritanien a refusé la venue d’observateurs électoraux de l’Union Européenne pour la présidentielle du 22 juin prochain. Une décision qui a suscité une levée de boucliers. Le candidat indépendant national Biram Dah Abeïd ne décolère pas : « Ceci est un mauvais signe. Ça corrobore nos inquiétudes sur la mauvaise foi des autorités, leur intention encore de faire un coup d’État électoral contre le peuple mauritanien. Je continue à espérer que les autorités vont se ressaisir à temps pour ne pas exposer le pays au chaos ».
Décryptant la décision du régime de Ould Abdel Aziz, Biram y voit un manque de sérénité : « Ce refus sur la présence d’observateurs neutres de la part des autorités mauritaniennes relève de leur sentiment que leur candidat, leur pouvoir, leur bilan pour la Mauritanie est mis en minorité par les populations mauritaniennes. Le pouvoir en place a constaté l’ampleur du rejet du legs de Mohamed Ould AbdelAziz, après plus d’une décennie de gouvernance désastreuse pour l’économie mauritanienne pour tous les secteurs vitaux, un bilan désastreux pour l’unité nationale. Les mauritaniens ne sont pas prêts à élire le candidat de Ould Abdel Aziz. C’est pourquoi, constatant le
rejet très large de leur candidature et de leur candidat, les autorités mauritaniennes, le pouvoir de Ould Abdel Aziz et de Mohamed Ould Ghazouani veulent rééditer un énième coup d’Etat comme tous les coups d’Etat que les deux hommes ont orchestrés contre le peuple mauritanien, contre la légalité, contre le suffrage libre du peuple mauritanien », ajoute Biram, au sortir d’une rencontre, ce jeudi 23 mai avec les ambassadeurs d’Allemagne, de France, d’Espagne et de l’Union Européenne.
Face à l’objection de Nouakchott (maigre consolation !!!) l’UE se contentera d’envoyer deux experts qui « essayeront d’émettre un point de vue après le scrutin ».Selon lui « cette rencontre entre dans le cadre de l’engouement de la communauté internationale, des partenaires et des amis de la Mauritanie concernant la présidentielle du 22 juin prochain qui est une élection importante pour l’avenir de ce pays et pour le peuple mauritanien car elle sera une élection de rupture avec tout ce que la Mauritanie a connu comme gabegie, comme marasme comme problème
récurrent ».
Les partenaires sont intéressés à la transparence des élections, à l’effectivité des élections apaisées, d’élections transparentes au cours desquelles le verdict des urnes sera respecté.
Manquements notoires
Biram a soulevé un certain nombre de griefs à ces interlocuteurs. «Malheureusement, assène-t-il, toutes les conditions requises pour un vote transparent, une situation apaisée, une issue apaisée et consensuelle pour cette élection n’ont pas été encore atteints
car les autorités mauritaniennes s’arc-boutent sur une CENI partiale, usent des moyens de l’État, des deniers de l’État, chaque jour que Dieu fait des dizaines de nomination dans la haute administration qui sont en vérité des corruptions faite pour fidéliser les cadres de la haute administration dans le parti au pouvoir. C’est une manière d’utiliser l’administration pour fausser les idées et les convictions des gens, des positions des gens à travers la corruption par de sinécures nominations. Nous voyons aussi que le candidat du pouvoir continue à bénéficier d’une couverture large et continue des médias officiels (Radio et TV nationale et l’AMI) contrairement aux autres candidats. Nous voyons aussi que le candidat du pouvoir , de Mohamed Ould Abdel Aziz, Mohamed Ould Ghazouani est aussi entouré des symboles de l’Etat, des forces sécuritaires qui doivent être neutres
et à égale distance des candidats .Nous avons aussi entendu que Ould Ghazouani loge toujours au sein de l’Etat major des Armées dans un bâtiment officiel de l’Armée nationale. Ce qui est aussi un signe qui ne trompe sur l’intention de ces gens d’utiliser les symboles de l’Etat pour fausser la donne et pour agir sur la mentalité des gens et les intimider » .
Nous pensons, poursuit-il, que les mauritaniens ont démontré à travers toutes nos tournées à l’intérieur du pays et ici à Nouakchott l’adhésion massive que notre campagne, notre projet présidentiel a suscitée. Les populations mauritaniennes sont engagées dans la bataille du changement, dans la bataille de rupture, sont engagés dans l’accompagnement de notre projet présidentiel et de notre candidature jusqu’à la victoire. Le fait que les autorités mauritaniennes essaient de fausser la donne par des pratiques hors la loi ne peut que faire peser un danger lourd sur l’avenir de la Mauritanie.
Enfin, Biram lance un appel aux autorités pour qu’elles se ressaisissent à temps et pour qu’elles rectifient la CENI, la configuration des bureaux de vote, elles revoient la constitution des bureaux de votes, de leurs présidents de manière à ce que l’impartialité soit de rigueur. Il faut aussi que les autorités puissent ouvrir le champ des médias à tous les candidats à parts égales. Il faut que l’administration cesse d’être instrumentalisée et sort totalement du giron du candidat du pouvoir qui l’utilise pour obliger les fonctionnaires de l’Etat à être dans son camp. Beaucoup de ces manquements doivent urgemment être réglés pour que nous puissions aller à des élections sereines, à un vote libre », termine-t-il.
le calame
Des communautés juives enracinées en Afrique noire depuis plus de 2000 ans
Francetvinfo – Ils s’appellent Lemba, Abayuda, Falasha, Balouba, Zakhor, Tutsi Hebrews of Havila, Ibo-Benesi-Israël ou Jews of Rusape. Ils ont en commun d’être noirs, africains et de se revendiquer comme juifs.
On connaissait les falasha, ces milliers de juifs éthiopiens, affirmant leur filiation avec le roi Salomon et la reine de Saba. Moins connus sont en revanche les Lembas du Zimbabwe, les Igbo du Nigeria ou les Abayudaya d’Ouganda… qui se réclament eux aussi du judaïsme. Juifs par leur origine, juifs par conversion, ou encore par identification au peuple de la Bible, ces différents cas existent sur le continent africain.
Certains se disent descendants des “tribus perdues d’Israël” comme les falasha éthiopiens, d’autres se sont convertis plus récemment à la religion de Moïse, d’autres encore, nourris aux textes bibliques, observent des rituels très proches du judaïsme.
Cette présence juive au sud du Sahara reste une énigme qu’historiens et archéologues commencent seulement à explorer.
Juifs par leur origine
Dans son livre Black Jews (Albin Michel 2014), Edith Bruder, chercheuse associée à la School of Oriental and African Studies à l’Université de Londres, recense une dizaine de groupes ou d’ethnies qui se revendiquent comme juifs. “Les Lemba, présents au Zimbabwe et en Afrique du Sud, pratiquent des rituels très proches du judaïsme antique.” L’analyse ADN de leur patrimoine génétique a révélé qu’ils étaient d’ascendance non-africaine en lignée paternelle. Ce qui signifie que des hommes de ce groupe seraient probablement des sémites venus d’ailleurs et qui auraient épousé des femmes africaines.
D’est…
Le président de la Lemba Cultural Organisation, le professeur Mathiha, affirme que leur origine remonte, en l’an 600 de notre ère, à une tribu juive venue de Sanaa, capitale du Yemen actuel. Rien d’étonnant à cela: il est bien connu que depuis l’époque préislamique, des Hébreux et des marchands arabes judaïsés émigrèrent vers les côtes d’Afrique de l’Est pour des raisons commerciales, ou pour fuir les persécutions.
Déjà, le mythe d’Ophir, relaté dans l’Ancien Testament, situe les mines d’or du roi Salomon sur les côtes orientales africaines, où l’on a retrouvé les vestiges d’une cité antique, nommée Great Zimbabwe. Dans les temps anciens, il a pu y avoir des liens importants entre l’Arabie du sud et la côte sud-est de l’Afrique.
… en ouest
On trouve également des juifs en Afrique de l’Ouest. A Tombouctou, un groupe de musulmans s’est autoproclamé juif dans les années 1980. Ils ont fondé un mouvement qui s’appelle Zakhor, ce qui signifie “se souvenir” en hébreu. Ils disent descendre des Juifs du Touat, une région à la limite du Sahara, dans l’ouest de l’Algérie.
Les Juifs du Touat furent exterminés par le Cheikh el Meghili en 1492. Certains des rescapés purent sans doute s’enfuir vers le Mali actuel. C’est pourquoi l’affirmation, par les membres de Zakhor, qu’ils sont des descendants des Juifs du Touat n’a rien d’invraisemblable.
Il existe les traces (et les témoignages de voyageurs) d’une présence juive sur les routes caravanières transsahariennes et de l’existence de petites communautés juives notamment dans la région de Tombouctou jusqu’au 14ème siècle. Sans tirer de conclusions, le scientifique Théodore Monod a lui aussi été frappé par tout un faisceau d’éléments concordants. Du symbole de l’étoile de David au sceau de Salomon placé au-dessus d’une porte à Ouadane (Mauritanie), ou d’une pierre de Ghormali (Mauritanie), gravée en hébreu.
Juifs par conversion
Selon Edith Bruder, “les Abayudaya d’Ouganda ont adhéré à la religion juive à la suite de la décision d’un de leurs chefs charismatiques, qui aurait découvert les origines juives de sa communauté en lisant la Bible. Dans les années 1910, Samei Lwakilenzi Kakunguku s’est orienté vers le judaïsme après avoir pratiqué le protestantisme. Il entraînera une partie des membres de sa tribu derrière lui, exigeant d’eux une foi absolue en l’Ancien Testament et dans ses commandements, y compris la circoncision.” Cette adhésion se transformera en une conversion collective, lorsqu’en 2002 des rabbins israéliens et américains viendront les convertir officiellement au judaïsme.
Au Nigeria, les Igbo revendiquent également une identité juive depuis des décennies. Une trentaine de synagogues existent entre Abuja et Port Harcourt, et on peut considérer que plusieurs dizaines de milliers d’Igbo pratiquent le judaïsme. Ces derniers, qui s’appellent les Hebrewits, se considèrent d’ailleurs comme des juifs prétalmudiques, sur la base des traditions hébraïques de leurs ancêtres. Selon les différentes versions de leur tradition orale, les Igbo affirment que leurs ancêtres sont venus de la Palestine antique par les anciennes routes caravanières africaines et se désignent comme un fragment de la diaspora juive, voire comme une tribu perdue d’Israël. A ne pas confondre avec les Sabbatherians, qui sont plus deux millions à pratiquer une forme de judaïsme, tout en respectant également le Nouveau Testament.
De même, il existe au Ghana une communauté beaucoup plus ancienne, connue sous le nom de House of Israel qui adhère au judaïsme avec un engagement spirituel proche de la ferveur. Il y a une centaine d’années, un prophète s’est révélé au sein de ce groupe. A la suite d’une vision, il a décrété que son peuple était juif, et a établi des paralèlles entre des coutumes des religions traditionnelles africaines et les rites de l’Ancien Testament.
Prières rabbiniques traditionnelles
Pour Edith Bruder, l’adhésion au judaïsme des Jews of Rusape remonte aux années 1900. “Ces communautés, qui ont fait souche dans le nord-est du Zimbabwe, récitent les prières rabbiniques traditionnelles, pratiquent la circoncision, les interdictions alimentaires et les rites quotidiens.” Ils sont affiliés à la congrégation prophétique américaine Beth El en Virginie. “A l’occasion du shabbat, ils lisent la Torah et chantent une version de leur cru du Shema Israel où se mêlent l’hébreu, l’anglais et le shona.”
Toujours selon Edith Bruder, “le judaïsme syncrétique, pratiqué par ses membres, associe la théologie du judaïsme à celle du christianisme, dans la veine des mouvements black jews afro-américains.”
Au Rwanda comme au Burundi, des Tutsi affirment également descendre des Hébreux. Leur apparence physique et le génocide des Tutsi a renforcé cette identification aux juifs. Mais cette revendication est loin de convaincre historiens et spécialistes.
L’histoire des Beth Yeshorun au Cameroun est plus originale et plus récente. Elle date des années 2007-2008. Ils présentent la caractéristique de s’être formés au judaïsme en utilisant internet. Il est vrai que l’histoire étonnante des falasha a réveillé un peu partout en Afrique le “mythe” des tribus perdues d’Israël.
Falasha, descendants de la reine de Saba
Dans le récit fondateur de la royauté éthiopienne, le Kebra Naast (ou Gloire des rois), qui remonte au XIVe siècle, ce cycle de légende écrit en ge’ez (la langue ancienne des Ethiopiens), relate la conversion au judaïsme de la reine de Saba qui, de retour dans son pays, donna naissance à Ménélik 1er, fils de Salomon et fondateur de la lignée royale éthiopienne, dont l’éducation fut assurée par des religieux dépêchés par son père.
Lorsque Ménélik devint “roi des rois”, il fonda la dynastie salomonique qui régna sur le pays durant trois mille ans. Le judaïsme fut instauré comme religion de la famille royale et de l’aristocratie d’Ethiopie jusqu’à leur conversion au christianisme au début de l’ère chrétienne. Il n’aurait persisté par la suite que dans la communauté des Falasha.
Une histoire juive, enracinée en Afrique noire depuis plus de 2000 ans, c’est tout à fait crédible. Cette histoire côtoie nombre de légendes, tant les personnages de la Bible hébraïque ont fortement influencé la spiritualité africaine.
Michel Lachkar
Ely Abdellah : Le paysage politique auquel on était habitué s’est remodelé
Adrar-Info – Sans avoir officiellement commencé, la campagne électorale a déjà atteint sa vitesse de croisière. Dans ses aspects formels, du moins. Voyages à l’intérieur et à l’étranger, promesses, nomination de staffs, banderoles, portraits, pièces d’identité, en un mot, tous les ingredients pour développer tout ce vacarme qui pollue la quiétude des uns et des autres et alimente toutes sortes de folles rumeurs, d’échanges d’accusations et même parfois d’invectives et de menaces.
Le paysage politique auquel on était habitué s’est remodelé à souhait: on a largement, voire exagérément, fait preuve du nomadisme politique qui nous est connu.
Il n’y a qu’à voir les anciens de l’opposition se bousculer au portillon de la campagne Ghazouani pour voir qu’une redistribution de cartes est en train de s’opérer. L’opposition a subi de graves hémorragies qui lui font perdre une grande partie de ses cadres et militants, visiblement exténués par une décennie de brimades, de sevrage et d’exclusion.
L’un des transfuges des partis d’opposition m’a avoué qu’en “excluant systématiquement ses opposants et en ameutant les services du fisc contre les hommes d’affaires de l’autre bord, Ould Abdel Aziz interdit de facto aux formations opposantes d’aligner des militants dans leurs rangs”.
Donc cette élection a été une opportunité toute indiquée pour bien certains de changer leur fusil d’épaule et vraisemblablement, ils n’y sont pas allés de main morte.
Il y a donc eu tout ce branle-bas auquel nous avons assisté et qui a fortement secoué la scène politique.
Mais en dehors de ça, les différents protagonistes n’ont fait que du “sur place”. Côté camp présidentiel, les transfuges de l’opposition et les autres membres de la majorité continuent à se regarder en chien de faïence. En réalité, la méfiance n’a pas disparu même si les deux ensembles appartiennent désormais au même camp.
Côté opposition, les candidats à l’élection présidentielle courent derrière beaucoup de retard. Ils accusent l’Administration de ne pas être neutre et se plaignent d’être absents de la CENI où il n’y a que les représentants de la majorité.
Ils dénoncent l’achat de conscience et l’utilisation des moyens de l’Etat par celui qu’ils appellent “le candidat du pouvoir”. Certains parmi eux regrettent qu’il n’y ait aucune place au débat d’idées dans cette échéance où seuls ceux qui disposent de sous sont ceux avec lesquels il faut savoir compter.
D’autres pensent que, les choses étant ce qu’elles sont, il y a à regretter que les discours de haine et les messages à relent communautaire ne viennent combler le vide occasionné par l’absence de débats d’idées.
Qu’est-ce qui peut encore être fait pour que cette échéance se déroule dans l’entente? Est-il encore possible de faire en sorte que l’élection envisagée n’accentue pas les clivages? Qu’est-ce qui peut être fait pour préserver la paix sociale qui, sommes toutes, est beaucoup plus importante qu’une élection présidentielle.
Je crois que les hauts cadres de ce pays et tous ceux qui sont mus par l’intérêt supérieur de la Nation doivent réfléchir à cela. Car il faut tout faire dès à présent pour ne pas avoir à regretter quand il n’y aura plus à faire que ça.
Ely Abdellah