Daily Archives: 20/02/2019
Requiem de l’opposition mauritanienne ?
L ‘accouchement est en cours. Dans la douleur. Une césarienne sera probablement nécessaire. Rassurez-vous : vous n’êtes pas dans une maternité mais dans une réunion du comité, désigné par l’opposition, pour dénicher l’oiseau rare : le candidat unique qui portera ses couleurs, lors de la présidentielle de Juin prochain. Inutile de le ressasser : les débats sont longs, parfois houleux. On pose la question qui tue : Le candidat doit-il être issu d’un parti d’opposition ou non, s’il a la capacité de rassembler ? Les critères de sélection sont passés en revue et les candidats au peigne fin. Des noms émergent. On élimine certains, on en garde d’autres sous la main. Les infos fuitent avec parcimonie. Ahmed ould Daddah étant hors-jeu – limite d’âge… – on parle de Mohamed ould Maouloud qui serait, dit-on, intéressé. L’homme n’a plus rien à prouver, sur le plan du combat politique pour une véritable démocratie en Mauritanie mais il n’arrive pas à réunir le consensus pour porter l’étendard de l’opposition réunie. Les islamistes rechignent, en effet, à soutenir un homme de gauche. Mahfoudh ould Bettah ? Il n’a pas de grand parti derrière lui ni beaucoup de moyens pour financer sa campagne. Un temps pressenti, Mohamed Mahmoud ould Mohamed Saleh, un brillant professeur de Droit, proche du RFD dont il fut le directeur de campagne, lors de la présidentielle de 2007, a poliment décliné l’offre. Cheikh ould Hannena, le leader des sénateurs frondeurs ? Issu du grand Est, il peut être un bon cheval mais n’a pas une grande expérience politique. Et pour arriver en tête, dans une course aussi serrée que la présidentielle, il faut avoir, non seulement, du souffle mais, aussi, une solide assise financière. Sidi Mohamed ould Boubacar ? Deux fois Premier ministre (1992-1996 et 2005-2007), plusieurs fois ministre et ambassadeur, il a, incontestablement, une grande expérience et peut, sans doute, mobiliser des moyens. Mais il a l’inconvénient d’avoir servi, jusqu’à sa chute, un régime que cette opposition a combattu. Sa gestion remarquable de la transition 2005-2007 lui vaudra-t-elle absolution ? Le fait qu’il ait toujours gardé le silence, face aux dérives du pouvoir actuel, ne joue pas en sa faveur. Certains militants de l’opposition commencent, d’ailleurs, à lui en faire reproche. Mieux vaut tard que jamais, pourrait-il leur répliquer : juste à côté de nous, Macky Sall fut ministre puis Premier ministre de Wade, avant de prendre ses distances vis à vis de son mentor et le défier, lors de la présidentielle de 2012. L’opposition sénégalaise avait flairé le bon coup et misa sur lui, en le soutenant au second tour. Vu l’enjeu, elle ne s’embarrassa ni de considérations partisanes ni de sentiments.
Bref, qui d’autre de cette liste, pourrait-il être cette arlésienne de candidat unique ? Mohamed ould Bouamatou ? Le nom de l’homme d’affaires, devenu opposant pur et dur, subissant, depuis plus de sept ans, les affres du régime, a été également cité. Doté de solides relations, à l’extérieur et à l’intérieur, qu’il peut activer à bon escient, il a, en outre, l’énorme avantage de pouvoir financer, lui-même, sa campagne électorale. A condition, bien sûr, qu’il accepte d’entrer dans la danse et que l’opposition unanime le désigne. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. L’homme garde toujours le silence sur ses intentions et l’opposition arrivera difficilement à s’entendre. Or le temps presse. L’autre camp commence déjà à fourbir ses armes. Et, comme en 2007, 2009 et 2014, l’opposition risque fort rater encore le train. Par sa seule faute mais, cette fois, la goutte risque de faire déborder le vase. Ainsi gira une opposition auto-noyée dans ses atermoiements ?
Ahmed ould Cheikh
le calame
Le nouvel arrêté pour le règlement du calvaire de l’enrôlement toujours sans suite
De nombreux mauritaniens, surtout ceux qui sont issus de certaines communautés, vivent un véritable calvaire pour accéder aux documents d’état-civil biométriques, depuis le début de l’opération d’enrôlement
au milieu de l’année 2011.
C’est sur la base de ce constat désolant que le ministre de l’intérieur et de la décentralisation prit un Arrêté numéro 08 193 du 19 décembre 2018 instituant « des Commissions Départementales et
Communales d’Appui à la Commission Nationale chargée du règlement des problèmes liés à l’enrôlement ».
A signaler que la structure nationale créée fin 2017 à quelques semaines de la célébration du 57é anniversaire de l’indépendance nationale dans la ville de Kaédi, est composée de trois (3) personnalités, et dirigée par Thiam Diombar, conseiller à la Présidence de la République.
L’arrêté du ministre de l’intérieur, créant les commissions départementales et communales a été pris dans un contexte politique particulier, caractérisé par la fièvre d’un troisième mandat, pourtant constitutionnellement impossible, au profit du président Mohamed ould Abdel Aziz.
Déclenchée au mois de mai 2011, signale-t-on, l’opération d’enrôlement de tous les citoyens mauritaniens, menée par l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS), est l’unique voie d’accès aux documents d’état-civil biométriques.
Les méthodes de travail des agents de cette institution, caractérisées par une absence de règles uniformes écrites, connues et applicables à tous, avec notamment des exigences variant d’un bureau à l’autre, ont fait l’objet de nombreuses critiques dont certaines n’hésitaient pas à dénoncer « un génocide biométrique ».
Les nouvelles commissions devraient permettre de dépasser toutes ces récriminations. Celles-ci ont été déployées pour le moment dans quatre (4) régions : le Brakna, le Gorgol, l’Assaba et le Hodh Oriental. Ces nouvelles structures sont sur le terrain et ont débuté le travail, pour certaines, en début de semaine.
La commission Communale est placée sous la présidence du maire.
Les membres sont constitués par les responsables des centres d’accueil des populations des communes, les imams de mosquées et les chefs de villages.
Quant à la Commission Départementale, elle est présidée le préfet (Hakem) et comprend les chefs d’arrondissements, les maires de communes et les responsables des centres d’accueil des populations.
La commission communale a pour mission « de recenser, examiner et compléter tous les dossiers soumis par les citoyens » qui seront transmis aux commissions départementales, selon l’arrêté du ministre de l’intérieur et de la décentralisation.
Les Commissions Départementales « sont chargées de vérifier, compléter et pré valider les dossiers transmis par la Commission Communale ».
Les dossiers pré validés sont transmis à la Commission Nationale qui procède à la validation définitive.
A la fin de l’année 2013, les chiffres officiels des mauritaniens recensés dans le cadre de l’opération d’enrôlement ont atteint 2,5 millions, sur une population totale de 3,5 millions d’habitants, selon
les chiffres de l’ANRPTS.
Une indication plus actuelle, permet de constater que sur une commune rurale de la vallée du fleuve Sénégal peuplée de 11.000 âmes, plus de 3500 individus courent encore dernière « le précieux sésame » que représente l’attestation d’enrôlement.
Ces sans papiers trouvent ainsi une ultime « chance » d’exister grâce à l’intervention de personnalités issues du terroir et connaissant bien les populations, à la place des agents venus d’ailleurs, sans aucune connaissance des populations locales, qui condamnaient beaucoup de citoyens à vivre les affres du rejet.
Une fois retombée la fièvre du troisième mandat, les autorités semblent rangées dans les tiroirs les actes ayant donné naissance aux commissions départementales et communales.
Plus grave, profitant d’une visite du Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Ahmedou ould Abdallah, effectuée à Kaédi il y a quelques semaines, certains élus du Gorgol ont émis des doléances relatives à la prise de mesures pratiques rapides pour un fonctionnement effectif des nouvelles structures chargées de faciliter
l’enrôlement.
Mais dans sa réponse, le ministre de l’intérieur n’a pas dissipé les inquiétudes.
Mr. Ould Abdallah est passé complètement à côté de la plaque, en évoquant au détour d’une phrase, des allégations insidieusement distillées sur les réseaux sociaux, faisant état d’enrôlement d’étrangers.
Tout cela semble accréditer la thèse suivant laquelle la volonté de règlement de la question de l’accès à l’état-civil, un droit élémentaire pour les citoyens du pays, devait être conditionné à un vote en faveur d’un candidat prétendant à un mandat désormais rangé au musée des chimères.
A signaler que lors de son dernier passage à Kaédi, le ministre de l’intérieur a avancé un chiffre de 3,5 millions de citoyens enrôlés, estimant ainsi que tous les mauritaniens sont dans le fichier, en référence au chiffre du Recensement Général sur la Population et l’Habitat (RGPH), effectué en avril 2013.
AS
Le calame
Vers un report du Congrès de l’UPR ?
Le congrès de l’Union pour la République, principal parti de la majorité présidentielle pourrait être reporté au lendemain de présidentielle de juin prochain, indiquent des sources proches de cette formation. Et pour cause, la crainte de voir ce congrès accentuer, voire exacerber les divisions apparues, récemment au sein de la majorité.
Les uns et les autres ont fortement divergé autour de la question du 3e mandat pour l’actuel président, et la marginalisation de certains pans au sein des instances du parti pourrait leur servir de prétexte pour quitter le navire en cette période où le parti a besoin d’un vaste consensus autour de son candidat, en l’occurrence, le général Ghazwani.
Il n’est un secret pour personne que les congrès et campagnes d’implantation de l’UPR se sont toujours transformés en foire d’empoignes au cours desquelles, les différents segments se livrent de véritables batailles de positionnement.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, les réunions du bureau politique et du conseil national de ce parti /Etat ont jusqu’ici été transformés en congrès, pour justement éviter d’étaler au grand jour, les querelles qui rongent le parti de l’intérieur et pour prendre ou entériner certaines décisions.
En cas de report, croient certaines confidences, l’investiture d’Ould Ghazwani pourrait se faire à travers une grande cérémonie, le 23 février, à laquelle prendront part des chefs d’Etat de plusieurs pays et d’organisations internationales. Le palais s’activerait sur les invitations à lancer et le dispositif logistique à prendre. La date parait très serrée quand même.
La tenue du congrès après la présidentielle pourrait permettre à Ould Abdel Aziz de postuler à la présidence de ce parti, une hypothèse avancée depuis qu’il a laissé entendre ses intentions de continuer à peser sur la scène politique, voire se présenter à la présidentielle de 2024. D’ici là le vent aura déplacé beaucoup de dunes de sable.
Par ailleurs, l’UPR ne n’entend donc pas offrir l’occasion à l’opposition, toujours en quête d’un candidat unique, de profiter de ses divisions pour mettre en mal son candidat. Car même si le dauphin désigné semble bénéficier d’un aura au sein de l’armée et de la majorité présidentielle, l’opposition et une grande frange de l’opinion n’hésitent plus à exprimer leur ras-le- bol des kakis qui régentent le pays depuis 1978, avec les conséquences fâcheuses que l’on connait. Basta, tonnent certains !
Le calame
Des orpailleurs découvrent des pièces de monnaie anciennes portant l’étoile de David, dans le Tiris Zemmour
Les chercheurs d’or dans l’extrême nord du Tiris Zemmour, en Mauritanie, ont découvert des pièces de monnaie de rare qualité, dont l’origine remonteraient à des centaines, voire des milliers d’années.
Sur l’une des pièces apparaît le chiffre 1272. Sur les autres on voit gravée minutieusement l’étoile de David à six branches. Les prospecteurs ont déclaré avoir obtenu ces pièces à l’aide d’un détecteur de métaux, dans la localité de “Z’Ghaoula” au Tiris Zemmour. Ils estiment que ces pièces ne seraient probablement pas en or pur, il s’agirait peut-être d’or mélangé avec du cuivre.
La valeur de ces pièces est fonction de leur âge, qui peut être très ancien , quelques centaines d’années. Il est probable que le chiffre 1272, indique l’année au cours de laquelle ces pièces ont été frappées.
D’aucuns estiment qu’elles sont frappées avant l’Islam en raison de l’étoile de Daoud qui y est incrustée.
Étant entendu, qu’aucune civilisation n’était connue dans cette région du pays, la découverte de ces pièces, pourrait être l’occasion d’entreprendre des recherches antiques et archéologiques.
Le découvreur de ces pièces a mentionné son nom et son numéro de téléphone sur la photo portant ces pièces : Dah Ould Khaled 0022244230022….au cas où…
Source : http://mourassiloun.com/node/6863
Traduit par adrar.info