La loi de financement a été approuvée jeudi à une large majorité au Sénat, contrôlé par les républicains, puis à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, après d’âpres débats, par 300 élus (128 ont voté contre).
« Le président va signer la loi (de financement) mais il va en même temps faire une déclaration de l’état d’urgence et je lui ai indiqué que j’allais soutenir cette mesure d’urgence ». Avec cette déclaration, le sénateur Mitch Mc Connell avale son chapeau : comme de nombreux élus républicains, il s’était auparavant déclaré hostile à une déclaration de l’état d’urgence à la frontière, rapporte notre correspondante à Washington, Anne Corpet.
Pour la cheffe de la majorité démocrate à la chambre, Nancy Pelosi, c’est tout simplement un abus de pouvoir de la part du président Trump. « Premièrement il n’y a pas d’état d’urgence à la frontière, il y a un défi humanitaire auquel nous faisons face. Mais à part cela le président tente de contourner le Congrès. Nous allons étudier les options et nous préparer à riposter de manière appropriée ».
Et Nancy Pelosi d’ajouter en ce jour anniversaire de la tuerie de Parkland qui avait fait 17 morts en Floride en février 2018, « à propos d’urgence nationale, c’est aujourd’hui l’anniversaire d’une manifestation de l’épidémie de violence armée aux Etats-Unis. Ça c’est une urgence nationale. Pourquoi ne déclarez-vous pas l’état d’urgence à ce sujet, monsieur le président ? »
La déclaration de l’Etat d’urgence à la frontière risque fort d’entraîner une contestation devant les tribunaux. Le nombre de migrants qui tentent de franchir illégalement la frontière est en effet beaucoup moins élevé qu’il y a vingt ans.
rfi