Yearly Archives: 2019
Biram récuse Ould Ghazouni et incite l’opposition à l’investir
Biram Dah Abeid , candidat déclaré à la présidentielle de 2019, s’est élevé, ce mercredi 30 janvier en conférence de presse à son domicile à Riyad, contre la candidature de Mohamed Ould Ghazouani avancée par Mohamed Ould Abdel Aziz. Il a appelé les mauritaniens toutes obédiences politiques à barrer la route à l’ancien chef d’Etat major général des armées. « Nous pensons aussi que c’est un coup dur porté contre l’espoir des mauritaniens et de sa jeunesse. Lorsque la classe politique, l’opposition et la mouvance présidentielle ont exprimé maintes fois leur refus d’un troisième mandat du chef d’Etat et leur souci d’avoir des élections transparentes, libres pour aboutir à une alternance. C’est extrêmement gravissime que les mauritaniens soient en face du scénario de quatre mandats. Mohamed Ould Ghaouzani, le compagnon du pillage de Ould Abdel Aziz, son complice dans les coups d’État, dans le détournement des suffrages des mauritaniens à travers des coups d’État électoraux, le pillage des richesses des mauritaniens, son complice de toujours. Il veut maintenant faire de lui le chef de l’Etat mauritanien. Ould Abdel Aziz va tirer les ficelles, tapi derrière son complice qui n’est que son ombre. Je pense qu’il faut tirer la sonnette d’alarme. Nous avons assez de cette monarchie du pouvoir militaire qui se relaie au pouvoir excluant toute la classe et les acteurs politiques, détournant le suffrage du peuple en utilisant l’armée comme un supra pouvoir, comme un supra parti qui s’arroge les derniers publics, l’influence, le pouvoir judiciaire, le pouvoir législatif. La défense et la sécurité intérieure et extérieure du pays doivent constituer ses missions principales. Son rôle n’est pas le dominateur, le régulateur de la démocratie. Nous nousélevons contre cette constitution non écrite qui met l’armée mauritanienne à travers ses dirigeants très politisés très versés dans les affaires au devant de la scène », a déploré le député.
Biram Dah Abeïd a déclaré que « les officiers mauritaniens ont déserté les casernes pour investir le champ politique et mettre sous leur coupe la scène politique. Ils ont fait et défait des partis à leur guise , à leur bon vouloir. Ils ont matérialisé cette gouvernance de l’oligarchie militaire par une forme de dévolution du pouvoir qui est tantôt un coup d’État sanglant, tantôt un coup blanc ou coup d’Etat constitutionnel mais toujours à travers l’exclusion totale de la volonté populaire de la souveraineté du peuple qu’ils ont eux choisi de se relayer au pouvoir de 1978 jusqu’à nos jours. Après les coups d’État sanglants, violents, il y a encore les coups d’État constitutionnels et électoraux qui sont aussi perpétrés par cette aristocratie militaire qui s’est imposée comme un parti politique qui ne dit pas son nom, qui est dans le corps politique et constitutionnel, qui a domestiqué tous les pouvoirs qu’il domine, le judiciaire, le législatif, le politique et même le monde des affaires. Ce sont des officiers qui mènent une rude concurrence aux hommes d’affaires. Ils sont devenus les plus riches à travers des sociétés anonymes, des prête- noms … ».
Biram a appelé l’opposition démocratique et tous les mauritaniens, toutes composantes sociales, à se ranger derrière sa candidature, seule à même de débouter la monarchie militaire qui prend le pays en otage.
A une question relative au supposé soutien de la France à Ould Ghazouzani, Biram n’y est pas allée de main morte. Pour lui, « le peuple mauritanien est souverain et la Mauritanie n’est plus une colonie française. Penser à ce prétendu soutien est complètement irresponsable. La France ne vote pas en Mauritanie. Si elle soutient Ould Ghazouani, elle n’a que le présenter aux élections françaises. C’est une propagande que les ténors du parti au pouvoir utilisent pour fidéliser certains milieux en faisant croire que la France soutient lencandidat du pouvoir. C’est une propagande malsaine, fausse qui n’est pas digne d’un patriote », a affirmé Biram. De son point de vue, « les relations entre la Mauritanie et la France doivent s’inscrire dans un cadre d’amitié et d’égal à égal. Aucune proportion ne doit être cédée à la France. Les électeurs sont des mauritaniens. La France n’a pas d’électeurs ici. Les officiers qui ont lié des relations avec la France de 1978 à nos jours les utilisent contre les mauritaniens, contre l’intérêt du peuple mauritanien. Nous refusons cette francophilité des officiers qui n’a pour conséquence que la confiscation de sa démocratie, de la liberté de choix».
le calame
Première déclaration contre la candidature de Ghazouani à la présidence mauritanienne
La premier déclaration politique rejetant fermement la proposition de candidature du général à la retraite , Mohamed Ould Ghazouani, à la présidence de la Mauritanie a été annoncée aujourd’hui
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Le député, le leader du mouvement « Ira », Birame Ould Dah Ould Abeid, a considéré la proposition de candidature à la présidence de Ould Ghazouani comme une forme d’héritage du pouvoir à des amis comme se fait l’héritage aux enfants et aux épouses dans la Chariaa .
Biram a déclaré ce mercredi , que l’existence d’un candidat proposé par le régime au pouvoir dans le pays, rendrait les résultats des futures élections présidentielles prédéterminés en sa faveur, ce qui est contraire aux fondements sur lesquels se base une compétition démocratique honnête.
Source : https://www.anbaa.info/?p=46037
Traduit par adrar.info
Me Aïssata Tall Sall : “Nous ne sommes ni dans l’Apr ni transhumants”
Me Aïssata Tall Sall a décidé de soutenir le candidat Macky Sall pour la présidentielle de février prochain. D’aucuns se sont empressés de dire que la maire de Podor a transhumé. Cette sentence, l’intéressée n’est pas près de l’accepter.
“Le mot transhumance a fait irruption dans la scène politique en 2000, s’est défendue la robe noire face à la presse, ce lundi. Ceux qui étaient avec nous au pouvoir (au Ps) ont subitement abandonné leur parti pour aller soutenir le parti qui est arrivé nouvellement aux affaires (Pds). Mais nous, quel est le parti qui est arrivé aux affaires nouvellement et que nous avons rejoint ? Aucun. Si c’est cela la transhumance, on aura tout faux dans notre calcul parce que Macky termine, il ne commence pas.
Aïssata Tall Sall ajoute : “Nous allons prendre le risque d’être avec lui et d’aller devant le peuple, pour lui dire voilà quel est notre choix. Et c’est le peuple qui appréciera. Si c’est cela la transhumance, alors on ne s’entend plus sur le sens des mots. On ne va pas à l’Apr. Nous sommes ‘Osez l’avenir’ (…) Mais nous ne sommes pas Apr, nous ne sommes pas des transhumants. Ce débat là il faut qu’il s’arrête. Mais je sais qu’il ne va pas s’arrêter. Parce que ceux là qui le posent, sont de mauvaise foi pour dire on va mettre sur le visage de Me Aïssata Tall Sall le visage de transhumant. Personne dans ce pays ne pourra me salir.”
seneweb
Mauritanie : la candidature de Gazouani désormais sur la table
Le président mauritanien Mohamed O. Abdel Aziz a rencontré lundi, au palais présidentiel différentes personnalités politiques avec lesquelles il a discuté la question de la candidature du ministre de la défense nationale Mohamed O. Gazouani aux prochaines élections présidentielles prévues cette année et auxquelles O. Abdel Aziz ne peux pas prendre part.
Selon les sources de Sahara Medias le président Mohamed O. Abdel Aziz a évoqué avec ses hôtes la prochaine étape et a révélé son soutien à la candidature de Gazouani en faveur il avait sollicité le soutien de tous.
Les mêmes sources ajoutent que les personnes reçues sont des personnalités politiques et sociales de poids, d’anciens parlementaires et des députés actuels dont Khalil O. Teyib, Vih Lmane O. Gacha et l’ancien premier ministre Moulaye O. Mohamed Lagdaf.
Des sources proches de l’ancien premier ministre O. Mohamed Lagdaf ont confirmé la rencontre entre celui-ci et le président O. Abdel Aziz et que ce dernier lui a révélé son soutien à la candidature de Gazouani.
Les mêmes sources ajoutent qu’O. Mohamed Lagdaf a informé le président Aziz de sa décision de se porter candidat aux élections présidentielles et que ce dernier ne s’y était pas opposé.
Nos sources précisent que le président O. Abdel Aziz a reçu ces personnalités en aparté et qu’il continuera à recevoir les prochains jours d’autres personnalités politiques, parlementaires et sociales qui soutiennent le pouvoir.
Il s’agit de la première initiative du président O. Abdel Aziz en faveur du soutien de la candidature du ministre de la défense aux prochaines élections présidentielles, quand bien même ce dernier continue d’observer le mutisme et n’a annoncé jusqu’ici aucune position à propos des informations qui circulent concernant sa candidature.
saharamedias
Mauritanie : L’alternance ne se décrète pas, elle se prépare
En 2019, le président sera celui que le camp de la majorité actuelle aura choisi. Ghazouani ou un autre, qu’importe. Il faut seulement que le « Successeur » d’Aziz ait le “profil” le plus proche possible de ce que recherchent ceux qui pensent que les “acquis” doivent être préservés. Il faut surtout que l’armée voit en lui l’homme qui peut tenir la barre dans une mer agitée à très agitée.
Je ne dis pas que toutes ces raisons sont suffisantes pour décréter l’échec de l’opposition. Le miracle existe mais il se produit dans des conditions où les éléments politiques que je qualifierais de “perturbateurs” poussent à l’optimisme.
Notre opposition porte en elle-même le germe de l’échec. Trop divisée. Sans moyens et – presque – sans idées autres que celles qui lui permettraient de s’emparer du pouvoir. La rue, un moment. Les urnes, quand on la pousse dans ses derniers retranchements, et en rangs dispersés. Mais son plus grand tort est de penser aux choses à réaliser en aval avant celles qu’il faut penser en amont. « Je ferais ceci si je gagne » mais jamais la question du « comment » vaincre un pouvoir qu’on accuse d’utiliser des armes (politiques) non conventionnelles comme la tribu, l’administration, l’argent et le savoir?
Il manque à l’opposition cette capacité de fixer des objectifs communs et de les prioriser. Il lui manque surtout cet élan de dépassement pour venir à bout de ses égoïsmes.
L’Union pour la République (UPR), comme tout parti au pouvoir dans une démocratie “en construction”, tire sa force du rôle fédérateur que joue le président de la République. Une discipline spartiate que ne perturbe que de rares “mouvements de troupes”, quand un chef de clan estime qu’il a été délaissé, lors d’élections locales, au profit d’un frère ennemi. Rien de grave donc pour perturber la solidité d’un Système éprouvé – et approuvé – par la majorité d’une élite politique qui vous dit, sans gêne, “eddewla maa toua’ned” (quelque chose comme : on ne s’oppose pas à l’État).
En face de la machine de guerre de la majorité, l’opposition repose toute sa force sur le sentimentalisme. Le pouvoir doit “dégager”. Le peuple souffre. L’armée fait toujours la politique. L’économie nationale est au bord de la faillite.
Tout cela est vrai peut-être, mais suffit-il de le dire pour que la transformation devienne possible ?
La question du candidat unique ne se discute pas à cinq mois d’une présidentielle vue comme la fin d’un cycle politique où l’opposition a pratiquement tout raté
Il manque à l’opposition cette capacité de fixer des objectifs communs et de les prioriser. Il lui manque surtout cet élan de dépassement pour venir à bout de ses égoïsmes. L’alternance ne doit pas être vue comme l’Objectif d’un parti ou l’assouvissement de l’ambition d’un individu. Cette perception des choses est tout aussi condamnable que l’appel à un troisième mandat heureusement rejeté par le président Aziz.
La question du candidat unique ne se discute pas à cinq mois d’une présidentielle vue comme la fin d’un cycle politique où l’opposition a pratiquement tout raté, par sa faute ou celle du pouvoir : le dialogue, la réforme (ou tripatouillage) de la constitution, la composition de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante). Elle est surtout une menace quand des parti(e)s prennent les devants et exhibent leur candidat, objet de controverse sur le plan national, ou font du marketing politique pour un autre que la justice pourrait facilement “éliminer”, comme celle du Sénégal vient de le faire pour le duo Karim Wade/Khalifa Sall.
Donc, si l’opposition perd ce sera parce que rien n’a été fait pour qu’elle gagne. C’est aussi simple que cela.
Je ne me rappelle pas avoir vu – ou entendu – ces derniers mois, que l’opposition regroupée au sein du FNDU (Forum national pour la démocratie et l’unité), où d’un cadre plus large impliquant le Rfd et l’Unad, a entrepris une descente sur le terrain pour mobiliser ses troupes et tenter de chasser, à l’Est et au Centre du pays, sur les « terres » fertiles (en électeurs) de la majorité.
Mission impossible donc, serais-je tenté de dire. Parce que dans un pays comme la Mauritanie, les changements ne répondent pas aux normes classiques de la persuasion. L’idée d’une récupération ne découle pas d’un sopi, à la sénégalaise, ou d’un changement à la burkinabé. Si l’on accepte cette vérité, il faudrait bien que l’opposition trouve quelque chose capable de provoquer le miracle dont j’ai parlé tantôt. Un deus ex machina au 21ème siècle ne peut prendre la forme envisagée aujourd’hui par l’opposition sous forme du surgissement d’un candidat providentiel. Ni même des pulsions et “répulsions” qui remuent une majorité encore sous le choc du départ annoncé du Chef.
elhourriya
