Monthly Archives: December 2018
Zouayas,Abid ,Zenagua,Iguawin ,Arbi n’existent que dans nos mentalités..
Sois le fils de qui que ce soit mais acquières bonne éducation. Te libérera de toute dépendance du lignage (descendance).L’ homme accompli est celui qui dit : « Me voilà, Je suis »Et non pas celui qui dit : « (pourtant) Mon père était ».(El Hajaj ben Youssef)**
Les termes « M’3almine »(artisans) , « Zouaya » ( lettrés), « Abid » (esclaves), « Zenaga », (tributaires) , « Igawin » (griots), « Arbi » ( guerriers) et leurs équivalents dans les autres langues nationales, portaient leur signification du temps que les Mauritaniens vivaient un système tribal stratifié en dominants et dominés. L’entrée du colonialisme au pays (1900) et surtout la proclamation de l’indépendance nationale de celui-ci (1960), ont déstructuré cette organisation. A « l’autorité de l’épée (Arbi,guerriers) et de la plume ( Zouaya,lettrés) » s’est substitué un pouvoir central élu , garantissant l’égalité des citoyens devant la loi, ouvrant enseignement devant tous et assurant la sauvegarde de l’intégrité territoriale. Par conséquent, ces termes sont vidés de leur sens initial. Ils n’ont plus leur raison d’être dans le langage courant car ils deviennent de nos jours, source de discorde, mépris et ségrégation entre citoyens.
Certains ont bien compris cela et pour contribuer à l’éradication définitive de l’esclavage chez nous, ils s’interdisent désormais le mot « Abid » (esclave). Reste à le faire pour les autres termes.
Aujourd’hui en effet, un fils d’ancien « Abid » n’est pas Abid lui-meme, parce que son statut a changé sous la république. Si des cas d’esclavage existent encore en cachette, ils sont désormais, catalogués dans ce qui est communément appelé : « séquelles du passé ». De même, un fils d’ancien « M’3alem », n’est pas lui-même M’3alem ,quand bien même, rien n’empêche quiconque d’ exercer le métier de ses alleux mais dans ce cas aussi, cela s’inscrit dans le cadre des « séquelles du passé ». Ce raisonnement est valable pour les descendants des anciens « Zouaya »,qui n’ont plus le monopole du savoir et dont la majorité ne dirige plus les mahadras et n’enseigne plus le Coran ; La minorité parmi eux qui continue cette activité n’est qu’une aberration des « séquelles du passé». Idem pour les descendants des anciens « Zenaga » qui ne versent plus de dime (horma) aux autorités tribales et ne partagent plus l’effort de leur labeur avec un propriétaire terrien ou de bétail sauf cas rares , exceptionnels et ignorés . Une autre facette des : « séquelles du passé». ; Pareil pour les descendants d’anciens « Iguawin » dont la majorité occupe aujourd’hui des postes de responsabilité dans toutes les institutions en parallèle avec une infime minorité qui continue de jouer à l’Ardine ou Tidinit. Cette dernière entre elle aussi dans la catégorie : « séquelles du passé»; Tout comme ,les fils d’anciens « Arbi »ne sont pas eux-mêmes Arbi, parce qu’ils ne sont plus (seuls ) détenteurs d’armes, ni qualifiés à jouer aux défenseurs du territoire national encore moins autorisé à monter des razzia pour soumettre des groupes sociaux ou peuples comme cela était en vogue par le passé.
Ces termes, comme vu, sont dépassés. Malgré tout, certains s’accrochent, à leur usage, (rien que) pour des motifs de provocation : – moqueurs, quand ils sont lancés contre les descendants des anciens Zouaya ( « Ould Zouaya , Ould Salihine » ,allusion à T’Marbi6t ou passivité) ou contre les descendants des anciens Arbi ( «Eski 4ak Arbi », allusion à flagornerie et vagabondage) .
– Méprisants : quand ils concernent les descendants des anciens M3alemin, Zenaga, Igawin , Abid (allusion à leur ancien statut ,les classant au bas de l’échelle de considération sociale).
L’exemple le plus édifiant en ce sens se constate dans la campagne en cours, menée par les Imams, Intellectuels, pouvoirs publics, islamistes, défenseurs des droits humains, politiques, simples citoyens etc. contre Ould M’Khaitr, l’auteur de l’article jugé blasphématoire à l’endroit du Prophète (PSL ). Au lieu en effet , d’identifier ce jeune citoyen Mauritanien (quelque soit par ailleurs son délit) par son « statut républicain » à savoir : INGENIEUR ou CADRE à la Samma, tous se délectent avec complaisance , sans gène aucune, ni respect humain, à l’appeler (dans les manifs de rue, dans les écrits de presse, devant les instances juridiques etc…) par le péjoratif « M3alem » en hassaniya et « forgeron » en français . Et s’il était issu d’autre groupe social ?…verra-t-on tant d’acharnement ?…Passons !
Nos mentalités semblent figées. Elles se refusent à accompagner les mutations et changements du temps. Nos gouvernants successifs, intellectuels, Oulémas et communicateurs, sensés être ouverts à l’évolution du monde qui nous entoure, restent impuissants face à cet état de fait. Pire ! Ils l’entretiennent. …
En attendant que ces mots et termes devenus caducs, disparaissent définitivement de notre langage, essayons de les utiliser tout au moins (BA6 ), positivement : Sachons que nous sommes tous « M’3almine (artisans)» parce que nous sommes techniciens, minéralogistes, mécaniciens, informaticiens, plombiers … ; Tous ,sommes « Zouaya(lettrés) »parce que nous sommes enseignants, chercheurs, journalistes, professeurs … ; Tous, sommes « Igawin (griots) » parce que tous, nos Oulémas en tête, islamistes, ministres et notre million de poètes se bousculent lors des festivals et soirées musicales pour applaudir et accompagner les rythmes des Bendié, Vaghou ,Medh … ; Tous, sommes des « Arbi (guerriers) » parce que nous sommes gendarmes, militaires, douaniers , gardes cotes, policiers … ; Tous, sommes « Zenaga ( tributaires) » parce que nous payons tous des impôts au trésor public ; Tous, sommes « Abid ( esclaves) » parce que nous sommes 80% de citoyens pauvres trimant au quotidien pour servir et enrichir ,un petit groupe ( 20 % ) de nantis.
Ceci étant, on dit chez nous : « Illi Vatt, Matlé 3lih Itilvatt », (Ce qui (s’) est passé ne doit plus détourner regard). Les Mauritaniennes et Mauritaniens gagneraient à polariser leur intelligence et regards sur leur avenir et devenir communs, pour bien servir leur pays d’une part et mieux plaire à Allah,d’autre part.
Ely Salem KHAYAR (publié le 1er mars 2014 )
كن ابن من شئت واكتسب أدباً**
يغنيك محموده عن النسب
إن الفتى من قال ها أنذا
ليس الفتى من قال كان أبـي
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Election présidentielle de 2019: A chacun son candidat
Ely Ould Krombelé – Avant-propos
Profitant du repositionnement de la France Mittérrandienne,prônant désormais la démocratisation de son près-carré lors du sommet franco-africain de la Baule, juste après la chute du mur de Berlin,au mois de mars 1991 un soulèvement populaire au Mali pousse une junte dirigée par un certain ATT à renverser le régime de Moussa Traoré installé depuis le 19 novembre 1968.
On aurait dit la fin de l’Histoire contemporaine malienne….alors qu’à posteriori ce n’était que son début.Car l’initiative malheureuse des politiciens de l’époque qui, dopés par ce changement,d’ailleurs légitime,en démobilisant les militaires de carrière,et en optant selon eux pour « une Armée de développement plutôt qu’une Armée de combat », a changé le cours du fleuve Djoliba.
Voilà que vingt petites années plus tard au gré des mutations géopolitiques et des indigences structurelles du microcosme politique, Bamako a perdu « son nord géographique », l’Armée malienne, le nord magnétique. Autrement aucun officiel malien du sud ne peut fouler le sol de Kidal sans une autorisation préalable des locaux Touaregs.
Et l’Armée malienne qui était l’une des plus valeureuses de la sous-région,ossature des mythiques tirailleurs sénégalais, des Ardennes en France,en passant par Diên Biên Phû en Indochine,jusqu’aux Aurès en Algérie,prend désormais la tangente,en affichant l’azimut contraire une fois en contact avec l’ennemi,soit-il djihadiste, terroriste ou encore narco-trafiquant.
Parce que des politicards de salons,doublés d’opportunistes de tous acabits ont saboté l’héritage à l’image d’Epinal des présidents patriotes Modibo Keïta et Moussa Traoré,qui, jusque là avaient assuré au moins l’intégrité territoriale du Mali.
Ainsi le centre de gravité symbole de la sublimation des grands empires moyen-âgeux ouest-africains en proie à la chienlit,est désormais incapable de prendre le dessus sur un ennemi de quelques centaines d’hommes.Honneur piétiné, drapeau en berne, dignité bafouée,quand ce sont des soldats togolais Kabyé ou Mina(pas les seuls étrangers), sous le couvert de l’ONU, qui combattent désormais aux lieu et place des prestigieux Sofa…pardon,devrais-je dire des moribondes FAMA (Forces Armées Maliennes).
Et si les mêmes causes produisaient les mêmes effets cette fois en république islamique de Mauritanie en instance d’élire un président en 2019? Malheureusement au pays des Mourabitounes cette fois,la main du diable n’attendra pas que la clepsydre se vide et pour plagier l’ancien président français F.Hollande: le chaos c’est maintenant !!!
Sans doute les apprentis-sorciers,les sicaires qui voient en l’Armée mauritanienne le tremplin à tous les maux du pays aiguisent déjà leurs poignards aux mains assassines de Brutus et Cassius.
Il est légitime alors que les yeux de tous les mauritaniens soient tournés vers l’élection présidentielle de l’année prochaine, en sachant que chacun connait ce qu’il veut mais rarement ce qui l’attend. Pourtant il n’est point nécessaire de pousser l’oracle à cracher la mantique pour prédire l’avenir si et seulement si la lucidité ne prenait pas le dessus sur les calculs malveillants voire caverneux,dignes de l’aventure de la pauvre Mylène et son pot au lait.
L’Histoire nous apprend qu’à chaque fois qu’un homme fort quitte le pouvoir,le magma fangeux se met en ébullition,les traumatismes tacites longtemps enchaînés,se déchaînent, vindicatifs,ils le sont mais aussi porteurs le plus souvent de lendemains lugubres. Que faut-il faire pour juguler d’éventuels soubresauts? Que de la lucidité, que de la responsabilité et que du courage.Ces vertus cardinales ,trouveront-elles preneurs en ces tournants de notre Histoire?
A/ L’année 2019 : A chacun son candidat
Sans doute après les élections législative et régionale,un changement au niveau du gouvernement était prévisible. Mais la nomination du général de division Mohamed Cheikh Ould Ghazwani au ministère de la défense a surpris plus d’un observateur.
En effet on ne peut pas déplacer son ami fidèle et confident, bref son alter ego, d’une ligne de crête avec une vue imprenable, une position stratégique,qu’est l’Etat-Major National, pour le faire atterrir sur un glacis aux contours mal définis.
Saurait été un super-ministère de la Défense chapeautant en plus des Forces Armées et de Sécurité,et l’environnement, l’eau,les ressources minières ,le tout cloisonné en départements spécialisés , oui. A moins que le nouveau point de chute du général de division Ghazwani n’aie pour seul but que de lui donner le temps de la pause aux vestiaires.
Plausible car il y a certains signes qui ne trompent pas. Allons droit au vif du sujet. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz dit qu’il ne briguera pas de 3éme mandat, mais compte faire de la politique après avoir passé le relais à son successeur. C’est son choix et rien ne peut l’empêcher de procéder ainsi.
D’ailleurs le président Aziz est la figure de proue de notre doctrine sécuritaire dans la lutte contre le terrorisme qui écume tout le Sahel depuis plus de dix ans et nous avons besoin de son immense expérience dans ce domaine qu’il maîtrise parfaitement. Même un agnostique détestable ne peut nier cette évidence.
Alors qui sera son dauphin,capable de maintenir la stabilité du pays afin que Ould Abdel Aziz et le citoyen lambda puissent évoluer à leur guise,surtout lui en tant qu’ancien président mais aussi partie prenante? Le futur candidat de l’Union Pour la République (UPR) ne peut-être issu que du cercle des proches.
A mon avis le général Mohamed Ould Ghazwani est le mieux indiqué et en cas d’empêchement,l’actuel Directeur de la Sûreté Nationale, le général de division Mohamed Ould Meguett, qui sera admis à la retraite dès 2019.
Le choix de Ghazwani est judicieux et pour le pays et pour le président sortant,car ce qui est utile à la ruche est utile également à l’abeille.Alors pourquoi le général de division à la retraite Ghazwani?
1/Le logiciel sécuritaire:
Depuis les attaques meurtrières survenues contre les soldats mauritaniens et les touristes français,le pouvoir a érigé un « concertina » sécuritaire qui a jusque là porté ses fruits du fait que les terroristes ne se pressent plus de vouloir agresser notre pays.
La mise en place d’unités combattantes entraînées,le nouvel équipement,la performance du renseignement surtout humain(car un ennemi connu est à moitié vaincu) ont permis à l’Armée de prendre le dessus dans cette cruelle guerre asymétrique.
Pour le dressage de ces lauriers il eût fallu une volonté politique,et surtout une symbiose entre le chef suprême des forces Armées le président Aziz et son chef d’Etat-Major d’antan, le gl Ghazwani, tant il est dit que la confiance est l’une des clés du succès.Dans ce cas précis le gl Ghazwani bénéficie des faveurs de l’exécutif français,de sa hiérarchie militaire,d’une aura au plan international et surtout national.
2/ Eviter le syndrome de Sidi Ould Cheikh Abdallahi:
Passer le relais à un autre qu’on ne connait pas dans les moindres détails, risque de produire un effet boom-rang. A supposer que la fidélité ne se décrète pas,qu’elle soit inscrite dans les chromosomes ou qu’elle ne soit pas. Pour renvoyer l’ascenseur dans ce cas de figure, il faut savoir résister à la pression familiale d’abord, tribale et surtout de la horde de politiciens opportunistes, rompus aux pratiques dolosives. Quand on n’a pas le mental suffisant,on devient influençable comme une marionnette.
3/La paix à tout prix:
Enfin Aziz est conscient qu’une alternance doit se faire en douceur au regard de la complexité et surtout de la faible teneur de notre alliage socio-culturel,en cette période. Rapprocher les points de vue des mauritaniens,à l’éclosion du militantisme victimaire à tendance épidermique,de slogans à caractère atavique,d’une mondialisation qui laisse beaucoup de mauritaniens marginalisés, demande au futur président plus d’équité sociale et de lucidité pour satisfaire toutes les attentes.
Cependant rien ne peut se réaliser sans la sécurité des personnes et des biens. Un atout tout à l’honneur du président Mohamed Ould Abdel Aziz, qu’on l’aime ou qu’on le déteste. L’Histoire jugera. Car selon le gl américain MC Arthur les maux de l’Histoire humaine se résument en deux mots; « Trop Tard », trop tard pour faire ceci,trop tard pour empêcher cela.
B/ Trois hommes et un destin:le destin de la Mauritanie
Pourquoi doit-on parler d’eux maintenant, Parce que le destin en a voulu ainsi.L’un est président de la république depuis plus de dix, l’autre le sera peut-être en 2019. Le troisième le colonel Cheikh Ould Bayé est actuellement le président de l’Assemblée Nationale.Ils se sont connus jeunes élèves officiers dans une académie militaire au Maroc, voilà quarante ans (1978-2018).
Depuis les généraux Ghazwani et Aziz sont restés complices. Mais pour en arriver là,nos trois officiers ont lutté pour s’affermir,tracé chacun sa voie surtout du temps de Maawiya Ould Taya où les rivalités gratuites étaient poignantes.Le leader,il faut le lui reconnaître étant Mohamed Ould Abdel Aziz, l’impérieux,l’impavide.
La suite inchallah la semaine prochaine.
Ely Ould Krombelé, France
Les impôts, une pilule mortelle pour l’Enseignement privé en Mauritanie
SNPEP – C’est dans un souci continuel d’apporter sa contribution pour un lendemain meilleur à tous les enfants mauritaniens mais surtout à ceux qui sont issus des quartiers périphériques pour lesquels l’accès à une éducation de qualité constitue non seulement un défi mais aussi une angoisse pour les parents que l’enseignement privé dans notre pays reste incontestablement se veut comme second un pilier de notre système éducatif.
De par sa spécificité, il demeure l’unique secteur saisonnier opérationnel qui ; d’ailleurs dans les faits ne travaille que 7 mois sur les 9 prévus, alors devrait-il être considéré comme un secteur commercial surtout qu’il est, pour essentiel, constitué des retraités et des diplômés –chômeurs ?
Il semblerait que l’état mauritanien ait décidé de prélever des impôts, des taxes et même une TVA sur chaque élève alors que contrairement aux idées reçues, les écoles privées ne sont aucunement un pan du secteur commercial.
En effet, il est plus qu’urgent de tirer la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des autorités sur les conséquences oh combien néfastes qu’une telle décision aura sur notre système éducatif en général et sur la vie scolaire en particulier.
Les écoles privées, en dépit de leurs manquements au niveau académique que pédagogique, devraient bénéficier des subventions de l’état pour remplir leur rôle de soupape dans un système d’enseignement de qualité qui d’ailleurs n’existe que très peu.
En se référant à une étude en 2015 ; dans le cadre de l’évaluation et selon les statistiques fournies par l’actuelle direction des examens et concours, le taux d’admission au baccalauréat dans les établissements privés est de 18% alors que celui des établissements publics n’est que de 11,74%.
Devons-nous rappeler qu’à Nouakchott, au niveau du secondaire, le nombre d’élèves dans les établissements publics est de 42325 alors qu’il est de 43130 dans les établissements privés. Pour ce qui est des professeurs, ils sont de 2020 dans le public soit 36,59% contre 3501 dans le privé soit 63, 41% et le nombre d’établissements secondaires publics ne dépassant pas 54 tandis que ceux du privé sont de 205.
Eu égard à cette situation, l’état n’est-il pas en train d’étrangler un secteur aussi sensible que celui de l’enseignement privé considéré comme l’un des organes vitaux de notre éducation ? Sinon n’est-il pas dans une situation financière telle qu’il voit en toute activité privée « une vache à lait » à traire pour satisfaire des besoins inavoués ?
Les écoles privées, outre la qualité d’enseignement qu’elles dispensent dans les quartiers périphériques sont des écoles de proximité, une alternative aux parents d’élèves qui n’ont pas les moyens d’assurer quotidiennement le transport à leurs enfants.
Au vu de toutes les raisons précitées, l’état doit renforcer sa mission régalienne d’éduquer l’ensemble des enfants de 06 à 14 ans comme la loi n° 201/ 054 le stipule, en soutenant de toutes ses forces ce secteur de notre éducation dans son rôle d’appui et de facilitateur pour ne pas pervertir nos enfants, et cela en l’exonérant de toute forme de taxe ou pénalité.
Par conséquent, il serait d’une grande sagesse que les autorités concernées prennent en compte la spécificité de ce secteur pour lui permettre de jouer pleinement sa partition dans la promotion d’un enseignement de qualité tout en lui imposant plutôt ; toute la rigueur nécessaire dans l’application de la déontologie éducative ; que celle des impôts handicapants.
Maintenir une telle décision, c’est inéluctablement forcer plusieurs écoles privées à mettre la clé sous la porte, et partant jeter des milliers d’enfants dans la rue en mettant leur avenir en péril et pour finir par faire exploser le chômage qui demeure le problème majeur de notre pays.
La Cellule de Communication
Droits de l’homme : la Mauritanie parmi les mauvais élèves africains, d’après Amnesty International
Vonews – Si plusieurs pays d’Afrique sont réputés être dévoreurs des droits de l’homme, il est de ceux qui fournissent des efforts. Ainsi que l’a constaté cette année, Amnesty International.
L’humanité célèbre ce 10 décembre, la 70è édition de la journée internationale des droits de l’homme. L’occasion pour des institutions de l’ONU et des organisations de la société civile du monde entier de faire le point sur l‘évolution de la situation des droits de l’homme à travers la planète.
Si en Afrique, la situation est souvent des plus déplorables, il est des pays dans le continent qui s’efforcent de sortir du lot des prédateurs des droits humains. Et si c’était une émulation, c’est l‘Éthiopie qui occuperait la première marche du podium.
Amnesty international (AI) met en avant la libération des prisonniers politiques, la levée d’interdiction de beaucoup de partis d’opposition considérés auparavant comme des organisations terroristes de multiples gestes d’apaisement faits par le Premier ministre Abiy Ahmed depuis son arrivée au pouvoir en avril dernier.
Mais, il n’y a pas que l‘Éthiopie. D’autres pays africains ont, selon AI, réalisé des progrès en matière de respect des droits humains. C’est le cas de l’Angola où Rafael Marques et Mariano Brás deux journalistes pourfendeurs du régime de Luanda, ont été acquittés des charges d’injure et de diffamation qui pesaient sur eux au temps de José Eduardo dos Santos.
Cerise sur le gâteau, Rafael Marques a été récemment reçu en tête-à-tête par le chef de l‘État angolais, Joao Lourenço pour débattre des mesures contre la corruption qui mine la société angolaise à tous les niveaux ou presque. Un « noble geste » salué par le journaliste anti-corruption.
Cameroun, RDC, Togo,….mauvais élèves
S’agissant des mauvais élèves, l’ONG de défense des droits humains épingle des pays comme le Togo, le Cameroun, la Mauritanie et la RDC. Et chacun d’eux a sa part d’incriminations. La RDC est citée comme prédatrice des droits de l’homme à cause de multiples répressions sanglantes (près de 7 morts en janvier par exemple) de manifestations pacifiques.
Quant au Togo, AI évoque l’arrestation des militants de l’opposition lors des manifestations. Et comme en RDC ou dans bien de pays africains, les manifestations pacifiques sans mort d’hommes sont quasiment rares comme les beaux jours. Deux personnes ont par exemple péri samedi dernier du fait de la répression « sauvage » des manifestations contre les législatives du 20 décembre.
Pour le Cameroun, AI se réfère entre autres au cas de Franklin Mowha, président de l’ONG Frontline Fighters for Citizen Interests (FFCI). Également membre du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale ( REDHAC), Franklin Mowha menait des activités de monitoring des violations des droits de l’homme en lien avec la crise anglophone. Mais, il manque à l’appel depuis août dernier. C’est une « probable disparition forcée », conclut l’institution.
À propos de la Mauritanie, il s’agit de l’arrestation en août dernier de 13 militants de l’ONG anti-esclavagiste Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) pour « usage de la violence ».
Reste à savoir s’il y aura davantage d’améliorations en 2019.
cridem
Alternance : l’opposition n’est pas prête
Elhourriya – Si vis pacem, para bellum (« Si tu veux la paix, prépare la guerre ») L’alternance. Un mot qui est dans toutes les bouches par les temps qui courent. Beaucoup le voient – entrevoient – comme un aboutissement, non un commencement.
Alors que 2019 approche à grands pas, tout le monde se pose cette question : qui succèdera à Aziz ? Mais jamais – ou rarement – celle-ci : quelles sont les chances de l’opposition ? Objectivement, je vous réponds : aucune !
Parce que l’opposition n’existe pas. Oui, oui, vous avez bien entendu ! Il y a des partis dont la présence sur la scène politique nationale est aussi vieille que celle de la démocratie, la nôtre, mais ils n’ont jamais réussi à constituer une force d’opposition, un contrepoids au pouvoir.
Ils ne s’entendent que sur le « minimum vital » : s’opposer à Aziz et essayer, en toutes circonstances, d’exploiter les situations de malaise, qu’elles découlent de la gestion interne ou d’une conjoncture internationale, instable par essence.
Dans les circonstances actuelles, le rapport de forces entre le pouvoir et l’opposition est largement favorable au premier. Alors que le président Aziz, maîtrisant parfaitement les pièces qu’il fait mouvoir sur l’échiquier politique, ne laisse rien au hasard, dans la perspective de la présidentielle de 2019, l’opposition donne l’impression d’être encore groggy, n’arrivant pas à se remettre de la débâcle des élections municipales, législatives et régionales.
La moindre des choses, pour elle, était de rassurer ses troupes, en allant dans le sens d’une sainte alliance et, pourquoi pas, d’une coalition plus forte et mieux structurée que celle, « artisanale » qu’on a vue lors des dernières élections. Paradoxalement, c’est le camp du pouvoir, savourant sa victoire, qui cherche à consolider ses acquis, à manœuvrer pour rester après 2019.
L’Union pour la République (UPR), qu’on l’aime ou pas, a gagné en maturité. Elle cherche à rassembler, à se renforcer, en accueillant des partis de la majorité qui acceptent, volontairement, de se saborder. En son sein, la discipline est spartiate.
Le Parti est en train de devenir une redoutable « machine » à gagner mais aussi à penser. Ses stratèges, Aziz à leur tête, ne laissent rien au hasard, exploitant manifestement les carences d’une opposition statique, sans âme et, pire, sans « général » capable de lui faire comprendre que, « celui qui désire la paix devrait préparer la guerre. Celui qui désire la victoire devrait entraîner soigneusement ses soldats.
Celui qui désire des résultats favorables devrait combattre en se fiant à ses habiletés et non à la chance», comme le dit si bien Végèce, aux temps des Romains, dans son livre de stratégie militaire, de Rei Militaris (Traité de la chose militaire).
On comprend donc qu’en l’état des choses, la majorité actuelle maîtrise la situation. Certes, on ne peut pas dire que « tout est bien dans le meilleur des mondes possibles », mais à choisir entre une « crise » (essentiellement d’ordre économique) et un saut vers l’inconnu, le choix est vite fait.
La sécurité est, assurément, l’un des meilleurs atouts du pouvoir. La mise à niveau des forces armées et de sécurité, entamée en 2009, commence à apporter d’importants dividendes à la Mauritanie, avec le succès du sommet de Nouakchott qui a permis au G5 Sahel d’engranger, dans un futur proche, quelque 2 milliards d’euros, si les promesses sont tenues. On ne peut empêcher les crimes et délits, mais on se félicite de la célérité et de l’efficacité de la police nationale à appréhender les coupables.
Qu’adviendrait-il alors de ces succès connus – et reconnus – si l’opposition reprend la main, en 2019, et que la première chose qui lui vient à l’esprit, est de tout chambarder, parce que les hommes à l’origine de ces réformes sécuritaires sont, pour elle, de « l’autre camp » ?
L’autre grand risque, et non des moindres, est de voir une opposition éclatée incapable de s’entendre sur un programme commun. Les idées islamistes de Tawassoul, à côté de celles « gauchistes » de l’UFP, ou carrément « particularistes » de la composante IRA de Sawab nous prédisent un patchwork politique dont la durabilité n’est pas garantie. Certes, c’est un scénario hautement improbable, mais il est à prendre en compte quand on se meuve en avenir incertain.
En décidant de ne pas briguer un troisième mandat, le président Aziz, crée les conditions de l’alternance, mais il est certain que, vu le travail abattu par la majorité actuelle pour consolider son action, et l’état végétatif de notre opposition, le changement sera celui d’un homme au sein d’un système politico-économique laborieusement mis en place, parce qu’en face, on n’aura rien fait pour être au rendez-vous.
SNEIBA Mohamed
Elhourriya