Les impôts, une pilule mortelle pour l’Enseignement privé en Mauritanie
SNPEP – C’est dans un souci continuel d’apporter sa contribution pour un lendemain meilleur à tous les enfants mauritaniens mais surtout à ceux qui sont issus des quartiers périphériques pour lesquels l’accès à une éducation de qualité constitue non seulement un défi mais aussi une angoisse pour les parents que l’enseignement privé dans notre pays reste incontestablement se veut comme second un pilier de notre système éducatif.
De par sa spécificité, il demeure l’unique secteur saisonnier opérationnel qui ; d’ailleurs dans les faits ne travaille que 7 mois sur les 9 prévus, alors devrait-il être considéré comme un secteur commercial surtout qu’il est, pour essentiel, constitué des retraités et des diplômés –chômeurs ?
Il semblerait que l’état mauritanien ait décidé de prélever des impôts, des taxes et même une TVA sur chaque élève alors que contrairement aux idées reçues, les écoles privées ne sont aucunement un pan du secteur commercial.
En effet, il est plus qu’urgent de tirer la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des autorités sur les conséquences oh combien néfastes qu’une telle décision aura sur notre système éducatif en général et sur la vie scolaire en particulier.
Les écoles privées, en dépit de leurs manquements au niveau académique que pédagogique, devraient bénéficier des subventions de l’état pour remplir leur rôle de soupape dans un système d’enseignement de qualité qui d’ailleurs n’existe que très peu.
En se référant à une étude en 2015 ; dans le cadre de l’évaluation et selon les statistiques fournies par l’actuelle direction des examens et concours, le taux d’admission au baccalauréat dans les établissements privés est de 18% alors que celui des établissements publics n’est que de 11,74%.
Devons-nous rappeler qu’à Nouakchott, au niveau du secondaire, le nombre d’élèves dans les établissements publics est de 42325 alors qu’il est de 43130 dans les établissements privés. Pour ce qui est des professeurs, ils sont de 2020 dans le public soit 36,59% contre 3501 dans le privé soit 63, 41% et le nombre d’établissements secondaires publics ne dépassant pas 54 tandis que ceux du privé sont de 205.
Eu égard à cette situation, l’état n’est-il pas en train d’étrangler un secteur aussi sensible que celui de l’enseignement privé considéré comme l’un des organes vitaux de notre éducation ? Sinon n’est-il pas dans une situation financière telle qu’il voit en toute activité privée « une vache à lait » à traire pour satisfaire des besoins inavoués ?
Les écoles privées, outre la qualité d’enseignement qu’elles dispensent dans les quartiers périphériques sont des écoles de proximité, une alternative aux parents d’élèves qui n’ont pas les moyens d’assurer quotidiennement le transport à leurs enfants.
Au vu de toutes les raisons précitées, l’état doit renforcer sa mission régalienne d’éduquer l’ensemble des enfants de 06 à 14 ans comme la loi n° 201/ 054 le stipule, en soutenant de toutes ses forces ce secteur de notre éducation dans son rôle d’appui et de facilitateur pour ne pas pervertir nos enfants, et cela en l’exonérant de toute forme de taxe ou pénalité.
Par conséquent, il serait d’une grande sagesse que les autorités concernées prennent en compte la spécificité de ce secteur pour lui permettre de jouer pleinement sa partition dans la promotion d’un enseignement de qualité tout en lui imposant plutôt ; toute la rigueur nécessaire dans l’application de la déontologie éducative ; que celle des impôts handicapants.
Maintenir une telle décision, c’est inéluctablement forcer plusieurs écoles privées à mettre la clé sous la porte, et partant jeter des milliers d’enfants dans la rue en mettant leur avenir en péril et pour finir par faire exploser le chômage qui demeure le problème majeur de notre pays.
La Cellule de Communication