Monthly Archives: December 2018
Initiatives pour le 3e mandat : Jusqu’où vont-elles mener la Mauritanie ?
Après le Trarza qui a ouvert le bal et l’Assaba, c’est le tour des cadres, des notables militants UPR de l’Adrar de se retrouver au Palais des congrès, ce 27 décembre pour réclamer un 3e mandat pour le président Ould Abdel Aziz dont le 2e et dernier mandat s’achève au premier semestre de 2019. Pour ces cadres, militants et autres notables, le président Ould Adbel Aziz est “le meilleur choix pour la présidentielle de 2019 parce qu’étant le seul garant de la paix et de la stabilité du pays, en un mot et en mille, de l’avenir de ce pays”. D’autres régions suivront, à coup sûr, parce que leurs élus et notables ne voudront certainement pas être taxés d’opposants au 3e mandat. Le pays est donc en forte ébullition ou agitation politique. Et la question que l’on est en droit de se poser est savoir pourquoi ces initiatives, comme jadis des marches de soutien pour les amendements constitutionnels d’août 2017 poussent-elles comme des champignons, en cette période où les spéculations allaient bon train sur la désignation du dauphin du président. Et de l’avis général des cercles du pouvoir et de l’opposition même, le successeur tout indiqué et bien coté reste le général Ghazwani, ex chef d’état major des armées et ministre de la défense depuis peu, réputé très proche du président Aziz. Même si certains informations relayées ça y est là, laissent croire que l’homme d’un silence olympien n’était pas intéressé par le fauteuil présidentiel. Pour certains analystes, ceux qui agitent subitement la question du 3e mandat (ministres, conseillers à la présidence et proches du Rais) ne sont pas favorables a la désignation comme dauphin, de l’actuel ministre de la défense, issu d’un important ensemble tribal de l’est du pays. Pour ce groupe, l’intronisation de Ghazwani signerait la fin de la mainmise des gens du Nord sur le pouvoir central. L’homme pourrait même, une fois installé au feuil présidentiel refuser de jouer le Medvedev mauritanien. Est-ce pour cette raison qu’une initiative soutenant la candidature de Ghazwani et celle de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ancien premier ministre, à la présidentielle de 2019 a été publiée dans la presse (site alaraby.info). S’agirait-il de manœuvres visant à créer une cassure dans la dynamique, objet de supputations depuis quelques mois ? Même si les auteurs de cette initiative sont qualifiés de « marginaux », il n’en demeure pas moins qu’une espère de tension est perceptible dans l’arène politique. Les rivalités politiques historiques entre le Nord et le Sud, réchauffée après le baptême du nouvel aéroport international Oumoutounsy et la réécriture de l’hymne national et le changement de drapeau risquent de réapparaître de plus belle. Et gare aux pyromanes !
Jusqu’où peuvent-elles mener le pays, ces initiatives « téléguidées » par des proches du président ? Nulle part, répond un observateur averti de la scène politique mauritanienne ; elles ne vont pas prospérer prédit-il, parce que le contexte ne joue pas en faveur du troisième mandat. On raconte que le président, même s’il garde un silence assourdissant et troublant sur ces initiatives ne les cautionnerait pas. Ces initiatives constituent dès lors un test de l’opinion nationale, mais surtout internationale. D’où le manque d’enthousiasme constatés par les certains observateurs lors du lancement de l’initiative des gens du Trarza. Les réactions des partenaires au développement, notamment la France, l’Allemagne et l’Espagne sont scrutées avec attention au Palais.
Pour nombre d’observateurs, ces initiatives résultent du flou entretenu par le président Aziz depuis quelques mois sur sa succession et donc son dauphin. Sa posture et ses déclarations multiples donnent l’impression de quelqu’un qui hésite encore ou doute de la tournure que pourraient prendre les évènements. Sa réponse dans jeune Afrique sur le choix du général Ghazwani comme dauphin, laisse songeur. Je n’ai pas arrêté mon choix, dit-il en substance. Beaucoup continuent à douter de la sincérité des déclarations du président en fin de mandat. Tous croient qu’il veut partir mais veut, en même temps rester en gardant la haute main sur la direction des affaires du pays. C’est un jeu de haute voltige. D’où les difficultés, pour lui de trouver un dauphin loyal et docile.
le calame
L’arabe, l’arabisation et nous négro-mauritaniens! Par Kaaw Touré
J´ai suivi l’Oral de mon ami Gourmo Abdoul Lo à Chinguitti TV, surtout ébahi par l´argumentaire du journaliste- qui jouait à l’idéologue et partisan de l’arabisme avec des arguties d´aliénation à une balle.
J’ai apprécié la pertinence de la réponse de mon ami Gourmo, que je salue au passage, mais permettez-moi de revenir encore une fois sur cette question de l´arabe et de nos autres langues nationales négro-africaines. Dans un espace où cohabitent des langues différentes, la paix, la stabilité et le développement ne sont possibles que s´il est institué un multilinguisme qui correspond à une répartition spatiale et socio-politique juste de l´épanouissement de ces mêmes langues.
La règle de la compétition loyale verra une langue s’imposer au fil du temps par son dynamisme propre, ou alors la densité des interférences en créera une nouvelle. Dans tous les cas, ce n’est pas par des pratiques moyenâgeuses telles que celles adoptées par l’Etat mauritanien qu’une langue s´imposera sur les autres.
On connait depuis longtemps l’étendue de l´arrogance bornée des nationalistes arabes Mauritaniens (surtout les Bathistes et Nasseriens) qui croyaient pouvoir décréter l’arabité de la Mauritanie par des emprisonnements, des déportations et l´épuration ethnique.
Ainsi le matraquage intempestif à la radio, à la télévision et à l´école de l’arabe au mépris de toutes les autres langues nationales a provoqué le rejet en bloc non de cette langue, mais de l´utilisation qui en est faite, par tous les mauritaniens, y compris tous les arabes réfléchis et patriotes qui, à l´opposé de quelques inconditionnels du Baathisme et du Nassérisme, comprennent la nécessité pour le progrès et la paix du pays, l’épanouissement de chaque citoyen dans sa propre langue. Nous n´avons rien contre l’arabe en tant que langue mais nous sommes contre l´arabe en tant qu´instrument de domination, d´exclusion et d´oppression des communautés négro-africaines.
Les contre-performances chroniques de l´école et de l’administration mauritanienne ne suffisent-elles pas de montrer l´échec de la politique bornée d´arabisation à outrance? Il est vrai que c´était plus pour “beydaniser” ses institutions que l’État raciste et ethno-génocidaire s´est engagé pour l´aventure que l´on connait.
L´institut des Langues Nationales, fruit de la lutte héroïque du mouvement noir a été chroniquement saboté par le gouvernement, avec des moyens de fonctionnement dérisoires et des activités limitées. Il est cependant la base de la réhabilitation des langues nationales. L´alphabétisation des populations et la transcription des concepts scientifiques dans ces langues sont une nécessité impérieuses.
L’arabe, le Bambara, le Pulaar, le Soninké et le Wolof doivent bénéficier du même statut et par conséquent jouir des mêmes DROITS dans tous les domaines en vertu de l’ÉGALITÉ absolue des nationalités.
En fait le problème Négro-Africain est un problème d’exclusion globale; exclusion sur le plan politique, économique, culturel et social. Ils réclament l’Enseignement des Langues Nationales garant de leur identité, en toute légitimité, sans exclure ni l’Arabe ni le Français ou autre langue. Tel est l’enjeu et la véritable dimension du problème!
Et la lutte continue!
Kaaw toure
Mariem Mint Derwich : Honte à vous !
En colère, écœurée, révoltée… Honte à vous, Honte à Nous. Selon Sahara Média le projet de loi sur les violences basées sur le genre (deuxième mouture.) et devant défendre les femmes et les petites filles n’a même pas été proposé au vote de l’Assemblée.
Donc mort et enterré. Et certains députés se félicitent sur leurs pages FB de cette décision au nom d’une pseudo défense de l’Islam et argumentant sur le fait que cette loi allait à l’encontre de l’Islam. Moi, Mariem Mint Derwich, femme, fille de, sœur de, femme de, femme tout court, je vous dis, à vous ces députés qui se réjouissent de ceci, que vous avez refusé de protéger et de défendre les femmes, que vous êtes coupables d’inaction et d’ignorance. Je vous dis que votre décision est criminelle.
Je vous dis que vous n’avez rien compris à la marche du monde ni au fait qu’une société qui fait des femmes des citoyens comme les autres et protégées comme tout citoyen doit l’être est une société qui avance.
je vous dis que vous êtes coupables d’assentiment aux viols, de complicité des violences faites aux femmes.
Je vous dis que vous êtes coupables de non assistance.
Je vous dis que votre Islam n’est pas le mien.
Je vous dis que vous êtes aveugles à la souffrance des petites filles et des femmes violées, des femmes harcelées par leur bourreau, des femmes accusées de zina alors qu’elles ont subi l’abomination qu’est le viol.
Je vous dis que vous êtes complices.
Je vous dis que vous avez perdu une occasion de grandir notre pays en matière de protection des femmes.
Je vous dis que vous « tuez » nos dignités et nos droits à être protégées, secourues, entendues. Nos droits à la justice. Nos droits aux réparations. Nos droits d’êtres humains, au mépris de toutes les conventions que notre pays a signé.
Moi Mariem Mint Derwich je vous dis que vous êtes responsables devant l’Histoire du mépris et de la condescendance à l’égard de nous femmes.
Je vous dis : de grâce, ne vous cachez pas derrière votre version étriquée et machiste de notre religion.
Et chaque fois qu’une femme sera violée, battue, mariée précocement, vos mains seront encore un peu plus rougies du sang des victimes, des cris des victimes, des larmes des victimes… Honte à vous. Honte à vous.
Je vous rappelle les derniers mots de notre Prophète Mohamed (SAWS), ses derniers mots : « Protégez les femmes ». « Protégez les femmes ».
Honte à Vous !
Mariem Mint Derwich
adrar-info
L’UPR dénonce les tentatives d’atteinte à l’unité nationale ( Communiqué)
UPR – Il a été constaté récemment la diffusion à grande échelle de discours et messages incendiaires appelant à la haine et à l’atteinte à l’unité nationale. Ces discours et messages qui représentent un danger pour le tissu de la trame sociétale de notre pays constituent une exception et une contradiction criante par rapport à toutes les valeurs religieuses, sociales et culturelles de notre société musulmane et paisible.
Nous devons ici rappeler et nous rappeler, tous, que les Mauritaniens avaient choisi, dès l’indépendance du pays en 1960, l’option de l’Etat national rassembleur de tous ses fils et unificateur de toutes ses catégories et franges, loin de l’injustice. Ils ne portent donc pas la responsabilité d’un héritage qu’ils avaient abandonné à jamais et qui est devenu obsolète.
Ils n’ont ni gardé ses inconvénients ni fondé leur Etat sur ses données de classe, sa différenciation ethnique et sa hiérarchie catégorielle. En effet, depuis l’indépendance, les Mauritaniens s’efforcent de bâtir un Etat national où les différences sociales sont éliminées et où tous ses citoyens ont accès aux mêmes opportunités et aux mêmes chances, loin de l’exclusion et de la marginalisation.
La dernière décennie a connu d’inlassables efforts redoublés sous-tendus par une vision perspicace et lucide pour renforcer la construction d’une société soudée et solidaire avançant à pas surs vers un avenir radieux et prometteur. De tels efforts ont permis à notre pays de franchir de grands pas sur la voie de la construction du véritable Etat citoyen qui ne laisse guère de place à la discrimination sur une base de classe, d’ethnie ou de catégorie. La sauvegarde et le renforcement de ces acquis requièrent notre union tous, la conjugaison de nos efforts, main dans la main, et le rejet de toute forme de propagande raciste ou d’incitation à la haine.
Nous devons également nous rappeler et prendre conscience du fait que dans les pays qui ont connu des situations ayant conduit à l’atteinte à leur sécurité et au climat de sérénité qui y régnait, tous les citoyens ont souffert des conséquences de l’absence de sécurité et de l’effondrement de la paix et tous, sans exception aucune, ont payé le prix de cette anarchie et de ces troubles.
Etant conscients que ce sujet constitue une préoccupation commune de tous les Mauritaniens loyaux, nous saisissons cette occasion pour appeler toutes les forces vives dans le pays, que ce soient des partis politiques, majorité et opposition confondues, des leaders d’opinion, des ulémas ou imams, des élus, des syndicats ou des organisations de la société civile, ainsi que tous les citoyens à faire bloc de manière ferme face aux appels à la haine qui cherchent à attenter à la sécurité de notre pays et à porter préjudice à sa paix et à sa cohésion sociale.
Dans le but de traduire dans les faits cette position, nous, au sein du parti de l’Union pour la République, vous invitons, tous, à participer à une marche qui sera organisée au cours de la première moitié du mois de Janvier 2019, et ce, en guise d’expression civique civilisée de notre rejet tous, majorité et opposition, du discours de haine et de racisme d’où qu’il émane et quels que soient ses auteurs. Par cette marche, nous exhortons aussi à resserrer les rangs et à œuvrer à la construction d’une société solidaire et soudée dont le socle est fondé sur la piété, la justice sociale, les principes de la démocratie et les valeurs de l’Etat citoyen où tous les citoyens sont égaux devant la loi.
Nouakchott : 27 Décembre 2018
cridem
Lettre du Pr FASSA au Président de la République
Fassa Yerim – Monsieur le Président de la République, et cher frère d’arme, méditons : “Dieu, préservez moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge.”
Je vous dirai toujours avec sincérité, le fond de ma pensée. Je suis persuadé que votre décision de ne pas briguer un 3eme mandat consécutif est une lumière du ciel. Je vous refélicite et vous ré encourage à demeurer sur cette position historique, malgré les menaces des soi-disant amis qui ne sont que des troubadours, ou des prédateurs.
Monsieur le Président et cher frère d’arme, votre bilan loin d’être exhaustif est plus que défendable. Vous avez bien travaillé mais vous auriez parachevé l’œuvre de transformation du Nouveau Type de Mauritanien si vous aviez apporté une touche sur l’unité nationale, apporté une discrimination positive pour toutes les couches se sentant exclues, pardonné et amnistié comme l’a fait récemment le Président Watara.
Monsieur le Président et cher frère d’arme permettez-moi de vous rappeler au passage que toutes les promesses que vous nous aviez tenues lors de nos audiences pour la visibilité du WOLOF au même titre que toutes les autres composantes de ce pays sont toujours restées en attente.
Mais vous connaissant Grand Stratège vous ne manquerez certainement pas de l’inscrire dans le carnet de passation de service. Monsieur le Président malgré tous ces manquements votre nom restera à jamais gravé dans l’histoire de ce pays et du continent.
Ceci dit, je comprends les stratagèmes des politiciens manœuvriers, pour un troisième mandat. Mais, mon opinion est que la Mauritanie a besoin d’une alternance encadrée qui poursuivra l’effort de construction et de transformation. Cette alternance est un gain démocratique important et contribuera sans doute à rehausser l’image et le rayonnement de notre pays. Ce capital sera également le votre, Monsieur le Président de la République et cher frère d’arme.
Loin de tout calcul politicien, je soutiens votre vision et vos efforts, que je n’ai jamais manqué de rappeler. Je continuerai à défendre votre bilan bien qu’incomplet mais améliorable, que vous soyez Président de la République ou non tout en étant parfois sévèrement critiqué et même insulté par des incultes et parfois autistes mais j’endosse.
La Constitution est certes la volonté souveraine du peuple. Elle peut être modifiée et remodelée à l’infinie par la volonté du peuple, mais la conscience et l’élégance républicaines ne peuvent le permettre en pareilles circonstances mon cher frère d’arme.
Ceux qui demandent un troisième mandat, ont des motivations aisément cernables. Ne les écoutez pas Monsieur le Président de la République. Le maxime de la Grèce antique, nous rappelle à juste titre que “L’âme et le cœur font l’amitié, et non les paroles” et le tintamarre.
Les agitateurs, les troubadours, les prédateurs et autres défenseurs d’intérêts crypto personnels, doivent se mettre à l’évidence de votre vision irréversible pour le renforcement de notre démocratie, après avoir laborieusement œuvré pour son implantation et son ancrage en verrouillant la Constitution. Les agitations de ces derniers jours me renvoient à l’adage “Une agitation amicale vive est comme l’eau chaude qui refroidit bientôt”.
Au niveau de la Grande Muraille vous avez l’estime de tous vos frères d’arme. Parce que vos réalisations sont nombreuses et visibles. Parce que vous avez œuvré à l’ancrage de la démocratie en répétant à plusieurs fois dans les médias et réseaux sociaux que jamais vous n’allez changer la Constitution et surtout après l’avoir juré sur le Saint Coran.
En 2019, vous aurez l’âge du Prophète (saw) quand il quittait ce bas monde. Nous souhaitons que ça soit pour vous, une année de santé, de reconnaissance et de couronnement pour toutes ces années d’efforts au service de votre peuple.. Excellence Monsieur le Président et cher frère d’arme, je vous encourage à écouter ceux qui vous aiment sincèrement comme moi.
Vous avez loyalement travaillé pour votre peuple et vous ne souhaitez pas briguer un troisième mandat consécutif. Essaimez votre vision, encadrez l’alternance, ne laissez pas champ libre aux pseudos démocrates, aux prédateurs, continuez à aider votre peuple autrement.
Que la douce et fine pluie qui avait accompagné le Président Moctar Ould Daddah en 1979 en survolant Boutilimit quand je l’évacuai sur Paris puisse vous accompagner en 2019 en quittant le Palais Présidentiel.
Qu’Allah vous Protège, Protège la Mauritanie et Achève le pont de Rosso.
Votre fidèle parmi les fidèles.
Médecin Colonel (ER)
Pr Fassa Yerim
cridem