Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: November 2018

Un commando de l’armée nationale s’est accaparé de mon village natal (Lettre ouverte)

Un commando de l'armée nationale s'est accaparé de mon village natal (Lettre ouverte)Terroir JournalSalndé une situation préoccupante comme l’a dit Amadou Clédor que je remercie au passage est vraiment préoccupante.

En fait, depuis bientôt trois ans dans la commune de Tékane, plus précisément Salndé, c’est une famine qui y sévit. Il ne s’agit pas d’une conjoncture ou d’un aléa climatique, c’est une famine qui provient d’une main humaine parce que c’est l’Etat qui en est responsable et qui nous l’impose. Il y’a bientôt trois ans, un bataillon du génie militaire est venu un bon matin placer des sentinelles ; accaparer, tenez-vous bien 2000 hectares de terres.

Dans ce village, quelques années auparavant un périmètre aménagé par les mains, les pelles et les pioches est attribué à une seule personne installée à la faveur des évènements. Les habitant se retrouvent aujourd’hui manœuvres dans leur propre terre.

La vie des paysans de la localité et des riverains tels que : Niakwar, Koléyla, Mleyga, Sima, Gourel Thiangaye, Dara Salam est soumise à une rude épreuve, mettant ainsi en péril notre patrimoine agro-sylvo-pastoral, culturel et touristique. Notre existence, grosso modo. On ne sait jusqu’ici pour le compte de qui nos terres sont enlevées. Ceux qui savent le pourquoi dans tout le département de R’kiz, restent muets.

Cette superficie investie, à ce jour aucune agriculture n’est entamée mais les villageois ont commencé à souffrir dès le premier jour de son implantation. Beaucoup de pistes pour accéder à la route nationale bitumée sont fermées. Il faut contourner le grillage sur quatre kilomètres au lieu d’un kilomètre et demi auparavant.

Actuellement, nous n’avons plus de perspective agricole en perdant cette superficie, notre élevage est en péril et les autorités ne se rendent pas compte à quel point ça fait mal en s’accaparant de cette étendue de terre. Le désastre qu’ils causent sur le patrimoine de la localité. Un mètre de terre accaparé, c’est un pan entier de patrimoine économique et culturel qui disparaît.

Parce que chaque arbre compte, chaque sillon où ruisselle une quantité d’eau tant soit peu compte ; la savane de Gaabar, Ngafghai, le bras du fleuve Galouwol puisant sa source à partir de Ndiawane Gallé Mbaila autre fois où étaient forgés les dabas et toute sortes d’outils entrants dans les activités champêtres du village nous a été arraché. Nous n’arrivons pas à digérer l’accaparement de nos terres, la marine nationale est venue enfoncer le clou en arraisonnant toutes les pirogues du village et des villages environnants au nom de la lutte contre l’immigration clandestine compromettant sérieusement notre existence.

Dans cette localité, l’Etat n’a jamais posé une seule brique. En immobilisant aujourd’hui nos pirogues, l’Etat nous interdit de pêcher sur les eaux du fleuve Sénégal qui est un don de Dieu. Notre alimentation en dépend, en grande partie. C’est notre sève nourricière. Nous sommes coincés de partout ; de haut et en bas et par le grillage du génie militaire et par le fleuve Sénégal qu’on ne peut plus franchir, faute de pirogues.

Aucune activité nous permettant de survivre par la sueur de notre front ne nous est permise. Au moment où je vous parle, c’est une politique qui ressemble à celle appliquée par l’Etat Juif en Israël, celle de nous spolier de nos terres qui est mise en place dans le but de nous faire déguerpir de la localité. C’est incompréhensible. Mon village Salndé est en train de couler au vu et au su de tout l’Arrondissement. Par cette présente lettre, j’appelle à l’aide.

J’ai le regard rivé sur les cadres, notables, autorités municipales pour se souder comme un seul homme et combattre cette injustice dans le département de R’kiz. Salndé est en train de disparaitre de la carte si rien n’est fait.

Hamédine N’Diongue,

Agent chef au Lycée Théodore Monod de Nouakchott

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Réécriture de l’histoire de la résistance : Rachid célèbre le 3e anniversaire de l’Appel du Président Aziz

Réécriture de l’histoire de la résistance : Rachid célèbre le 3e anniversaire de l’Appel du Président AzizNouakchott Info – Les populations de Rachid ont célébré, ce jeudi 15 novembre 2018, le troisième anniversaire de l’appel du Président de la République invitant à la réécriture de l’histoire de la résistance coloniale en Mauritanie.

En visitant en 2016 le site de la bataille de Rachid entre la résistance nationale sous le commandement du grand combattant Mohamed El Moctar Ould El Hamed et l’armée coloniale française, le 16 août 1908, le Président de la République avait, en effet, pris l’engagement de faire réécrire l’histoire de cette résistance dont les hauts faits d’arme ont été escamotés sciemment par le colon.

Dans son discours de bienvenue le maire d’El Wahat Ahmed Ould Dié, a remercié le Président de la République pour cette décision historique avant de mentionner la farouche opposition affichée par les populations de Rachid face à l’envahisseur qui n’avait pu venir à bout de cette résistance qu’à travers l’usage, et ce, pour la première fois en terre mauritanienne, de l’artillerie lourde.

Il a mis l’accent sur la nécessité de maintenir vivace le flambeau de cette résistance et le rôle multidimensionnel joué par les combattants, qu’il soit religieux, militaire, social ou culturel. Il a d’ailleurs profité de l’occasion pour inviter les chercheurs et les étudiants en fin de cursus universitaire en particulier, d’en faire leurs sujets de mémoire.

Le Wali adjoint du Tagant a indiqué, pour sa part, que les pouvoirs publics accompagneront toute initiative visant la revalorisation de la résistance source de notre fierté nationale.

Le représentant local de l’Association Nationale pour la commémoration des combats héroïques de la résistance nationale Ahmed Ould Magha, a rappelé les efforts entrepris pour dépoussiérer les faits de résistance menés par les combattants pour la liberté en mentionnant, statistiques à l’appui, le nombre de batailles livrées, le nombre de martyrs tombés sur les champs de bataille et le nombre de français tués par la résistance sur toute l’étendue du territoire national.

Après ces différentes allocutions, le maire d’El Wahat a invité ses hôtes à sillonner les ruelles du site en ruine de l’ancienne ville de Rachid. Une visite guidée à la découverte de l’ancienne mosquée, la maison du combattant Mohamed El Moctar Ould El Hamed et les traces écrites gravées sur des blocs de pierre retraçant le quotidien des anciens habitants de cette cité en ruine.

Enfin dans la soirée, le public a été convié à une soirée artistique et culturelle au cours de laquelle des sketchs, des danses et des chants héroïques ont été entonnés à la gloire des résistants.

Nouakchott Info

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Union africaine : dernier espoir pour faire avancer la réforme institutionnelle

Union africaine : dernier espoir pour faire avancer la réforme institutionnelle Les chefs d’État africains se rassemblent ce week-end à Addis Abeba pour un sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), où ils chercheront à s’accorder sur un projet de réforme institutionnelle de l’organisation porté depuis deux ans par le président rwandais Paul Kagame.

Il reste peu de temps à Paul Kagame, qui a insisté pour que ce sommet soit convoqué, pour faire passer ces réformes destinées à rendre l’UA moins bureaucratique et plus efficace, mettent en garde les analystes.

En janvier, il cèdera son poste annuel de président en exercice de l’UA au chef de l’État égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, bien moins enclin que lui à défendre ces réformes.

« L’inquiétude tient à ce que, même si elle ne devait pas chercher pas à revenir dessus, l’Égypte ne ferait très probablement pas la promotion de ces réformes », explique Elissa Jobson, du centre d’analyse International Crisis Group (ICG).

Pour elle, le sommet de samedi et dimanche est le « dernier effort » pour faire adopter autant de modifications que possible avant que Kagame ne passe la main au président égyptien.

Une réforme nécessaire

Longtemps critiquée pour sa lourdeur administrative et son inefficacité, l’UA avait chargé en 2016 le leader rwandais de réfléchir à une réforme visant notamment à garantir l’autonomie financière de l’organisation pour lui donner les moyens de sa souveraineté politique.

Kagame a cherché à tailler dans les dépenses de l’UA, en limitant le nombre de sommets et de commissions, et à réduire sa dépendance à l’égard des donateurs étrangers. Il a aussi suggéré qu’elle circonscrive ses priorités à la sécurité, la politique et l’intégration économique.

Mais plus de deux ans et cinq sommets après, plusieurs Etats clés sont toujours extrêmement réticents et l’espoir de voir un accord global être conclu cette semaine dépend surtout de qui se rendra à Addis Abeba.

« Il faudra voir combien de chefs d’État viennent, et ça déterminera le succès du sommet, (qui) déterminera d’une manière ou d’une autre le succès des réformes », remarque Liesl Louw-Vaudran, consultante auprès du centre sud-africain d’analyse Institute of Security Studies (ISS).

Pour l’instant, l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Botswana, les Comores, le Togo et le Ghana ont confirmé qu’ils enverraient leur président. Le Nigeria et le Mozambique délégueront leur ministre des Affaires étrangères. Les autres pays n’ont pas fait savoir qui se déplacerait.

Des réticences

Certaines réformes ont déjà été adoptées. En début d’année, les chefs d’État de l’UA avaient accepté de faire passer de deux à un le nombre de sommets annuels.

Selon Elissa Jobson, analyste à l’ICG, près de la moitié des 55 Etats membres ont accepté de payer une taxe de 0,2% sur les importations, pour réduire la dépendance de l’UA à l’égard des bailleurs étrangers, lesquels contribuent à son budget à hauteur de 50%, et l’autre moitié trouvera un autre moyen de payer.

Aucune décision n’a encore été prise sur les autres propositions du président rwandais, comme celle de charger le président de la Commission de l’UA, actuellement le Tchadien Moussa Faki Mahamat, de nommer le vice-président de la Commission et les autres commissaires.

La plupart des pays africains les plus puissants sont en effet réticents à donner à l’UA la capacité de prendre des décisions à leur place, observe Liesl Louw-Vaudran.

« Ils ne veulent abandonner aucune part de souveraineté à la Commission de l’UA. Ils la voient encore comme une sorte de secrétariat chargé de mettre en oeuvre ce que les chefs d’État décident », explique-t-elle.

Méfiance de l’Égypte

Elissa Jobson souligne que les réserves de l’Égypte tiennent à une sorte de ressentiment, le pays ayant été suspendu de l’UA un an après le coup d’État de 2013 ayant amené Al-Sissi au pouvoir.

« Il y a un sentiment général que cette décision avait été plus impulsée par la Commission que par les États membres. C’est une raison supplémentaire pour l’Égypte de vouloir voir les pouvoirs de la Commission réduits », pense-t-elle.

Un diplomate travaillant à l’UA et ayant requis l’anonymat ajoute que l’Égypte a publiquement soutenu les réformes, mais aimerait probablement qu’elles se concentrent sur d’autres aspects que ceux défendus par Kagame, comme la sécurité et la reconstruction post-conflits.

« Personne n’espère vraiment que ce sommet va permettre de résoudre quoi que ce soit, mais vous verrez peut-être quelques décisions prises », laisse-t-il entendre.

Par Jeune Afrique avec AFP

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L’appel au secours des Peuls à la communauté internationale

Hamadoune Dicko, un jeune leader peul, en appelle à la communauté internationale face aux agissements des djihadistes et de l’armée dont sont victimes les membre de sa communauté.

Les peuls sont victimes de discriminations ethniques au Mali. L’amalgame entre communauté peule et djihadisme dissimule de vieux conflits fonciers jamais résolus. Hamadoune Dicko, un jeune leader peul, estime ainsi que sa communauté paye le prix des agissements d’Amadou Koufa, un djihadiste malien, d’origine peule, qui a lancé des appels à la guerre sainte. La communauté peule s’efforce donc d’échapper à cet amalgame mais Hamadoune Dicko affirme que l’Etat malien fait trop peu pour apaiser les tensions ethniques. 

Mamadou Lamine Ba, DW : Vous êtes le président des Jeunes Tabital Pulakuu au Mali, la fédération qui regroupe en son sein tous les peuples du Mali. Quelle est la situation des Peuls du Mali aujourd’hui.

Hamadoune Dicko : Aujourd’hui les Peuls du Mali sont dans une situation très complexe, très confuse. Quand tu es Peul au Mali, tu es immédiatement considéré comme un terroriste, un jihadiste du simple fait qu’une minorité accepte d’aller dans les rangs des djihadistes terroristes, dont le chef suprême est un Touareg : Iyad Ag-Ghali. Lui et tous ses parents dorment dans les hôtels de Bamako. Mais quand tu es Peul, quand on te voit derrière des troupeaux, tout de suite on pense à t’arrêter, à te mettre en prison ou bien mettre une balle dans la tête. Les Peuls vivent vraiment dans une situation très difficile.

Mamadou Lamine Ba : Est ce que les actions d’Amadou Koufa aujourd’hui portent préjudice à la communauté Peul ?

Hamadoune Dicko : Oui, Amadou Koufa a quand même fait en sorte qu’on tue les Peuls. Parce que, à cause d’Amadou Koufa tous les Peuls sont considérés comme des djihadistes alors qu’il y avait des problèmes fonciers qui ont toujours existé. Les cultivateurs ont voulu que les Peuls quittent leur coin pour qu’ils puissent cultiver, alors que les Peuls étant des éleveurs, eux aussi ont besoin d’un espace. Donc il y avait des problèmes fonciers qui étaient là mais avec l’arrivée d’Amadou Koufa, cela a facilité les choses. Maintenant on tue sans qu’il y a ait d’enquête, on dit que ce sont des djihadistes tout court. Donc il porte préjudice aux Peuls.

Mamadou Lamine Ba : Quelles sont les pertes économiques des Peuls aujourd’hui au Mali ?

Hamadoune Dicko : Les pertes sont énormes parce que la circulation des motos est interdite. Les Peuls sont sous embargo et ils ne partent pas dans les foires hebdomadaires. Et en plus, on prend leur bétail, on le vend en Mauritanie, souvent en Côte d’Ivoire et même à Bamako. Un Peul n’a même pas des biens aujourd’hui dans le centre du Mali.

Mamadou Lamine Ba : Qu’est-ce que le gouvernement malien fait pour protéger les Peuls ?

Hamadoune Dicko : Absolument rien parce que le gouvernement a même des connivences avec la milice Dogon et Bambara qui tue le peul. Les militaires souvent prennent des habits et s’habillent comme des chasseurs dozos, pour tuer les Peuls. 

Mamadou Lamine Ba : Vous avez parlé de l’amalgame entre l’extrémisme et la communauté Peul. Qu’est-ce que les mêmes Peuls font pour lever cet amalgame ?

Hamadoune Dicko : Depuis très longtemps, avant même que les djihadistes ait une certaine force, la communauté Peul qui est l’association des Amis de la culture peule,  appelée communément Tabital Pulakuu Mali, a vraiment voulu et a essayé de sensibiliser la communauté peule pour qu’elle parte pas dans les rangs des djihadistes. Mais malheureusement, vu l’injustice qui régnait, souvent cela incite les autres jeunes à intégrer le Djihad. Même l’armée, on sait qu’ils font beaucoup de choses pour que les Peuls puissent intégrer le djihadisme.

Par exemple quand tu es Peul, on peut t’arrêter sans raison valable. En général on sait qu’ils ne vont pas à l’école, ce sont des illettrés, ils ne connaissent pas leurs droits, ni leurs devoirs. La majorité est malheureusement comme cela.  Pour s’enrichir, un chef de brigade ou un policier, s’il veut aller à la retraite il va demander à ce qu’on l’amène dans la région de Mopti pour s’enrichir illicitement. Parce qu’il y a à cet endroit les Peuls qui ne veulent pas aller en prison, donc on les tombe ici et ainsi de suite. Donc ça pousse vraiment la majorité à intégrer ces malfrats.

Les victimes sont les Peuls parce que les djihadistes ont tué plus de Peuls que les autres ethnies. Mais il faut aussi que le gouvernement sache que nous ne sommes pas des djihadistes, nous ne sommes pas avec les djihadistes et nous ne le serons pas.

Mamadou Lamine Ba : Quel appel lancez-vous au gouvernement malien et à la communauté internationale ?

Hamadoune Dicko : Je m’adresse surtout à la communauté internationale parce que le gouvernement malien, on sait qu’il ne fera rien pour que cela s’arrête. Le gouvernement est en train de combattre la communauté et c’est un nettoyage ethnique qui se dessine. On interpelle donc quand même la communauté internationale à venir enquêter et à faire pression sur le gouvernement malien pour qu’il cesse de tuer les civils, des enfants, des femmes, des vieilles personnes, qui n’ont rien à voir avec le terrorisme.

C’est ce qu’on veut c’est ce qu’on demande à la communauté internationale parce qu’elle est silencieuse. Elle ne fait absolument rien. Elle est au Mali pour rien. Alors même qu’il y a la force Barkhane, la Minusma, le G5 Sahel. Les chancelleries sont là-bas et disent rien alors qu’ils savent qu’on est en train de tuer des innocents.

 

M. Saleh Hanana, président parti HATEM, membre de l’AEOD : ‘’Si elle est soudée, l’opposition a toutes les chances de gagner la présidentielle’’

altLe Calame : On ne vous a pas entendu depuis la fin des dernières élections municipales, régionales et législatives. Un  temps de méditation  sur ce qui s’est passé ? Qu’en avez-vous retenu, de façon générale, mais aussi de façon spécifique pour votre parti ?

M. Saleh Hanana : Les dernières élections municipales et législatives ont été, comme à l’accoutumé, caractérisées par la fraude massive et par l’utilisation des biens publics de façon à peine voilée. Notre parti a participé à ces élections avec un peu de retard et avec des moyens financiers limités. Nous avons, malgré tout cela, occupé le 4ème rang parmi les partis politiques mauritaniens avec l’ordre de 4% des voix des citoyens mauritaniens.

L’opposition à laquelle vous appartenez a fortement décrié le déroulement du processus électoral et sa gestion par la CENI et les résultats que celle-ci a proclamés. Partagez-vous cet avis ?

 Comme je l’ai dit plus haut, nous partageons avec tous les mauritaniens intéressés par la chose publique, le souci et la crainte de voir le processus électoral bafoué et la volonté du citoyen détournée afin de servir un régime qui se veut démocratique alors que la réalité en est toute autre. Les résultats proclamés par la CENI (que je m’abstiens de qualifier) ne reflètent guère la volonté des mauritaniens.

Pensez-vous qu’il faudrait la réorganiser avant la prochaine présidentielle ? Si oui comment ?  L’opposition accepterait-elle d’aller aux élections avec la CENI actuelle ?

 Nous pensons que la présente CENI a été formée sur des bases non consensuelles et qu’elle est à la fois juge et partie. En conséquence sa réorganisation est extrêmement nécessaire avant les prochaines échéances présidentielles. Je pense que l’opposition participera à ces élections même avec l’actuelle CENI car une fois soudée derrière un candidat unique, elle aura de grandes chances de gagner les prochaines élections présidentielles et elle pourra contrecarrer les tentatives de fraudes du régime sans lesquelles il n’aura aucune chance de gagner.

 Que vous a inspiré le dernier réaménagement du gouvernement et surtout de l’arrivée à la défense de celui qui est considéré le potentiel dauphin du président Mohamed Ould Abdel Aziz ?

 Le dernier remaniement ministériel n’a rien apporté de nouveau. Il s’agit seulement de changement de portefeuilles. Il a été caractérisé par le souci de plaire à tous les intervenants dans la machine de fraude électorale. La nomination du nouveau Ministre de la Défense est certes l’unique mesure particulière et qui rentre dans le cadre des partages des rôles entre les différents acteurs du régime.

 Êtes-vous de ceux qui continuent à douter de la sincérité du président Aziz qui a répété à maintes reprises qu’il ne modifierait pas Constitution pour briguer un 3emandat ?

 Les jours avenir apporteront la réponse à cette question qui préoccupe tous les mauritaniens.

 Nous sommes à quelque 6 mois de la prochaine présidentielle. Si côté du pouvoir et de sa majorité, on se prépare, du  côté de l’opposition, on ne voit rien venir.  Où  en êtes  dans les  préparatifs de cette échéance cruciale ?  L’opposition (AEOD) ne risque-t-elle  pas,  une fois encore d’être  obligée de prendre le train en marche et donc de rater l’alternance  de 2019?

L’opposition a ses stratégies et ses calculs qu’elle ne veut pas divulguer à l’heure actuelle. Mais ce qu’on peut dire, c’est que nos préparatifs vont bon train.

Étant ancien officier de l’armée, que vous inspire ces dernières nominations intervenues au sein de l’armée, mais aussi au niveau de certains établissement publics comme la SNIM et le Port de l’Amitié, quelques mois avant la prochaine présidentielle ? Qu’augurent-elles, selon vous ?

Ces nominations sont, comme je viens de le dire, une tentative de réorganiser les hommes du régime. Mais comme le dit l’adage hassani : « la fuite n’empêche pas la mort ».

 Selon des révélations de notre confrère Al Akhbar, la SNIM dont l’ancien ADG vient d’hériter du poste de premier ministre   et un   nouveau nommé à sa place, connaîtrait de graves difficultés financières. Que pensez-vous de ce scandale ?

La SNIM n’est que l’une des institutions qui sont victimes de la gabegie et des détournements des deniers publics. Le problème de la SNIM et des autres entreprises publiques consiste en la mauvaise gestion caractérisée entreprise par le régime en place.

 L’opposition a récemment dénoncé l’exclusion de la composante noire du pays, ceci après la publication de la liste du premier gouvernement Béchir. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que la Mauritanie est la patrie de tous et que chacun doit se sentir citoyen à part entière au même pied d’égalité que son concitoyen. Les nominations doivent être faites sur la base de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut sans considération aucune des appartenances.

Que pensez-vous de l’adoption par le gouvernement d’une loi qui dissout les partis politiques n’ayant pas obtenu 1% au cours de deux élections locales ?

La prolifération des partis politiques a été de mise lors des dernières décennies à un stade tel qu’ils ont dépassé les 100 partis. Les dernières élections ont été très influencées par cette situation. Cette mesure contribuera à limiter les partis et à leur donner plus de crédibilité et de sérieux.

Propos recueillis par DL

le calame