Daily Archives: 10/10/2018
Mauritanie : Deuxième acte du projet politique d’Aziz
Jeune Afrique – Élu président de l’Assemblée nationale le 8 octobre, Cheikh Ould Baya, un député issu du parti au pouvoir et un proche du président Mohamed Ould Abdelaziz, a recueilli 118 voix contre 27, face au candidat du parti islamiste Tawassoul.
Le député de l’Union pour la République (UPR, majorité) de Zouerate, Cheikh Ould Baya, a été élu lundi 8 octobre président de l’Assemblée nationale issue des élections législatives du 1er et du 15 septembre. Il a recueilli 118 voix contre 27 pour Assouvi Ould Cheibani, député du parti islamiste Tawassoul. Il y a eu quatre abstentions et deux bulletins nuls.
L’ouverture de la session parlementaire et l’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale étaient programmées pour le 1er octobre, mais elles ont été retardées d’une semaine. Victime d’un accident de la route et blessé à la colonne vertébrale, Cheikh Ould Baya avait en effet été brièvement hospitalisé à l’hôpital Percy, en région parisienne, en France.
Un proche du président
Ancien colonel, le nouveau président est un important notable de la majorité. Maire sortant de Zouerate, la ville minière du fer, ancien président de l’association des maires de Mauritanie, il a été le négociateur des accords de pêche avec l’Union européenne. Il est un ami très proche du président Mohamed Ould Abdelaziz, qu’il reçoit régulièrement chez lui.
Coutumier des déclarations tonitruantes, il avait soulevé un tollé en affirmant, pour justifier la modification de l’hymne national par référendum en août 2017, que celui-ci avait été composé par un goumier de l’armée française.
Le président Aziz a soufflé le chaud et le froid en ce qui concerne son avenir et la fin de son mandat au printemps 2019. À plusieurs reprises, il a promis qu’il ne modifierait pas la Constitution pour pouvoir se présenter une troisième fois à l’élection présidentielle. Toutefois, il a laissé ses partisans réclamer à cor et à cri cette réforme constitutionnelle. Les observateurs mauritaniens et étrangers sont convaincus que Mohamed Ould Abdelaziz tiendra parole, mais qu’il ne quittera pas la scène politique pour autant.
Deuxième acte du projet politique d’Aziz
L’élection d’une Assemblée nationale où son parti dispose d’une majorité écrasante a été le premier acte de son projet politique. Celle de Cheikh Ould Baya est le deuxième. La troisième sera la nomination d’un Premier ministre dans les prochains jours. Le quatrième sera, à une date indéterminée, la désignation d’un candidat à sa succession.
Ce ne pourra être qu’un intime capable d’accepter sa présence dans le paysage politique mauritanien, voire son intervention dans l’action du gouvernement et qui n’instruira pas un inventaire à charge ou un procès au sujet de ses deux mandats à la tête de la Mauritanie.
Compte tenu de ces conditions requises, les parieurs ne voient que son frère d’armes, le général et chef d’état-major Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, dit Ghazouani, capable de les remplir.
Par Alain Faujas
Gorgol : la soif provoque la mort d’un père, son fils et ses trois filles
Un père, son fils et ses trois filles sont décédés dans la zone de Leagueilatt dans le nord de la Wilaya du Gorgol, ont déclaré des blogueurs sur les réseaux sociaux.
Les personnes decédées sont issues d’une seule famille, dont son père, son fils unique et ses trois filles. Elles sont décédées de soif au cours d’une équipée de recherche d’eau potable, ont indiqué les sources.
Les sources ont rapporté la version la mère de la famille, M’barka Aly Moussa, qui aurait déclaré que suite au retard du retour de ses filles et de son fils, qui étaient allés apporter de l’eau potable, elle a décidé d’aller à leur recherche ,mais son mari atteint d’une maladie rénale a insisté pour l’accompagner .
Elle ajoute que son mari a été frappé d’une incapacité de poursuivre la marche , quant à elle elle a poursuivi son voyage de recherche où elle a retrouvé son fils puis , plus loin , ses trois filles. Ils sont tous morts, et les loups ont souillé leurs corps. Elle retourna à son mari et trouva qu’il est également mort , lui aussi.
Source : http://www.akhbarwatan.net/?p=52378
Traduit par adrar.info
Déclaration : Plusieurs blessés graves parmi les militants d’IRA – Mauritanie
Ce lundi 08 octobre, à l’ouverture de la première session de l’assemblée nationale mauritanienne, des militants d’IRA – Mauritanie sont venus nombreux protester contre la poursuite de la détention du président Biram Dah Abeid, élu député alors qu’il était en détention.
En effet, depuis le 07 août 2018, Biram Dah Abeid croupit en prison sur la base de poursuites fallacieuses suite à la plainte d’un pseudo journaliste, une taupe de la police politique du dictateur Mohamed ould Abdelaziz.
Les unités de la police, armées jusqu’aux dents, venues à la rencontre des militants, n’y sont pas allés de main morte. Plusieurs militants, dont l’épouse du président Biram, se trouvent aux urgences de l’hôpital national ; il s’agit de :
– El Hadj El Id,
– Leila Ahmed,
– Abdellahi Abou Diop,
– Abdellahi Hamedi,
– Zouber M’Bareck,
– Mouna Malick,
– Khayri M’razkhi,
– Malick Sy.
– Souleymane yoro
Il faut noter que trois militants ont été particulièrement visés et ont eu des fractures dans plusieurs parties de leur corps, il s’agit de :
- El Hadj El Id
- Abdellahi Hamedi,
- Abdoullahi Abou Diop
IRA – Mauritanie, fidèle à son engagement en faveur des Droits humains :
– Proteste vigoureusement contre la barbarie dont ont été victimes les militants d’IRA – Mauritanie en sit-in pacifique,
– Exige l’ouverture d’une enquête indépendante pour situer les responsabilités de cette violence aveugle que rien ne peut justifier,
– Appelle l’ensemble des militants à rester mobiliser pour la Mauritanie et pour le droit,
– Réitère son exigence de libération du président Biram Dah Abeid et ce, sans condition aucune,
– Et souhaite aux blessés un prompt rétablissement.
Fait à Nouakchott, le 08 octobre 2018
La Commission de communication
Francophonie : l’épineuse candidature de l’Arabie saoudite
Jeune Afrique – La Gambie, l’Irlande, l’État américain de la Louisiane et Malte ont demandé à intégrer l’Organisation internationale de la francophone (OIF) à l’occasion du sommet d’Erevan. Les chefs d’État doivent aussi se prononcer sur le cas, beaucoup plus épineux, de l’Arabie saoudite.
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) devrait bientôt passer de 84 à 88 États membres. Quatre nouveaux pays se sont en effet portés candidats au statut de membre observateur à l’occasion du sommet d’Erevan : la Gambie, l’Irlande, l’État américain de la Louisiane et Malte.
Ils espèrent pouvoir rejoindre une organisation qui constitue un réseau d’influence sur la scène international. Leurs dossiers doivent être étudiés par les chefs d’État lors du sommet, les 11 et 12 octobre, ce qui est généralement une formalité.
Une question de valeurs
Ce qui n’est pas le cas d’un autre dossier sur lequel ils vont devoir trancher : le cas beaucoup plus épineux de l’Arabie saoudite, qui avait présenté sa candidature dès le sommet d’Antananarivo, en 2016. Celle-ci est soutenue par plusieurs pays du continent, dont le Maroc et le Sénégal. Elle gêne toutefois nombre de membres, tant la monarchie saoudienne parait en contradiction avec les valeurs de l’OIF sur les droits humains, les droits des femmes ou encore la démocratie.
Le Canada, qui est un membre influent de la Francophonie – il est le deuxième contributeur financier de l’organisation, derrière la France -, est notamment en plein conflit diplomatique avec le royaume depuis le mois d’août : Riyad a en effet expulsé l’ambassadeur canadien Dennis Horak, après que la diplomatie canadienne avait demandé la « libération immédiate » de militants des droits humains dans le pays.
L’affaire Jamal Khashoggi, ce journaliste saoudien porté disparu depuis un rendez-vous au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre, pourrait aussi peser contre la candidature saoudienne.
Lors du sommet d’Antananarivo, en 2016, déjà, son dossier avait été jugé incomplet et renvoyé à un examen ultérieur. L’OIF a depuis envoyé une mission d’observation sur place, qui a remis son rapport sous scellés aux chefs d’État francophones.
Trois demandes de promotion émanant de membres observateurs doivent par ailleurs être étudiées à Erevan : ceux des Émirats arabes unis, du Kosovo et de la Serbie, qui souhaitent accéder au rang de membre associés.
Par Pierre Boisselet – envoyé spécial à Erevan
Jeune Afrique