Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 03/10/2018

Editorial du Calame: Et pourtant, elle tourne !

alt« Je soutiendrai un candidat en 2019 » ; « je ne modifierai pas la Constitution » ; « les députés peuvent voter des amendements constitutionnels mais pas nécessairement relatifs au mandat » ; « si vous voulez un troisième, un quatrième mandat ou, même, un royaume, donnez une majorité écrasante à l’UPR » ; « je ne laisserai pas la Mauritanie retomber entre les mains de ceux qui lui ont déjà fait tant de mal, par le passé » : le moins qu’on puisse dire est qu’en quelques mois et quelques mots, Ould Abdel Aziz nous a donné le tournis. A six mois d’une élection majeure, décisive pour l’avenir du pays, personne ne sait à quoi s’en tenir. Le Président le sait-il d’ailleurs lui-même ? Entre hésitations, atermoiements et déclarations contradictoires, il n’a apparemment pas encore fait le deuil de la Présidence. Son désarroi est visible, lorsqu’il évoque la question des mandats. Malgré deux conférences de presse en moins d’un mois, il n’a toujours pas convaincu. Ni ceux qui lui demandent, ouvertement, de fouler au pied la Constitution et de « continuer son œuvre de construction nationale », encore moins ceux qui gardent encore un faible espoir de le voir raison garder et de ne pas s’aventurer sur un chemin si dangereux, pour lui et pour le pays. Il maintient visiblement le flou… en attendant une éclaircie qui permettrait de faire avaler cette couleuvre ? La caution de la France ou le feu vert de l’Armée ? Deux impondérables qui lui tiennent à cœur. L’avis de la population ? Il n’en a que faire. Il tient en si petite estime ce pays, son peuple et sa classe politique qu’il n’a pas hésité à renverser un président élu, changer son hymne national et sa monnaie, piétiner ses symboles, falsifier son histoire  et l’appauvrir encore plus. Dans un contexte où, il est vrai, tout lui a souri mais jusqu’à quand ? La roue tourne et l’on ne peut rester éternellement du bon côté.

« Le pouvoir », disait feu Moktar ould Daddah, « a un goût ». Il faisait allusion, dans un style qui lui est propre, aux tentations et à l’impossibilité de s’en défaire volontairement. Jamais cette formule n’a trouvé autant de sens qu’avec Ould Abdel Aziz. L’homme, qui a pris le pouvoir parce qu’un président de la République, chef suprême des forces armées, a usé de ses pouvoirs régaliens, ne veut plus rien lâcher. Il se considère, désormais, comme notre tuteur sans lequel ce pays serait parti, depuis longtemps, à vau-l’eau. Rappelons-lui, s’il l’a oublié, que c’est à partir de rien qu’Ould Daddah mit en place les fondements de l’Etat, dirigea celui-ci pendant dix-huit ans, Maaouya vingt-et-un. Ils sont partis, la Terre n’a pas arrêté de tourner et la Mauritanie avec, à son rythme…

Ahmed Ould Cheikh 

 

Les députés referont-ils le coup du Sénat ?

altDepuis quelques jours, des tractations se déroulent dans le plus grand secret entre des députés nouvellement élus, particulièrement ceux de l’Est. Se considérant majoritaires, ils lorgnent ouvertement la présidence de l’Assemblée nationale et ont même leur candidat : Hamadi Ould Meimou, tête de liste nationale de l’UPR. Le noyau d’une nouvelle fronde est en train de prendre forme, sans qu’on sache jusqu’à présent qui est derrière. Toujours est-il que ses meneurs sont décidés à ne pas laisser ce poste très convoité à des régions ‘’ultra-minoritaires’’, quitte à désobéir aux consignes de leur parti. Comme l’avaient fait les sénateurs en leur temps lors du vote des amendements constitutionnels. Surtout que le vote pour l’élection du bureau de l’Assemblée est secret. Alors un nouveau coup de Jarnac à la chambre basse du parlement ? Réponse dans quelques jours lorsque le gouvernement se décidera enfin à convoquer une session de l’Assemblée qui devait normalement débuter  le 1er octobre.

le calame

Pas de rentrée pour les élèves d’Ibn Hinbed

altLes parents d’élèves de l’école Ibn Hinbed, située à la lisière de PK 7 et du quartier  Samia (ElMina) ne décolèrent pas. Lundi 1 er octobre ne fut pas un jour de rentrée pour les centaines d’élèves de cet établissement. Leurs vacances semblent se prolonger et pour cause. A leur arrivée au petit matin, ils furent surpris par une annonce inattendue. En effet, le directeur leur a notifié la fermeture de l’école, en raison de l’état de délabrement avancé dans lequel elle se trouve. L’ordre serait venu d’en haut, leur a-t-il asséné. Surpris par cette annonce, les parents d’élèves majoritairement  issus de PK 7 se sont mobilisés pour faire fléchir en vain le directeur en insistant sur le fait que l’établissement était dans cet état piteux l’année dernière. Ils ont accentué leur démarche sur la nécessité de sa réouverture compte tenu de l’inexistence d’écoles dans le quartier Samia. Ils ont demandé l’édification de baraques ou de tentes pour permettre aux enfants de rester dans leur établissement. Une proposition qui n’a pas trouvé un écho favorable. Le responsable de l’établissement avait demandé en vain la réhabilitation de cet établissement. Sa requête  rangée depuis deux ans dans les tiroirs n’est pas prête d’être satisfaite. Les élèves et leurs parents ne savent plus à quel saint se vouer.

le calame