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Francophonie : l’épineuse candidature de l’Arabie saoudite

Francophonie : l’épineuse candidature de l’Arabie saoudite Jeune Afrique – La Gambie, l’Irlande, l’État américain de la Louisiane et Malte ont demandé à intégrer l’Organisation internationale de la francophone (OIF) à l’occasion du sommet d’Erevan. Les chefs d’État doivent aussi se prononcer sur le cas, beaucoup plus épineux, de l’Arabie saoudite.

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) devrait bientôt passer de 84 à 88 États membres. Quatre nouveaux pays se sont en effet portés candidats au statut de membre observateur à l’occasion du sommet d’Erevan : la Gambie, l’Irlande, l’État américain de la Louisiane et Malte.

Ils espèrent pouvoir rejoindre une organisation qui constitue un réseau d’influence sur la scène international. Leurs dossiers doivent être étudiés par les chefs d’État lors du sommet, les 11 et 12 octobre, ce qui est généralement une formalité.

Une question de valeurs

Ce qui n’est pas le cas d’un autre dossier sur lequel ils vont devoir trancher : le cas beaucoup plus épineux de l’Arabie saoudite, qui avait présenté sa candidature dès le sommet d’Antananarivo, en 2016. Celle-ci est soutenue par plusieurs pays du continent, dont le Maroc et le Sénégal. Elle gêne toutefois nombre de membres, tant la monarchie saoudienne parait en contradiction avec les valeurs de l’OIF sur les droits humains, les droits des femmes ou encore la démocratie.

Le Canada, qui est un membre influent de la Francophonie – il est le deuxième contributeur financier de l’organisation, derrière la France -, est notamment en plein conflit diplomatique avec le royaume depuis le mois d’août : Riyad a en effet expulsé l’ambassadeur canadien Dennis Horak, après que la diplomatie canadienne avait demandé la « libération immédiate » de militants des droits humains dans le pays.

L’affaire Jamal Khashoggi, ce journaliste saoudien porté disparu depuis un rendez-vous au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre, pourrait aussi peser contre la candidature saoudienne.

Lors du sommet d’Antananarivo, en 2016, déjà, son dossier avait été jugé incomplet et renvoyé à un examen ultérieur. L’OIF a depuis envoyé une mission d’observation sur place, qui a remis son rapport sous scellés aux chefs d’État francophones.

Trois demandes de promotion émanant de membres observateurs doivent par ailleurs être étudiées à Erevan : ceux des Émirats arabes unis, du Kosovo et de la Serbie, qui souhaitent accéder au rang de membre associés.

Par Pierre Boisselet – envoyé spécial à Erevan

Jeune Afrique

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