Daily Archives: 09/07/2018
Chassez le naturel il revient au galop, dit-on ! (Par Samba Thiam)
Les rideaux viennent à peine de tomber sur la fête …que nos habitudes reprennent le dessus !
A quelques jours du sommet de l’Union Africaine, notre ville avait offert un visage propre et net. Les déchets sont débarrassés tous les jours, l’occupation anarchique de l’espace public combattu avec zèle par la CUN, des vielles voitures en panne abandonnées sur les places depuis des lunes, jetées en fourrière …
Nous avons, pour quelques jours, feint d’être propres, Nouakchott a montré un visage neuf et propre à nos hôtes, à travers ses grandes avenues… fidèles à nous-mêmes, dans notre “faire semblant” habituel …
Depuis Mardi – fin du sommet – des monticules de déchets jonchent les rues ( longez la route sud du port, visitez les quartiers périphériques … ) ; les petites baraques, démolies, refont surface le long des rues. Le désordre reprend ses droits …parce que tout le monde a compris que chez nous les lois c’est pour quelques jours …
Sur la place Est de l’hôpital national, un quidam obstiné, tapi à l’ombre depuis fort longtemps, est entrain de poser ses fondations de boutiques, alors que la place avait été interdite de construction toutes ces années ! La CUN et ses maires de quartier laissent faire, le Directeur de l’hôpital ne dit rien … chacun mord dans l’espace public, en toute impunité !
La moindre place est piratée, transformée en boutique ou mosquée…Rien pour les aires de jeu, rien pour des espaces culturels ou de loisirs pour ces jeunes à l’étroit, rien pour les espaces verts dans cette ville sèche et nue, rien pour les parcs zoologiques pour distraire nos enfants …Un ancien Aéroport est vendu, qui aurait pu servir d’aéroport de dégagement ou de zoo ; des Ecoles démolies et vendues, qui auraient pu devenir des espaces –jeunes de quartier…Aucune vision de moyen long terme, une mentalité d’épicier qui gouverne, envahit et corrompt tout !
Nous ne sommes séduits par rien de beau …à copier, pas même la place Carthage de Tunis ou la Corniche d’Alger …. Rien que la nudité du désert…La ceinture verte au Nord de la ville qui avait commencé à donner espoir en réduisant l’effet des tempêtes de sable quotidiennes a été découpée en parcelles, vendues, comme s’il n’était pas pensable d’élever des maisons au milieu des parcs !
Désordre et anarchie sont installés depuis le sommet, par le sommet …corruption partout !
Partout règne un désordre fou …
* 3000 dossiers portant sur des contentieux fonciers sont en souffrance, semble-t-il, dans les tiroirs du palais de Justice, à cause de documents administratifs falsifiés ; falsifiés par nos responsables, nos Administrations … Un terrain de construction se révèle attribué à 2, 3 personnes à la fois, des Ulemas s’asseillent sur des terrains, établis, de pauvres citoyens avec la complicité de l’Administration centrale. Des Mafiosi nantis, viennent délibérément construire sur des parcelles de pauvres et innocents citoyens, qui se voient ainsi dépossédés de leurs biens, parce qu’un magistrat aurait ordonné de rembourser le coût d’un Etage investi, ou céder, moyennant une indemnisation forfaitaire. Partout les forts grugent les faibles …
*Les feux de circulation et les lampadaires qu’on nous avait gratifiés pendant le sommet arabe, s’éteignent un à un … des feux sont arrachés sans être remplacés. Le rouge est impunément brûlé ; En pleine circulation vous voyez subitement, devant vous, surgir une montagne qui avance : c’est une baraque, une khaima posée sur une Peugeot…Vous êtres pris dans des embouteillages monstres, alors que sous l’arbre à côté dévissent de jeunes agents de la circulation…parce qu’il fait chaud !
*La Somelec est partout volée par des branchements clandestins, jusque dans les quartiers les plus huppés de Nouakchott …Une loi avait été prise à quelques semaines du Sommet pour lutter contre, qui avait occasionné un remue-ménage, vite calmé ! C’était à l’attention de nos hôtes auxquels il fallait montrer notre sérieux dans la chasse à la corruption …
Le Sommet fini et bien fini, la nature reprend ses droits…
Samba Thiam “citoyen”
Nouakchott, 6 juillet 2018
Biram Dah Abeid doit avoir la décence d’arrêter les attaques de son camp contre toute une communauté
Son « alliance» politique avec le parti Sawab s’avère être en réalité une fusion avec la puissante nébuleuse du panarabisme hégémonique dont voici pour rappel, en lien ci – dessous, une partie de l’œuvre entre 1989 et 1992.
Quelles que soient ses tentatives d’explication et de lavage à grandes eaux de ses nouveaux camarades concepteurs du génocide qui ne dit pas son nom, cette nouvelle donne change tout : elle inflige une double peine aux victimes du génocide.
Fait nouveau aggravant : sur les réseaux sociaux, des individus se réclamant publiquement de son organisation s’en prennent ouvertement, sans discernement ni retenue et dans sa globalité, à une communauté déjà meurtrie. Il ne les condamne pas, ne désavoue pas leurs propos haineux et mensongers. Son silence laisse penser qu’il serait consentant et dire « ko maayDo tan booraa, kallaanan baane ya feere nan bono » qui veut dire malheur au mort.
Face à cette dérive de plus, Bocar Oumar Ba tire la sonnette d’alarme et écrit sur sa page facebook, le 5 juillet 2018 « …un audio publié dans le forum « Ira Sawab campagne », où un débile nommé XXXX insulte copieusement la communauté pulaar sans autre forme de procès. Dans un propos où la vulgarité dispute le haut du pavé aux mensonges les plus éhontés, l’homme tient les haalpulaar pour responsables de tous les malheurs du pays ».
La saignée dans son camp et le rétrécissement du cercle de ses soutiens expliquent-ils cette folie destructrice? L’ambiance de pré-campagne électorale justifie-t-elle sa nervosité? Ce poste de député qu’il convoite lui donne-t-il le droit de marcher sur les morts? A l’évidence, non. Sa stratégie porte un nom : le cynisme politique.
S’il persistait dans le cynisme, ses soutiens inconditionnels pourraient se limiter au périmètre de sa famille et la nature ayant « horreur du vide » lui préférera probablement un autre chef politiquement correct, dans les standards attendus d’un leader d’opinion qui ne navigue pas à vue au gré d’intérêts à court terme, respectueux de l’éthique et capable de mener à bon port le combat juste qu’il déclare porter.
D’autres déclarations similaires sont postées à profusion sur WhatsApp par des individus qui ne se réclament d’aucune organisation. Il est attendu de la classe politique, des condamnations fermes et des autorités l’application de la loi.
Ciré Ba – Paris, le 8 juillet 2018