Monthly Archives: July 2018
La Mauritanie dément toute fermeture de la frontière avec le Sénégal
Le360 – Contrairement à une nouvelle diffusée mercredi par un quotidien de Dakar, et largement relayée par la presse sénégalaise, la Mauritanie n’a pas fermé sa frontière avec le Sénégal. Au plan administratif et formel, aucun changement légal n’a été apporté aux règles régissant la traversée du fleuve Sénégal, frontière naturelle entre les deux pays sur plus de 700 kilomètres,
Ainsi, les points de passage officiels, au nombre de trente-cinq, sur tout le territoire mauritanien, restent-ils ouverts, notamment ceux sur le fleuve Sénégal: Bogné, Rosso, Dioudé Diery, Cas-Cas, Wouro Aly, Mbagne, etc.
Ce sont les seuls points de passage qui sont autorisés pour la traversée du fleuve qui sépare les deux pays. Ces points ont été mis en place pour éviter la porosité de la frontière dans un contexte régional marqué par une insécurité grandissante.
Toutefois, à la faveur d’une série de patrouilles effectuées sur le fleuve par les forces armées et de sécurité, il avait été constaté l’existence «de plusieurs points de passage non autorisés, et donc irréguliers, au niveau de plusieurs villages et localités, dans toutes les régions de la vallée.
Ce sont ces points passage sauvages qui ont été fermés ces derniers jours, entraînant par la même occasion la saisie à titre conservatoire, du matériel (pirogues) qui servait à un trafic illégal. Les points de passage officiels restent ouverts et les populations vaquent librement à leurs occupations» précise la source sécuritaire.
Illustration, avec la poursuite du trafic à Rosso et au niveau de nombreuses autres localités.
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya
Washington (Etats-Unis) : manifestation des ONG africaines contre les massacres des peuls au Mali
Dans la journée d’hier, mardi 10 juillet 2018, une coalition qui regroupe plusieurs organisations africaines aux Etats-Unis a organisé une manifestation contre les massacres des peuls au Mali devant l’ambassade du Mali à Washington DC de 11 heures à 13 heures 30’, heure locale. Des dizaines de personnes ont fait le déplacement scandant des slogans « Que voulons-nous ?.. Justice ! », « Stop the Genocide ! Acte now ! ». Un mémorandum a été rédigé et transmis à l’ambassadeur. Ce mémo a été également traduit en anglais et remis à plusieurs organisations internationales.
Le correspondant de Guineematin.com à Washingtown vous propose, ci-dessous, l’intégralité de ce mémorandum
COALITION CONTRE LES MASSACRES DES
POPULATIONS PEULES DU MALI
9806 Old Allentown Road
Fort Washington, MD 20744
Tel : 202-309-5709
Washington, le 10 juillet 2018
Objet : Massacres des populations Peules du Mali
Excellence,
Nous sommes une coalition d’organisations africaines de développement régional, de défense des droits de l’homme et de secours caritatif. Depuis quelques semaines tous les Africains et tous les hommes et femmes de bonne volonté- tant au Mali que sur le plan international – sont en état de choc en voyant les reportages, rapports et articles de presse sur des violences gratuites et barbares ciblant les populations peules du Mali. Votre pays fait la Une de l’actualité nationale et internationale pour des raisons que tous les Maliens et tous les Africains auraient souhaité ne jamais voir. Les scènes de violence projettent une image atroce de notre continent et posent de troublantes questions sur nos pratiques politiques.
En outre, en ciblant une composante ethnique de votre pays, la violence défie l’avenir du Mali qui est en proie à une guerre civile larvée.
Ces massacres perpétrés contre les Peuls au centre du Mali sont d’autant plus inacceptables qu’ils sont commis, en grandes partie, par des éléments de l’armée malienne et des milices pro-gouvernementales. L’implication de ces groupes est un fait reconnu, non seulement par des organisations internationales (MINUSMA, Human Rights Watch, Amnesty International etc…) et des groupes de presse (RFI, BBC, Le monde, La Voix de l’Amérique etc…) bien réputés, mais aussi par votre propre gouvernement à travers votre ministre de la défense.
Nous venons par cette lettre protester vigoureusement contre ces violences qui s’apparentent beaucoup à un génocide, surtout quand elles visent une ethnie en particulier. Nous vous demandons instamment de prendre toutes les mesures nécessaires pour arrêter les coupables et les traduire en justice.
Nous sommes prêts à apporter notre concours pour que ces crimes ne restent pas impunis. À cet égard, nous vous informons de la formation d’un comité ad hoc d’Africains qui va suivre de près – et assister au besoin – les mesures que vous allez prendre pour neutraliser toutes les complicités qui facilitent ces crimes – à quelques échelons de l’État qu’elles se trouvent. Toute perception de laxisme serait une menace supplémentaire à la stabilité du Mali et de la région soudano-sahélienne déjà largement éprouvée par la violence.
Nous travaillerons pour que les investigations soient prises par une commission internationale sous les auspices de la Cour Pénale Internationale dont le Mali est signataire.
Nous interpellons par la même occasion les instances de l’Union Africaine et de la CEDEAO pour une coordination effective des enquêtes et de leur transparence.
La douleur ressentie devant ces actes de violence envers une ethnie est d’autant plus grande que le Mali a historiquement servi de creuset multi-ethnique et multiculturel dans la région de l’Afrique de l’Ouest. L’Empire du Mali a couvert un vaste territoire et a exercé une influence enrichissante sur plusieurs peuples de la sous-région. En dépit de conflits historiques, ces peuples ont toujours vécu dans le respect mutuel.
Il est vrai qu’aujourd’hui, le Mali – à l’instar de plusieurs pays africains – fait face à des défis d’intégrité territoriale considérables. Les effets conjugués du sous-développement économique et de la détérioration de l’environnement font le lit des groupes extrémistes venant de toutes les composantes ethniques de la région. Mais ces défis – pour considérables qu’ils soient – ne doivent en aucun cas donner lieu au ciblage ethnique. Ceci ne fera qu’enfoncer le Mali et l’Ouest Africain dans un cycle de violence générale et de faillite économique. Le passé de mixage au Mali des peuples de la sous-région ne doit en aucun cas être sacrifiés à des contingences politiciennes.
En tant que chef de l’état votre responsabilité juridique est directement engagée. En outre, l’histoire retiendra toutes les actions que vous allez prendre et elle les jugera conséquemment. Nous vous invitons à faire preuve du leadership requis en ces moments exceptionnels pour immédiatement arrêter les exactions contre les populations peules du Mali. À défaut, le processus de réconciliation nécessaire pour le peuple malien ne pourra être amorcé. Potentiellement, cela exposerait le Mali à des sanctions internationales qui porteraient préjudice à toutes les populations.
Notre coalition reste disponible pour explorer avec vous toutes les mesures nécessaires pour restaurer la paix entre les populations maliennes. L’occasion de ces douloureux massacres doit être mise à profit pour la création d’un cadre de concertation dans lequel les organisations Hali-Pular africaine peuvent jouer un rôle essentiel. Nous vous assurons de notre entière disponibilité à cet effet.
Nous espérons que vous donnerez une suite favorable à cet appel, et vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de notre très haute considération.
Organisations signataires
• Tabital Pulaaku
• Kisal
• Nouvelle Vision Africaine
• Pottal-Fii-Bhantal Foutah-Djallon
Ampliations :
1. Président de la Commission de l’Union Africaine – Addis-Abeba
2. A tous les Chefs d’États de l’Afrique.
3. Conseil de Sécurité et de paix de l’Union Africaine
4. Représentant de la CEDEAO
5. Secrétaire General de l’ONU
6. Cour Pénale Internationale
7. Représentants des 15 États membres du Conseil de sécurité de l’ONU
8. UN Commission des Droits de l’Homme
9. Amnesty International
10. Human Rights Watch
11. Human Rights First
12. FIDH
Tabital Pulaaku
Que vous avez mis déjà
Kisal
Pottal Fii Bhantal Fouta Djallon
Nouvelle Vision Africaine
De New York, Mamadou Diouma Diallo, correspondant de Guineematin.com aux Etats-Unis
Tél. : 1 646 591 2659
Tension vive à la frontière : La Mauritanie ferme ses portes aux Sénégalais
La tension est vive entre les populations de l’Ile à Morphil et les autorités mauritaniennes, dans le département de Podor. Des gardes frontaliers de la Mauritanie ont arraisonné deux pirogues. Interdisant du coup la traversée aux ressortissants sénégalais.
Tandis qu’au même moment, les Mauritaniens traversent le fleuve dans les deux sens pour cultiver leurs champs sans être inquiétés. Les populations de l’Ile à Morphil ne décolèrent pas contre l’administration qui impose son diktat à la frontière avec le Sénégal.
En effet, elle a tout simplement délimité les points de passage entre les deux pays. Ainsi les populations sénégalaises ne peuvent plus se rendre librement en Mauritanie voisine. Elles sont obligées de passer par des localités comme Démette, Dioudé Diabé, Cas-Cas et Mbagne (Mauritanie).
Une décision qui met en colère les populations qui jugent ces mesures inadmissibles d’autant plus qu’elles ne s’appliquent pas aux ressortissants mauritaniens. Les autorités sénégalaises n’étant pas dans la logique d’appliquer la réciprocité. Pour se rendre de l’autre côté de la frontière, les populations sont obligées de casquer au niveau des points réglementés par Nouakchott.
Tout autre point de passage utilisé par les Sénégalais étant sévèrement sanctionné. Le plus cocasse, c’est que les populations ne sont pas informées officiellement de ces nouvelles mesures.
Selon l’adjoint au chef du village de Saldé, village frontalier avec la Mauritanie, la décision de Nouakchott est loin de faire l’unanimité. Elle commence à créer une tension réelle entre la population et les autorités. Il a dénoncé le fait que, chaque jour que Dieu fait, de nombreux Mauritaniens quittent leurs pays et entrent tranquillement au Sénégal sans être inquiétés. Ces derniers viennent cultiver leurs champs de riz au village de Saldé.
Cela, avant de ramener leurs récoltes dans leur pays sans qu’aucune autorité sénégalaise ne s’y oppose. Face au mutisme des autorités sénégalaises, les populations se demandent au nom de quoi l’Etat accepterait une telle décision de la Mauritanie.
La police mauritanienne qui surveille les frontières depuis que cette mesure est entrée en vigueur, n’hésite pas à mettre la main sur les récalcitrants. Ces agents organisent des patrouilles le long des frontières. C’est d’ailleurs au cours d’une de leurs nombreuses patrouilles qu’ils ont arraisonné deux pirogues au niveau des villages de Diaranguel et de Thiengelel. Lesquelles ont été transférées à Mbagne, en Mauritanie.
Les populations sénégalaises qui ne veulent plus revivre le même scenario des fameux évènements de 1989, demandent aux deux autorités des deux pays que la loi soit appliquée à tous. Nos tentatives de joindre les autorités administratives locales n’ont pas permis d’avoir leur version sur cette affaire, qui commence à créer un sérieux malaise.
cridem
Le “Front de l’espoir” une nouvelle coalition électorale des partis dialoguistes
ALAKHBAR (Nouakchott) – Cinq (5) partis de l’opposition dialoguiste ont annoncé ce ce mardi une coalition électorale pour élections régionales prévues en septembre en Mauritanie, avec une liste commune dans toutes les wilayas du pays.
La nouvelle coalition « Front de l’espoir » a été annoncé lors’une conférence de presse ce mardi à Nouakchott. Elle regroupe les partis Alliance Populaire Progressiste APP, El-Wiam, Arc en Ciel Ribat national pour la cohésion nationale les droits et de la construction des générations et l’Alliance Nationale Démocratique.
Répartition des têtes de liste entre les partis membres :
– APP : Nouakchott, Nouadhibou et Gorgol.
– Arc en Ciel : Guidi Magha.
– Al-Wiam : wilays du Trarza, Tagant et Hodh El-Gharbi.
– Alliance Nationale Démocratique :Hodh E-Chargui et Assaba.
– Ribat national : Inchiri, Tiris Zemmour, et Adrar)
Les 5 partis vont par ailleurs se soutenir aux élections législatives et municipales, en cas de deuxième tour.
Alakhbar
Chassez le naturel il revient au galop, dit-on ! (Par Samba Thiam)
Les rideaux viennent à peine de tomber sur la fête …que nos habitudes reprennent le dessus !
A quelques jours du sommet de l’Union Africaine, notre ville avait offert un visage propre et net. Les déchets sont débarrassés tous les jours, l’occupation anarchique de l’espace public combattu avec zèle par la CUN, des vielles voitures en panne abandonnées sur les places depuis des lunes, jetées en fourrière …
Nous avons, pour quelques jours, feint d’être propres, Nouakchott a montré un visage neuf et propre à nos hôtes, à travers ses grandes avenues… fidèles à nous-mêmes, dans notre “faire semblant” habituel …
Depuis Mardi – fin du sommet – des monticules de déchets jonchent les rues ( longez la route sud du port, visitez les quartiers périphériques … ) ; les petites baraques, démolies, refont surface le long des rues. Le désordre reprend ses droits …parce que tout le monde a compris que chez nous les lois c’est pour quelques jours …
Sur la place Est de l’hôpital national, un quidam obstiné, tapi à l’ombre depuis fort longtemps, est entrain de poser ses fondations de boutiques, alors que la place avait été interdite de construction toutes ces années ! La CUN et ses maires de quartier laissent faire, le Directeur de l’hôpital ne dit rien … chacun mord dans l’espace public, en toute impunité !
La moindre place est piratée, transformée en boutique ou mosquée…Rien pour les aires de jeu, rien pour des espaces culturels ou de loisirs pour ces jeunes à l’étroit, rien pour les espaces verts dans cette ville sèche et nue, rien pour les parcs zoologiques pour distraire nos enfants …Un ancien Aéroport est vendu, qui aurait pu servir d’aéroport de dégagement ou de zoo ; des Ecoles démolies et vendues, qui auraient pu devenir des espaces –jeunes de quartier…Aucune vision de moyen long terme, une mentalité d’épicier qui gouverne, envahit et corrompt tout !
Nous ne sommes séduits par rien de beau …à copier, pas même la place Carthage de Tunis ou la Corniche d’Alger …. Rien que la nudité du désert…La ceinture verte au Nord de la ville qui avait commencé à donner espoir en réduisant l’effet des tempêtes de sable quotidiennes a été découpée en parcelles, vendues, comme s’il n’était pas pensable d’élever des maisons au milieu des parcs !
Désordre et anarchie sont installés depuis le sommet, par le sommet …corruption partout !
Partout règne un désordre fou …
* 3000 dossiers portant sur des contentieux fonciers sont en souffrance, semble-t-il, dans les tiroirs du palais de Justice, à cause de documents administratifs falsifiés ; falsifiés par nos responsables, nos Administrations … Un terrain de construction se révèle attribué à 2, 3 personnes à la fois, des Ulemas s’asseillent sur des terrains, établis, de pauvres citoyens avec la complicité de l’Administration centrale. Des Mafiosi nantis, viennent délibérément construire sur des parcelles de pauvres et innocents citoyens, qui se voient ainsi dépossédés de leurs biens, parce qu’un magistrat aurait ordonné de rembourser le coût d’un Etage investi, ou céder, moyennant une indemnisation forfaitaire. Partout les forts grugent les faibles …
*Les feux de circulation et les lampadaires qu’on nous avait gratifiés pendant le sommet arabe, s’éteignent un à un … des feux sont arrachés sans être remplacés. Le rouge est impunément brûlé ; En pleine circulation vous voyez subitement, devant vous, surgir une montagne qui avance : c’est une baraque, une khaima posée sur une Peugeot…Vous êtres pris dans des embouteillages monstres, alors que sous l’arbre à côté dévissent de jeunes agents de la circulation…parce qu’il fait chaud !
*La Somelec est partout volée par des branchements clandestins, jusque dans les quartiers les plus huppés de Nouakchott …Une loi avait été prise à quelques semaines du Sommet pour lutter contre, qui avait occasionné un remue-ménage, vite calmé ! C’était à l’attention de nos hôtes auxquels il fallait montrer notre sérieux dans la chasse à la corruption …
Le Sommet fini et bien fini, la nature reprend ses droits…
Samba Thiam “citoyen”
Nouakchott, 6 juillet 2018