Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: February 2018

Le FNDU appelle à des marches Mercredi et Samedi prochains

altCitoyens, citoyennes !

Le régime actuel a transformé le quotidien de chaque citoyen en un calvaire :

  • Les prix sont en hausse continue, le marché étant laissé aux appétits spéculatifs de certains commerçants issus des cercles proches du pouvoir qui monopolisent l’importation des principales denrées alimentaires et s’enrichissent aux dépens des populations. La SONIMEX, qui approvisionnait le marché et stabilisait les prix a été délibérément mise en faillite et liquidée.
  • Les salaires sont gelés et le chômage frappe l’écrasante majorité des jeunes, diplômés ou autres. Des dizaines de pères de familles sont jetés à la rue suite à la faillite ou à la mauvaise gestion des sociétés d’Etat … Les commerçants et les opérateurs du secteur des professions libérales ploient sous le fardeau des taxes.
  • Les dispensaires et centres hospitaliers du pays sont incapables de secourir ou traiter les malades et les faux médicaments fauchent des vies en l’absence de tout contrôle et dans l’indifférence des autorités…L’enseignement est en déliquescence perpétuelle. De nombreux quartiers de la Capitale souffrent tout le temps de la soif et des coupures récurrentes de l’électricité.    
  • Les citoyens ne se sentent plus en sécurité, ni pour leur vie, ni pour leurs biens, ni pour l’honneur de leurs filles, en raison de la propagation du crime, du banditisme et du viol.
  • Les ordures cernent tous les quartiers, répandant leurs émanations toxiques pour la santé et leurs odeurs nauséabondes qui empestent la qualité de vie
  • Pas une seule composante de ce peuple n’est à l’abri de l’injustice : Les étudiants voient leurs bourses coupées et son réprimés, les dockers voient leurs droits spoliés et reçoivent des menaces, les enseignants, les professeurs et les médecins sont méprisés et humiliés, les habitants des Kebbas et de Tarhil endurent l’injustice de l’ADU, les piroguiers se voient refuser l’immatriculation de leurs embarcations…Quiconque élève la voix contre l’arbitraire du pouvoir se voit frappé de châtiment : les opposants sont jetés en prison, les Sénateurs, les syndicalistes, les journalistes et les hommes d’affaires sont l’objet de poursuites judiciaires abusives.
  • La sécheresse plane sur le monde rural et menace l’unique source de vie des centaines de milliers de citoyens, à savoir leur bétail et leurs cultures. L’intervention pour sauver le cheptel annoncée par le pouvoir est tout simplement dérisoire.
  • Une poignée de proches du régime accapare les ressources du pays ; elle accumule les fortunes à l’intérieur et à l’étranger ; elle se soigne et soigne les siens dans les plus grands hôpitaux européens et américains ; elle envoie ses enfants dans les plus prestigieuses universités du monde et leur assure emplois et hautes fonctions …

Après dix ans de pouvoir, il devient établi que le régime actuel n’a plus à offrir au peuple mauritanien que davantage de hausse des prix, d’impôts et de taxes, de dégradation des services publics et de répression.

Se taire sur cette situation, c’est encourager le régime à persévérer dans l’humiliation de notre peuple et la dégradation de ses conditions de vie.

Sortons donc, tous, pour faire face aux politiques du mépris, de l’appauvrissement, de l’affamement et de l’injustice et pour imposer les conditions d’une vie digne pour nos populations.

RENDEZ-VOUS

  • Mercredi 7 février 2018 à 16 heures aux « TROIS POTEAUX » à Arafat ;
  • Samedi 10 février2018 à 16 heures près de la Poste de Dar Naïm

Nouakchott, le 3 Février 2018

La Commission de Communication

Le Calame

G5 Sahel: la Mauritanie nomme les officiers du commandement Ouest

altDurant la  visite du président Macron au Sénégal, les présidents français  et sénégalais ont affiché vendredi  2 février une  préoccupation  commune concernant la sécurité régionale, avec notamment la montée en puissance, aux frontières du Sénégal, de la force anti-terroriste  du G5 Sahel qui réunit le  Mali, le  Burkina Faso,  le Niger  le  Tchad et la Mauritanie.  La  Mauritanie qui  vient de  nommer les officiers du commandement Ouest de la force conjointe. C’est le colonel Ould Isselmou qui prend la tête de la zone d’opération située entre le Mali et la Mauritanie. Le poste de commandement de secteur  pourrait être assez rapidement déployé dans une ville proche de la frontière.

Jusqu’alors, la Mauritanie n’était guère pressée de mettre en place son poste de commandement dans l’ouest de la zone d’action de la force conjointe du G5 Sahel. S’il y a bien des officiers supérieurs mauritaniens au sein du poste de commandement interarmées de Sévaré au Mali, aucun n’a encore été envoyé au PC de NBeiket el-Awache, situé entre Nema et Léré.

D’ailleurs, ce poste de commandement n’a pas encore vu le jour. Dans un premier temps le commandement sera déployé à Nema. A terme, autour du colonel Salem Vall Ould Isselmou devrait graviter une trentaine d’officiers et sous-officiers, en mesure de  conduire les opérations à la frontière entre la Mauritanie et le Mali. La zone de la forêt de Ouagadou est particulièrement connue pour être une zone refuge des groupes armés.  Les forces maliennes et mauritaniennes ont déjà opéré à plusieurs reprises en bilatéral dans la région et avec l’appui de la force française  Barkhane. Dès le début de la décennie, l’armée mauritanienne avait  pris conscience du problème en mettant en place des  Groupes spéciaux d’intervention chargés de traquer Aqmi aux frontières.

Par ailleurs, dans le cadre du G5, la Mauritanie doit accueillir une « école de guerre » à Nouakchott pour les officiers de haut rang de la zone Sahel.

Par RFI 

SÉNÉGAL-MAURITANIE: LES VÉRITÉS DU PRÉSIDENT DES FPC:

SÉNÉGAL-MAURITANIE: LES VÉRITÉS DU PRÉSIDENT DES FPC:“Il n’y a pas plus grand danger pour un peuple que de se laisser guider par des intellectuels malhonnêtes …
Un évènement se produit , puis partout la langue de bois’’ …Aucun homme politique, pour se risquer à une lecture politique de l’incident…pourtant toute naturelle et attendue chez les ’hommes politiques ! … il ne faut surtout pas entend-on , …car “on va heurter le sentiment national ‘’ !!!
Personne pour situer les responsabilités; Personne pour dire qui entretient la tension tout ce temps, et dans quel but ?
Il n’y a pas de plus grand péril pour un peuple que d’être guidé par des intellectuels malhonnêtes !”.

Samba Thiam président des FPC.      

FLAMNET- AGORA : De la langue de barbarie et au-delà de l’ile à Morphil.

altLa récurrence des  incidents entre pêcheurs Guet-ndariens et nos gardes côtes  risque d’entrainer des conséquences graves si l’on ne prend garde.

Le dernier épisode de ce long feuilleton macabre est plus que dramatique. Ironie de l’histoire, c’est justement à cause de ce type d’exactions que cette bande de terre à la confluence de deux frontières  a été  baptisée par les colons  “ langue de barbaries”.

Si l’émotion des populations concernées est tout à fait compréhensible, nos gouvernants doivent agir avec responsabilité, et il est  heureux de constater que c’est ce qui semble être le cas pour le moment. Cependant, les responsabilités doivent être situées. Cette réponse disproportionnée ne peut être l’œuvre d’un subalterne; l’ordre vient vraisemblablement de la hiérarchie. Ceci soulève tout un tas de questions. Y a t- il une politique définie, une législation claire ou un modus opérandi précis de protection de nos cotes contres la pêche non autorisée? Ou simplement la réaction varie –t- elle en fonction de la géopolitique interne, de l’humeur des autorités ou de l’état d’esprit des agents de l’Etat. Une chose est sure, ce genre d’incident ne se produit nul par ailleurs le long de nos côtes. Nul n’a jamais entendu ce type de drame au large de La Gouera par exemple ou ailleurs. Nos ressources halieutiques continuent à être pillées par  de gros navires étrangers, mais personne n’a jamais été tué. 

Personne ne s’y trompe; ces réactions sélectives rentrent dans un schéma global de harcèlement et de l’intimidation de tout étranger noir. Des contrôles intempestifs; des rafles quotidiennes, des reconduites à la frontière régulières, voici le lot quotidien des africains en Mauritanie. Ce traitement n’est jamais réservé aux autres étrangers; en particulier arabes. Dieu sait que  nombreux  parmi eux violent nos lois au vu et au su  de tout un chacun. Ce  sont la  des  faits; à chacun son interprétation, mais la vérité est unique.

 

La lecture de cet  événement doit être faite sous cet angle : la discrimination raciale en Mauritanie , non en fonction d’un quelque protocole ou convention entre les deux pays.

C’est pourquoi, aucune solution viable ne peut être  trouvée sans un changement de paradigme de nos autorités, de notre classe politique et de nos compatriotes arabo-berbères. Ce changement doit s’opérer à deux niveaux.

D’une part il faut intégrer,  enfin, le fait que les africains  ne sont pas des étrangers en Mauritanie; ils sont chez eux avec leurs frères de race , les Negro-mauritaniens qui sont aussi autochtones dans  ce pays comme leur concitoyens arabo-berbères.

Ensuite il faut contextualiser cette notion même de frontière; celle-ci dans notre culture peut être certes perçue comme une limite, mais jamais comme une barrière. Aujourd’hui, c’est Saint – Louis qui est sous  les feux de l’actualité, mais le harcèlement le long de la frontière est monnaie courante pour touts les habitants de la rive gauche du fleuve.

En effet, ces populations sont devenues les victimes collatérales du racisme  d’Etat qui sévit contre leurs frères negro-mauritaniens.  Ces trois dernières décennies ont vu la mise en œuvre de toutes  une série de mesures sournoises à  leur égard par nos autorités. Mesures qui ont pour conséquences des tracasseries permanentes, un raquetage organisé et des brimades intolérables.

Traverser le fleuve pour visiter sa famille, pour une cérémonie religieuse ou autre  est devenu un vrai parcours de combattant. Même visiter ses morts c’est la croix et la bannière. Ce qui ne devrait pas être le cas.

Qu’il s’agisse du Walo, du Futa ou du Guidimakha, la notion de frontière est plus qu’abstraite. La mer ou le fleuve ne sont pas des lignes de démarcation mais plutôt des matrices fondatrices de tout un mode de vie. Si pour Hérodote: “l’Egypte est le don du Nil”, pour ces populations ce fleuve est un  don de  Dieu, une source de vie. C’est sous ses injonctions que toute activité prend forme. Les lieux d’habitations, les champs de culture, les aires de jeu, sont dictés par le caprice des eaux. Les mariages, les compétitions et même l’émigration dépendent de la crue ou de son absence.

Tout ceci pour dire combien ce concept de frontière est subjectif. Là où les Etats agissent en terme de souveraineté territoriale, les populations raisonnent en terme d’accès aux ressources mises en valeur par leurs ascendants. Dés lors il est essentiel de tenir compte de cette réalité dans toute tentative de résolution de cet épineux dossier.

Il faudra sortir des sentiers battus pour trouver une solution politiquement courageuse, bilatéralement juste et culturellement acceptable. En un  mot il faut trouver un juste équilibre  entre le désir d’exercer la souveraineté sur son territoire et la réalité historique des populations autochtones. 

 

La lutte continue!
Abou Hamidou Sy FPC/ Amerique du Nord.

 

 

Dr KANE Hamidou Baba, Président du Mouvement pour la Refondation (MPR), membre du FNDU

alt

’La création récente d’une commission chargée de redynamiser le Parti-Etat est symptomatique d’une perte de terrain et de l’absence d’adhésion des populations à la formation politique, la plus artificielle du pays ‘’

Le Calame : Le G8 a organisé une grande marche le 16 décembre dernier. On peut dire qu’il a réussi le pari de la mobilisation et donc de sa rentrée politique. Qu’allez-vous faire de cette mobilisation, à quelques mois des prochaines échéances électorales ?

Hamidou Baba Kane : La réussite de la marche organisée par le G8 est incontestable. Avant lui, le FNDU avait organisé des marches qui s’apparentaient à des déferlantes. Force est de reconnaitre que depuis la création du FNDU, l’opposition mobilise, tant et si bien que les tentatives de réplique du parti au pouvoir ont tourné court, des marches et/ou meeting programmés à Nouakchott ont fini par être abandonnés, par peur d’un cuisant échec. A quelques encablures d’échéances électorales prévues en 2018, il est peu probable que cette mobilisation des forces de l’opposition démocratique puisse faiblir. La dynamique ira plutôt en s’amplifiant. Le FNDU étant le socle du G8, nous n’avons pas d’inquiétude à tenir bon.

C’est plutôt dans le camp du pouvoir que le doute s’est installé. La création récente d’une commission chargée de redynamiser le Parti-Etat et que symbolise parfaitement sa composition, est symptomatique d’une perte de terrain et de l’absence d’adhésion des populations à la formation politique, la plus artificielle du pays !

–          Même si l’option du dialogue reste maintenue, le G8 semble peu enthousiaste à discuter avec le pouvoir en place qu’il accuse de chercher à l’écarter de la gestion des affaires du pays, et donc de la phase électorale qui doit marquer une alternance politique en 2019. Ne pensez-vous pas que c’est l’opposition qui, en boycottant les dialogues et les élections précédentes s’est mise en marge des institutions représentatives ?

–          On peut bien comprendre que le G8 ne soit pas « enthousiaste à discuter avec le pouvoir », tant les rendez-vous manqués furent nombreux ! On se rappelle également que le discours du Chef de l’Etat à Néma (mai 2015) sonnait à la fois comme un testament politique et une volonté clairement exprimée d’écarter l’opposition de la gestion des affaires du pays. Nous avions entendu le discours d’un Chef de guerre et je crois que les choses n’ont pas beaucoup changé. Les accusations de l’opposition sont basées sur des faits concrets et vérifiés.

Maintenant, dire que l’opposition s’est mise en marge des institutions représentatives, en boycottant les dialogues politiques et les élections précédentes, ce n’est pas inexact, mais c’est un peu court. La responsabilité incombe essentiellement au pouvoir.

–          Ne redoutez-vous pas une implosion du Forum ?

–          Les oiseaux de mauvais augure ont prédit l’implosion du Forum dès sa création. Le Forum tient toujours, cinq ans après sa naissance dans un contexte, il est vrai, fait de courses d’obstacles. Le Forum a avant tout le mérite d’exister. Pour la première fois dans l’histoire politique de notre pays nous avons une structure qui regroupe une diversité d’acteurs (partis politiques, syndicats, Société civile et personnalités indépendantes) qui ont appris à se côtoyer, à s’accepter et à partager une certaine idée de la Mauritanie. Le Forum a également un bilan fait d’actes concrets posés à travers le pays. Il dispose d’une stratégie et se concentre à présent sur l’élaboration de son offre politique destinée à l’ensemble du peuple mauritanien. Si implosion il y a, il faut la voir, ailleurs, du côté de ceux qui tentent laborieusement de colmater les brèches d’un Parti-Etat en voie de décomposition avancée!

–          Où en est le FNDU avec la préparation de son programme commun d’alternance en 2019 ? Une candidature unique reste-t-elle comme certains d’entre vous le pensent une illusion, voire un danger pour l’opposition ?

–          La commission chargée du programme d’alternance est à pied d’œuvre. Nous venons de renouveler les structures dirigeantes du Forum. Je suis sûr que le nouveau Président du Forum, le camarade Mohamed Ould Maouloud, aux qualités émérites, et à qui nous souhaitons tout le bien dans l’accomplissement de son mandat, en fera un sacerdoce.

Quant à la candidature unique, cette question n’est pas à l’ordre du jour. Le moment venu, l’effort portera, sans doute, sur la rationalisation des candidatures. Je crois, pour ma part, que l’essentiel réside dans le partage d’un programme consensuel et attractif pour le peuple mauritanien. A chaque jour suffit sa peine !

–          Que pensez-vous en tant que spécialiste de la communication, donc des médias, des difficultés que les journaux ont éprouvées durant plusieurs semaines à paraître, faute de papier. L’imprimerie manquerait de sous, laisse-t-on entendre aux patrons des journaux privés. Où s’agit-il juste d’une nouvelle forme de censure ?

–          En tout cas, je sais qu’il n’y avait pas de crise du papier sur le marché international. Les raisons sont donc internes. L’imprimerie nationale, comme la Radio et la Télévision ont l’obligation d’accomplir une mission de service public. C’est à ce titre que ces institutions sont largement subventionnées par l’Etat.  Il y a donc eu rupture de services ! Il appartient aux pouvoirs publics, à travers les autorités de tutelle, de diligenter une enquête ou inspection. J’ignore si cela a été fait et encore moins quels sont les conclusions des rapports ? En tout état de cause, le fait est suffisamment grave et inhabituel pour que, au-delà de l’exécutif, le Parlement s’en saisisse, à travers une commission d’enquête ou à tout le moins d’information. Il est vrai que le Parlement n’est pas encore sorti de son traumatisme !

           Il y aurait beaucoup de choses à dire sur les causes de cette rupture abusive qui impactera négativement sur les engagements, notamment vis-à-vis de leurs lectorats et de leurs annonceurs publicitaires, mais les patrons de presse vont certainement réclamer des dommages et intérêts pour préjudices volontaires infligées par l’imprimerie nationale. Comme il vaut mieux prévenir que guérir, l’Etat serait bien inspiré d’introduire les patrons de presse et représentants des journalistes dans le conseil d’administration de l’Imprimerie Nationale.

–          Notre pays vient d’abriter la journée internationale de la Vache de Tabital Pulagou. On vous a vu à la cérémonie d’ouverture. Quel sens donnez-vous à cette manifestation et que pensez-vous de la mobilisation de la communauté Peule et l’absence de couverture de Radio Mauritanie ?

–          Notre pays a, en effet, abrité cette journée dite internationale de la Vache. Il faut en féliciter les organisateurs. Nous appartenons à un espace sahélien où la vache constitue un phénomène de civilisation caractéristique des Peulh et il est heureux qu’un pays prenne en charge tous ses héritages. Au-delà de la « Vache », que nous avons d’ailleurs très peu vue, cette manifestation culturelle a rassemblé diverses composantes de la communauté Peulh et permis de redécouvrir les facettes d’une riche culture et d’une histoire commune à un peuple que l’on retrouve dans au moins 25 pays du Continent ! L’existence d’aires culturelles transnationales, du Maghreb à l’Afrique australe, constitue une chance pour faire avancer l’intégration africaine.

Quant à l’absence de couverture de Radio Mauritanie, elle est sans doute due à une pénurie de bandes, après la crise du papier…

–          Le dossier « Bouamatou et consorts » semble se dégonfler depuis quelques temps, alors que le Sénateur Ghadda croupit en prison, depuis Août dernier, sans jugement. Quelle appréciation faites-vous de ce dossier ?

–          Un acharnement incompréhensible et une grande injustice, voilà ce que ce dossier m’inspire ! Je suis, comme la grande majorité des mauritaniens, sidéré par la brutalité du pouvoir qui s’attaque avec beaucoup de légèreté à différents segments de notre société (Hommes d’Affaires, Sénateurs, journalistes, syndicalistes, militants des droits de l’Homme, etc.) ! Malgré les péripéties actuelles, dont la Mauritanie n’a guère besoin, ce dossier finira par se dégonfler, car il est vide !

Malheureusement, il nous détourne de l’essentiel : face aux nombreux défis à relever et à nos fragilités de toutes sortes, nous avons besoin de mesures d’apaisement. Tout le reste ne nous mènera que vers la fuite en avant et l’impasse ! Il appartient au pouvoir de se ressaisir. Le voudra-t-il ?

–          A en croire les propos prêtés au ministre de la Défense, le pouvoir, après avoir clos unilatéralement le dossier du passif humanitaire pourrait y revenir pour l’éponger définitivement, ceci après l’arrestation des veuves et orphelins, le 28 novembre, jour de l’anniversaire de l’indépendance à Kaédi. Que pensez-vous de cette éventualité ?

–          Tout ce qui contribue à renforcer l’unité nationale est une bonne chose. Par conséquent, il ne doit pas y avoir de gêne à ré-ouvrir un dossier que l’on a prématurément clôturé. D’autant plus que des 4 devoirs réclamés, à cor et à cri, par les victimes et leurs ayants-droit (mémoire-réparation-vérité-justice), le pouvoir ne s’est engagé que sur le devoir de réparation. Même ce volet a subi une gestion clandestine face à un problème pourtant national.

J’ose simplement espérer que la déclaration du ministre de la Défense n’était pas qu’un simple effet d’annonce destiné à couvrir d’un voile pudique le passage à tabac des veuves et orphelins qui manifestaient le 28 novembre à Kaédi !

–          Quelle place occupe le MPR sur l’échiquier politique national, un Parti que d’aucuns avaient annoncé au Palais des Congrès, lors du dialogue de Septembre 2016 et que des détracteurs qualifient de « parti d’obédience négro-africaine », voire même de « nationaliste négro-africain » ?

–          Je ne vais éluder votre question sur aucun des points soulevés. Depuis sa création, le MPR a clairement énoncé que pour lui : «le dialogue n’est pas seulement une nécessité, mais il doit être vécu comme une nouvelle forme de civilisation». Nous avions joint le geste à la parole en insistant, dès la création de notre Parti, à l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition, à l’époque représentée par la COD alors que nous étions dans une Majorité présidentielle globalement réfractaire à cette idée. Bien que nous ayons participé au dialogue de septembre 2011, non sans quelques résultats évidents (Elargissement de la proportionnelle, fin des candidatures indépendantes, représentation des femmes, création de la CENI, etc.), nous avions fortement insisté sur la nécessité d’élargir le dialogue aux partis d’Opposition restés en rade afin de le rendre inclusif et consensuel, mais sans succès. Et c’était là, l’une des raisons majeures de notre sortie de la Majorité présidentielle.

Nous ne pouvions pas, non plus, être insensibles à toute chance d’un dialogue que le pouvoir pouvait feindre d’ouvrir en 2015 et qui, finalement, ne s’est tenu qu’en septembre 2016. Nous voulions bien être présents au Palais des Congrès, mais soyons clairs sur au moins deux points : Premièrement, il était exclu pour le MPR de servir de faire-valoir, en trompant l’opinion. Deuxièmement, le MPR est membre fondateur du FNDU. Fallait-il sacrifier l’unité du Forum, aux exigences pourtant réduites et raisonnables pour le succès du dialogue, au profit d’un agenda caché du pouvoir ? Hier comme aujourd’hui, nous restons ouverts au dialogue. Celui-ci est d’ailleurs incontournable, mais mieux vaut le faire maintenant. Le MPR est prêt à y prendre sa part de responsabilité et de propositions. Nous avons besoin d’une démocratie apaisée !

Quant «aux qualificatifs de certains de nos détracteurs, nous traitant d’être un parti d’obédience négro-africaine ou nationaliste», je m’élève en faux contre ces simplifications abusives et malsaines, parce que faites à dessein. Un Parti, c’est d’abord un programme. Or, nous faisons de l’intégration nationale une ardente obligation. Le MPR ne se situe pas dans une dynamique communautaire, mais dans une dynamique de principes ! Il arrive, comme c’est le cas en Mauritanie, que les injustices frappent des groupes sociaux en tant que communauté, les conduisant même à des exclusions structurelles. Ne pas dénoncer ces faits récurrents est une forme de complicité et de démission face à ses responsabilités. Le MPR ne se dérobera jamais !

Je crois également que le fait, qu’un Parti soit dirigé par un négro-africain ne devrait pas le faire assimiler à une formation d’obédience négro-africaine. Dans cette hypothèse, nous n’aurions donc que des partis d’obédience négro-africaine, arabe, Haratine et qu’en sais-je encore ?  Il est vrai cependant, que dans les conditions historiques d’évolution de notre pays, faites de crises de confiances et de mal gouvernance, les facteurs de regroupement empruntent beaucoup aux groupes primaires que sont l’ethnie, la région, la tribu, voire le clan et la caste. Et je puis vous assurer, qu’aucun de la centaine de partis que nous comptons n’échappe à une telle analyse.

Pour notre part, nous avons l’ambition de dépasser ces clivages et nos efforts seront toujours tendus vers ce but. Nous sommes un Parti à double référentiel : l’unité nationale et la démocratie. C’est donc cela notre positionnement sur l’échiquier national.

–          Voulez-vous réagir à la proposition des Députés de la Majorité de voir le Président Aziz solliciter un 3ème mandat ?

–          Non ! C’est un non-évènement !

Propos recueillis par Dalay Lam

LE CALAME