Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: January 2018

Déclaration de suspension de nos activités de l’UPR

Déclaration de suspension de nos activités de l'UPR Notre groupe est impliqué de manière effective dans le parti de l’Union Pour La République (UPR) depuis les premières heures de la création et a donné le maximum de lui-même dans ses toutes activités.

Durant 24 ans de politique (1993-2017) au sein de différentes mouvances présidentielles qui se sont succédées jusqu’à l’Union Pour La République (UPR) nous travaillons à la recherche du bien être comme toutes les communautés.

Autant d’efforts, de sacrifices sans limite qui n’ont jamais été comptabilisés à notre actif pour nous produire ce que nous méritions dans notre engagement sans faille de militant. La vision politique de tout responsable politique va humainement dans le sens de pouvoir améliorer sont train de vie, influencer progressivement un changement significatif dans sa communauté, tel n’est pas notre cas.

En 24 ans de travail sérieux, discipliné si je peux me le permettre de dire que nous sommes Les Oubliés de cette société Mauritanienne vue que depuis l’Indépendance à ce jour –ci nous n’avons pas eu un seul répondant dans l’administration publique.

Entamant le virage de l’ère de la démocratie dans notre pays après la conférence de Baule, par Démocratie nous entendons ou résumons par l’Egalite, la Justice, l’Équité, le Progrès socioéconomique de la société pour tous, par conséquent notre communauté reste à la marge des effets positifs de la politique nationale.

La démocratie doit entrainer un renouveau pour les peuples opprimés, un changement des statuts et des cadres de vie des peuples.

A savoir que nous incarnions l’élément ou la source fondamentale que recherche par tous politiques intelligents. Conscients de résultats concrets, il revient de valoriser cette base électorale forte, laborieuse disciplinée, plus que stable. Elle a fait ces preuves sur le terrain par sa parfaite participation à la consécration de victoires d’UPR.

Aucun politique ne peut se nourrir de bravoure, sauf aveuglé par la malhonnête pour prouver le contraire. Sachez que ce groupe de Nourou n’est pas dans une passivité absolue, il a tous les temps su Informer, Revendiquer, Défendre sa cause auprès des instances du parti UPR soit par la voix Orale, soit par un Écrit sans aucune suite favorable escomptée.

Les responsables de notre région, de notre communauté soninké sont au courant de notre sujet. Cependant, nos voix sures, victorieuses sont prises en considération et courtisées à travers un langage ou un discours classique des leaders responsables qu’au moment de grandes épreuves, soit des rassemblements populaires, des meetings, des élections.

Cette forte gagnante dont le nombre de chevaux reste démesuré est la cible à vitesses grand V de responsables dont la majeure partie ne dispose pas d’aucune base loyale comme la nôtre. Ses leaders politiques, certains engagés dans des instances jouent le rôle de Croie de transmission entre le Parti UPR et ses bases (militantes) ne sont visibles que par les circonstances.

Face à cette situation dont souffre cruellement toute une communauté fait poser la Question de savoir est-ce que notre sujet, était une fois rapportée au moins via les leaders au président de UP! Ce qui va à la facilitation de résolution.

La logique politique est sensée de connaitre et s’atteler au règlement des difficultés pour toutes les composantes de sa famille politique sans exception. Toutes les composantes du parti doivent jouir de la même considération, de la même valeur ajoutée.

Notre implication totale dans l’UPR n’a aucunement impacté notre groupe. Nous nous sentons être les Oubliés ou du matériel politique à utiliser quand on a besoin puis le ranger dans un coin sans l’entretenir.

Et , réellement cela est inconcevable si toutefois que la vraie fondation d’une relation humaine s’articule autour de l’ Entente , la Solidarité , l’Entraide et le Partage , Pourquoi étant une partie essentielle de la composante militante soninké se trouvait fixer à sa Case de départ après environs 10 ans de militantisme dans UPR chers politiques.

On se pose la question une fois encore de savoir si le Président du parti Nous reconnait outre est au courant de Nous via logiquement la communication de l’un des responsables des structures du parti ou bien les personnes ressources focales de la communauté soninké. Considérant le parti UPR réellement organisé que nous respectons et continue de respecter les voies hiérarchiques chers politiques.

Revenons sur les 10 ans de militantisme dans l’UPR sans aucun changement que nous amène suite à une longue et mure réflexion à la suspension de nos activités. Cette décision ne relève pas de la seule volonté de Mr Nourou Sakhanokho, en qualité de leader, elle émane d’une assemblée générale des cadres et sa base, malgré notre engagement indéfectible.

Nous tirons de cette concertation un bilan tout à fait Nul et un manque de visibilité d’où l’obligation de suspendre ses activités dans le parti UPR. Les Bases de l’union ne nous ont pas encore sourit pour des raisons difficiles à appréhender.

Est-ce que une sanction pour faute lourde ou une partie de plaisir du système. De cette conclusion il s’avère tout juste de se désengager pour voir autrement soit de se pencher à :

– Adhérer dans un autre parti,

– Créer son propre parti, Un mouvement civique, Ou Une association etc. Le souci partagé est de se prendre en charge pour pouvoir et assumer pleinement sa responsabilité devant ses militants,

Répondre à son propre nom sans aucun intermédiaire entre groupe et le parti, Être reconnu officiellement pour valoriser ses efforts, ses sacrifices consentis puis les comptabiliser directement à son actif, Continuer à travailler constamment sur ses bases claires, bénéfiques pour récolter le fruit de son labeur,

Être autonome, ne dépendre de personne,

Prendre part à rédaction des rapports d’activité de travail et disposer d’une copie du rapport.

Cette option de suspension va atterrer certainement les observateurs et les analystes politiques sachant que Mr Nourou Ibrahima Sakhanokho est un passionné de la politique.

Une passion qui l’a poussée à quitter un poste de travail important de l’ambassade des Etats –Unis vu que cela ne lui procure pas beaucoup de temps. Toute l’énergie de notre engagement est déversée au compte du grand ensemble soninké du Gorgol, certes des actes et des actions concrètes, de largesses d’accompagnement sont toujours accordées par le gouvernement mais en aucun moment notre groupe n’a pu en bénéficier.

Comme il a été dit dans le jargon soninké on dit ‘’’ A Goligna A Kaou DA, c’est-à-dire que tu as travaillé pour ton oncle et en poullar on dit ‘’A Ligani Kaou MA’, aujourd’hui on s’autorise de mettre fin à cela et travailler pour soi même sans renier les alliances sérieusement concrètes en politique.

Le temps de la patience a excédé, une raison de décider suivant les règles de procédure de parti, ainsi les contacts effectués ont concerné : – Les Responsables de la communauté Soninké /UPR – les fédéraux -les Maires – le Premier Ministre(PM) – le Président de la Commission Nationale de la Jeunesse (CNJ) – le Président du parti UPR et – toutes les bonnes volontés politiques sur cette situation inconcevable endurée avant de nous retirer du parti. Enfin, l’exposé des faits n’est pas à l’endroit de remettre en cause une personne c’est purement, simplement de montrer la justesse de cette déclaration.

Signé : Mr Aliou Ibrahima Sakhanokho Dit Excellence.

– Cadre au Ministère de l’économie et de Finances(MEF).

– Le Porte- parole de la communauté soninké des Sans Voix.

– Le président de la Coordination de la jeunesse Soninké D’UPR.

– Membre de La commission chargée de l’organisation de La Commission nationale de la jeunesse UPR (CNJ).

– Consultant Études_beAnSa (Création-Suivi évaluation de Microprojets Dynamiques) &Facilitation/Formation des Coopératives Féminines.

– Le secrétaire Général d’Association Mauritanienne pour l’environnement (AME).

– Le Secrétaire Général de l’Association d’Appui des Handicapés Physiques Et Mentaux de Kaédi (AHPM).

– Contact. +222044189037 & 49785903& 36362432 –ElminaNouakchott
– E mail:aliousakhanokho@yahoo.fr&; associationhandicap5@yahoo.fr
Cordiales salutations

Aliou Sakhanokho 20 h
• Nouakchott le 8/01/2018
Mr Aliou Ibrahima Sakhanokho,
Le Porte –parole Du Groupe Nourou/UPR

cridem

PETITION POUR LA RECONNAISSANCE LEGALE des Forces Progressistes du Changement ( FPC )

altAprès vingt trois (23) années d’exil nous avions décidé de redéployer notre Action à l’intérieur du territoire en  vue de l’inscrire  dans un cadre politique  pacifique , légal  et démocratique .

Suite au congrès de mûtation tenu à Nouakchott en Aout 2014 , nous nous sommes constitués  en parti politique dénommé Forces   Progressistes  du Changement (FPC) , dans le respect  rigoureux  des  conditions prescrites par la loi , – Loi , du reste , au régime déclaratif dévoyé-  .  Le Ministère de l’intérieur,  par ailleurs ,  attendra  huit (8)  mois pour notifier  le rejet de notre dossier , en violation  flagrante  de  la  loi.

Les voies de recours juridique que nous avons  suivies , voilà  plus  de  deux  ans, se sont  révélées  jusque-là  vaines , puisque   de report en report , l’examen  du dossier reste  toujours pendant  au niveau de  la cour suprême.

Manifestement victimes d’un arbitraire et d’une discrimination  patente de  la part  du Gouvernement mauritanien , la Direction des Forces Progressistes du Changement  ( FPC) en appelle, à travers cette pétition ,   au soutien et  à la solidarité  agissante des leaders politiques nationaux .

 

Les Signataires :   ( Partis politiques  et  Mouvements  légalement  reconnus )

Mohamed Jemil Mansour             Président  du   parti   Tawasoul ( 23-9-2017)

Ahmed Daddah                               Président    ‘’       ‘’           RFD

Mohamed ould Maouloud              ‘’       ‘’         ‘’      ‘’           UFP

Saleh ould Hanena                             ‘’       ‘’         ‘’      ‘’        HATEM

Boydiel ould Hamoïd                       ‘’        ‘’         ‘’       ‘’        El WIAM

Messaoud ould Bulkheir                  ‘’       ‘’          ‘’        ‘’        APP

Yahya Ahmed Waghef                     ‘’        ‘’         ‘’      ‘’           ADIL

Ba Mamadou Alassane                   ‘’        ‘’         ‘’       ‘’           PLEJ

Ibrahima Moctar Sarr                    ‘’         ‘’          ‘’       ‘’         AJD/mr

Mohamed ould Dellahi               ‘’           ‘’          ‘’       ‘’       PMDE/ecologie

Abdessalam     Horma                     ‘’           ‘’            ‘’             SAWAB

Mody Mohamed Kamara                   Vice -President      du  MPR

Tidjane Koïta                                               ‘’           ‘’                 UNDD

Isselmou ould Hanefi                        ‘’               ‘’        ‘’          USD

Boubacr Messaoud        Président de           SOS/esclaves

Samory ould Beye          SG        Cltm  

 

La Direction des FPC remercie chaleureusement   tous  ceux-là  qui ont  consenti  à  recevoir  le Président  du Parti  et  accepte  d’ apposer  leurs signatures au bas de cette pétition  . A  tous  les autres, elle exprime sa compréhension  et dit  respecter  leur position .

 

Nouakchott, le 08 janvier 2018

Le Chargé de la communication des Forces Progressistes du Changement ( FPC )

 

 

 

M. Moussa Fall : “La démonétisation n’est qu’un écran de fumée pour braquer l’opinion sur l’avènement d’une nouvelle monnaie, afin de faire passer subrepticement une dévaluation de l’ouguiya”

M. Moussa Fall : Au lendemain de l’annonce par le gouvernement de la démonétisation de l’Ouguiya, nous avons approché, comme promis, l’économiste et homme politique, Moussa Fall, président du MCD. Voici les quelques questions que nous lui avons posées pour éclairer les profanes.

Le Calame : Lors de la célébration du 57e anniversaire de l’indépendance du pays, le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé la démonétisation de l’Ouguiya. C’est quoi, une opération de démonétisation? Et en quoi elle consiste ?

Moussa Fall : Initialement la valeur d’une monnaie était fixée en référence à une quantité déterminée d’or et assortie d’une garantie de son échange en or. Pour augmenter la quantité de monnaie, il fallait augmenter la quantité des réserves en métal précieux détenue par l’institut d’émission.

C’était le système de l’étalon or. Par la suite la garantie de la convertibilité en or a été abandonnée et un système de change flottant est progressivement devenu la règle dans les marchés de change internationaux.

Aujourd’hui, les billets de banque sont des papiers qui n’ont pas de valeur intrinsèque. C’est l’autorité monétaire qui fixe au départ la valeur d’une monnaie par rapport à un panier de devises. Elle monétise ces billets en leur attribuant cette valeur.

Cette valeur fluctue sur le marché de change en fonction du comportement de l’économie du pays. Quand les fluctuations reflètent les équilibres de l’offre et de la demande, les ajustements des cours à la hausse ou à la baisse se font automatiquement.

En Mauritanie, nous avons un système hybride avec des cours officiels administrés par la Banque Centrale et un marché de change étriqué qui ne répond pas à tous les besoins des transactions, et des cours réels qui reflètent la capacité effective de l’offre à satisfaire la demande. Dans ce système, la Banque Centrale intervient dans la fixation des cours au quotidien en tenant compte d’un ensemble de facteurs.

La démonétisation consiste à enlever à des papiers et à des pièces la valeur qui leur avait été attribuée initialement par l’institut d’émission. La démonétisation ne concerne que la monnaie en circulation sous forme de billets et de pièces.

Les avoirs en comptes bancaires sont convertibles mais ne sont pas démonétisables. Par contre les billets redeviendront de simples papiers sans valeur à l’issue de leur période de validité. Une nouvelle valeur sera affectée à de nouveaux billets.

Pourquoi le gouvernement décide d’y recourir?

L’introduction d’une nouvelle monnaie se fait pour traiter les effets de l’hyperinflation. Quand la perte de valeur d’une monnaie atteint des proportions démesurées, on est amené, dans certains pays, à remplir des valises entières de billets de banque pour acheter des produits dérisoires comme une baguette de pain par exemple.

Ce fut le cas au Brésil avant la réforme de 94 et au Zaïre de l’époque. C’est toujours le cas au Vietnam où1 euro vaut 25.596,65 Dongs et en Indonésie où 1 euro vaut 15.130,82 Roupies. Dans d’autres pays, au lieu de transporter des valises pour acheter un pain, on met en circulation des billets de banque avec des valeurs nominales astronomiques.

Au Zimbabwe, par exemple, l’inflation en taux annuel a atteint en 2008, 2,2 millions pour cent poussant l’autorité monétaire à émettre en janvier 2009, des billets de cent mille milliards de dollars zimbabwéens. Pour faciliter la manipulation des billets et fluidifier les transactions, il s’impose dans de telles situations d’opérer une réforme monétaire en profondeur portant aussi bien sur les instruments de paiement proprement dits que sur les causes de l’hyperinflation elle-même.

En accompagnement de l’émission d’une nouvelle monnaie plus forte, il faut nécessairement, mettre en œuvre des plans de stabilisation puis de relance des économies concernées.

Pour ce qui nous concerne, nous subissons certes une inflation plus fortement ressentie que celle reconnue par les chiffres officiels. Mais nous sommes encore très loin de l’hyperinflation.

Les billets de banque existants sont loin d’être encombrants. Une baguette de pain s’achetait avec un tout petit billet de 100 ouguiyas. Ni les valeurs nominales des billets ni leur pouvoir d’achat ne justifient leur remplacement par de nouvelles coupures.

Deux raisons peuvent à mes yeux motiver cette décision :

La première est celle d’émettre un écran de fumée pour braquer l’opinion sur l’avènement d’une nouvelle monnaie avec une valeur faciale et une présentation modifiées, afin de faire passer subrepticement une dévaluation de l’ouguiya.

La seconde consiste à parachever, avec les modifications du drapeau et de l’hymne, les symboles d’une imaginaire « Mauritanie Nouvelle» par opposition à toute l’œuvre accomplie par les générations précédentes.

Quelles peuvent être les implications au plan économique et au plan social ?

La modification d’une monnaie a toujours des implications sociales et économiques. Des implications qui sont amplifiées quand cette modification est accompagnée par une dévaluation. Pour le cas présent, le premier impact sera la perturbation que les nouveaux billets provoqueront sur le marché.

Il faut un temps d’adaptation plus ou moins long pour s’habituer à la manipulation de ces nouveaux moyens de paiement et corriger les nombreux dysfonctionnements constatés. Le second impact est psychologique. L’impression de voir divisés par dix, du jour au lendemain, ses avoirs ne manquera pas de provoquer un choc pour la plupart des détenteurs d’actifs monétaires.

La troisième conséquence, et la plus grave, est et sera, indépendamment de la décote de la monnaie, la propension à l’augmentation des prix. Le changement de base de la monnaie incite à des glissements moins perceptibles des prix. Ajouter dix ouguiyas de la nouvelle monnaie peut passer inaperçu alors que cela correspond à une augmentation de cent ouguiyas dans l’ancien système.

Ainsi dans les quartiers populaires, la baguette de pain qui se vendait à 80 ouguiyas s’achète aujourd’hui à 10 nouvelles ouguiyas. Le ciment a augmente de 4,5%, le fer a béton de 17% et l’ensemble des produits alimentaires ont vu leurs prix augmenter. Ce phénomène est amplifié par l’anticipation de la dévaluation de la monnaie.

Le second volet de cette réforme est la dévaluation de l’ouguiya. Sur un an, l’euro à la vente est passé de 376,72 le 2 janvier 2017 à 429,5 le 3 janvier 2018 soit une dépréciation de 14% en un an. Il est attendu que le rythme de cette dévaluation va s’amplifier dans les jours et les mois à venir. Les dévaluations sont les conséquences de difficultés économiques et quand une monnaie perd constamment de sa valeur, son économie est déstabilisée.

Face à une telle situation, la première question est de savoir pourquoi notre économie est en crise au point de recourir à la dévaluation ? Cette crise est clairement le résultat de la politique économique suivie tout le long des neuf dernières années.

L’Etat s’est en effet lancé dans une politique d’investissement anarchique ignorant les besoins prioritaires du pays et méprisant les critères de bonne gouvernance. Cette politique s’est traduite par un énorme gaspillage de ressources et un endettement qui atteint aujourd’hui 4,700 milliards de dollars, en progression de 279% sur neuf ans, selon le Rapport Economique et Financier de novembre 2017.

Durant cette même période, les pouvoirs publics se sont engagés à grands frais dans une politique d’étatisation de l’économie et de mise sous tutelle des entreprises avec les résultats catastrophique que l’on constate aujourd’hui: L’état végétatif de la Snim et la liquidation d’autres entreprises publiques. Sur un autre plan, les pouvoirs publics se sont attaqués au secteur privé, celui qui devait tirer l’économie du pays vers le haut.

Le climat des affaires en a beaucoup pâti et une classe de nouveaux hommes d’affaires, sans expérience et sans qualification, tous proches du sommet de l’Etat se sont retrouvés du jour au lendemain des milliardaires grâce à des marchés de gré à gré.

La politique budgétaire suivie exerce une pression insoutenable sur les entreprises et les ménages et plus de 30% des ressources sont affectés à des projets qui ne répondent, pour la plupart, à aucun des critères de sélection et de bonne qualité de réalisation exigés par la recherche de l’efficacité et de la pertinence dans l’utilisation des ressources publiques.

Ce déséquilibre dans l’affectation des ressources se fait au détriment de la qualité des services publics prioritaires que sont l’éducation et la santé. A titre d’exemple et selon l’institut des statistiques de l’UNESCO, les dépenses publiques en éducation en % du PIB sont de 2,94% seulement en Mauritanie. Alors que, selon les mêmes sources, au Sénégal elles se situent à 7,22%, en Tunisie 6,25% et au Maroc 6,7%.

Une telle politique ne pouvait donc conduire qu’à la crise dans laquelle se débat actuellement notre économie. Et il est illusoire de penser qu’une dévaluation en douceur, ou par sauts de puces, ou par bonds peut apporter des solutions durables à cette crise.

La dévaluation ne peut constituer, à elle seule, un remède aux difficultés d’une économie malade. Elle peut soulager momentanément le secteur exportateur en augmentant mécaniquement le chiffre d’affaires des entreprises exportatrices et en diminuant, en termes réels, les salaires du personnel.

Mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, on retombera très rapidement dans de nouvelles difficultés. Une dévaluation ne vaut que par la qualité et la pertinence des mesures d’accompagnement qui permettront une relance durable de l’économie.

En l’absence de telles mesures qui constituent généralement un changement radical de politique économique, les effets bénéfiques d’une dévaluation seront à la fois limités et éphémères. On attend toujours de telles rectifications de la part de nos autorités. Elles qui continuent à nier l’existence d’une crise et leur recours à la dévaluation.

Une dévaluation sans mesures d’accompagnement n’apportera que la perte de pouvoir d’achat, et donc de la chute du niveau de vie pour la population.

Toute perte de valeur d’une monnaie diminue automatiquement son pouvoir d’achat et appauvrit d’autant les populations. C’est un sacrifice fort qui ne doit être consenti qu’en contrepartie d’un avenir meilleur pour tous.

Un sacrifice qui intervient dans un contexte où le pays est confronté, cette année, à une sècheresse d’une ampleur inégalée ces dernières décennies…

Dans notre pays, l’érosion monétaire perdure depuis plusieurs années et risque de s’amplifier s’ajoutant à l’effet psychologique inflationniste de l’introduction de nouveaux billets à valeur faciale divisée par dix et à une politique fiscale étouffante. Dans un tel contexte où le monde rural sera confronté, cette année, à une sècheresse d’une ampleur inégalée ces dernières décennies, comme vous dites, il est à craindre que le degré de la paupérisation et de la précarité des citoyens atteigne les taux limites de l’insoutenable.

Propos recueillis par DL

le calame

Loupe. Mauritanie : que “cachent tous ces « changements” ?

Loupe. Mauritanie : que Changement sur changement ! Jamais la Mauritanie n’a aussi été auréolée en symboles et souveraineté nationaux.

Un état civil « bio-numérisé », Un drapeau recousu, un hymne national rejoué, un sénat assassiné, une ouguiya démonétisée, une constitution « réformée », Diantre…. que la liste des changements est loin d’être finie. Tant les ambitions personnalisées de l’homme qui dirige le pays sont insatiables. Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas un continuateur de l’œuvre de ses prédécesseurs.

C’en est le conspirateur et parfait contempteur plutôt déterminé à effacer les traces de tout ce qui jusque-là faisait l’essentiel de l’héritage partagé ou non par les générations post- indépendance. Prônant une Mauritanie de ses réalisations à la dimension de ses prétentions.

Tel l’Américain Trump, Aziz bouscule tout et impose son autorité sans demander l’avis de quiconque sauf si c’est pour appuyer gaillardement sa décision. Du choix de son équipe gouvernementale à ses lieutenants au sein de l’armée, ses banquiers, ses courtisans privilégiés, l’homme possédé par on ne sait quel instinct de « changement » tisse avec dextérité peut-être, mais « impopulairement » sa toile.

Ni les grincements des dents des contestataires, moins encore les révélations sur des présumés scandales financiers qui le rattraperaient un jour ne semblent l’arrêter dans sa folle course d’aller au bout de ses rêves de devenir le héros des défis. Qui à l’heure actuelle a les moyens de le bouter hors du champ de la compétition lui qui n’avait comme dragon redouté que son défunt cousin Ely Ould Mohamed Vall ?

Pense-t-il désormais avoir les coudées franches pour gérer la Mauritanie tranquillement si loin longtemps que lui permettra sa résistance aux crises et contingences politiques. Ceux qui à tord ou à raison lui prêtent des intentions de tripatouiller la constitution pour briguer un troisième mandat soupçonnent l’homme aux commandes de jouer au séducteur en surfant sur tout ce qui représente une rupture avec le passé.

Ainsi Aziz multiplie les changements pour donner aux mauritaniens l’illusion que c’est lui seul qui détient les clés d’une Mauritanie nouvelle telle qu’il pense en être l’artisan. Or, en passant en revue tous ces changements opérés ces derniers temps, rien véritablement n’a bougé dans la vie des mauritaniens en termes de pouvoir d’achat des consommateurs, de leur bien-être social et économique en général. La nouvelle monnaie en circulation est égale à l’ancienne sur le plan de la valeur au moment où la grille des revenus des travailleurs reste immobilisée, particulièrement les petites et moyennes catégories.

Le changement subtil le plus attendu est celui dont les impacts sont prégnants sur le niveau de vie des populations. En effet la priorité est d’améliorer le quotidien des citoyens par un programme social pertinent visant à accompagner les catégories les plus vulnérables au lieu d’éternels plans d’interventions rapides sources de détournements des deniers publics.

Si le citoyen lambda frappé de plein de fouet par une crise sociale vertigineuse, vit dans la détresse, l’homme politique continue lui aussi de subir la volonté d’un président intraitable sur le terrain de l’alternance !

le renovateur

Mauritanie : un état décousu à reconstruire…

La République Islamique de Mauritanie, dans ses frontières territoriales, reconnues intangibles par l’O.U.A, est un Etat conventionnel crée par le colonialisme français, sur l’émiettement des pouvoirs traditionnels précoloniaux.
Sa population, musulmane dans sa totalité, est composée des communautés arabe, harratine, pulaar, soninké et wolof qui se sont forgées, au cours de l’histoire, dans des espaces régis par des pouvoirs politiques spécifiques qui ont géré l’ « espace mauritanien », tissant des rapports marchands, matrimoniaux, religieux et militaires, jusqu’à la domination coloniale. La mainmise de la France finit par dominer et enserrer les communautés en présence dans l’espace politique actuel, appelé Mauritanie. Par la seule volonté coloniale, ces entités vont être réunies sans être réellement unies, par un pouvoir central unitaire qui impose sa volonté à tous.

Une rétrospective objective de notre parcours permet facilement d’identifier les défis majeurs auxquels nous sommes confrontés dont le principal est celui de la construction d’un Etat moderne.
L’unité nationale, la démocratie, les droits de l’homme et les questions du développement économique et social, dans l’équité, constituent les axes prioritaires pour la réalisation de nos objectifs communs.

L’unité nationale 

L’unité nationale repose sur la reconnaissance, la jouissance effective et l’affirmation pacifique de la pluralité des identités culturelles dans tous les lieux de diffusion du pouvoir, de la culture, des informations, de la connaissance, de la justice et de la foi. Le respect de ces principes d’égalité d’accès des différentes communautés culturelles constituent un levier pour le renforcement du sentiment d’appartenance nationale, source de cohésion sociale.

L’instauration d’une paix intérieure durable passe par un Nouveau Pacte National (NPN). Bâti sur le socle de la refondation, le NPN doit intégrer à la fois un contrat de confiance entre l’Etat et la société et un contrat de confiance entre l’Etat et le citoyen, comme mécanismes et réponses dans la recherche obstinée de l’intégration nationale.

Face aux fractures douloureuses nées des atteintes à l’unité nationale et à la cohésion sociale qui menacent d’un poids décisif la marche de notre pays vers la paix et le développement, le contrat de confiance entre l’Etat et la société devra faire une place aux groupes sociaux victimes de discriminations de toutes sortes. Pour résorber ces fractures sociales, récentes et/ou anciennes, dont la question du passif humanitaire et toutes les formes d’esclavage et de pratiques associées, la protection des communautés contre la violence d’Etat, ainsi que des mesures de rattrapage demeurent un impératif catégorique.

Tant du point de vue de la répartition du pouvoir, que de l’allocation des ressources publiques et des droits culturels, des concessions doivent être faites aux groupes primaires.

Cela passe par l’élaboration d’un pacte de l’unité servant de préambule à la constitution, mais aussi la mise en œuvre de politiques et programmes, dont l’aménagement du territoire dans le cadre d’un découpage administratif, régional et communal équitable.

Le socle du Nouveau Pacte suppose un dialogue, un vrai, devant aboutir au compromis national. Le vouloir vivre ensemble devra être codifié sur de nouvelles bases qui délimitent les rôles impartis aux institutions de l’Etat, à la société et aux citoyens. L’effort de solidarité nationale devra donc porter sur les politiques de rattrapages, particulièrement pour les communautés victimes d’oppression historique (Harratines) et de violence d’Etat (les négro-africains).

La Démocratie 

L’autre dimension du Nouveau Pacte National est le contrat de confiance entre l’Etat et le Citoyen ; contrat qui, à terme, devra supplanter le premier par la mise en place d’institutions qui puissent survivre aux hommes. Il implique toute la problématique de l’ancrage de la démocratie dans notre pays, à travers la rationalisation de nos institutions démocratiques, la moralisation de nos pratiques politiques, par la lutte contre la corruption et l’instauration d’une nouvelle culture de citoyenneté.

Il faudra prôner une démocratie basée sur la constitutionnalisation du mode d’accès au pouvoir, la séparation des pouvoirs, la clause d’éternité des articles ayant trait à la limitation des mandats et à la forme républicaine de l’Etat, tenant compte des spécificités et des réalités socioculturelles de la Mauritanie.

Les droits de l’homme

Cela passera par un dialogue national franc et sincère entre les différentes composantes du pays, pour mettre fin à la méfiance culturelle, aux crispations identitaires nées des discriminations et autres violations massives des droits de l’homme que constituent l’esclavage, le passif humanitaire, l’accaparement des terres, le déni de citoyenneté et les hiérarchies traditionnelles basées sur la naissance.

La politique économique et sociale

Au plan économique, nos difficultés ont été particulièrement accentuées par une gestion peu soucieuse de l’intérêt national. Gabegie, clientélisme et tribalisme ont ruiné l’économie nationale et compromis durablement les chances d’un développement harmonieux et intégré. Les secteurs de production offrent aujourd’hui un triste spectacle. L’affairisme et les scandales d’une couche sociale ont entrainé l’économie de tout un pays dans une impasse. Les sociétés d’Etat s’en vont en lambeaux au profit exclusif d’un lobby monolithique et arrogant. Cette jonction d’intérêts qui est aussi une compromission entre les tenants du pouvoir d’Etat et les milieux affairistes explique aujourd’hui le malaise profond de la société mauritanienne.

Les maux d’un chômage croissant se conjuguent à ceux de l’inflation galopante pour créer une situation inquiétante, et à terme explosive. L’horizon est bien bouché pour toutes les couches sociales défavorisées. Dans un contexte de crise, l’aide internationale, qui constitue un facteur important de développement, s’est considérablement ralentie, hypothéquant l’ensemble des investissements productifs, par la faute de politiques inappropriées, aventureuses et sans avenir.

S’agissant du secteur rural, dans sa dimension agropastorale, la priorité souvent proclamée dans les discours officiels de circonstance, a toujours été contredite par les faits. Les couches rurales qui constituent la majorité de notre population ont été au mieux abandonnées à elles-mêmes, au pire, victimes de l’arbitraire d’une administration gangrénée par le climat malsain d’affairisme autour des terres de la vallée.

La dépossession des propriétaires terriens au profit des catégories de spéculateurs a été orchestrée au mépris de la loi, du bon sens et de la morale, créant ainsi des désordres sociaux et tensions lourdes de conséquences.

Il faudra, sans délai engager une nouvelle réforme foncière qui tiendra compte de la tenure foncière traditionnelle, des nécessités du développement ; et qui facilitera l’accès à la terre pour tous les vrais agriculteurs. Compte tenu de son importance dans la formation du PIB et de sa contribution aux stratégies alimentaires et nutritionnelles, force sera d’accorder une priorité à la valorisation des produits et sous-produits issus de l’Elevage.

De même, la composante environnement est une donnée essentielle de tout projet intégré de développement. Plus que tout autre pays, la Mauritanie devra accorder une attention particulière aux questions écologiques. C’est de la bonne organisation de la production agricole et pastorale, et de la protection de l’environnement que dépend, dans une large mesure, l’amélioration de la qualité de vie des populations.

Au niveau du secteur de la pêche, les espoirs légitimes qui y avaient été placés sont transformés en désillusions. Des pratiques peu scrupuleuses et contraires à la réglementation ont aliéné la politique de l’Etat et conduit au marasme actuel. Ce secteur appelle une restructuration passant d’une politique de rente à une véritable intégration du secteur à la politique économique visant son industrialisation. A cet effet, la promotion de la pêche artisanale, pourvoyeuse d’emplois, ainsi que l’intégration du secteur dans l’économie nationale constituent une priorité.

Aussi, la gestion des ressources doit se faire avec le souci de leur préservation pour les générations futures. Enfin, les accords de pêche doivent être conclus sur la base d’études fiables.

Le secteur minier, industriel et pétrolier connait aujourd’hui une fragilité accentuée par la conjoncture internationale difficile et le bradage des filières de production. Il s’agira de limiter l’extraversion de la SNIM et des autres sociétés nationales des mines (or et cuivre) pour leur intégration à l’économie nationale, tout en préservant leur compétitivité et le respect des engagements internationaux.

L’intensification de la prospection et la recherche minière, le partenariat avec les sociétés internationales dans le cadre de sociétés mixtes à capitaux mauritaniens et étrangers et le renforcement d’une gestion transparente d’un fond pour les générations futures, constituent des mesures de défense de nos intérêts.

Le secteur bancaire est aujourd’hui en pleine crise. Il reflète de manière exemplaire la mauvaise santé de notre économie, mais aussi le pillage des richesses nationales par un lobby affairiste et sans scrupules. La nouvelle politique bancaire doit etre redéfinie sur la base d’une orientation plus judicieuse des crédits vers des projets de développement à caractère économique et social et devra corriger la tendance sélective actuelle, dans un souci de justice et de participation du plus grand nombre possible à l’œuvre commune de développement.

Charpente essentielle pour former le citoyen de demain et les ressources-hommes hautement qualifiées, notre système éducatif est malade. Dès son ascension au pouvoir, des réformes devront être engagées suite à des assises nationales de l’éducation, dans le double objectif de rendre l’école mauritanienne compétitive et facteur d’intégration nationale. Dans cette veine, une politique active en matière de formation des ressources humaines est plus qu’une nécessité avec le recours à notre diaspora, dans le cadre d’une opération « Retour des cerveaux ».

senalioune