Daily Archives: 09/01/2018
PETITION POUR LA RECONNAISSANCE LEGALE des Forces Progressistes du Changement ( FPC )
Après vingt trois (23) années d’exil nous avions décidé de redéployer notre Action à l’intérieur du territoire en vue de l’inscrire dans un cadre politique pacifique , légal et démocratique .
Suite au congrès de mûtation tenu à Nouakchott en Aout 2014 , nous nous sommes constitués en parti politique dénommé Forces Progressistes du Changement (FPC) , dans le respect rigoureux des conditions prescrites par la loi , – Loi , du reste , au régime déclaratif dévoyé- . Le Ministère de l’intérieur, par ailleurs , attendra huit (8) mois pour notifier le rejet de notre dossier , en violation flagrante de la loi.
Les voies de recours juridique que nous avons suivies , voilà plus de deux ans, se sont révélées jusque-là vaines , puisque de report en report , l’examen du dossier reste toujours pendant au niveau de la cour suprême.
Manifestement victimes d’un arbitraire et d’une discrimination patente de la part du Gouvernement mauritanien , la Direction des Forces Progressistes du Changement ( FPC) en appelle, à travers cette pétition , au soutien et à la solidarité agissante des leaders politiques nationaux .
Les Signataires : ( Partis politiques et Mouvements légalement reconnus )
Mohamed Jemil Mansour Président du parti Tawasoul ( 23-9-2017)
Ahmed Daddah Président ‘’ ‘’ RFD
Mohamed ould Maouloud ‘’ ‘’ ‘’ ‘’ UFP
Saleh ould Hanena ‘’ ‘’ ‘’ ‘’ HATEM
Boydiel ould Hamoïd ‘’ ‘’ ‘’ ‘’ El WIAM
Messaoud ould Bulkheir ‘’ ‘’ ‘’ ‘’ APP
Yahya Ahmed Waghef ‘’ ‘’ ‘’ ‘’ ADIL
Ba Mamadou Alassane ‘’ ‘’ ‘’ ‘’ PLEJ
Ibrahima Moctar Sarr ‘’ ‘’ ‘’ ‘’ AJD/mr
Mohamed ould Dellahi ‘’ ‘’ ‘’ ‘’ PMDE/ecologie
Abdessalam Horma ‘’ ‘’ ‘’ SAWAB
Mody Mohamed Kamara Vice -President du MPR
Tidjane Koïta ‘’ ‘’ UNDD
Isselmou ould Hanefi ‘’ ‘’ ‘’ USD
Boubacr Messaoud Président de SOS/esclaves
Samory ould Beye SG Cltm
La Direction des FPC remercie chaleureusement tous ceux-là qui ont consenti à recevoir le Président du Parti et accepte d’ apposer leurs signatures au bas de cette pétition . A tous les autres, elle exprime sa compréhension et dit respecter leur position .
Nouakchott, le 08 janvier 2018
Le Chargé de la communication des Forces Progressistes du Changement ( FPC )
M. Moussa Fall : “La démonétisation n’est qu’un écran de fumée pour braquer l’opinion sur l’avènement d’une nouvelle monnaie, afin de faire passer subrepticement une dévaluation de l’ouguiya”
Au lendemain de l’annonce par le gouvernement de la démonétisation de l’Ouguiya, nous avons approché, comme promis, l’économiste et homme politique, Moussa Fall, président du MCD. Voici les quelques questions que nous lui avons posées pour éclairer les profanes.
Le Calame : Lors de la célébration du 57e anniversaire de l’indépendance du pays, le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé la démonétisation de l’Ouguiya. C’est quoi, une opération de démonétisation? Et en quoi elle consiste ?
Moussa Fall : Initialement la valeur d’une monnaie était fixée en référence à une quantité déterminée d’or et assortie d’une garantie de son échange en or. Pour augmenter la quantité de monnaie, il fallait augmenter la quantité des réserves en métal précieux détenue par l’institut d’émission.
C’était le système de l’étalon or. Par la suite la garantie de la convertibilité en or a été abandonnée et un système de change flottant est progressivement devenu la règle dans les marchés de change internationaux.
Aujourd’hui, les billets de banque sont des papiers qui n’ont pas de valeur intrinsèque. C’est l’autorité monétaire qui fixe au départ la valeur d’une monnaie par rapport à un panier de devises. Elle monétise ces billets en leur attribuant cette valeur.
Cette valeur fluctue sur le marché de change en fonction du comportement de l’économie du pays. Quand les fluctuations reflètent les équilibres de l’offre et de la demande, les ajustements des cours à la hausse ou à la baisse se font automatiquement.
En Mauritanie, nous avons un système hybride avec des cours officiels administrés par la Banque Centrale et un marché de change étriqué qui ne répond pas à tous les besoins des transactions, et des cours réels qui reflètent la capacité effective de l’offre à satisfaire la demande. Dans ce système, la Banque Centrale intervient dans la fixation des cours au quotidien en tenant compte d’un ensemble de facteurs.
La démonétisation consiste à enlever à des papiers et à des pièces la valeur qui leur avait été attribuée initialement par l’institut d’émission. La démonétisation ne concerne que la monnaie en circulation sous forme de billets et de pièces.
Les avoirs en comptes bancaires sont convertibles mais ne sont pas démonétisables. Par contre les billets redeviendront de simples papiers sans valeur à l’issue de leur période de validité. Une nouvelle valeur sera affectée à de nouveaux billets.
Pourquoi le gouvernement décide d’y recourir?
L’introduction d’une nouvelle monnaie se fait pour traiter les effets de l’hyperinflation. Quand la perte de valeur d’une monnaie atteint des proportions démesurées, on est amené, dans certains pays, à remplir des valises entières de billets de banque pour acheter des produits dérisoires comme une baguette de pain par exemple.
Ce fut le cas au Brésil avant la réforme de 94 et au Zaïre de l’époque. C’est toujours le cas au Vietnam où1 euro vaut 25.596,65 Dongs et en Indonésie où 1 euro vaut 15.130,82 Roupies. Dans d’autres pays, au lieu de transporter des valises pour acheter un pain, on met en circulation des billets de banque avec des valeurs nominales astronomiques.
Au Zimbabwe, par exemple, l’inflation en taux annuel a atteint en 2008, 2,2 millions pour cent poussant l’autorité monétaire à émettre en janvier 2009, des billets de cent mille milliards de dollars zimbabwéens. Pour faciliter la manipulation des billets et fluidifier les transactions, il s’impose dans de telles situations d’opérer une réforme monétaire en profondeur portant aussi bien sur les instruments de paiement proprement dits que sur les causes de l’hyperinflation elle-même.
En accompagnement de l’émission d’une nouvelle monnaie plus forte, il faut nécessairement, mettre en œuvre des plans de stabilisation puis de relance des économies concernées.
Pour ce qui nous concerne, nous subissons certes une inflation plus fortement ressentie que celle reconnue par les chiffres officiels. Mais nous sommes encore très loin de l’hyperinflation.
Les billets de banque existants sont loin d’être encombrants. Une baguette de pain s’achetait avec un tout petit billet de 100 ouguiyas. Ni les valeurs nominales des billets ni leur pouvoir d’achat ne justifient leur remplacement par de nouvelles coupures.
Deux raisons peuvent à mes yeux motiver cette décision :
La première est celle d’émettre un écran de fumée pour braquer l’opinion sur l’avènement d’une nouvelle monnaie avec une valeur faciale et une présentation modifiées, afin de faire passer subrepticement une dévaluation de l’ouguiya.
La seconde consiste à parachever, avec les modifications du drapeau et de l’hymne, les symboles d’une imaginaire « Mauritanie Nouvelle» par opposition à toute l’œuvre accomplie par les générations précédentes.
Quelles peuvent être les implications au plan économique et au plan social ?
La modification d’une monnaie a toujours des implications sociales et économiques. Des implications qui sont amplifiées quand cette modification est accompagnée par une dévaluation. Pour le cas présent, le premier impact sera la perturbation que les nouveaux billets provoqueront sur le marché.
Il faut un temps d’adaptation plus ou moins long pour s’habituer à la manipulation de ces nouveaux moyens de paiement et corriger les nombreux dysfonctionnements constatés. Le second impact est psychologique. L’impression de voir divisés par dix, du jour au lendemain, ses avoirs ne manquera pas de provoquer un choc pour la plupart des détenteurs d’actifs monétaires.
La troisième conséquence, et la plus grave, est et sera, indépendamment de la décote de la monnaie, la propension à l’augmentation des prix. Le changement de base de la monnaie incite à des glissements moins perceptibles des prix. Ajouter dix ouguiyas de la nouvelle monnaie peut passer inaperçu alors que cela correspond à une augmentation de cent ouguiyas dans l’ancien système.
Ainsi dans les quartiers populaires, la baguette de pain qui se vendait à 80 ouguiyas s’achète aujourd’hui à 10 nouvelles ouguiyas. Le ciment a augmente de 4,5%, le fer a béton de 17% et l’ensemble des produits alimentaires ont vu leurs prix augmenter. Ce phénomène est amplifié par l’anticipation de la dévaluation de la monnaie.
Le second volet de cette réforme est la dévaluation de l’ouguiya. Sur un an, l’euro à la vente est passé de 376,72 le 2 janvier 2017 à 429,5 le 3 janvier 2018 soit une dépréciation de 14% en un an. Il est attendu que le rythme de cette dévaluation va s’amplifier dans les jours et les mois à venir. Les dévaluations sont les conséquences de difficultés économiques et quand une monnaie perd constamment de sa valeur, son économie est déstabilisée.
Face à une telle situation, la première question est de savoir pourquoi notre économie est en crise au point de recourir à la dévaluation ? Cette crise est clairement le résultat de la politique économique suivie tout le long des neuf dernières années.
L’Etat s’est en effet lancé dans une politique d’investissement anarchique ignorant les besoins prioritaires du pays et méprisant les critères de bonne gouvernance. Cette politique s’est traduite par un énorme gaspillage de ressources et un endettement qui atteint aujourd’hui 4,700 milliards de dollars, en progression de 279% sur neuf ans, selon le Rapport Economique et Financier de novembre 2017.
Durant cette même période, les pouvoirs publics se sont engagés à grands frais dans une politique d’étatisation de l’économie et de mise sous tutelle des entreprises avec les résultats catastrophique que l’on constate aujourd’hui: L’état végétatif de la Snim et la liquidation d’autres entreprises publiques. Sur un autre plan, les pouvoirs publics se sont attaqués au secteur privé, celui qui devait tirer l’économie du pays vers le haut.
Le climat des affaires en a beaucoup pâti et une classe de nouveaux hommes d’affaires, sans expérience et sans qualification, tous proches du sommet de l’Etat se sont retrouvés du jour au lendemain des milliardaires grâce à des marchés de gré à gré.
La politique budgétaire suivie exerce une pression insoutenable sur les entreprises et les ménages et plus de 30% des ressources sont affectés à des projets qui ne répondent, pour la plupart, à aucun des critères de sélection et de bonne qualité de réalisation exigés par la recherche de l’efficacité et de la pertinence dans l’utilisation des ressources publiques.
Ce déséquilibre dans l’affectation des ressources se fait au détriment de la qualité des services publics prioritaires que sont l’éducation et la santé. A titre d’exemple et selon l’institut des statistiques de l’UNESCO, les dépenses publiques en éducation en % du PIB sont de 2,94% seulement en Mauritanie. Alors que, selon les mêmes sources, au Sénégal elles se situent à 7,22%, en Tunisie 6,25% et au Maroc 6,7%.
Une telle politique ne pouvait donc conduire qu’à la crise dans laquelle se débat actuellement notre économie. Et il est illusoire de penser qu’une dévaluation en douceur, ou par sauts de puces, ou par bonds peut apporter des solutions durables à cette crise.
La dévaluation ne peut constituer, à elle seule, un remède aux difficultés d’une économie malade. Elle peut soulager momentanément le secteur exportateur en augmentant mécaniquement le chiffre d’affaires des entreprises exportatrices et en diminuant, en termes réels, les salaires du personnel.
Mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, on retombera très rapidement dans de nouvelles difficultés. Une dévaluation ne vaut que par la qualité et la pertinence des mesures d’accompagnement qui permettront une relance durable de l’économie.
En l’absence de telles mesures qui constituent généralement un changement radical de politique économique, les effets bénéfiques d’une dévaluation seront à la fois limités et éphémères. On attend toujours de telles rectifications de la part de nos autorités. Elles qui continuent à nier l’existence d’une crise et leur recours à la dévaluation.
Une dévaluation sans mesures d’accompagnement n’apportera que la perte de pouvoir d’achat, et donc de la chute du niveau de vie pour la population.
Toute perte de valeur d’une monnaie diminue automatiquement son pouvoir d’achat et appauvrit d’autant les populations. C’est un sacrifice fort qui ne doit être consenti qu’en contrepartie d’un avenir meilleur pour tous.
Un sacrifice qui intervient dans un contexte où le pays est confronté, cette année, à une sècheresse d’une ampleur inégalée ces dernières décennies…
Dans notre pays, l’érosion monétaire perdure depuis plusieurs années et risque de s’amplifier s’ajoutant à l’effet psychologique inflationniste de l’introduction de nouveaux billets à valeur faciale divisée par dix et à une politique fiscale étouffante. Dans un tel contexte où le monde rural sera confronté, cette année, à une sècheresse d’une ampleur inégalée ces dernières décennies, comme vous dites, il est à craindre que le degré de la paupérisation et de la précarité des citoyens atteigne les taux limites de l’insoutenable.
Propos recueillis par DL
le calame
Loupe. Mauritanie : que “cachent tous ces « changements” ?
Changement sur changement ! Jamais la Mauritanie n’a aussi été auréolée en symboles et souveraineté nationaux.
Un état civil « bio-numérisé », Un drapeau recousu, un hymne national rejoué, un sénat assassiné, une ouguiya démonétisée, une constitution « réformée », Diantre…. que la liste des changements est loin d’être finie. Tant les ambitions personnalisées de l’homme qui dirige le pays sont insatiables. Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas un continuateur de l’œuvre de ses prédécesseurs.
C’en est le conspirateur et parfait contempteur plutôt déterminé à effacer les traces de tout ce qui jusque-là faisait l’essentiel de l’héritage partagé ou non par les générations post- indépendance. Prônant une Mauritanie de ses réalisations à la dimension de ses prétentions.
Tel l’Américain Trump, Aziz bouscule tout et impose son autorité sans demander l’avis de quiconque sauf si c’est pour appuyer gaillardement sa décision. Du choix de son équipe gouvernementale à ses lieutenants au sein de l’armée, ses banquiers, ses courtisans privilégiés, l’homme possédé par on ne sait quel instinct de « changement » tisse avec dextérité peut-être, mais « impopulairement » sa toile.
Ni les grincements des dents des contestataires, moins encore les révélations sur des présumés scandales financiers qui le rattraperaient un jour ne semblent l’arrêter dans sa folle course d’aller au bout de ses rêves de devenir le héros des défis. Qui à l’heure actuelle a les moyens de le bouter hors du champ de la compétition lui qui n’avait comme dragon redouté que son défunt cousin Ely Ould Mohamed Vall ?
Pense-t-il désormais avoir les coudées franches pour gérer la Mauritanie tranquillement si loin longtemps que lui permettra sa résistance aux crises et contingences politiques. Ceux qui à tord ou à raison lui prêtent des intentions de tripatouiller la constitution pour briguer un troisième mandat soupçonnent l’homme aux commandes de jouer au séducteur en surfant sur tout ce qui représente une rupture avec le passé.
Ainsi Aziz multiplie les changements pour donner aux mauritaniens l’illusion que c’est lui seul qui détient les clés d’une Mauritanie nouvelle telle qu’il pense en être l’artisan. Or, en passant en revue tous ces changements opérés ces derniers temps, rien véritablement n’a bougé dans la vie des mauritaniens en termes de pouvoir d’achat des consommateurs, de leur bien-être social et économique en général. La nouvelle monnaie en circulation est égale à l’ancienne sur le plan de la valeur au moment où la grille des revenus des travailleurs reste immobilisée, particulièrement les petites et moyennes catégories.
Le changement subtil le plus attendu est celui dont les impacts sont prégnants sur le niveau de vie des populations. En effet la priorité est d’améliorer le quotidien des citoyens par un programme social pertinent visant à accompagner les catégories les plus vulnérables au lieu d’éternels plans d’interventions rapides sources de détournements des deniers publics.
Si le citoyen lambda frappé de plein de fouet par une crise sociale vertigineuse, vit dans la détresse, l’homme politique continue lui aussi de subir la volonté d’un président intraitable sur le terrain de l’alternance !
le renovateur