Daily Archives: 28/01/2018
FLAMNET-AGORA: VOUS AVEZ DIT INCRIMINATION DE LA DISCRIMINATION EN MAURITANIE?
L’Assemblée Nationale ou la chambre d´enregistrement et d´applaudissement du Système de l´Azizanie a adopté, au cours de sa dernière séance plénière un projet de loi portant ”incrimination de la discrimination” en Mauritanie si l´on en croit la dépêche de la fameuse et fumeuse agence d´information l´AMI. Oui, vous avez bien entendu lutte contre la discrimination, la chose est assez sérieuse de grâce ne souriez pas!
Ce qui est aberrant et hilarant à la fois dans cette loi c´est qu´elle est plutôt dirigée contre ceux qui dénoncent et combattent le racisme d´Etat, la discrimination raciale et l´esclavage en Mauritanie. Désormais toute organisation patriotique qui dénoncerait le racisme sera considérée comme une organisation « identitaire et porteuse de haine ». Nos injustes juges, bras armés du Système n´auront qu´à faire recours à l’article 36 du Code pénal qui permet de priver la personne condamnée de ses droits nationaux, civils , civiques et familiaux pour une période de cinq ans. Cela nous rappelle curieusement encore le procès des rédacteurs du « Manifeste du négro-mauritanien opprimé » en septembre 1986 et les peines subies par nos camarades qui avaient commis le crime de dénoncer la politique de discrimination raciale érigée en régle de gestion du pays, des chiffres et statistiques à l´appui.
Si hier on pouvait encore parler de marginalisation ou d´exclusion aujourd´hui on assiste à une épuration totale de la composante négro-mauritanienne dans les instances du pouvoir et de décision au sein de l´administration, de l´armée, dans les médias, la diplomatie et le secteur économique. S´il y a un criminel à combattre et à mettre au banc des accusés c´est bien l´Etat raciste et son gardien du temple en l´occurence le président putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz.
Toute cette armada juridique n´a en fait qu´un seul but, interdire et incriminer les organisations de défense des droits humains ou mouvements de libération nationale comme les FPC, L´IRA entre autres, qui empêchent toujours de banaliser la discrimination raciale et l´enterrement définitif du dossier du génocide des années de braise.
Si cette loi était vraiment révolutionnaire et devait être appliquée sérieusement elle devait frapper en premier le Général-président et toute son équipe pour pratique de politique de discrimination raciale et d´Apartheid qui ne dit pas son nom mais nous sommes en Mauritanie où les rôles sont toujours inversés. Les bourreaux sont promus en héros et les victimes jugés en coupables.
Encore une fois ce n´est pas par la répression, l´intimidation, la politique de l´autruche qu´on arrivera à évacuer la délicate question de la cohabitation et la politique de discrimination raciale devenue progressivement structurelle dans notre pays.
On ne le dira jamais assez, les FPC ou les mouvements d´obeidience Négro-africaine ou Haratine n´ont ni créé, ni inventé l’esclavage et le racisme. C´est bien l´existence effective de ces problèmes qui explique leur naissance et leur combat. Mais Hélas l´esprit biscornu des soldeurs du crime et partisans du système ne digère pas cette évidence. La lâcheté est ici sans commune mesure.
Il est temps encore de comprendre que l’exclusion est en soi économiquement mauvaise, socialement corrosive et politiquement explosive.
Comprenons qu’une » nation dispersée, battue, humiliée peut (heureusement) toujours se rebeller contre son sort et revenir à la vie ». Tentons dès à présent de sortir de ce cul-de-sac qui, tout le monde le sait, ne mène nulle part. Pour en sortir, il faut, à notre avis une attitude courageuse, d’ouverture sincère et de reconnaissance du problème de fond à savoir la politique assumée de discrimination raciale qui ressemble fort à un apartheid sournois.
Un climat de décrispation sociale grâce à un train de mesures positives à l’endroit de toutes les victimes de cette politique nocive. La sanction des crimes commis pour que justice prévale sur l’abitraire et l’impunité.. Je crois qu’il faut se parler, car ce formidable potentiel de révolte enfouie commence à gronder. Il serait erroné de croire que toutes ces années de calme plat peuvent exclure toute éventualité de soulèvement populaire.
Après avoir passablement plagié notre projet d´autonomie des régions, nous invitons le pouvoir à s´inspirer davantage des principes généraux de notre Charte qui stipule entre autres :
– La république est une et indivisible
– Elle reconnaît et garantit les Autonomies locales
– Elle veille au principe de non-discrimination et au respect de la dignité humaine
– Elle consacre l’égale participation des Communautés à la gestion du pays
– La Mauritanie est un pays multiethnique et pluriculturel, où la République garantit l’égalité de toutes les langues et cultures nationales .
– La Mauritanie est un pays composé de deux communautés racio-culturelles, l’une composée de Noirs (Bamana, Fulbe, H’râtîn, Sooninko, Wolof), l’autre de Blancs (Bîdhân ou arabo-berbères).
– Toutes les Communautés ethniques (Bamana, Bidhân, Fulbe, H’ratin, Soninko, Wolof ) du pays auront intégralement les mêmes droits. Chacune aura le droit de donner son avis sur toute décision qui engagera son avenir.
Hier comme aujourd´hui, conformément à notre CHARTE, nou nous engageons solennellement à ne ménager aucun sacrifice pour la pleine réalisation d’une Mauritanie égalitaire et démocratique, débarrassée définitivement de l’esclavage et du racisme, unie dans sa diversité, riche de toutes ses cultures épanouies, assurant à toutes ses citoyennes et à tous ses citoyens les mêmes droits.
Tous ensemble, nous aurons encore à mener d’autres combats pour que l’égalité, la justice et la démocratie s’enracinent profondément dans notre pays.
La lutte continue!
Kaaw Touré
Porte-parole des Forces Progressistes du Changement (FPC)
Mauritanie : les prochaines élections “détermineront l’avenir du pays” (O. Mouloud)
“La question de participation ou de boycott ne se pose pas pour les prochaines élections. Il faut comprendre la nature des élections.
Les prochaines élections 2018-2019 détermineront l’avenir de la Mauritanie pour les prochaines cinq années”, a précisé Mohamed Ould Mouloud, le président en exercice du Front National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), le plus grand rassemble de l’opposition mauritanienne.
« C’est une période particulièrement délicate. Nous avons un Etat en déliquescence et un président en fin de mandat. Il y a un risque considérable qu’en cas de crise électorale, le pays sombre dans une situation difficilement prévisible – qu’à Dieu ne plaise – comme il s’est passé dans d’autres pays », a dit Ould Mouloud, qui est aussi le chef du parti UFP, Union des Forces de Progrès. Il était interrogé ce samedi par Alakhbar en marge d’une rencontre d’échange entre blogueurs et leaders de l’opposition.
Mohamed Ould Mouloud de poursuivre : « Nous sommes dans une région, le Sahel, qui est déjà particulièrement instable donc. Si la Mauritanie s’y ajoute, ce sera quelque chose de très grave. Parc conséquent, les prochaines élections ont cette caractéristique d’être des élections déterminantes pour l’avenir du pays, déterminantes pour la stabilité du pays et pour la stabilité de la région ».
alakhbar