Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: October 2017

Dérive autoritaire en Mauritanie : Coq sans voix ?

Résultat de recherche d'images pour Dans un style qu’on croyait à jamais révolu, la très officielle Agence mauritanienne d’information (AMI) s’est fendue, la semaine dernière, d’un « éditorial » qui flaire les années de braise des tristement célèbres régimes militaires. La voilà à attaquer, en termes très peu voilés, notre voisin sénégalais. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’agence de presse sénégalaise (qui dépend, certes, du ministère de l’Information mais qui, contrairement à la nôtre, dispose d’une certaine marge de manœuvres, aussi petite soit-elle) a publié une information relative à une conférence de presse  que comptaient organiser des ONG sur « la situation des droits de l’homme et des libertés démocratiques en Mauritanie ». Sous le titre « Erreur ou dérive délibérée », le pamphlet de l’AMI qualifie le communiqué repris par l’APS de « haineux, mensonger, diffamatoire et hostile à la Mauritanie » – excusez du peu –  et décoche une flèche empoisonnée, en évoquant l’esclavage, dont « la Mauritanie n’est pas historiquement connue en centre de gravité sous-régional de la traite des êtres humains ». Manière de rappeler l’île  de Gorée, sans la citer nommément. Sur la bonne gouvernance où la Mauritanie se voit de plus en plus épinglée – le rapport de Sherpa ne date que de quelques jours – l’AMI rétorque : « Pour une crédibilité maximale, [ces ONG] auraient dû s’intéresser, prioritairement, aux cas de corruption soulevés par la presse sénégalaise locale ». Là, notre AMI y va un peu fort et en langage très peu diplomatique.

Les manœuvres ne se sont pas arrêtées en si « bon » chemin. La Mauritanie a fait pression sur le Sénégal qui a fait pression, à son tour, sur les ONG pour que ni la conférence de presse de samedi (à laquelle devaient assister des avocats français, dont le président de Sherpa), ni celles du jeudi suivant n’aient lieu. Elles furent annulées. Macky, qui a su, jusqu’à présent, gérer intelligemment Ould Abdel Aziz, a préféré éviter l’incident diplomatique avec un pays voisin et un président dont les réactions sont imprévisibles. Comme l’année dernier, lorsque  celui-ci décida, subitement, de renvoyer chez eux tous les pêcheurs sénégalais, parce que le Sénégal avait ordonné, aux éleveurs mauritaniens, de rapatrier leurs troupeaux, au motif qu’ils constituaient un danger pur l’écosystème. Malgré l’existence d’un accord, signé en 2006, règlementant la transhumance entre les deux pays. Le Sénégal était rapidement revenu sur sa décision mais  Ould Abdel Aziz a la rancune tenace. Depuis, il y a comme un nuage, sur les relations entre les deux Etats. D’autant plus persistant que Dakar a pris la fâcheuse habitude de recevoir, sur son sol, des opposants au régime mauritanien. Ses télés, radios et journaux privés leur ouvrent largement les bras, ne ménageant nullement le régime de Nouakchott. Et, quand l’agence de presse officielle s’est mise de la partie,  ce fut comme la goutte qui fait déborder le vase. Mais le Sénégal, soucieux de préserver ses relations de bon voisinage, a joué balle à terre. Son nouveau ministre des Affaires étrangères faisant même le déplacement de Nouakchott, à l’occasion d’une tournée sous-régionale. Non pas, bien évidemment, pour se plier en quatre devant notre guide éclairé, comme l’ont rapporté certains sites – toujours les mêmes porte-couteaux qu’on utilise pour le sale boulot – mais, pour arrondir, tout simplement, les angles.

Ahmed Ould Cheikh

le calame

 

Mauritanie-Sénégal : Arrondir les angles

altDans un style qu’on croyait à jamais révolu, la très officielle Agence mauritanienne d’information (AMI) s’est fendue, la semaine dernière, d’un « éditorial » qui flaire les années de braise des tristement célèbres régimes militaires. La voilà à attaquer, en termes très peu voilés, notre voisin sénégalais. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’agence de presse sénégalaise (qui dépend, certes, du ministère de l’Information mais qui, contrairement à la nôtre, dispose d’une certaine marge de manœuvres, aussi petite soit-elle) a publié une information relative à une conférence de presse  que comptaient organiser des ONG sur « la situation des droits de l’homme et des libertés démocratiques en Mauritanie ». Sous le titre « Erreur ou dérive délibérée », le pamphlet de l’AMI qualifie le communiqué repris par l’APS de « haineux, mensonger, diffamatoire et hostile à la Mauritanie » – excusez du peu –  et décoche une flèche empoisonnée, en évoquant l’esclavage, dont « la Mauritanie n’est pas historiquement connue en centre de gravité sous-régional de la traite des êtres humains ». Manière de rappeler l’île  de Gorée, sans la citer nommément. Sur la bonne gouvernance où la Mauritanie se voit de plus en plus épinglée – le rapport de Sherpa ne date que de quelques jours – l’AMI rétorque : « Pour une crédibilité maximale, [ces ONG] auraient dû s’intéresser, prioritairement, aux cas de corruption soulevés par la presse sénégalaise locale ». Là, notre AMI y va un peu fort et en langage très peu diplomatique.

Les manœuvres ne se sont pas arrêtées en si « bon » chemin. La Mauritanie a fait pression sur le Sénégal qui a fait pression, à son tour, sur les ONG pour que ni la conférence de presse de samedi (à laquelle devaient assister des avocats français, dont le président de Sherpa), ni celles du jeudi suivant n’aient lieu. Elles furent annulées. Macky, qui a su, jusqu’à présent, gérer intelligemment Ould Abdel Aziz, a préféré éviter l’incident diplomatique avec un pays voisin et un président dont les réactions sont imprévisibles. Comme l’année dernier, lorsque  celui-ci décida, subitement, de renvoyer chez eux tous les pêcheurs sénégalais, parce que le Sénégal avait ordonné, aux éleveurs mauritaniens, de rapatrier leurs troupeaux, au motif qu’ils constituaient un danger pur l’écosystème. Malgré l’existence d’un accord, signé en 2006, règlementant la transhumance entre les deux pays. Le Sénégal était rapidement revenu sur sa décision mais  Ould Abdel Aziz a la rancune tenace. Depuis, il y a comme un nuage, sur les relations entre les deux Etats. D’autant plus persistant que Dakar a pris la fâcheuse habitude de recevoir, sur son sol, des opposants au régime mauritanien. Ses télés, radios et journaux privés leur ouvrent largement les bras, ne ménageant nullement le régime de Nouakchott. Et, quand l’agence de presse officielle s’est mise de la partie,  ce fut comme la goutte qui fait déborder le vase. Mais le Sénégal, soucieux de préserver ses relations de bon voisinage, a joué balle à terre. Son nouveau ministre des Affaires étrangères faisant même le déplacement de Nouakchott, à l’occasion d’une tournée sous-régionale. Non pas, bien évidemment, pour se plier en quatre devant notre guide éclairé, comme l’ont rapporté certains sites – toujours les mêmes porte-couteaux qu’on utilise pour le sale boulot – mais, pour arrondir, tout simplement, les angles.

Ahmed Ould Cheikh

le calame

Laser du lundi : Les jointures, les fractures et les abysses sénégalo-mauritaniens (Par Babacar Justin Ndiaye)

Laser du lundi : Les jointures, les fractures et les abysses sénégalo-mauritaniens (Par Babacar Justin Ndiaye)Toutes les jointures sont ancrées dans les entrailles de la relation ou, plus exactement, dans les tréfonds de l’osmose entre le Sénégal et La Mauritanie. Tout a collé voire soudé les deux pays : La géographie, la religion et les trois séquences essentielles de l’Histoire (avec un grand H) que sont les phases précoloniale, coloniale et postcoloniale. A l’apogée du colonialisme français, les deux territoires ont pratiquement partagé la même chaine de commandement et le même personnel administratif. Les vestiges sont encore visibles à Saint-Louis. Je recommande aux uns et aux autres, le livre du Commandant François Beslay intitulé « Les Reguibats ». Cet officier français a commandé les méharistes et les goumiers dans le désert mauritanien, après la Seconde Guerre, avant de contribuer, par le biais de l’assistance technique, à la création de l’armée mauritanienne en 1960. Armée qu’il a momentanément commandée. Son ouvrage est une mine d’informations qui démontre combien la Mauritanie fut rattachée à l’Afrique Occidentale Française (AOF) et, surtout intégrée au giron administratif franco-sénégalais.
Après la domination étrangère rigoureusement partagée (la longue nuit coloniale) les deux Etats émancipés ont fait solidairement irruption dans le concert des nations libres. Le Sénégal, membre du « Groupe de Monrovia » – par opposition au « Groupe de Casablanca » – repoussa diplomatiquement les velléités annexionnistes du Maroc, en direction de la jeune et frêle République Islamique de Mauritanie. Même si la position du Sénégal était aveuglément alignée sur celle de la France désireuse de créer une entité mauritanienne, afin de faire main basse sur le minerai de fer de Zouerate via la MIFERMA, la posture de Dakar a aidé indiscutablement au sauvetage de la Mauritanie, des visées expansionnistes de Rabat. Donc à l’avènement d’une Mauritanie indépendante. A une époque où la Guinée de Sékou Touré, le Mali de Modibo Keita et le GPRA algérien étaient chaudement en faveur des thèses de Mohamed V, père du futur Hassan II. Dans la tourmente (une tension croissante prévaut actuellement entre les deux pays), il est sain, judicieux et utile de revisiter les étapes et les repères historiques, pour mieux mettre le cap sur l’avenir qui imposera, tôt ou tard, la coopération dans la paix.

A cet égard, rappelons que le Président Mocktar Ould Daddah, artisan de l’indépendance de la Mauritanie, a fait son stage d’avocat dans le cabinet de Maitre Boissier Palun, membre fondateur et argentier du BDS, c’est-à-dire l’ancêtre du PS de Léopold Sédar Senghor et d’Ousmane Tanor Dieng. Ce brassage entre les élites pionnières explique l’étroitesse légendaire des relations longtemps émaillées de de confiance entre le Sénégal et la Mauritanie. Il est clair que l’amitié entre les deux premiers Présidents du Sénégal et de la Mauritanie a hâté la naissance de l’Organisation des Etats Riverains du Fleuve Sénégal (OERS) qui a cédé la place à la très exemplaire OMVS. Mieux, ces liens-là ont des volets secrets et moins secrets qui, à deux reprises, ont mis la Mauritanie à l’abri de la déstabilisation et/ou de l’effondrement. Le défunt Président Mocktar Ould Daddah révèle dans ses « Mémoires », un geste très amical de son homologue sénégalais, feu le Président Senghor, qui, au cours d’une brève escale sur l’aéroport de Nouakchott, lui conseilla de faire attention vis-à-vis du nouvel ambassadeur de France d’alors, Jean-François Deniau, muni d’un agenda caché. Le même Senghor – décidément solidaire de la Mauritanie – convaincra Valéry Giscard d’Estaing, d’utiliser les bombardiers « Jaguar » pré-positionnés à  Dakar, contre les colonnes mobiles du Polisario, sur le point de submerger les unités de l’armée mauritanienne.

Ces faits – parmi d’autres – ont valeur de vraies jointures. Malheureusement, elles n’ont pas empêché la fracture béante saignante et abyssale de 1989-1990 qui, tel un ressort définitivement brisé, a créé un état de cancérisation dans la relation sénégalo-mauritanienne. Une dégradation amplifiée par des péripéties anciennes et des phénomènes nouveaux, tous porteurs de tensions voire de clash. Sinon de potentiels casus belli. En effet, l’arrivée des militaires en 1978 (coup d’Etat militaire du 10 juillet contre Ould Daddah) a secoué l’axe Dakar-Nouakchott. En 1979, le Colonel Mohamed Khouna Ould Haïdallah (tombeur du Colonel Moustapha Ould Saleck, bourreau du Colonel Bouceif et pro-algérien notoire) a soudainement alarmé Dakar. Affolé par la perspective d’avoir une frontière commune avec l’Algérie de Houari Boumediene, via une Mauritanie infiltrée et dominée par le Polisario, le Président Senghor – un an avant son départ du pouvoir – nourrit l’idée d’un glacis (une sorte de cordon sanitaire) le long du Fleuve Sénégal.

A cet effet, les services secrets sénégalais ont enrôlé un MDL de la Gendarmerie mauritanienne du nom de A…D. La mission du sous-officier mauritanien et déserteur a été de créer le Front de Libération du Fouta, du Walo et du Guidimakha : le WALFOUGUI. La manœuvre avait pour but, de favoriser la naissance – sur une ligne qui va du barrage de Diama à la ville de Sélibaby – d’un Etat-tampon, fantoche et protecteur du Sénégal (un glacis) dans le cas de figure où l’Algérie via le Polisario et avec la complicité du Colonel Haïdallah, prendrait le contrôle de la Mauritanie. Une éventualité cauchemardesque pour le premier chef de l’Etat du Sénégal dont les rapports avec l’Algérien Boumediene ont toujours été exécrables. Voilà l’épisode le plus secret de la relation sénégalo-mauritanienne. Très peu connu du grand public. Des acteurs politiques de premier plan l’ignorent également. Pour la petite histoire, c’est un proche collaborateur du Président Senghor, Djibril Yade (le père de la ministre française Rama Yade) qui assurait les contacts et le suivi entre le Secrétaire général du fameux WALFOUGUI et le Palais présidentiel du Sénégal, durant les années 1979 et 1980.

Il va sans dire qu’un tel grenouillage – même vital et prospectif pour les intérêts géopolitiques du Sénégal – mit en grande colère, le Comité Militaire de Salut National présidé par le Colonel Haïdallah. Ce dernier confiera à un ancien ministre ouest-africain : « Le Sénégal doit se rappeler qu’il a un ventre mou qui s’appelle la Casamance. Par conséquent, il ne peut pas conspirer impunément contre la Mauritanie ». Bien entendu, la Mauritanie n’a pas créé la rébellion en Casamance, mais elle a joué sa partition déstabilisatrice, sous les régimes successifs des Présidents Ould Haïdallah et Ould Taya. Est-ce un hasard si le réveil militaire du MFDC  a commencé, en décembre 1982 ? Soit deux ans avant la chute du Président Haïdallah en 1984.

Par ailleurs, la détérioration des relations entre les deux Etats a également été marquée, le 11 mars 1981, par la tentative de coup d’Etat d’inspiration marocaine, conduite, à partir du territoire sénégalais, par les Colonels exilés et factieux, Salem  Ould Sidi et Mohamed Bah Ould Kader. Bref, des secousses, des tensions, des coups obliques et réciproques qui ont culminé, en 1989, avec la crise ayant installé les deux pays au bord de la guerre. Au chapitre des ripostes appropriées, le Président Ould Taya reçut, en 2000, l’ennemi du Sénégal en Guinée-Bissau (feu le Général Ansoumane Mané) à la « Maison Brune », le Palais présidentiel. Audience tenue en présence de feu le Colonel Ely Ould Mohamed Vall, directeur de la Sûreté nationale. Toute une dune d’antécédents qui obstruent durablement l’horizon de la coopération bilatérale. Et, parfois multilatérale puisque la Mauritanie s’oppose fermement à l’arrivée du Sénégal  dans le G 5  Sahel. Tout comme, elle a roulé pour Yaya Jammeh contre la CEDEAO et, singulièrement contre le Sénégal, lors de la crise gambienne.

En vérité, Nouakchott a tiré les leçons traumatisantes de la fracture des années 89-90, puis élaboré une « doctrine sénégalaise » faite de rancœurs, de vigilance et de précautions. Les commerçants maures qui, jadis essaimèrent jusque dans les plus petits hameaux du Sénégal, ont disparu du panorama, malgré la normalisation matérialisée par la  reprise des relations diplomatiques. Par petites vagues, des Mauritaniens fortunés  débarquent au Sénégal, pour des soins médicaux ou des opérations commerciales de courte durée. A l’occasion de la Tabaski, des éleveurs franchissent le fleuve et écoulent vite les animaux puis rentrent. Quant aux camélidés (les chameaux), ils sont désormais aiguillonnés vers les pâturages situés en territoire malien. Voilà qui n’augure rien de rassurant autour de l’exploitation conjointe de ce pétrole et de ce gaz trop périlleusement limitrophes des deux pays. Une conjoncture gazière et pétrolière opportunément choisie par l’Etat-major des armées mauritaniennes, pour édifier un double port de guerre et de pêche à Ndiago, en bordure de la frontière.

L’Histoire ne se répète pas mais elle bégaie. Le Sénégal de Macky Sall n’accueille aucune instance dirigeante ou active des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (les FLAM) qui, d’ailleurs, ne sont plus brûlantes. Elles sont en voie d’extinction sur l’échiquier politique et sur l’autel d’une collusion démocratique avec la dictature militaire bellement parée des oripeaux de la démocratie. Par contre, une poignée d’opposants irréductibles et de personnalités mal vues par le Général Abdelaziz, déambulent souvent à Dakar, pour des raisons et des motifs variés. Des gens que les services de renseignement mauritaniens surveillent à distance, tandis que la sécurité du Sénégal veille sur tout et tous, conformément à sa mission permanente.

Parmi ceux-là, figure l’opposant banquier et milliardaire Ould Bouamatou (réfugié au Maroc) qui fait des va-et-vient entre Rabat et Dakar où il dispose d’une villa à Fann-Résidence. Il est catalogué comme le Fethullah Gulen de la Mauritanie qui financerait tout et tous (les manifestations, les sénateurs congédiés, les journalistes etc.) contre le Président Mohamed Ould Abdelaziz. L’autre bête noire que Nouakchott localise, de temps à autre, à Dakar, est le fameux Limame Chaffi, toujours ami et conseiller de l’ex-Président Blaise Compaoré. Une fraction de sa famille et de ses biens immobiliers se trouvent à Dakar. D’après certaines sources, il convoierait des tonnes de riz vers le Sénégal. Récemment, Limame Chaffi a été signalé dans le sud de la Libye où il a accompli une mission de réconciliation entre deux tribus Toubou, à la demande du Qatar. Mission, semble-t-il, bien payée en dollars. Un trésor de guerre politique qui truffe d’inquiétudes, les journées du Président mauritanien. Tel est l’arrière-plan de la glaciation des rapports entre le Sénégal et la Mauritanie. Finalement, le séjour de l’anti-esclavagiste Biram Dah Ould Abeid et sa conférence de presse avortée, sont les deux gouttes d’eau qui ont fait déborder un vase déjà rempli de ressentiments vifs et anciens, à l’endroit du Sénégal.


http://homeviewsenegal.com

Aide au développement ou néocolonialisme ?

illustration: mampouya.comLes pauvres savent mieux que nous ce qu’il faudrait faire pour sortir de la pauvreté. Alors pourquoi nous ne les laissons pas faire ?

La solution à la pauvreté mondiale est plus simple que vous ne le pensez, à condition d’adopter une nouvelle stratégie philanthropique de manière à changer notre vision de nous mêmes et de ceux que nous espérons aider.

Dans le prochain rapport annuel de la Banque mondiale, à paraître en 2018, pour la première fois, l’impact des petites réformes institutionnelles (comme le renforcement des droits de propriété privée), sur le niveau de pauvreté, sera quantifié. Les résultats montrent que, pour chaque augmentation de cinq unités du score d’un pays sur l’indice « Doing Business », il s’en suit une baisse d’un pourcent du niveau de pauvreté. En d’autres termes, plus un gouvernement permet aux pauvres d’exercer leurs droits économiques, moins le niveau de pauvreté est haut dans ce pays.

Efforts honnêtes, conséquences inattendues

Ainsi, les pauvres savent mieux que nous ce qu’il faudrait faire pour sortir de la pauvreté. Alors pourquoi nous ne les laissons pas faire? D’évidence, le courant dominant de l’aide au développement perpétue un paternalisme reposant sur l’expertise technique des étrangers en ignorant totalement les choix des bénéficiaires locaux.

Prenons l’exemple des experts étrangers, représentant le Millennium Villages Project, qui ont recommandé et soutenu financièrement de nouvelles cultures et méthodes agricoles dans un village ougandais. Ça a marché, puisque les rendements des récoltes ont considérablement augmenté, mais rapidement les villageois ont fini par être malheureux, même rancuniers, car il n’y avait pas de débouchés pour écouler leurs récoltes qui ont fini par pourrir. En fait, il s’est avéré que le coût pour amener les camions au village afin de transporter la récolte supplémentaire sur le marché a dépassé sa valeur. D’évidence, si les villageois avaient été consultés lors de la réalisation du programme, ils auraient pu évaluer le risque dans le contexte.

Il existe d’innombrables histoires telles que l’aventure du village ougandais pour apprendre de ses erreurs en dépit des efforts honnêtes et des bonnes intentions. La conséquence est que le monde en développement est étouffé des conséquences de grands projets construits de toute pièce par des experts extérieurs déconnectés du milieu. Le colonialisme brutal du passé a cédé la place à l’industrie de l’aide apparemment sérieuse et généreuse.

En 2016, l’aide au développement dans le monde a atteint un nouveau sommet de 143 milliards de dollars. Ce serait une nouvelle encourageante si l’aide au développement avait permis de réaliser des changements économiques durables. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Un nombre croissant d’experts en développement économique de haut niveau, parmi eux le lauréat du prix Nobel de 2015, Angus Deaton, mettent en garde contre le modèle actuel d’aide pour atténuer la pauvreté systémique dans le monde, car il fait plus de mal que de bien et doit être abandonné.

Bien sûr, faire face aux pauvres du monde est tout aussi troublant que de constater que nos meilleurs efforts philanthropiques au cours des 60 dernières années ont peut-être empêché le succès économique parmi ceux qui en ont le plus besoin. Cela dit, nous pouvons nous réconforter maintenant en reconnaissant qu’il y a une meilleure façon de faire les choses.

Ils doivent diriger, nous devons suivre

L’année dernière, en Inde, un groupe de réflexion indépendant, appelé Centre for Civil Society (Centre pour la société civile), a plaidé et a réussi à faire pression pour abroger les exigences de capital minimum lors de la création d’entreprises, une pratique qui impose un fardeau disproportionné aux pauvres. Ce changement a augmenté le score et améliorer le classement de l’Inde dans l’indice « Doing Business » de la Banque mondiale. Concrètement, cela se traduit par l’équivalent de 321 000 personnes qui ont pu elles-mêmes sortir de la pauvreté. Ainsi, au lieu de s’évertuer à aider les pauvres, l’Inde leur a redonné de la dignité en rétablissant un droit économique. Ces personnes ayant les connaissances nécessaires pour progresser durablement ont pu profiter des opportunités qu’elles jugent pertinentes.

Les études montrent que les personnes démunies se déplacent vers des pays ayant des droits économiques garantissant la prospérité. Comme l’explique l’expert en développement de Harvard, Lant Pritchett: «Il n’y a pas de pauvres. Il y a des gens qui vivent dans des endroits pauvres ». Cela signifie que des réformes internes contextualisées sont indispensables. Le modèle de l’aide conçue à l’étranger est un échec.

Avec son budget annuel d’environ 1 million de dollars, Centre for Civil Society réalise ce que des milliards n’ont pas réussi à faire. Et il existe des organisations similaires à travers le monde qui font de même.

Pour les étrangers, la philanthropie privée à l’appui de ces organisations locales est la meilleure façon de faire une grande différence car elles permettent de restaurer les droits économiques dans le monde entier. Ils doivent diriger, nous devons suivre, si nous voulons commencer à faire du vrai développement durable.

Matt Warner
Chef exécutif à Atlas Network

noorinfo

Je veux des réponses éclairées !!!

Résultat de recherche d'images pour Pourquoi le salaire et les indemnités d’un membre du  Conseil Supérieur de la Jeunesse sont ils plus élevés  que le salaire et les indemnités d’un instituteur ou professeur  ?

Pourquoi le salaire et les indemnités d’un membre d’un député  sont ils plus élevés  que le salaire et les indemnités  d’un instituteur ou professeur  ?

Pourquoi le salaire et les indemnités du président du conseil économique et social  sont ils plus élevés  que le salaire et les indemnités  d’un instituteur ou  professeur  ?

Pourquoi le salaire et les indemnités d’un  président du conseil d’administration  sont ils plus élevés  que le salaire et les indemnités  d’un instituteur ou  professeur  ?

Pourquoi le salaire et les indemnités du médiateur de la république   sont ils plus élevés  que le salaire et les indemnités  d’un instituteur ou professeur  ?

Pourquoi le salaire et les indemnités des conseillers à la  présidence   sont ils plus élevés  que le salaire et les indemnités  d’un instituteur ou  professeur ?

Pourquoi le salaire et les indemnités des conseillers aux ministères et dans certaines institutions notamment  celles médiatiques,  sont ils plus élevés  que le salaire et les indemnités  d’un instituteur ou  professeur ?

Dernière question : Lequel entre les enseignants et ces fonctionnaires administratifs est le  plus utile pour la société et le pays?

Une nation dont le système favorise  encore les improductifs,les apocryphes , les apparents  et méprise les inventifs, les fructueux, les fertiles  ne connaitra pas  de progrès ni  de prospérité ni d’avenir …

Dr Cheikh Sidi Abdellah

Source : http://nawafedh.com/?q=node/6710

Traduit par Adrar.Info