Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 16/09/2017

G5 Sahel : tous à New-York… mais pas forcément enthousiastes

G5 Sahel : tous à New-York… mais pas forcément enthousiastes Jeune Afrique – Plusieurs chefs d’État du G5 Sahel n’avaient pas prévu de se rendre à New-York pour l’Assemblée générale des Nations unies. Ils feront finalement le voyage pour assister à une réunion de haut niveau sur la mise en place de leur force conjointe. Explications.

Après leur dernier sommet le 2 juillet, à Bamako, les chefs d’État du G5 Sahel se retrouveront lundi 18 septembre, à New-York, pour participer à une réunion de haut niveau sur leur projet de force conjointe en compagnie de leur homologue français Emmanuel Macron, d’Antonio Gutteres, le secrétaire général de l’ONU, d’Alpha Condé, le président en exercice de l’Union africaine (UA), et de Federica Mogherini, la chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE).

Ces derniers jours, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) n’a pas ménagé sa peine pour convaincre ses pairs de participer à cette réunion – et éviter un couac diplomatique à New-York alors qu’il est président en exercice du G5 Sahel.

Après avoir reçu son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz le 11 septembre à Bamako, le président malien a entamé le lendemain matin une tournée de 48 heures, qui l’a mené à N’Djamena, Niamey et Ouagadougou.

« Agacement » face au manque de soutien financier de l’ONU

« Aziz, Issoufou et Déby Itno n’avaient pas prévu de se rendre à New York, mais le président les a convaincus de prendre part à cette réunion importante », confie un collaborateur d’IBK. Leurs tergiversations seraient notamment dues, selon un diplomate ouest-africain, à leur « agacement » face au manque de soutien financier de l’ONU à la force conjointe du G5 Sahel.

« Certains digèrent mal le fait que l’ONU n’ait pas soutenu plus franchement la force du G5 alors qu’elle engloutit des millions dans la Minusma avec des résultats assez aléatoires… », tacle, sous couvert d’anonymat, le collaborateur d’un chef d’État sahélien.

Alors que l’état-major de la force conjointe espère lancer ses premières opérations sur le terrain d’ici la fin du mois d’octobre, le G5 Sahel n’a, pour l’instant, réuni qu’un quart de son budget total, estimé à près de 450 millions d’euros.

Par Benjamin Roger

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8 choses à savoir sur Djibo Leyti Kâ

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Ancien ministre d’Etat, Djibo Leyti Kâ, a tiré sa révérence le jeudi 14 septembre dernier, à Dakar, des suites d’une courte maladie. Il avait 69 ans. Seneweb vous retrace le brillant parcours de cet administrateur civil de classe exceptionnelle.

 

1.      Il a participé à tous les régimes qui se sont succédé au Sénégal

 

Surnommé “Peulh bou rafète” ou encore Djibo, l’ancien ministre d’Etat était un homme d’autorité et de rigueur. Il a participé à la conduite des affaires de l’Etat du Sénégal, à travers tous les régimes qui se sont succédé, de Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade.

 

2.      Il remplace Moustapha Niasse au Cabinet du Président Senghor

 

Né à Linguère (région de Louga) le 21 février 1948, le Secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) a activement participé à la vie politique sénégalaise. Après ses études à la Faculté de droit et des sciences économiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, puis à l’École nationale d’administration de Dakar. En 1977, il succède à Moustapha Niasse dans le Cabinet du Président Léopold Sédar Senghor et sera le dernier Directeur de cabinet de ce dernier.

 

3.      Artisan de la réconciliation sénégalo-mauritanienne

 

L’ancien ministre d’Etat est reconnu également comme un artisan de la réconciliation sénégalo-mauritanienne, après les événements fratricides de 1989.

 

4.     Ministre entre 1981 et 1996

 

En 1981, après l’accession d’Abdou Diouf à la Présidence de la République, Djibo Kâ devient ministre jusqu’en 1996. Ainsi, il occupe successivement plusieurs postes ministériels de 1981 à 1995, sous le Président Abdou Diouf.

 

De 1981 à 1988, Djibo Kâ a été ministre de l’Information et des Télécommunications dans le gouvernement de Habib Thiam, en remplacement de son oncle Daouda Sow.

 

En 1983, il garde son poste dans le gouvernement de Moustapha Niasse.

 

De 1988 à 1990, il a occupé le poste du ministre du Plan et de la Coopération. De 1990 à 1991, il a été ministre de l’Éducation nationale. De 1991 à 1993, il est nommé ministre des Affaires étrangères. Et de 1993 à 1995, il occupe le ministère de l’Intérieur.

 

5.      Limogé du gouvernement, il créé son parti politique

 

Considéré comme un successeur potentiel du Président Abdou Diouf, le natif et cadre du Djolof est limogé du gouvernement. À l’issue des renouvellements qui doivent entériner le choix de son dauphin par la création d’un poste de premier Secrétaire du Parti socialiste (Ps), en 1996, le Président Diouf le préfère à son rival Ousmane Tanor Dieng.

 

Après son limogeage, le politique crée en 1996 le courant du Renouveau démocratique au sein de leur parti, avec dix (10) autres camarades. Durant les législatives de 1998, il fait  alliance avec Doudou Sarr, Mahmoud Saleh et Talla Sylla et réussit à obtenir 11 sièges sur les 140 que comptait l’Assemblée nationale.

 

Candidat à l’élection présidentielle de 2000, il sortira quatrième avec 7,1 % des voix au premier tour. Mais, son soutien apporté au candidat Diouf au second tour du scrutin fait éclater son parti politique.

 

6.  Boutros Boutros-Ghali voulait le nommer comme son Directeur de cabinet

 

L’ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies (Onu), Boutros Boutros-Ghali, a voulu faire de Djibo Kâ son Directeur de cabinet. Mais, cela n’a pas pu aboutir.

 

7.      En 2004, il intègre le régime de Me Wade

 

Après la première alternance politique survenue au Sénégal en l’an 2000, Djibo Leyti Kâ a décidé de rejoindre le régime des libéraux. Ainsi, en 2004, il est nommé ministre de l’Économie maritime par le Président Abdoulaye Wade.

 

Trois ans après, c’est-à dire le 5 juillet 2007, Djibo devient ministre d’État, ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature, des Bassins de rétention et des Lacs artificiels dans le gouvernement de Cheikh Hadjibou Soumaré.

 

8.      Président de la commission nationale du dialogue des territoires

 

Djibo Leyti Kâ n’a pas chômé non plus au lendemain de la seconde alternance politique de son pays. Parce qu’il a été nommé président de la commission nationale du dialogue des territoires par le Président de la République, Macky Sall. Poste qu’il a occupé jusqu’à la fin de ses jours.

 

Auteur: Cheikhou AIDARA – Seneweb.com

 

DJIBO KA, JE ME SOUVIENS !

content_imageEn plein été du mois de juillet 1999 sous le soleil ardent de l’Afrique lorsque le gouvernement sénégalais avait décidé de m’expulser du pays de la Téranga, suite aux pressions diplomatiques du petit dictateur de Nouakchott le colonel Maouya Ould Sid’Ahmed Taya, le doyen Djibo Kâ faisait partie d’un de nos plus solides soutiens à Dakar. Il a convoqué une conférence de presse à l’occasion en tant que leader de l’URD pour dénoncer cette “décision injuste et arbitraire”. Dans les locaux du groupe Sud Communication à l’immeuble Fahd, Bd Djily mbaye X rue Macodou Ndiaye où je me trouvais pour faire des adieux à mes amis, ma soeur Linguère Aissatou Alioune Fall la journaliste vedette de l’époque de Sud Fm et mon ami et captif Abdoulaye Sacou Faye m’ont fait écouter dans leur studio l’intégralité de son intervention avant de m’interviewer en direct dans leur édition spéciale de SudFM midi, la première radio privée et libre au Sénégal. A ma sortie des studios de Sud Fm je suis allé à la rédaction de Sud Quotidien pour une autre interview en compagnie de mes amis et frères Grand Demba Ndiaye, Latif Coulibaly, Bocar Niang, Mamadou Mika Lom, feu Mame Ollé Faye (MOF) et Abda Wone jeune stagiaire à Sud Quotidien à l’époque. Avant que je termine mes adieux on me passa un téléphone pour me dire qu’il y a quelqu’un qui voulait me parler. De l’autre bout du fil j’entends une voix familière qui me demandait: “C’est bien Kaaw?”. J’ai répondu oui c’est moi. Et elle enchaine en pulaar: ” Ko miin Jibo Kah no mbađđaa?”( C’est moi Djibo Kâ, comment vas-tu?). Après les salamalecs de politesse il me dit d’une voix grave et indignée: ” Kaaw, vous avez tout notre soutien et solidarité dans cette épreuve et nous nous insurgeons contre cette décision arbitraire du gouvernement. Vous n’êtes pas des bandits, ni des voleurs mais des vrais combattants de la liberté et vous méritez le respect de tous les démocrates, gouvernements et dignes fils de l’Afrique”. Il me prodigua quelques conseils en tant que ainé, oncle mais aussi comme Homme d’état et m’a prié de garder le contact et de lui donner de mes nouvelles et la suite du dossier. Ce sont ces mots et cette voix qui me sont revenus hier lorsque j’ai appris en direct par la voix du président Abdoulaye Makhtar Diop l’annonce de son décès. Djibo Kâ était un noble au vrai sens du terme et il symbolisait le “pulaagu” dans la geste pulaar, le mythe du héros, le courageux, le généreux et le digne. Il pouvait être un incompris mais c’était un homme de foi et de convictions profondes, un fin politicien avec une “analyse concrète d’une situation concrète” comme bréviaire pour dévaliser Lenine. Un républicain jusqu’à la moelle, attaché au droit et aux vertus africaines. L’homme qui secoua les racines du baobab PS en 1996 et permis l’alternance démocratique au Sénégal en 2000 était un grand Homme d’État, un panafricaniste convaincu, un pullo fier et un patriote sincère. A notre soeur et amie Sira Ka et toute la famille toute notre compassion, au peuple sénégalais nos condoléances les plus attristées. Pullo wirniima kono jaambaraagal makko e golle makko majjataa haa bada. A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons. Yo Alla yurmo mo yaafo mo. Yo Alla haarnu mo aljanna. Aamiin!

Et la lutte continue!

Kaaw Touré Porte-parole des FPC-Mauritanie.