Monthly Archives: October 2016
FLAMNET-RETRO : Interpellation des intellectuels arabo-berbères : par SAMBA THIAM
‘’ Un pays est d’abord fondé sur une volonté des diverses parties de coexister , de vivre ensemble dans la paix. Sans ce choix et cette volonté c’est une partie perdue ‘’.
‘’… Si l’on ne peut vivre ensemble qu’au prix de l’oppression à l’égard d’une composante, c’est une position pas raisonnable qui , surtout , n’est pas tenable ‘’.
On croirait lire le cas mauritanien … Et pourtant il n’en ait rien !
Il s’agit en fait du cas malien , traité par un mauritanien bien particulier : l’éminence grise du Président ould Abdel Aziz , selon certaines sources , en l’occurrence Yehdih ould Bredeleil qui , à travers un article intitulé ‘’ l’Azawad’’, prend nettement, résolument et légitiment position pour les Touaregs opprimés du Mali …en abstraction totale cependant de sa Mauritanie !
Le plus curieux c’est qu’il ne vient , à aucun instant , à l’esprit de Yehdih que sa description de principe s’appliquait aussi et rigoureusement au cas mauritanien , à travers la difficile coexistence actuelle ! Manifestement il n’a pu se déprendre de ces solidarités grégaires qui souvent nous retiennent ; prisonnier d’une vision partisane et du prisme déformant de la solidarité mécanique, il ne fait ni retour sur soi , ni flexion sur sa propre réalité…Surprenant de la part du grand cerveau !
Cette attitude est assez courante hélas chez un bon nombre d’intellectuels et d’hommes politiques arabo-berbères qui tombent , généralement , dans le déni dès que nos problèmes sont évoqués ! Le mal existe ailleurs et pas en Mauritanie…
Cette attitude qui interpelle ne serait –elle pas fondée par hasard sur une tentation de vouloir copier le maghreb ? Le Maghreb ( Egypte incluse ) compte , aux dires de Cheikh T Ndiaye, quatre vingt millions de Noirs . 8o millions absents de la superstructure ; des ombres portées … Noirs pourtant assimilés , pourtant musulmans … Vouloir copier ce maghreb -là, pour ceux tentés de le faire, serait , sans aucun doute , une cruelle méprise au regard de la géographie physique et humaine de la Mauritanie …
Cette attitude ou position singulière m’amène de plus en plus à penser qu’un débat interne s’impose au sein de la communauté arabo-berbère, qui devra se déterminer sur le‘’ vivre ensemble’’, préliminaire à tout dialogue inter-communautaire sur la question.
Le nœud du problème , me semble-t-il , réside davantage chez elle que chez les Négro-africains . Les Arabo-berbères veulent –ils vivre avec les Négro-africains ? si oui , sous quelle forme et à quelles conditions ? Dans l’assimilation ou dans le respect des identités respectives ? Dans l’accaparement de tous les secteurs de la vie publique par les uns ou le partage équilibré du pouvoir entre tous ? Au travers de l’unité ou de l’unitarisme ? Une clarification à ces niveaux s’impose à l’élite qui devra se parler , la minorité courageuse des Justes débattre avec la majorité silencieuse qui assiste, sans rien dire, au mensonge triomphant , au péril montant … Ils devront se parler afin de nous éviter de continuer de tourner en rond , de vivre sans cesse des crises sans fin, de nourrir un pessimisme chaque jour plus accusé sur notre commun devenir .
Initier et parrainer un tel débat interne au sein de la communauté arabo-berbère voilà, pour les segments actifs de la Société civile , un chantier urgent, porteur et autrement plus important que tous ces ateliers autour de questions, parfois sans diagnostique et sans débat de fond .
Enfin les amis et partenaires internationaux de la Mauritanie devront comprendre que ‘’la Mauritanie sans cohésion interne,’’ est porteuse de tous les dangers que leur ‘’tout- sécuritaire ‘’ ne pourrait juguler…La Mauritanie d’abord !
“Si l’on ne peut vivre ensemble qu’au prix de l’oppression à l’égard d’une composante , c’est une position pas raisonnable qui , surtout , n’est pas tenable ‘’.
La lutte continue!
Samba Thiam président des FPC
Le dialogue: BAATHISTES-FLAM, quand les masques tombent
Qui peut évaluer, de façon exacte, dans la Mauritanie d’aujourd’hui, le poids idéologique et démographique des deux formations politiques connues sous les nom des « Baathistes » et des « FLAM » ?
Pourtant, chacune de ces formations prétend représenter l’« élite », ou l’« avant garde » du peuple Mauritanien, et en même temps chacune d’entre elles, considère l’autre comme le mal, par définition, de la Mauritanie et de son peuple.
Historiquement, le mouvement Baath de Mauritanie est une excroissance du parti du même nom, né dans le « Cham » ( Syrie et Irak) en 1947, sous l’impulsion de Miche Aflak pour « combiner le socialisme arabe et le nationalisme arabe ».
Ce Parti, leader de l’éveil des jeunesses Arabes, de l’époque, en quête de libertés et de modernisme, a subi les tirs croisés du sionisme juif, de l’impérialisme Américain et du mépris des régimes conservateurs des pays du Golf.
En Mauritanie, où l’implantation des cellules Baathistes a commencé au début des années 60, du siècle dernier, en « suppléant », petit-à-petit, leurs « grands frères » Nasséristes.
Sans rentrer dans les détails de l’histoire et des méthodes du mouvement Baathiste en Mauritanie, on peut considérer qu’il a été de toutes les luttes politiques, au sein des syndicats des travailleurs et des étudiants, mais aussi en noyautant biens des structures, civiles et militaires, de tous les régimes qui se sont succédés en Mauritanie depuis l’Indépendance et jusqu’aujourd’hui.
Son combat vise deux objectifs affirmés: la promotion de la langue Arabe, dans l’enseignement, l’Administration publique, ainsi que l’affirmation de l’identité Arabe de la Mauritanie. Pour atteindre ces objectifs, le mouvement Baathiste a tenté, et réussit quelquefois, des alliances tactiques avec quasiment toutes les formation et mouvements politiques du pays, exceptés ceux d’obédience Négro-africaine.
Son étoile, qui n’a cessé de briller depuis l’avènement du premier coup d’Etat militaire de 1978, malgré quelques « fausses notes » de certains dirigeants militaires, non acquis à leur idéologie, Heydala, en particulier, connait quelques nuages, depuis la disparition du Leader historique du Baath moderne, El Marhoum Saddam Hussein.
Mais qu’il pleuve, ou qu’il…vente, les leaders du Baath de Mauritanie, continuent à poursuivre leur marche et à considérer, de plus en plus, les FLAM comme la menace principale qui hypothèque l’avenir de la Mauritanie.
La déclaration de ce weekend du « leader maximo » du mouvement Baathiste, M. Devali Ould Cheine, en réaction au discours de M. Balas, à l’ouverture du dialogue, a donné le ton à une passe d’armes (dans tous les sens du terme), que biens des Mauritaniens, des deux côtés, attendaient.
Quant au mouvement des FLAM, dont l’acte de naissance officiel, « le manifeste du négro-africain opprimé », a été porté à la connaissance de l’opinion publique Mauritanienne en 1986, mais qui serait né au moins deux ans avant.
Il est l’œuvre de groupes Négro-africains, principalement du Fouta, avec à leur tête El Marhoum Ly Djibril Hamet, déclaré officiellement Président du mouvement.
Se présentant comme la synthèse des mouvements et des luttes que mènent les négro-africains de Mauritanie depuis l’indépendance, pour une affirmation plus officielle du caractères africain de la Mauritanie et pour une meilleure prise en compte des spécificités de la Vallée, tant sur le plan économique que culturel, les FLAM, ont annoncé une rupture avec le « régime Beïdane d’apartheid » et proclamé la lutte armée pour l’autonomie du Fouta.
La confrontation directe avec le régime militaire d’alors, a fait des ravages que l’on connait, dans les rangs des Flamistes déclarés. En réaction aux arrestations, à la torture et à l’emprisonnement des militants identifiés, une aile militaire des FLAM, aurait préparé un coup d’Etat militaire, qui n’a pas connu de début d’exécution, mais dont les auteurs présumés, paieront à une très grande échelle et « justifieront » les assinats et déportations de dizaines de milliers des négro-africains, toutes populations confondues.
Au cours de leurs plaidoyers et de leur dénonciation de ce que l’on appelle « le passif humanitaire », les FLAM n’ont cessé d’affirmer la responsabilité des Baathistes (civiles et militaires), aux côtés du régime de Ould Taya.
En attendant que la vérité soit connue et rendue publique sur les responsabilités historiques des Baathistes et des FLAM, dans la dégradation et la menace de l’unité nationale et de la cohabitation, biens des Mauritaniens pensent que si un tel thème était inscrit aux débats du dialogue en cours, lui donnerait une portée et un contenu bien plus importants.
Ahmed Yedaly
adrar-info
Touche pas à ma nationalité dit oui au dialogue
Essirage – Tout en estimant que les conditions d’un dialogue véritablement inclusif ne sont pas totalement réunies, Touche pas à ma nationalité a décidé, sur invitation du ministre secrétaire général de la Présidence de la République, de participer aux assises qui tiennent lieu de dialogue pour y exposer sa vision du devenir de notre pays.
Nous souhaitons, du haut de cette tribune, interpeller le système raciste et esclavagiste qui régit la vie nationale, sur les dangers qui minent l’unité nationale et mettent en péril l’existence même de notre pays.
Nous espérons par cette participation contribuer à apaiser les tensions et à créer les conditions véritables de discussions sincères entre l’ensemble des forces vives du pays sans exclusive et sans tabous.
Nouakchott le 02/10/2016
Pour le Bureau Exécutif,
Le Président,
Alassane DIA
cridem
FLAMNET-RÉTRO: L´INVITÉ DE FLAMNET: SAMBA THIAM
Dans le cadre de la rubrique “RETROSPECTIVE” nous revisitons le passé. Aujourd’hui nous vous proposons la rediffusion de quelques extraits de cette interview du Président Samba Thiam -président des FPC accordée à flamnet le 02 Aout 2009.
Bonne lecture.
“ Nous sommes pour beaucoup dans ce qui change positivement et dont certains s’adjugent la paternité. Nous ne disputerons les honneurs des victoires à personne, mais si les FLAM n’existaient on n’en serait pas là. Le plus important est de mettre en échec ce plan machiavélique de dénégrification de la Mauritanie, conçu par les nationalistes arabes racistes. Tout le reste devient secondaire face à cet objectif! “
Le Président des FLAM met les pieds dans le plat. Et ça déménage. Des vérités qui crépitent, dru. Des vérités jusque-là tues. Dans le brouhaha généralisé, où laudateurs incorrigibles, agiles accommodateurs et opposants invétérés disaient tout et son contraire, Samba Thiam avait préféré laisser les crieurs s’essouffler. Maintenant, il dit tout sur tout. Le but, rétablir la vérité et rabaisser le caquet aux conjectures. Tant pis pour les convenances. Seuls comptent la Mauritanie et les principes.
Cette crise, paradoxalement, a ceci de positif en ce qu’elle a permis aux Mauritaniens de se découvrir. Les mythes, les préjugés et aussi les masques sont par terre. On sait désormais qui vaut quoi et qui est où. Les barrières traditionnelles ont bougé. Le grand mythe de la mouvance négro- africaine est fortement ébranlé. Mais le Président des FLAM ne perd pas espoir. Le destin de la cause appartient à la jeune relève lasse de patienter dans l’anti-chambre. Elle ne doit plus se dérober, au risque de laisser la vieille garde finir d’effilocher irrémédiablement l’héritage sacrificiel. Pour des considérations “crypto-personnelles”, regrette le Président. Qu’elle prenne donc ses responsabilités. Voilà un message on ne peut plus clair.
Le Président avec le sens de la formule dont il a le secret, campe les principaux acteurs du moment. Aziz, un putschiste récidiviste, certes, mais les urnes ont parlé. Apparemment. Il faut lui accorder la chance de la rédemption, et l´attendre au pied du mur. Saar, un intime adversaire; il n’a pas su apprécier à sa juste valeur le poids de ses responsabilités historiques dans la consolidation de la mouvance. Messaoud, la découverte. C’est son alter-ego, partageant le même tempérament, “chaud”, (aime-t-il à confier), la même intransigeance face aux principes et aussi le refus de la compromission. L’avenir dira si les effets de la découverte iront au-delà de la “sympathie”.
Un entretien intense de franchise avec un homme qui se livre tel qu’il est, direct, spontané. D’analyses politiques pointues, en révélations fracassantes, voilà l’avant-goût des “mémoires” d’un président des FLAM que la légende avait trop vite fait de figer dans la peau d’un résistant austère mais qui se révèle aussi être un intellectuel à l’immense culture générale. Bref, le président a la parole: Entretien….
FLAMNET: Maintenant que l’élection du Général Ould Abdoul Aziz parait définitivement acquise et acceptée presque unanimement, et que la crise politique nationale semble se résorber par ce fait, quelles analyses faites-vous de ce qui s’est passé?
PRESIDENT: Il n’est pas toujours aisé de cerner les contours d’une situation à laquelle vous n’avez pas été directement impliqué. Voilà pourquoi ma perception des choses, dans le cas qui nous occupe, restera nécessairement incomplète, voire imparfaite. Si je devais donc me hasarder à décrypter l’imbroglio de ces élections, je dirais en raccourci que la chose s’est jouée sur fond des rapports de force, qui ne furent pas à l’avantage de l’opposition, c’est certain. Le dénouement de la crise aboutit à la légitimation du putsch, au finish ! Si nous suivons la chronologie des événements, nous devons reconnaitre que le général a manœuvré, habilement, tout le long de la crise .
D’abord en jouant sur la division de l’opposition, pour avoir maintenu Ould Daddah en laisse, sans jamais le laisser deviner ses intentions – secrètes – jusqu’aux Etats généraux; il a réussi à retarder, le plus longtemps possible l’unité d’action de cette opposition.
Et quand cette opposition se regroupera enfin, après moult hésitations et tergiversations de Ould Daddah, le général a déjà une longueur d’avance: il est en pleine campagne, mettant la pression à un degré supérieur sur une opposition qui, craignant alors de tomber dans le piège du boycott de 1992, a été contrainte de revoir ses ambitions à la baisse ; Il ne s’agissait plus de rejeter le putsch mais de retarder l’échéance du 6 juin, afin de ne pas se faire marginaliser. Ce qui équivalait en fait déjà à une reconnaissance implicite d’Aziz. Aller donc aux élections à tout prix, même de la manière la plus bâclée et la plus risquée! Les accords de Dakar, avec leurs pièges et leurs zones d’ombre, habilement manœuvrés par le président Wade, qui n’a jamais caché son indulgence pour le putsch, dans la situation de lassitude intérieure et de l’impatience de la communauté internationale, ces accords donc apparaissaient comme un prétexte pour sauver l’honneur à une opposition à court d’initiatives. Au terme de ces accords le Général ne cédait sur rien d’essentiel; juste sur un point d’honneur, le retour symbolique de Sidi qui constituait, disait il, “une ligne rouge”. L’essentiel, c’est-à-dire le contrôle de l’Appareil administratif,- du 1er Ministre au chef d’arrondissement en passant par gouverneurs et préfets -, le contrôle des médias publics, la date, si rapprochée, presque impossible à tenir, toutes choses que l’accord protégeait, tout jouait en défaveur de cette opposition.
De concession en concession « pour la paix civile » ce qui donc devait arriver arriva, c’est -à-dire la victoire du Général, avec des fraudes certainement importantes, mais si subtilement accomplies que les observateurs internationaux n’y virent que du feu.
Ma conviction est que si nous sommes arrivés à ce dénouement, c’est essentiellement parce que l’opposition n’était pas résolue à aller jusqu’au bout à l’action. Je veux dire à la confrontation directe, un face à face. Cette opposition a misé, pour l’essentiel, sur l’action extérieure, sur les sanctions qui ne viendront pas parce que, là aussi, les alliés secrets du Général avaient su être efficaces. Or, l’on sait que partout où l’opposition a été prête à en découdre, le compromis a été plus ou moins acceptable. Là, elle s’était presque rendue, avec armes et bagages, ce que le groupe de contact avait du reste compris, intronisant doucement un putschiste, agrippé de toutes ses forces au pouvoir parce que jouant, il est vrai, sa tête.
En résumé le Général est venu, s’est assis, nous soumettant par le fer, seule une confrontation directe et sans recul pouvait l’enlever de là, mais cette option là, nous le savons tous, ne fut jamais le penchant des tenants du « compromis- processuel ». Ce qui risquait d’être perdu ici, avec le Général, ce sont les acquis du « printemps de liberté » auquel nous avions pris goût, qui nous permettait d’exprimer nos idées, ou même d’insulter, sans nous faire embastiller; les libertés et les Généraux font rarement bon ménage.
Le dénouement de notre crise appelle des questions qui interpellent sur le devenir même du continent; Aidait-on ainsi l’UA à se sortir du cycle infernal des coups d’Etat? Et L’UA elle-même aidait-elle le continent en épaulant le genre Al Bashir ? C’est toute la question !
FLAMNET: Pensez- vous que le Général Aziz puisse combattre le racisme d´Etat en Mauritanie ?
PRESIDENT: Vous avez mis le doigt sur la plaie, en évoquant ce problème.
Le problème fondamental de la Mauritanie demeure cette discrimination raciale que nous appelons aussi racisme d’Etat, pour menacer l’unité, voire l’existence même du pays !
Voilà pourquoi nous pensons que ce problème devrait figurer comme priorité absolue pour tout celui qui a en charge le destin de notre pays, y compris donc Aziz.
Oui, pour répondre enfin à votre question.
Oui, si Aziz le veut il le peut à condition bien sûr qu’il rejette toute alliance avec les nationalistes arabes chauvins et racistes, ceux-là mêmes ayant inspiré et nourri ces politiques nocives depuis 40 ans. Oui s’il n’a pas, par derrière lui, tous ces pseudo progressistes. Pour l’instant, en tout cas, il bénéficierait d’un préjugé plutôt favorable; le parti Sawab- ce repaire du Baas – aurait migré vers Ould Daddah et les Nassériens sont restés ailleurs.
S’il le veut il le peut, dis-je, pour disposer de deux ou trois atouts majeurs : l’Armée, aujourd’hui, derrière lui, un passé plus ou moins propre, dans les événements tragiques survenus entre 1986 à 1990, le tempérament et le cran qu’il faut pour cela. Si Aziz se décidait à aborder et à résoudre ce grave et douloureux problème, l’histoire, certainement, retiendrait son nom, pour l’éternité, pour avoir rendu le plus grand service à ce pays
FLAMNET: Nonobstant toutes ces réserves, Aziz est là, bien en place. Si vous devez donc le toucher d’un mot quels Changements lui conseilleriez-vous?
PRESIDENT: Avant d’aller à un changement, il faudrait d’abord prendre lucidement conscience que la voie choisie jusque là est dangereuse et ne mène nulle part.
Une fois cela fait, je pense que le changement pour être réussi, devra reposer sur un certain nombre de lignes directrices ou principes, par une vision nouvelle de l’unité nationale, les idées -forces qui doivent la fonder, dans la redéfinition de l’Identité du pays, le respect des identités respectives, le profil des hommes à choisir, etc.
Ainsi donc, nous aurons besoin de recentrer nos rapports mutuels dans le sens du respect réciproque, les alignant sur le principe « qu’aucune minorité ne devra dépendre de la générosité de la majorité pour avoir ses droits ».
Notre vision de l’Unité nationale devra, également, radicalement se modifier. Jusqu’ici la notion que nous avons de cette Unité nationale a été réduite ou assimilée à l’unitarisme plutôt qu’à l’unité dans la diversité; on a cherché à unifier et non pas à unir.
Par cette volonté d’uniformisation, à tout prix, on a cherché, en fait, à détruire consciemment l’autre personnalité négro-africaine de la Mauritanie. Or, comme affirmait J H Griffin, chercheur en milieu Afro – américain du sud des Etats -Unis, « personne, pas même un saint, ne peut vivre sans le sentiment de sa valeur individuelle. De tous les crimes, c’est le plus odieux, parce qu’il détruit (jusqu’à) l’esprit et le désir de vivre ». Pour tous les mêmes droits et les mêmes lois, sans exception aucune, voilà les conditions pour jeter les bases d’un changement réel du futur.
Sur la base de ces principes qui fondent l’Etat de droit respectueux des libertés fondamentales, nous amorcerons alors un nouveau départ, dans un vaste mouvement d’ensemble bien compris, dont le lit majeur serait la jeunesse, réservoir approprié, dans notre futur choix des hommes. Il nous faut des hommes neufs et jeunes, en rupture totale avec l’emprise de la vieille génération source du naufrage de nos rêves et de nos illusions passées d’une Mauritanie fraternelle et riche de sa diversité.
Des hommes pilotes, propres et jeunes, soucieux du devenir en commun, conscients des enjeux du changement indispensable, nourris d’un idéal élevé, peu portés vers l’accumulation de biens matériels, détachés du carcan tribal ou ethnique qui emprisonne . C’est pour dire, en conclusion, que nous ne pouvons avancer sans le rétablissement de la grande Justice. Cette Justice qui symbolise l’équité, l’égalité; cette égalité des chances et des droits qui devra imprégner tous les actes de gouvernement, dans tous ses démembrements….
Propos recueillis par:
Kaaw Touré, Ibra Mifo Sow, Abdoulaye Thiongane et Moustapha Barry
Le 02 août 2009
Source: flamnet.info
Les FLAM, du radicalisme au dialogue ?
Alakhbar-Les FLAM, Forces de Libération Africaines de Mauritanie, ou les FPC, Forces Progressistes du Changement (Nouvelle appellation) vont dialoguer avec le régime mauritanien « raciste » qui « refuse » de les reconnaître en tant parti politique.
Un basculement soudain et surprenant d’un mouvement « radical » et « indépendantiste » aux yeux de ce même régime. Plusieurs membres des FLAM ont été arrêtés, certains tués et d’autres morts en détention suite à des accusations de « planification de coup d’Etat » à la fin des années 80.
Il semble que le mouvement opte, aujourd’hui pour une nouvelle stratégie de lutte moins belliqueuse, quitte à déplaire à des sympathisants. Qui doute de l’existence de dissidence au sein des FLAM !
On note, dans cette nouvelle stratégie, la réconciliation avec le régime mauritanien et la transformation en parti politique (FPC). Et en 2007, Samba Thiam, leader des “nouvelles” FLAM accepte de rencontrer Sidi Ould Cheikh Abdallah, premier président démocratiquement élu de Mauritanie.
Le septuagénaire, tête pensante des nouvelles FLAM, va même jusqu’à bannir l’idée d’autonomie du Sud du pays à majorité noire « opprimée». A la place, les FLAM, disons les FPC, proposent une « décentralisation élargie » qui profiterait à toute la Mauritanie.
Quelles sont alors les raisons de ce passage du « radicalisme » au dialogue. Ce qu’ont pas obtenu par les armes, pourra-t-on l’avoir par le Dialogue National Inclusif?
cridem