Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: October 2016

MAURITANIE: LA «2E RÉPUBLIQUE», UNE DIVERSION POUR UN 3E MANDAT PRÉSIDENTIEL

altChangement du drapeau, de l’hymne national et donc l’abrogation de la constitution, ce sont #Politique 09/10/2016 Mauritanie: la «2e République», une diversion pour un 3e mandat présidentiel.

Une 2e république avec le changement du drapeau et la mise en place d’un nouvel hymne national, voilà quelques unes des propositions de l’Union pour la république (UPR), parti du président Mohamed ould Abdelaziz. Des propositions qui ont surpris plus d’un parmi les participants de l’opposition dite modérée aux assises du Dialogue national inclusif lancé le 29 septembre dernier. Pour les analystes, ces propositions qualiþées de fantaisistes par de nombreux observateurs visent essentiellement l’abrogation de la constitution de juillet 1991, modifiée par voie référendaire le 19 juin 2006 et qui sert de gouvernail à l’organisation des différents pouvoirs institutionnels. Ainsi, une nouvelle constitution verrait le jour ouvrant la voie au président ould Abdelaziz pour un, deux ou plusieurs autres mandats à la tête du pays, sachant que les articles 28, 29 et 99 de la loi fondamentale actuelle interdisent toutes modifications touchant à la limitation à deux du nombre de mandats du président de la République. En clair, les partisans du président entendent offrir à Mohamed Ould Abdelaziz un troisième mandat, «intelligemment» emballé dans l’avènement d’une deuxième République. Mieux, certaines voix proches de l’UPR n’ont pas hésité à solliciter une «Présidence à vie» pour Mohamed Ould Abdelaziz, histoire de récompenser ses qualités de «grand bâtisseur d’infrastructures», qui a rendu «la dignité aux pauvres». Et dans ce qui ressemble plutôt à un jeu de surenchères entre partisans du président, certains ont même demandé la transformation de la Mauritanie en royaume pour garantir le maintien du pouvoir actuel, déclenchant une violente réaction dans la salle abritant l’atelier dédié aux réformes de la constitution.

Le porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, connu comme étant l’un des fervents soutiens du président pour un troisième mandant, a souligné, une fois de plus, que le président de la République devrait avoir le droit de bénéficier d’autant de mandats qu’il voudrait.

Ainsi, comme l’avait souligné l’opposition radicale mauritanienne, qui a préféré boycotter ce dialogue, ces rencontres n’ont qu’un seul objectif : modifier la constitution pour offrir un troisième mandat au président qui a pourtant prêté serment sur le Coran de respecter les dispositions constitutionnelles.

Mauriweb

 

 

 

 

FLAMNET- AGORA: POURQUOI LES FPC PARTICIPENT AU DIALOGUE NATIONAL?

altNous avons décidé, en tant que parti(FPC), et en toute indépendance, de répondre à l´invitation au dialogue national. Nous avons accepté de participer au dialogue suivant nos conditions et nos principes. Nous avons décidé d’y aller tout en étant conscients des insuffisances de l’organisation des assises et des doutes sur la bonne foi du pouvoir, initiateur intéressé, de ce dialogue. Nous sommes surtout conscients de l’envergure des différences qui nous distinguent de l’écrasante majorité des participants, essentiellement partisans du maintien en l’état du système discriminatoire que nous combattons.
Notre vision et notre voix ont donc peu de chance de prévaloir face à l’immense adversité plutôt mue par un agenda officieux. Malgré la légitime suspicion et les minces espoirs, faut-il pour autant renoncer à l’effort? Pour qui connait notre parcours sait que nous ne sommes pas de ceux que les défis effraient. Depuis le début, en décidant de nous attaquer au système, seuls et avec le peu de moyens qui étaient les nôtres, nous sommes appropriés cet adage comme immuable ligne de conduite qui veut que ” l’on n’a pas besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer”. Une chose est sûre, ce que le Système n´est pas arrivé à faire de nous par la répression et des tentatives de corruption pendant plus de 30 ans, ce n´est pas par la “table ronde” ou la “confrontation des projets de société” qu´il arrivera à nous dompter. C´est faire insulte à notre parcours militant, à nos années de sacrifice et de privations, à nos martyrs, à nos longues années de prison et d´exil, en pensant que ce Système que nous avons combattu durement au moment où certains de nos petits procureurs d´aujourd´hui, les opposants de la 25ème heure rasaient les murs ou applaudissaient le petit colonel ould Taya, peut nous divertir sur l´essentiel.
Nous allons au dialogue en tant que parti d´opposition au Système avec nos propositions de sortie de crise. Nous allons au dialogue pour exposer notre vision de la Mauritanie. Nous allons au dialogue pour dire notre part de vérité en hommes libres et justes. Mandela a montré la voie, nous ne pouvons que nous en inspirer sans perdre notre âme, nos principes et notre dignité. Discuter ne veut pas dire se renier, ni encore être tenté par quelque avantage que ce soit. . Dialogue et entrisme sont deux notions différentes assimilées par certains pour les seuls besoins d´une politique stérile. Alors, que l´on ne fasse pas de nous des adeptes de l´entrisme quand nous parlons de la nécessité de dialoguer pour sortir notre pays de l´impasse. N´ayant jamais flirté avec aucun des pouvoirs politiques civils ou militaire(contrairement à certains opposants), n´ayant jamais appartenu à une quelconque majorité présidentielle, nous nous sommes toujours situés en dehors du Système et tout ce qui l´incarne donc personne ne peut honnêtement se douter de notre bonne foi et de notre patriotisme. .
Discuter, débattre, dialoguer avec l´autre est une question de principe chez nous. Comme le rappelle bien ce passage de notre déclaration et orientation de politique générale d´août 1989: “…Les Flam sont une organisation multinationale luttant pour l´avènement d´une société non raciale , égalitaire et démocratique.
Elles sont une organisation politique pacifique, largement ouverte, qui privilégie le dialogue et la concertation mais se réservent le droit de recourir à tous les moyens si elles y sont contraintes; la violence physique n´est ni le but, ni le crédo de l´organisation”.
L´essentiel pour nous c´est de débattre sur la question nationale et sociale car nous croyons aux vertus du dialogue comme nous l´appelions dans notre “Manifeste du négro-mauritanien opprimé” de 1986:
“Les problèmes mauritaniens doivent être posés par des Mauritaniens, discutés entre Mauritaniens et solutionnés par les Mauritaniens eux-mêmes. Notre amour pour ce pays nous commande à inviter toutes nos nationalités à un dialogue des races et des cultures, dans lequel nous nous dirons la Vérité pour guérir nos maux.
Il faut que nous traduisions dans la réalité nos appels au Salut National et au Redressement de notre pays, au lieu de dépenser toutes nos ressources et toutes nos potentialités humaines dans des querelles raciales et culturelles dont les principaux bénéficiaires ne seraient certainement pas les Mauritaniens.”
A l´époque, cependant, il ne s´était pas trouvé suffisamment de bonnes volontés dans les mouvements politiques concurrents pour formuler avec autant d´exigence que nous, la revendication d´une réelle égalité entre tous les citoyens mauritaniens.
Que les évènements, plus douloureux les uns que les autres, qui se sont succédé notre pays depuis septembre 1986, aient cruellement confirmé nos analyses, ne saurait être pour nous l´occasion d´une quelconque délectation. L´important est ailleurs: il est dans la reconnaissance par tous de la nature raciste de la politique conduite par l´Etat mauritanien.
Le débat national doit fixer les conditions d´une cohabitation harmonieuse dans les différentes communautés nationales et s’atteler à la mise en place d´institutions démocratiques garantissant le respect des libertés individuelles et collectives.
Toutes les revendications peuvent trouver une solution si l´on veut se donner la peine. Il ne s´agit pas de récuser toute synthèse, mais une synthèse ne s´obtient pas en soldant ses revendications surtout essentielles.
La lutte continue!


Kaaw Touré- des FPC

 

LA DÉCLARATION HISTORIQUE DU MND DE 1987 ET LE FAMEUX “COMPROMIS HISTORIQUE ET PROCESSUEL DE L´UFP” AVEC OULD TAYA, PARLONS EN!

Kaaw Elimane Bilbassi Touré's Profile PhotoJ´ai interpellé tout récemment l´éminence grise des ex-cocos du MND, leur timonier Moustapha Ould Bedredine secrétaire général de l´UFP suite à sa malencontreuse et malveillante sortie dans le Calame contre les participants au dialogue national : « ce qui se passe au palais des congrès ne peut pas s’agir d’un dialogue, c’est juste une rencontre romantique entre Aziz et un groupe de ses amis qui ont le même agenda et qui n’ont aucune divergence sur les points de vue. ces amis vont se rencontrer pour faire des échanges amusants et boire quelques rafraîchissements » et il poursuit sa verve: « Nous, en tant que politiques, nous ne sommes concernés ni de prés ni de loin par rien de cela. Cette rencontre romantique entre Aziz et ses amis n’exprime ni le point de vue du peuple mauritanien ni celui de son opposition”..

Depuis quand sommes-nous devenus des “amis” du Général-putschiste de Nouakchott ? Voilà la sentence est tombée, l´ancien copain de Taya et théoricien du fameux dialogue en solo ou du “compromis historique processuel” avec le despote le plus sanguinaire de l´histoire politique de la Mauritanie qui s´attaque sans fioritures des partis indépendants qui ont décidé de discuter librement avec d´autres mauritaniens sur l´avenir de notre pays.
Qui a mandaté l´ex-coco Ould Bedredine pour dire qui représente dignement le peuple ou l´opposition mauritanienne? C´est quoi être opposant selon notre ex-coco du MND? Est-ce que quelqu´un qui a eu le courage de serrer les mains du colonel Ould Taya entachées du sang du peuple mauritanien ose nous parler de moralité en politique? Ces messieurs ressortent leur archaisme habituel pour critiquer tout ce qui refuse de raisonner en terme de “nègres de service” ou de suivre leur aventure politicienne. Nous pouvons leur concéder qu´ils ont raison de “s´opposer” mais c´est peut-être un peu trop tôt; en effet, la seule opposition qui leur sied étant celle d´alliés naturels et de toujours du Système. On ne le dira jamais assez l´erreur dans l´analyse est l´une des qualités premières des “marxistes” mauritaniens.

Quant à l´opposition ou à la résistance du peuple mauritanien face à l´état raciste, elle concerne tout le peuple mauritanien dans son ensemble sans distinction de race ou de classe sociale. C´est le paradigme que nous avons rappelé et voulu concrétiser en Mauritanie qui nous a valu la dénonciation(MND EN 1987), la répression, l´exil, jusqu´à l élimination physique de ceux que nous comptions de plus chers dans notre mouvement.

Sur l´histoire du MND, le département de la presse et de l´information des FLAM avait produit un document en décembre 1997 intitulé “Le MND DE LA LUTTE DES CLASSES À LA LUTTE DES PLACES” signé à Dakar. Un document que feu Habib Ould Mahfoudh avait voulu diffuser et qui lui avait valu la censure des alliés conjoncturels du MND en 1998. Dans ce document historique nous revenions sur la responsabilité du MND dans l´assassinat de nos camarades dans leur fameuse déclaration de 1987.Je vais essayer de vous rafraichir la mémoire sur ce qu´on écrivait, en réponse au document ” Ensemble surmontons crises, différends et conflits pour le Salut de la Mauritanie” Document signé par Boubacar Moussa et Mohamed Ould Maouloud.

Qui ne se souvient du tract publié par ce groupe en novembre 1987, suite à la tentative du “putsch” des jeunes officiers Négro-africains( à l état de projet) qui invitait ouvertement le pouvoir à châtier? et Taya châtia sévèrement: les jeunes lieutenants Ba Seydi, Sy Saidou et Sarr Amadou exécutés froidement un matin du 6 décembre 1987 à Djreïda.

Une déclaration qu´ils regrettent certainement aujourd´hui mais qui restera jamais dans les années de l´histoire.

Jamais dans l´histoire de notre pays, une formation politique ne s´est jamais abaissée à un tel comportement à l´ égard de ses adversaires. En effet, après avoir écrit que les: “putschistes avaient-ils la conscience de conduire leur pays vers un drame à la libanaise? Et plus loin il poursuit,” la guerre raciale, qu´est-ce donc sinon le suicide pour la Mauritanie… qu´ils (les nationalistes négro-africains) incitent à la violence raciale et tentent même, par l´action terroriste et putschiste de mettre le feu à la maison commune est inadmissible: c´est un crime contre notre peuple multinational”(SPN). Voilà ce qu´écrivait entre autres le MND dans sa déclaration du 8 novembre 1987. Peut-on trouver meilleure facon d´inciter, encourager le pouvoir à frapper fort? De tels propos, quoiqu érronés, formulés par un mouvement politique, même moribond comme l´était le MND dans le contexte de l´époque où les arrestations s´opéraient, où le pouvoir cherchait encore quel dénouement donner à cette crise sans précédent, de tels propos donc constituèrent, sans nul doute un appui politique immense pour le pouvoir; une invite, un encouragement sans équivoque à châtier durement les “putschistes”. Voilà pourquoi la responsabilité du MND dans le verdict rendu à Jreïda le 3 décembre 1987 est lourde. Les auteurs de la déclaration du 8 novembre 1987 (MND) porte sur leur conscience l´exécution des jeunes militants: Sarr Amadou, Ba Seydi et Sy Saidou Daouda: que la terre leur soit légère. Amine!

Le jour viendra où ils devront répondre de cette responsabilité devant l´histoire.
Comme ils doivent aussi répondre sur leur silence assourdissant après l´arrestation des auteurs du manifeste du négro-mauritanien opprimé en septembre 1986 et leur silence pendant la déportation et l´assassinat des prisonniers politiques Négro-mauritaniens à Oualata en 1988. Qu´est-ce qui expliquait leur silence? La peur ou la complicité avec le pouvoir du colonel Ould Taya?

L´honorable ex députée du MND-UFP Kadiata Malick Diallo nous explique leur réaction par leur opposition à tout putsch mais notre question est de savoir s´il leur une fois, une seule fois, arrivé de prendre position ou de sortir une déclaration lors des nombreuses et inombrables tentatives des officiers “arabo-berbères”( Et Dieu sait qu´íl y en a eu), J´aurai aimé que notre honorable députée nous explique comment se faisait-il que la seule fois où des Noirs ont tenté un coup, on en racourci trois et fait croupir les autres en prison ou en résidence surveillée!!!

N´est-ce pas dans la même déclaration que le MND écrivait: ” Le 22 octobre dernier, un putsch pas comme les autres a été déjoué de justesse ; un groupe de jeunes militaires Haal-Pulaar avait envisagé de renverser, par les armes, l’équilibre politique existant depuis 1960, entre les nationalités composant notre peuple. Imaginer pouvoir remettre en cause cet équilibre par la conspiration et la violence, à partir d’une position sectaire hostile à la majorité arabe et ne tenant aucun compte de l’avis et des intérêts réels des minorités négro-africaines, frise la démence.” et le document de poursuivre : “De quels droits jouissent les minorités au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Zaïre, etc… Et dont sont privées celles de Mauritanie ?”

Magistrale négation de l´exclusion et de la marginalisation des Noirs, magistrale négation de l ´hégémonie politique, économique, culturelle arabo-berbère en Mauritanie! Plus grave, le MND trouve la situation des Noirs acceptable et normale en tant que “minorité”!

Ils acceptent que “l équilibre politique”, entre les composantes nationales tel qu´il se manifeste(Noirs dominés, Beydanes dominants) est juste et ne doit-être remise en cause, sous aucun prétexte. Voilà encore pourquoi le MND fut toujours incapable de prévoir l´évolution tragique inéluctable de la crise. Aussi fut-il surpris par les évènements et pris dans la tourmente de ces dernières années. Et quand ces évènements se produisirent, il ne sut pas encore une fois apprécier à leur juste valeur la cause de ses positions obsolètes et figées. Et quand par ses silences complices, il n´adoptait pas un profil bas (les événements de 1989), il exhortait le pouvoir raciste à châtier sévèrement les nationalistes noirs en 1987. Le MND , dans l´acte d´évacuation de la question nationale de son champ théorique est resté aveugle aux évènements de 1989 du fait de sa cécité politique et sécheresse conceptuelle. C´est cette bévue mortelle qui lui vaut de mourir en MND pour se réincarner en FRUIDEM pendant les années de braise.

En politique comme ailleurs , les attitudes figées caractérisées par la transposition mécanique des théories d´ailleurs au détriment d´une prise en charge concrète des réalités empiriques de l´ici et du maintenant sont toujours sanctionnées par une grande impopularité dans les masses fondamentales.

Les “nationalistes étroits” en palpant du doigt les véritables plaies de la Mauritanie(sans opportunisme conjoncturel) , ont payé une très lourde facture par leur propre sang pour la réalisation des conditions d´une indispensable mutation de la société mauritanienne pour la démocratisation et l émergence des libertés individuelles et collectives pour tous les enfants du pays Négro-africains et Arabo-berbères.

LLC!

Kaaw Toure

FLAMNET-RETRO : Mauritanie-Perspective : Problématique de L’unité nationale | Contribution de Samba THIAM- Inspecteur de l´Enseignement et Président des Forces Progressistes du Changement(FPC)

altDans le cadre d’une invitation à un diner débat organisé par Mauritanie- perspectives  autour du thème « Unité nationale »  Mr  Samba Thiam, Inspecteur d’Enseignement et Président des Forces Progressistes du Changement (FPC),  a produit cette contribution.

Bonne lecture !

Je voudrais, avant d’entrer dans le vif du sujet, saluer l’initiative, en même temps, rendre hommage aux initiateurs du projet, de par leur posture d’intellectuel, dont le rôle « n´est pas de plaire ou de séduire mais de porter la plume sur la plaie, de dire  ce qui est ». Un rôle, par-dessus tout, « de vigile, d’alerte au danger, à la manière des Oies du Capitol ».

Au regard des menaces de péril en la demeure l’initiative est bien venue, opportune plus que jamais, et reflète, par ailleurs, la  sagesse et un patriotisme certain. Je ne puis également ne pas souligner son caractère mémorable et historique. En effet, pour la première fois, dans l’histoire de notre pays,  on choisit  de parler du problème de « l’unité nationale », rien que de l’unité nationale. Directement, frontalement, posée comme  thème  central, sans amalgame… 

La seule petite réserve que je me permets d’émettre ici est relative à la démarche choisie, qui consiste à agencer des thèmes, cloisonnés, que l’on  nous propose de traiter. Or, à mon humble avis, aborder ainsi ces thèmes, de manière isolée, sans qu’ils ne découlent de l’analyse préalable de la problématique générale (l’unité nationale), risquerait de nous mener vers de  fausses pistes, car on les  traiterait à vide, en leur apportant des réponses essentiellement techniques, sans lien  apparent avec la problématique centrale qui, elle, est éminemment politique. Pour me résumer, j’aurais  plutôt suggéré  de définir et cerner  d’abord « la problématique de l’unité nationale », de laquelle découlera  le traitement des thèmes choisis, parce que  les problèmes et disfonctionnements existant, ici et là, dans tel ou tel secteur particulier, résultent, en fait, de cette problématique –cause première –  d’essence politique. Si l’Enseignement est actuellement en dérive et que la justice ne fonctionne pas, ou que la discipline et l’équité  se soient envolées dans l’Armée,  c’est bien à cause des idéologies …

A  la  réserve plus haut, j’ajouterai une recommandation, nécessaire me semble-t-il, à savoir les dispositions psychologiques à attendre de  chacun des intervenants pour réussir ce débat : esprit d’ouverture et d’écoute, franchise et réelle volonté de chercher et trouver des solutions…

 Entrons maintenant dans le vif du sujet.

 Les questions qui surgissent sont du type  quelle  problématique ? Comment se caractérise-t-elle ? Quelles en sont les causes ? Quelle(s) solution(s) s’il en existe ? 

Il  y a un réel «  problème d’unité nationale » ou de cohabitation, incontestablement; L’unité actuelle (bancale, osons le dire) semble menacée de voler en éclats. Pourquoi ?

L’unité est en danger, en raison principalement, me semble-t-il,  de la rupture du fragile équilibre entre les composantes nationales, au sortir de la colonisation;  Hier nos communautés nationales se partageaient les charges, aujourd’hui une seule composante nationale, un groupe ethnique s’arroge tous les droits, contrôle, voire monopolise, pour l’essentiel, tous les rouages de l’Etat, tous les secteurs de la vie publique, à cause ou  par la complicité de l’Etat. La réalité des pouvoirs  politique, économique, diplomatique, militaire, culturel, social, médiatique, reste aux mains d’une seule composante nationale, excluant quasiment Négro-africains et Haratines ; Cette discrimination -ou racisme d’Etat- ouvertement menée,  suscite, en réaction,  un fort sentiment d’injustice, des frustrations, de l’exaspération , et  par-dessus tout  un sentiment d’inutilité chez les victimes, à leur pays ; or ,  « personne, pas même un saint, ne peut vivre sans le  sentiment de sa valeur individuelle » nous dit  J.H. Griffin . La grande Justice, d’essence politique, que l’Etat est censé garantir et distribuer à tous, a fait place, aux inégalités nombreuses, aux injustices  flagrantes, érigées en Système de gouvernement.

 Pour illustrer mon propos  Je  citerai  quelques exemples marquants, caractéristiques  de  cette discrimination :

 Dans  les forces armées et de sécurité le corps de commandement est composé essentiellement d’Arabo-berbères, Négro-africains et Haratines, constituant le gros de la troupe, se retrouvent au bas de la pyramide;  Comme par provocation, la langue arabe vient d’être instituée dernièrement comme langue de cette institution, excluant, de facto, les Négro-africains déjà épurés de la grande muette depuis les évènements de 1986-1990.

         _ Si nous  considérons le gratin  scolaire, c’est-à-dire nos « grandes Ecoles », comme  l’école des mines, l’école de médecine, l’école polytechnique, l’école de la magistrature et de la haute administration, le Prytanée militaire, l’école des officiers, nous constatons que toutes ces écoles  recrutent à  99 %  dans la composante arabo-berbère. Il faut souligner que la base même de l’exclusion raciale ou du groupe Négro-africain ce sont  les réformes scolaires engagées en séries, qui visent à  imposer et à instrumentaliser la langue arabe, à des fins de discrimination, d’assimilation et de domination. A côté  du  français, langue étrangère face à laquelle  tous les enfants ont des chances égales, on a imposé non seulement la langue arabe, mais on l’a imposé en la fragmentant, en matières éclatées – cinq (5) – affectées  du coefficient deux ou trois (2 ou 3),  pénalisant ainsi exclusivement les élèves négro africains. L’échec massif des élèves et étudiants négro-africains aux examens et concours est imputable, en grande partie,  à  cet état de fait.
 Il est bon de comprendre, comme le rappelait quelqu’un, que l’unité nationale ne se fait pas, forcément autour d’une langue; l’unité se fait lorsqu’on parle le même langage, plutôt que la même langue…

                _  Au niveau des médias  il n’y a pas mieux;  pas un seul n’a été cédé à un négro-africain; pis, après  21h-22h  toutes les chaines privées et publiques émettent en langue arabe ou hassanya jusqu’au matin;  une portion congrue est accordée aux langues nationales africaines, et encore  dans des périodes de plus mauvaise écoute !

 Pour clore ces illustrations, examinons  la représentativité des communautés nationales au parlement : 

                 _Le parlement mauritanien compte 203 parlementaires (sénateurs et députés confondus); parmi les 203 parlementaires il y’a 150 Arabo-berbères soit  (73 %), contre 20 Haratines et 33 Négro-africains, alors que les deux dernières composantes constituent près de  80 % de la population totale ! Second cas, non moins flagrant de discrimination, entre autres : le Guidimakha – région Sud-compte 20.7000 âmes et la région de l’Adrar  62.000 âmes ; cette dernière est représentée au parlement  par 5  députes et 4 sénateurs alors que le Guidimakha, 3 fois plus peuplé, ne compte que 6 députés et 2 sénateurs.  Où est donc l’équité ?
Je vous fais l’économie des secteurs de la justice, de l’Economie, (banques et entreprises privées et publiques) où certaines composantes sont quasiment absentes; un  enrôlement au dessein obscur, exécuté par des commissions mono-ethniques censées recenser une population pluriethnique; enrôlement qui divise le couple, la mère et l’enfant, octroyant  à l’un le statut de mauritanien, à  l’autre celui d’apatride !

Le journaliste Dahane ould Taleb Ethmane, dans une recherche  intitulée « partage régional des hautes fonctions de l’Etat », menée en 1990 (Mauritanie-Nouvelles), affirmait que « l’Etat mauritanien apparait comme un compromis entre les grandes tribus ».  Le chercheur Olivier Leservoisier, dans  « Question foncière en Mauritanie » ressortit des  travaux de Dahane  la part de « pouvoir » attribuée aux Négro-africains dans l’Etat : « pouvoir politique 12%, pouvoir économique 6%, pouvoir administratif 21%, pouvoir diplomatique 12%, pouvoir militaire 15% ».

Que reste-t-il de ces chiffres  au regard de la réalité  de 2014 ? Rien …

Au vu de ces  illustrations de discriminations et d’inégalités criantes, nous pouvons affirmer que nos difficultés actuelles de coexistence pacifique  résultent essentiellement de l’absence de justice;  non pas  la justice au sens restreint du terme, mais  la grande justice, d’essence politique comme le dirait Yehdih Bredeleil; celle assurée par l’Etat dans tous ses démembrements. Cette Justice symbolisée par  l’équité, l’égalité des chances, l’égalité des droits effectifs, l’égalité devant la loi  garantie par l’Etat, impartial, sur lequel le faible et la victime peuvent s’appuyer;  l’Etat  – le nôtre – est malheureusement devenu, hélas, l’instrument au service d’un seul groupe ethnique, au service  des  membres puissants de ce groupe ethnique. Le vivre- ensemble doit avoir pour socle et condition le respect de la diversité (culturelle, ethnique, religieuse etc), sinon il ne se justifie pas. 

Souvent, on nous oppose l’argument du nombre (majorité) pour justifier l’ordre inique actuel, comme si la « minorité », pour avoir se droits, devait dépendre de la générosité de la majorité ! 

L’une des  sources principales des problèmes d’unité que nous rencontrons  est à chercher dans le  soubassement idéologique de nos dirigeants qui ont  manqué de vision, s’obstinant à  vouloir faire de ce pays un pays arabe, exclusivement, « au mépris de la réalité  factuelle de sa diversité »; s’y ajoute le flou ayant entouré l’usage, sans clairvoyance, des  concepts  d’unité, de nation, d’Etat-nation, à revisiter  … Que voulaient nos pères fondateurs ? Que voulons-nous ?

Voulons –nous  Unir ou  unifier  nos nations ? Cherchons-nous à construire l’unité ou à faire de l’unitarisme ?

 En optant pour l’unitarisme  à la place de  l’Unité, l’on  gommait, de facto, toute identité qui n’était pas arabe, afin d’accoucher, au forceps, une « nation » arabe, au mépris de toute identité non arabe. Nos pères fondateurs et leurs successeurs se sont fourvoyés dans l’option du  concept  d’Etat-nation – qui n’existe  toujours pas  – à la place de l’Etat multi-nations, plus adapté à la réalité africaine, fédérateur de la pluralité des  nations, des langues et cultures. Le concept d’Etat-nation est inadapté à la réalité africaine plurinationale, à logique différentielle et segmentaire, selon M  Tshiyembe, l’Etat-nation, rappelle par ailleurs Cheikh  Anta Diop dans « Civilisations ou barbarie »,  suppose au préalable des nations  rendues homogènes par la violence … Ce qui  n’est pas notre cas !

En vérité, si notre unité est actuellement mise à mal, c’est parce qu´en réalité, elle a toujours été une unité  de façade, bancale, et qu’elle ressemblait davantage à « l‘unité du cavalier et de sa monture » !  L’explication de notre crise actuelle d’unité  pourrait se résumer  simplement par cette formule triviale : hier  la monture acceptait de subir ce qu’elle refusait, aujourd’hui elle se cabrait  et refusait de se faire monter. C’est aussi simple que ça !

 Quelles solutions ?

 Avant d’exposer mes  propres vues sur les solutions possibles, je voudrais revenir sur  celles évoquées,  ici et là, vis-à-vis desquelles je nourris  des réserves, de fortes réserves…

 D’abord  « la solution par l’Islam »…

 Si  l’Islam, comme le prétendent certains, était  un facteur à 100%  unificateur, on n’aurait pas assisté à la naissance de  tous ces schismes  dès sa prime enfance, tout de suite après la disparition du Prophète Mohamed (paix sur lui).

  J’observe, par ailleurs, que « l’Islam  mauritanien », au regard de ses expressions et  prises de position, de ses silences… est un Islam particulier, à deux vitesses, voire hypocrite … Enfin, à supposer que l’Islam soit  la bonne solution à nos problèmes, où sont les musulmans  pour l’appliquer ?

Enfin, je récuse cette solution au regard des expériences historiques de l’Inde, du Pakistant, du Bengladesh, de l’Irak et du Soudan qui ont prouvé que le facteur déterminant de la bonne coexistence était, non pas le facteur réligieux, mais le facteur ethnique.

 Examinons maintenant « la solution par la Démocratie » que soutiennent d’autres courants  

 J’affirme, d’emblée, qu’elle n’emporte pas non plus mon adhésion …

 En effet, il nous souvient que  la Démocratie de  l’Apartheid n’avait pas éliminé la discrimination raciale et  les bantoustans en Afrique du Sud ;  tout comme la Démocratie made United States –première démocratie du monde – s’était accommodé  de la ségrégation raciale, et  demeure  encore familière du racisme  au quotidien !  Que dire enfin  de notre « démocratie  mauritanienne » qui s’est toujours fort bien accommodé de l’esclavage et du racisme, du déni d’humanité et de citoyenneté ? On voit bien que sous une égalité de principe peuvent se camoufler discrimination ethnique et esclavage !

 Ajoutons que la  citoyenneté – socle de la démocratie – contrairement à la vision libérale, ne peut être disjointe de l’ethnicité nous rappelle M Tshiyembe ;  «  La vison  communautariste insiste sur l’impossibilité d’une telle  séparation ». Bref une  citoyenneté, ethno-culturellement neutre, qui impulse et guide, seule, l’individu quand il interagit sur l’espace public, est une citoyenneté   abstraite, une fiction, une utopie  …encore plus  dans le contexte africain. «  La mobilisation citoyenne est bien souvent imparablement culturelle et ethnique »  soutient Souleymane Bechir Diagne. Peut-être, se demandait-il, faut –il penser l’ethnicité comme forme de citoyenneté …

 Non, la solution par la démocratie ou par l’Islam n’était pas la mienne ; Elle me semblait trompeuse, fallacieuse …Mais si elle devrait malgré tout s’appliquer à défaut de mieux , il faudrait alors qu’elle aie pour  socle des règles pré-établies fondant les modalités de l’unité,  à la manière de la Suisse, de la Belgique, de la Bosnie, du Liban, ou de la Birmanie .

 Ces réserves étant faites, quelles solutions ? 

* La Solution par les lignes principielles, base essentielle de toute solution juste, viable et durable … 

Si nous devions rebâtir notre unité, construire la bonne unité – la vraie –  celle-ci devra  reposer sur des bases justes, sur les lignes principielles que voici : Egalité, égale dignité, respect mutuel, respect des différences,  partage  équilibré du pouvoir,  justice sociale. 

 Peu importe les solutions spécifiques des uns et des autres, pourvu que ces lignes en constituent le socle. 

 De ces lignes principielles découlera, par voie de conséquence,  une  modification radicale de notre vision de l’unité en cours, une nouvelle redéfinition de l’identité du pays, une  rupture totale d’avec  nos  pratiques actuelles… 

 Voilà pourquoi, pour être en phase avec cette démarche de rupture, nous proposons l’autonomie. 

 Une fois la problématique de l’unité  passée au crible, on s’acheminera  alors vers la  réconciliation nationale  dont le processus se déclinera en trois étapes :

                                                 – Apaisement du climat social  (par un train de mesures positives d’apaisement, allant dans le sens du règlement global du passif humanitaire et des  effets collatéraux de l’enrôlement, doublé d’un appel fort en direction des organisations anti-esclavagistes à rassurer) 

                                                 – Débat national devant déboucher sur des solutions consensuelles portant sur les grands axes de  réformes  constitutionnelle ( charte de la cohabitation, séparation des pouvoirs,  partage équilibré du pouvoir, droits et devoirs de l’opposition, gouvernement consensuel ou, au contraire , contrôle des actions du gouvernement de la majorité par l’opposition, etc), institutionnelle  (direction collégiale à présidence rotative , observatoire national des libertés et de la cohabitation , etc ) suivront alors, et alors seulement    

         – Les Etats généraux  … (de l’Armée, de l’Education, de la Justice, de l’Administration)   

 Les problèmes sont inhérents aux sociétés et aux  groupes humains. Nous avons les nôtres … 

Nous devons donc replacer notre problématique de coexistence, en dépit de son intensité et de son acuité , dans le cadre de la lutte naturelle entre groupes humains, inscrite  dans l’ordre naturel  et normal des choses, régie par des lois naturelles ( lois de sociologie)…

 Bien que nos gouvernants aient, par leurs politiques nocives, une large part de responsabilité dans ce qui nous arrive, il n’empêche que des lois  naturelles nous gouvernent, à l’emprise desquelles on n’échappe pas … ; il en est ainsi, selon Ceikh Anta Diop, de la loi–disons  de proximité – qui pose que « lorsque des groupes ethniques partagent le même espace, ils ont tendance, chacun, non pas à assujettir mais à assimiler l’autre » ; une autre  loi stipule que « Lorsque le pourcentage de la minorité augmente la lutte des classes a tendance à se transformer en lutte des races » . Comprendre ces phénomènes  aide à replacer notre problématique dans la  juste mesure des choses. Il existe d’autres lois, telle la loi  de la distance, la loi du phénotype etc,  qui expliquent, à leur tour, la nature des rapports entre groupes humains … 

 Mais il y’a les lois de la nature, et il  y’a la volonté des hommes … 

 Avec une volonté forte, clairement affirmée,  de la  vision, l’on vient à bout de l’emprise des lois, l’on réussit à déplacer des montagnes, à résoudre, en un mot, toute problématique, fut-elle complexe et délicate. Il suffit de  vouloir, car nous dit l’adage, rien, absolument rien ne peut arrêter une volonté sans réserve. 

 Le bon sens nous souffle à l’oreille que l’exclusion est socialement explosive, politiquement corrosive, économiquement mauvaise, alors ressaisissons-nous; faisons comme les Birmans, en nous demandant comment, chacun pour sa part, pourrait contribuer à la grandeur de la Mauritanie. 

 Il nous faut nous ressaisir  …  

La lutte continue ! 

 Samba Thiam 

 Inspecteur de l’Enseignement Fondamental  

 Président des Forces Progressistes du Changement (FPC)  

Décembre 2014.

 

 

 

Mauritanie: un endettement de riche pour un pays pauvre

altLe niveau d‘endettement du pays devient inquiétant. Selon les données du Fonds monétaire international (FMI), c’est l’un des plus élevés du continent. Le pays fait face à un environnement défavorable avec la baisse des cours des matières premières.

La France avec des 2100 milliards de dollars et les Etats-Unis avec leurs 12000 milliards sont critiqués, mais ils peuvent se le permettre. Ce sont des pays riches, dont la norme d’endettement peut facilement dépasser les 100% de PIB. Personne ne s’en émeut. Ce n’est pas le cas des pays pauvres. 

Si la Banque mondiale estime que le niveau d’endettement du continent est globalement soutenable, avec une dette moyenne représentant 50% du PIB, il n’en demeure pas moins  que certains dépassent largement les limites jugées acceptables. La Mauritanie fait partie de ce lot, à l’instar de l’Erythrée, de l’Egypte, du Soudan, etc.

Selon le directeur du département Moyen Orient, Asie centrale, Afrique du nord du FMI, Masood Ahmed, la dette de la Mauritanie est estimée à 93% du produit intérieur brut du pays, soit un niveau dépassant largement la moyenne du continent. Un niveau difficilement soutenable pour le pays surtout en cette période marquée par la chute des recettes tirées des exploitations minières et pétrolières à cause de la chute des cours des minerais (fer et or) sur le marché mondial et le niveau bas du baril de pétrole combiné à une baisse de la production pétrolière. Une situation qui se traduit par la baisse des recettes budgétaires obligeant l’Etat à revoir ses sources de recettes, notamment sa fiscalité, et à recourir davantage à l’endettement international.

Toutefois, pour l’expert du FMI, de la dette mauritanienne il convient de retrancher les 20% représentant une dette passive du Koweït qui ne génère pas d’intérêt. Du coup, le service de la dette reste à un niveau relativement supportable, selon le FMI.

Reste que la croissance du PIB mauritanien reste trop modeste. Selon les estimations du FMI, celui-ci ne devrait pas dépasser 3,2% en 2016 et les projections tablent sur une évolution de 4,3% en 2017, a expliqué Masood Ahmed, lors d’une conférence de presse en marge des Assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale à Washington.

Selon Eric Mottu, Chef de mission du FMI pour la Mauritanie, «le pays traverse une phase délicate du fait de la baisse des cours mondiaux du minerai de fer et dans une moindre mesure du pétrole. Cependant, on a noté une bonne réaction des autorités en 2015 et 2016 avec la mobilisation des financements extérieurs». Toutefois, selon les responsables du FMI, «il reste encore un gros travail à faire pour mettre le pays sur une trajectoire de croissance et diversifier l’économie».
 

Quelques recommandations du FMI

A la faveur des consultations au titre de l’article IV des statuts du FMI organisées au mois de mai dernier, trois recommandations ont été faites par l’institution financière internationale à la Mauritanie :

1. restaurer les grands équilibres extérieurs en agissant sur la balance des paiements par une réforme du marché des changes visant à le rendre plus flexible, 

2. maintenir la dette publique à une niveau soutenable,

3. diversifier l’économie grâce à une amélioration du climat des affaires.

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