Monthly Archives: September 2016
Notre apathie (Ely kane yektel matle ihachame)
Soyons francs, n’ayons pas peurs des mots, appelons les choses par leur nom, il y va de notre salut commun : jamais le pays ne connut de tels discours, racistes de tous bords, incitants à la division des Mauritaniens, à l’extrémisme et à la haine raciale. Jamais le fossé de la discorde, entre les différentes composantes de notre société, ne fut aussi exacerbé, par les harangues de ces spécialistes de la désunion. Un pied-de-nez à nos dirigeants qui n’ont su mettre en place une politique de cohabitation nationale et engager la bonne stratégie, pour réussir le défi de la tolérance et de la cohésion.
Ne généralisons pas. Ces champions du mensonge et du chaos social ne représentent pas, Dieu merci, nos populations, du moins dans leur intégralité. Déjà, tout récemment, encore, des voix on ne peut plus patriotes, honnêtes et courageuses se sont élevées pour arrêter cette course insensée vers l’abîme où veulent nous précipiter ces adeptes de la discorde nationale. Mais ne nous cachons pas, non plus, la réalité. Evitons la politique de l’autruche qui cache sa tête sous son aile, pour ne pas voir le danger, avant de s’écrouler sous la balle mortelle de son chasseur.
Cette spirale de l’intolérance – et de la confrontation en conséquence, que Dieu nous en préserve ! – suscitée et alimentée par les discours de la haine et du mensonge de ces semeurs de troubles, ce sont nos responsables, au plus haut niveau, qui l’entretiennent, par leur désastreuse politique sans vision, creusant encore davantage le fossé, entre les populations elles-mêmes, d’une part, et, d’autre part, entre celles-ci et la classe dirigeante. Pourtant nos populations, loin du cynisme corrupteur de notre société contemporaine, ont vécu, des siècles, ensemble et ont tout en commun : d’abord, des liens de sang ; ensuite, l’histoire, la géographie, le Saint Coran et notre belle culture islamique, la même langue et les mêmes valeurs culturelles, pour certains ; ainsi que le même destin, pour tous.
Qui a vu les horreurs perpétrées, autour des Grands lacs, en Afrique Centrale et dans la Corne (Somalie, Sud-Soudan), les effroyables destructions en Libye, Syrie et autres pays, ne peut s’empêcher de se demander à quoi bon des infrastructures, si l’on est incapable de contrer les vélleités extrémistes de tous bords ? Ces goudrons, aéroport, université, etc., sont bâtis sur des rancœurs et des incitations à des conflits sociaux. Par leur manque de maturité – gouverner, c’est prévoir – nos dirigeants n’ont su ni anticiper ni remédier à ces phénomènes qui nous présagent un sombre avenir. On dirait même que nos dirigeants portent le germe de leur propre destruction – et de leur pays, hélas ! – comme l’apprenti-sorcier qui déclenche des forces obscures qu’il n’arrive plus à maîtriser.
Même à parier sur qui ferait la plus mauvaise affaire pour son pays, on ne trouverait pas mieux. Certains diront, peut-être, que j’exagère, que je divague, même. Soit mais même si je ne dis que la vingtième partie du probable, c’est à faire frémir. Ces appréhensions nous interpellent sur le manque de prise de conscience, dans l’opinion, quant à l’avenir de la Mauritanie. Et le comble est que ce n’est pas de nos media qu’il faut attendre les impulsions décisives. Pourtant, les moyens audiovisuels ne manquent pas. Hélas, les débats, à la télévision et à la radio, sont creux. Le niveau, en général, et les questions en particulier, des journalistes, ne sont vraiment pas formidables.
Je ne prétends pas avoir exploré tous les aspects du problème, loin de là, ni cerner les enjeux qui se posent à nous. Heureusement, d’ailleurs, car mon vœu est simplement d’apporter une contribution à la non-violence dans notre pays. En attendant, l’hypocrisie bat son plein. Lors d’une précédente visite présidentielle à l’intérieur du pays, un chanteur-crieur s’écria, comparant le président Ould Abdel Aziz à un sauveur quasi-suprême : « Ha, grand visionnaire et bâtisseur imbattable, quel bon vent, si avantageux, a bien pu donc t’amener chez nous ? » et ajouta, dans son élan d’enthousiasme, au milieu des cris de joie, que le départ éventuel de notre grand visionnaire et bien-aimé guide éclairé serait une véritable catastrophe pour le pays, comparable au déluge de Noé ! A mon humble avis, le génial crieur a dû céder, malgré son côté idolâtre, à un accès d’idéalisme naïf, à moins qu’il n’ait craint les barbouzes à l’entour. Dieu sait où nous mèneraient de pareils dirigeants, si entêtés à jouer aux apprentis-sorciers ! Et dire que nous en avons mieux encore, en attente, qui se profilent à l’horizon ! En reconnaissance du chaos qu’ils nous préparent, on devrait leur décerner, en plus de leurs trophées, des palmes d’or, à la mémoire des générations futures.
Mais le plus étrange, en tout cela, est que les gens sont devenus tellement indifférents qu’ils ne s’étonnent plus de rien. C’est cette apathie qui doit faire horreur, non pas les méfaits de tel extrémiste ou de tel ou tel homme politique. D’où vient donc que nous réagissons si faiblement, devant ce qui sème la haine et le mensonge, dans les cœurs des Mauritaniens ? Serions-nous comme des enfants effrayés qui courent, au passage de ces fantômes, se réfugier sur la poitrine réconfortante mais vaine de leur mère ? Ou est-ce dû au scepticisme corrupteur de notre société, si jeune encore mais déjà pervertie ? Ou, encore, à l’aveuglement de nos taupes apprenties-sorcières, obsédées par la mégalomanie du pouvoir, au point de tout laisser faire, afin de perdurer sur le fauteuil présidentiel ? Il ne leur manque qu’« Après moi, le déluge ! » de Louis XIV, après avoir ruiné son pays par des fêtes somptueuses.
Je laisse en suspens toutes ces questions qui n’en sont pas moins terrifiantes et sollicitent l’attention de chacun d’entre nous. De fait, notre pays doit relever de nombreux défis, avec, en priorité, celui de bâtir une nation unie, cimentée par l’islam qui nous rapproche les uns des autres. Soyons de ceux qui trouvent ces défis plus exaltants qu’accablants, de ces hommes de conviction qui prêchent la tolérance ! Qu’Allah le Clément et Miséricordieux sauve la Mauritanie, comme Il l’a sauvée, déjà maintes fois, de ces incitateurs de tous bords aux mobiles obscurs et porteurs de dangers !
Lehbib ould Berdid
Chercheur et analyste, diplômé d’Etudes Supérieures de l’ITB
le calame.
L’impossible unité nationale (Quatrième partie)/Par le colonel (E/R) Oumar Ould Beibacar
réforme du CMSN
En juin 1979, l’aile pro-algérienne prend le pouvoir à son tour et décrète dès 1980, une reforme qui divise les deux communautés, l’apartheid éducatif, par l’institution de deux enseignements parallèles, l’un uniquement en arabe au profit des maures et l’autre dit bilingue essentiellement en français au profit des négro-mauritaniens avec une promesse, qui ne sera jamais tenue, pour ces derniers, de généraliser l’enseignement de leurs langues et d’assurer leur utilisation dans la vie publique.
Le toucouleur, le soninké et le wolof sont déclarés langues officielles d’enseignement et de travail au même titre que l’arabe pour amuser la galerie. Les négro-mauritaniens seront obligés de prendre l’arabe comme 2ème langue, considérée comme langue unitaire pour tous les mauritaniens, les maures peuvent choisir l’une des trois langues négro-mauritaniennes comme 2ème langue. Le français est déclaré langue étrangère privilégiée.
Un institut de langues nationales avait été crée, il a pour mission « d’organiser, de coordonner et de promouvoir l’ensemble des recherches appliquées dans le domaine de toutes les langues nationales. Dans ce cadre, il est chargé, dans une première phase, de préparer l’introduction dans l’enseignement des langues PULAAR, SONINKÉ et WOLOF, d’assurer la formation du personnel et l’élaboration du matériel pédagogique, d’étudier les incidences pratiques et financières de cette introduction et les problèmes posés par l’utilisation de ces langues dans les différentes fonctions linguistiques (langues de l’enseignement, langues de l’information et des moyens de communication, langues de l’économie et du travail, etc.) ».
Cet institut, dirigé par des cadres motivés et compétents, avait entamé son travail en mars 1980, en créant des terminologies pédagogiques et en formant quelques dizaines de maîtres pour les classes expérimentales. Une mission d’experts de l’Unesco, qui avait visité ces classes pendant l’année scolaire 1983-1984, avait jugé leur expérience originale et encourageante. Cependant, le changement du 12-12-1984, va tout mettre en veilleuse et reconduire la réforme de 1973, avant de fermer provisoirement l’Institut.
En 1999, la cinquième réforme met en place une filière unique avec l’arabe et le français devenu «langue d’ouverture» pour l’enseignement des disciplines scientifiques, renforce les langues étrangères avec l’anglais dès la première année du cycle secondaire. Elle crée aussi un département pour la promotion des langues nationales poular, soninké et wolof, à l’université de Nouakchott. Le français devient «langue d’enseignement», toutes les matières scientifiques seront enseignées en français au secondaire.
Cette réforme, plus réaliste, sera vite contestée aussi bien par les partisans de l’arabisation à outrance qui y voient un retour en force de la francisation du système éducatif national, que par l’élite négro-mauritanienne qui considère cette réforme comme la consolidation de l’oppression culturelle. L’Institut des langues nationales sera remplacé par un département chargé des langues nationales et de la linguistique directement rattaché à la faculté des Sciences humaines. Les langues nationales furent reléguées au statut de «langues de laboratoire».
Avec cette réforme, toujours en vigueur aujourd’hui, les maures sont rentrés dans leur propre piège qu’ils avaient tendu à leurs frères négro-mauritaniens, il y a 50 ans. Aujourd’hui les diplômés maures arabophones pour ne pas dire hassanophones à cause de leurs niveaux qui laissent à désirer, sont très nombreux mais ils ne peuvent accéder à la fonction publique sans un niveau minimum en français, ni réussir les diplômes nationaux sans obtenir la moyenne dans des épreuves en français, une langue qui ne leur avait jamais été enseignée. Ceci confirme l’adage arabe qui dit : « Celui qui tend un piège à son frère tombera dedans ».
Il apparaît clairement que ceux qui avaient préconisé au père de la Nation, l’arabisation à outrance, source de tous ces maux, n’avaient pas agi par nationalisme mais plutôt par égoïsme voire par racisme. C’est ainsi que notre système éducatif a été improvisé et conçu au rythme des pouvoirs militaires – un pas en avant, deux pas en arrière- au profit d’une communauté et au détriment d’une autre, sans tenir compte de notre différence, au lieu d’être le fruit d’un consensus national puisqu’il est le fondement principal de notre unité nationale.
Au bout du compte les hassanophones victimes des réformes improvisées de notre enseignement, ont envahi la fonction publique, et plus particulièrement les deux piliers fondamentaux de l’Etat que sont l’administration territoriale et la justice qui sont malades de leur incompétence, au détriment des autres. Ils constituent aussi la maladie qui gangrène nos systèmes éducatifs, sociaux, économiques et de santé publique.
Toutes ces reformes improvisées et bâclées de notre enseignement ont montré leurs limites, et le résultat du baccalauréat de cette année scolaire 2015-2016 dont la précédente avait été déclarée pourtant par le gouvernement comme année de l’enseignement, pour se moquer du peuple, démontre à lui seul l’échec de toutes ces réformes élaborées depuis un demi-siècle. .
Cette année au baccalauréat il y a eu 88% d’échecs et seulement 12% de réussite dont 9% parmi les candidats issus des écoles privées et seulement 3% parmi ceux issus des écoles publiques. Soient 9% des enfants des riches et 3% des enfants des pauvres. Bravo pour le général de bataillon président des pauvres. Président de la pauvreté, de l’ignorance et de l’injustice.
Une langue unitaire
L’année passée, j’avais rencontré un ami d’enfance originaire de Chinguitty, au cours d’une conversation, il m’avait dit que sa fille, jeune collégienne était devenue l’intime amie d’une adorable petite négro-mauritanienne de la vallée qui faisait la même classe qu’elle, et qu’elles étaient devenues inséparables. Je lui avais demandé aussitôt : « Elles communiquent dans quelle langue ? » Il m’avait répondu : « Elles communiquent en turc ». – Comment en turc ? Il m’avait répondu : « Elles sont au collège turc de Nouakchott, où la langue turque est obligatoire, ma fille est arabophone, sa copine est francophone, elles partagent le turc ».
J’ai eu honte pour mon pays, j’ai eu honte pour son élite, j’ai eu honte pour mon peuple, et pour tous ses gouvernements, j’ai eu honte, j’ai eu honte. Depuis plusieurs siècles, nos communautés cohabitent pacifiquement sur le même territoire, unies par l’histoire, par la géographie et surtout par la même religion. Depuis plus d’un demi-siècle, nous avions décidé de bâtir ensemble une République Islamique, et depuis lors on se regarde en chiens de faïence.
Il m’arrive souvent, en réunion avec des amis officiers ou cadres civils devant la télévision, pendant les très rares fois qu’on voit un journal télévisé en langues nationales négro-mauritaniennes, de leur demander dans quelle langue parle le journaliste. Leur réponse presque unanime est toujours : « On ne sait pas faire la différence entre ces langues».
Les maures, responsables dans l’administration et dans les forces armées, qui parlent ces langues cultivent des complexes incompréhensibles et évitent toujours de les parler publiquement devant leur communauté. L’exemple du général de bataillon et de son cousin président du CMJD est assez éloquent. Ces deux ambitieux officiers qui parlent couramment la langue wolof, mieux que le Hassania, puisqu’ils ont grandi au Sénégal, n’ont jamais fait entendre publiquement, en Mauritanie, un petit nangadef ou un petit diaradieuf.
Pourtant s’ils avaient prononcé leur discours en wolof pendant leurs visites officielles à Rosso, fief de cette composante où tous les habitants comprennent cette langue, cela aurait fait un très grand plaisir aux rossossois et à tous les mauritaniens, et aurait incontestablement suscité un élan de promotion de cette langue et rehaussé leur côte. Car une langue nationale de plus constitue une très grande richesse.
Après quelques réflexions, je me suis demandé pourquoi ne pas adopter la langue turque. Dans la mesure où les turcs sont des musulmans comme nous, ils sont les derniers empereurs du dernier empire musulman, l’empire ottoman qui a duré de 1299 à 1923, le dernier Etat islamique qui avait sous sa souveraineté tous les Etats musulmans de l’Asie mineure, des Balkans, du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord.
Le grand peuple turc avait joué un très grand rôle dans l’émancipation de l’Islam, et vient de donner il y a quelques semaines une très grande leçon de démocratie aux peuples du tiers monde, en refusant le retour du pouvoir usurpateur et destructeur des militaires et en débarrassant la grande armée turque de ce fléau qui ternissait son image de marque et anesthésiait son peuple.
Aussi la langue turque est-elle inoffensive pour nos communautés, elle ne porte pas en elle des appréhensions négatives. Les uns ne peuvent pas la considérer comme une langue des colons mécréants, qui veulent nous dominer culturellement. Les autres ne peuvent pas non plus la refuser puisqu’elle ne constitue pas la langue des racistes et esclavagistes qui veulent au nom de la religion l’utiliser pour les opprimer culturellement.
Si cette langue turque peut nous permettre de construire des amitiés comme ces deux collégiennes qui sont devenues inséparables, si elle va nous permettre de nous parler, de nous faire confiance, de nous respecter mutuellement, de nous aimer et de pouvoir reconstruire ensemble une patrie fondée sur les valeurs que nous partageons ; une vraie patrie qui respecte notre différence qui est notre richesse, une vraie patrie qui respecte l’égalité citoyenne et la justice ; pourquoi alors ne l’adoptions-nous pas comme langue unitaire ?
Les Beidanes et les Bambaras
Nous les maures ou beïdanes nous ne sommes pas des arabes. Nous sommes un mélange migratoire constitué de 10 à 15% de tribus Béni Hassan d’origine arabe, de 40 à 45% de tribus Sanhadja d’origine berbère et de 40 à 45% de négro-africains majoritairement d’origine Bambara. L’arabe n’est pas notre langue maternelle, notre langue maternelle est le hassanya qui ne figure pas dans la constitution, et qui n’est enseignée nulle part, elle est donc condamnée à disparaitre, ce qui est fort regrettable.
La langue arabe est une langue universelle que nous apprenons à l’école avec nos frères négro-africains et parfois, ils l’assument mieux que nous. C’est l’Islam qui nous l’avait imposée puisqu’elle est la langue du coran. Une langue fondamentale pour comprendre et mieux s’acquitter de notre devoir religieux. Pour les mêmes raisons, tous les musulmans du monde entier, turcs, perses, chinois, africains, asiatiques, européens ou américains etc. sont obligés, chacun en ce qui le concerne, d’apprendre l’arabe pour des besoins strictement religieux, tout en conservant sa propre identité.
Malheureusement les nationalistes arabo-berbères mauritaniens, porteurs de deux idées contraires à l’Islam, que sont la laïcité et le racisme ont voulu, à travers les régimes militaires usurpateurs, s’approprier la langue arabe par égoïsme, en l’utilisant- au nom de l’Islam- pour écarter et opprimer culturellement la communauté négro-mauritanienne. Leur comportement avait conduit malheureusement, un ou deux cadres parmi les extrémistes négro-mauritaniens à renoncer à la religion musulmane qu’on leur oppose toujours pour justifier l’arabisation à outrance.
Au début des années 80, un mouvement d’émancipation de la communauté berbère avait été signalé dans la région du Trarza, avec en filigrane la reconnaissance de la langue berbère comme langue nationale, avant d’être étouffé dans l’œuf. Certains cadres fondateurs du mouvement Elhor, avaient préconisé en mars 1978, de revendiquer la langue bambara comme langue de la communauté harratine, pour s’éloigner un peu plus de leurs encombrants anciens maîtres. Il n’est pas exclu que les défenseurs de cette thèse soient derrière l’idée de l’érection d’une quatrième communauté nationale négro-mauritanienne, la communauté bambara.
Cette idée, dont mon grand frère, Traoré Ladji pour lequel j’ai beaucoup de respect, semble être l’un des plus grands défenseurs. J’ai visité personnellement tous les départements de la Mauritanie à l’exception de Bir Oumgrein et de Chami, et je n’ai jamais entendu parler de communauté bambara. Dans toute ma scolarité et toute ma carrière je n’ai rencontré que trois personnes qui revendiquent ouvertement leur « bambarité », Keita Boubacar mon professeur d’anglais au collège de Kiffa, le capitaine Mamoye Diarra et Traoré Ladji.
Certes, il existe beaucoup de bambaras complètement intégrés particulièrement dans la communauté soninké du Guidimagha et du Gorgol et des villages frontaliers des régions de l’Assaba et des deux Hodhs. On les retrouve aussi dans les quartiers d’anciens esclaves comme Banbarandougou à Sélibaby, les quartiers liberté de Kiffa, d’Aleg, de Mbout, de Boghé etc.
Cependant on ne peut pas parler de véritable communauté à part entière comme les maures, les peuhls, les soninkés ou les wolofs. Si les bambaras pouvaient constituer une communauté en Mauritanie, les colons français – partisans du concept diviser pour régner- ne les auraient pas oubliés. Le fait d’en revendiquer l’existence aujourd’hui ne fait que compliquer davantage le problème intercommunautaire dans notre pays.
Les FLAM utilisaient la terminologie du pouvoir « Beidane » qui veut dire le pouvoir des maures, au début de leur combat, avant d’adopter plus tard la terminologie du « pouvoir arabo-berbère » jugé tribaliste, raciste et esclavagiste, pour spécifier la responsabilité des maures blancs et exclure volontairement les maures noirs, considérés par certains parmi eux comme des négro-mauritaniens à part entière. Les velléités séparatistes que l’on veut inculquer aux maures noirs pour diviser la communauté beïdane sont contre-productives.
Nous les beïdanes, nous sommes une communauté arabo-afro-berbère indivisible et nous en sommes fiers, nous sommes avec nos compatriotes négro-mauritaniens des frères siamois, unis par le sang pour le meilleur et pour le pire. Nous formons la Mauritanie qui, comme l’a si bien dit mon frère Ba Oumar Moussa, « est un don de l’Islam ». Nous traversons une zone de turbulences depuis l’indépendance, marquée par le racisme, l’esclavage, le servage, l’inégalité et l’arbitraire, notre salut se trouve dans notre réconciliation avec l’Islam.
(A suivre)
le calame
Le Ps promet la guerre à Khalifa Sall
Les hostilités sont désormais ouvertes entre le Parti Socialiste (Ps) et Khalifa Sall. Me Moussa Bocar Thiam, porte-parole adjoint, s’est frontalement attaqué au maire de Dakar. Dans un entretien accordé au journal L’Observateur, il dénonce la démarche solitaire du leader de la Coalition Takhawou Dakar et s’engage pour qu’il ne soit jamais candidat du parti à la Présidentielle de 2019.
« La dynamique du parti est de soutenir le président Macky Sall dans le cadre de BBY. Donc, toute personne, dont Khalifa Sall, qui pose des actes contraires à cette dynamique est en porte à faux des décisions du parti. (…). Khalifa Sall a défié Tanor Dieng. Il continue également avec ses sbires de défier le parti. Mais je voudrais apporter une précision de taille : Khalifa Sall ne sera jamais le candidat du PS », fait-il savoir. Et de poursuivre: « Khalifa Sall incarne la division, la crise dans le parti. Comment voulez-vous que le parti investisse une telle personne à la Présidentielle ? Il ne sera jamais, jamais le candidat du PS à la prochaine présidentielle. Nous le combattrons ».
Auteur: seneweb News – Seneweb.com
Toile de fond |Samba Thiam, ou la clarté du débat pédagogique
« Pour les questions de style, nage avec le courant, sur les questions de principes, soit solide comme un roc ». T. Jefferson. L’un des faits marquants des sociétés humaines est l’existence de récits, appelés mythes, qui mettent en scène des êtres surnaturels, des légendes et des croyances.
Aussi désigne-t-on par mythologie, un ensemble de mythes et par mythologue un spécialiste de la mythologie dont l’une des tâches est de montrer comment le besoin d’évoquer un temps primordial permet aux hommes de comprendre « qui ils sont en tant qu’espèces et en tant que culture ».
La rédaction de haute facture de la contribution de M. Samba Thiam (voir Cridem du 4/O9.2016), sur l’enseignement, est, elle loin d’un mythe, mais elle est culture. Son diagnostic a touché du doigt les faits de l’école mauritanienne qui se trouve dans un émiettement total.
Il l’a si bien compris que le lecteur est entrainé dans les couloirs d’une véritable réforme de l’enseignement dans ce pays. Dépositaire d’expérience en matière scolaire, sa « Problématique du Système Educatif National » est un retour à l’âge d’or de l’enseignement, surtout pour les nouvelles générations de ce corps, décidés de s’en affranchir.
Le pédagogue y évoque les causes endogènes du retard voulu d’un corps, par d’opiniâtres pourfendeurs qui se sont dressés pour l’orienter loin de la même source du savoir. De nos jours, de nombreuses expressions témoignent du recul de l’école mauritanienne, qu’un système n’a pu assoir sur une voie stable, solide et durable, lui permettant le changement réel tant attendu.
Cette situation exceptionnelle, qui semble coller comme « une tache sans fin » est simplement absurde, quand on sait qu’elle sacrifie tant de générations. L’idéal d’émancipation humaine à travers une seule langue à l’école, et ce en quoi certains assument leur histoire dans sa complexité, avec un désir d’inventaire exhaustif, réclamé de longue date, n’a jamais été réalisé.
M. Thiam estime à juste titre, que « notre école souffre par ailleurs, d’une crise d’orientation », loin d’une orientation « technique et pragmatique, on a opté pour l’élitisme ». C’est ainsi que dans un supplice sans fin, l’école a été tuée. Tout enseignant sincère admet que la transition n’est pas encore trouvée pour l’école publique, qui ne se fixe pas des impératifs de résultats.
Aussi, la contribution du leader des FPC, propose des solutions qui nous éloignent du précipice et cela passe par un travail qui requiert une démarche intellectuelle, une compétence technique, une foi en Dieu et en ce que l’on fait, et un pari sur l’homme, son intelligence et en sa capacité de dépassement.
ADN
©Cridem 2016—–
Ali Bongo sous pression, l’UE met en doute sa victoire au Gabon
Réélu à la tête du Gabon, Ali Bongo concentre l’attention internationale.Une mission de l’Union européenne questionne la validité de sa victoire tandis que l’Union africaine a annoncé son intention d’envoyer une délégation pour aider à résoudre la crise dans le pays.
Le président sortant et son opposant Jean Ping revendiquent en effet tous deux la victoire à l’élection présidentielle du 27 août.
Le Premier ministre français, Manuel Valls, a estimé mardi qu’il serait sage d’organiser un nouveau décompte et a en outre demandé à Libreville de retrouver une quinzaine de ressortissants français dont Paris est sans nouvelle.
Le chef de file de l’opposition Jean Ping, qui juge la victoire “volée”, a appelé, lui, “la communauté internationale à aider le peuple gabonais”. “Tout le monde connaît le résultat et tout le monde sait que Bongo fait tout pour ne pas l’accepter”, a-t-il dit à Reuters.
Selon Jean Ping, la participation dans la province du Haut-Ogooué, dans le sud-est du pays, a été gonflée pour assurer la victoire d’Ali Bongo, dont la famille dirige le pays depuis près de cinquante ans.
Les résultats officiels publiés mercredi ont donné à ce dernier une très courte victoire, de quelque 5.000 voix, le reconduisant pour un nouveau mandat de sept ans.
Puis des émeutes ont éclaté, faisant six morts, selon un bilan officiel. Jean Ping estime que 50 à 100 personnes ont trouvé la mort depuis la semaine dernière, un bilan qui n’a pour l’heure pas pu être vérifié de manière indépendante.
Malgré les appels à la grève générale, le calme semble prévaloir à Libreville où les commerces ont rouvert et lesfonctionnaires regagné leur poste de travail.
TOUTES LES MÉDIATIONS
Les observateurs concentrent leurs regards sur la province du Haut-Ogooué, bastion électoral d’Ali Bongo, où les chiffres officiels comptabilisent 95,46% de votes en sa faveur, et une participation de 99,9%.
La mission d’observation de l’Union européenne rapporte que le nombre de non-votants et de bulletins blancs ou invalides ne correspond pas à la participation annoncée dans cette région, ajoutant qu’elle est ailleurs dans le pays d’environ 48%.
“L’intégrité des résultats provisoires de cette province est en conséquence mise en cause”, a déclaré Mariya Gabriel, chef de la mission de l’UE, annonçant ces anomalies.
Le gouvernement a refusé de commenter ces annonces avant mercredi, a dit un porte-parole.
L’Union africaine (UA) s’est proposée mardi pour une médiation. “C’est une question urgente et je pense que la délégation de haut niveau sera envoyée très bientôt”, a déclaré Jacob Enoh Eben, porte-parole de l’UA. Le président tchadien, Idriss Déby, qui assure actuellement la présidence de l’UA, dirigera les discussions, a ajouté le porte-parole.
“Nous acceptons toutes les médiations parce que nous voulons que la démocratie et la paix triomphent”, a déclaré Jean Ping à la chaîne de télévision France 24. La délégation de l’UA doit arriver jeudi, a déclaré en outre l’ancien diplomate et président de la Commission de l’Union africaine.
Jean Ping dit n’avoir aucune confiance dans la cour constitutionnelle susceptible de recevoir les appels contestant le scrutin. La jugeant trop proche d’Ali Bongo, il réclame un nouveau décompte effectué sous supervision internationale avant tout appel.
Les autorités gabonaises refusent pour l’instant de recompter les bulletins de vote comme le suggèrent les autorités occidentales et comme l’exige l’opposition. Elles ont également refusé de publier des résultats plus détaillés, déclenchant la démission du ministre de la Justice.
Jusqu’à 1.100 personnes ont été interpellées pendant les troubles de la semaine dernière, selon le ministère gabonais de l’Intérieur, la plupart ont été libérées depuis.
Les Nations unies suivent la situation au Gabon avec une “inquiétude croissante”, a dit mardi la porte-parole en matière de droits de l’homme de l’organisation, Ravina Shamdasani.
(Avec Aaron Maasho à Addis-Abeba, Stephanie Nebehay à Genève et Matthew Mpoke Bigg à Accra, Nicolas Delame, Danielle Rouquié et Julie Carriat pour le service français)
Auteur: obs – SenewebNews-RP
Réélu à la tête du Gabon, Ali Bongo concentre l’attention internationale.Une mission de l’Union européenne questionne la validité de sa victoire tandis que l’Union africaine a annoncé son intention d’envoyer une délégation pour aider à résoudre la crise dans le pays.
Le président sortant et son opposant Jean Ping revendiquent en effet tous deux la victoire à l’élection présidentielle du 27 août.
Le Premier ministre français, Manuel Valls, a estimé mardi qu’il serait sage d’organiser un nouveau décompte et a en outre demandé à Libreville de retrouver une quinzaine de ressortissants français dont Paris est sans nouvelle.
Le chef de file de l’opposition Jean Ping, qui juge la victoire “volée”, a appelé, lui, “la communauté internationale à aider le peuple gabonais”. “Tout le monde connaît le résultat et tout le monde sait que Bongo fait tout pour ne pas l’accepter”, a-t-il dit à Reuters.
Selon Jean Ping, la participation dans la province du Haut-Ogooué, dans le sud-est du pays, a été gonflée pour assurer la victoire d’Ali Bongo, dont la famille dirige le pays depuis près de cinquante ans.
Les résultats officiels publiés mercredi ont donné à ce dernier une très courte victoire, de quelque 5.000 voix, le reconduisant pour un nouveau mandat de sept ans.
Puis des émeutes ont éclaté, faisant six morts, selon un bilan officiel. Jean Ping estime que 50 à 100 personnes ont trouvé la mort depuis la semaine dernière, un bilan qui n’a pour l’heure pas pu être vérifié de manière indépendante.
Malgré les appels à la grève générale, le calme semble prévaloir à Libreville où les commerces ont rouvert et lesfonctionnaires regagné leur poste de travail.
TOUTES LES MÉDIATIONS
Les observateurs concentrent leurs regards sur la province du Haut-Ogooué, bastion électoral d’Ali Bongo, où les chiffres officiels comptabilisent 95,46% de votes en sa faveur, et une participation de 99,9%.
La mission d’observation de l’Union européenne rapporte que le nombre de non-votants et de bulletins blancs ou invalides ne correspond pas à la participation annoncée dans cette région, ajoutant qu’elle est ailleurs dans le pays d’environ 48%.
“L’intégrité des résultats provisoires de cette province est en conséquence mise en cause”, a déclaré Mariya Gabriel, chef de la mission de l’UE, annonçant ces anomalies.
Le gouvernement a refusé de commenter ces annonces avant mercredi, a dit un porte-parole.
L’Union africaine (UA) s’est proposée mardi pour une médiation. “C’est une question urgente et je pense que la délégation de haut niveau sera envoyée très bientôt”, a déclaré Jacob Enoh Eben, porte-parole de l’UA. Le président tchadien, Idriss Déby, qui assure actuellement la présidence de l’UA, dirigera les discussions, a ajouté le porte-parole.
“Nous acceptons toutes les médiations parce que nous voulons que la démocratie et la paix triomphent”, a déclaré Jean Ping à la chaîne de télévision France 24. La délégation de l’UA doit arriver jeudi, a déclaré en outre l’ancien diplomate et président de la Commission de l’Union africaine.
Jean Ping dit n’avoir aucune confiance dans la cour constitutionnelle susceptible de recevoir les appels contestant le scrutin. La jugeant trop proche d’Ali Bongo, il réclame un nouveau décompte effectué sous supervision internationale avant tout appel.
Les autorités gabonaises refusent pour l’instant de recompter les bulletins de vote comme le suggèrent les autorités occidentales et comme l’exige l’opposition. Elles ont également refusé de publier des résultats plus détaillés, déclenchant la démission du ministre de la Justice.
Jusqu’à 1.100 personnes ont été interpellées pendant les troubles de la semaine dernière, selon le ministère gabonais de l’Intérieur, la plupart ont été libérées depuis.
Les Nations unies suivent la situation au Gabon avec une “inquiétude croissante”, a dit mardi la porte-parole en matière de droits de l’homme de l’organisation, Ravina Shamdasani.
(Avec Aaron Maasho à Addis-Abeba, Stephanie Nebehay à Genève et Matthew Mpoke Bigg à Accra, Nicolas Delame, Danielle Rouquié et Julie Carriat pour le service français)
Auteur: obs – SenewebNews-RP