Daily Archives: 19/01/2016
Accusation de blanchiment d’argent : Jemil Mansour appelle les responsables d’Errahma à apporter des éclaircissements
Au cours d’une conférence de presse animée ce mardi 19 janvier à l’Hôtel Khatter, Mohamed Jemil Mansour a appelé les responsables de la Fondation Errahma a apporté des éclaircissements par rapport à la gestion de leur fondation.
Selon lui, ces responsables – en continuant à observer le silence – laissent croire que les accusations de blanchiment d’argent portée contre leur fondation – relayées par les médias ces derniers temps – sont fondées.
Jemil Mansour s’est en outre attaqué à la flambée des prix de denrée de première nécessité et à ceux du carburant qui, à ses yeux, ne justifient pas.
Il a dénoncé la fermeture des mahadras dans plusieurs localités du pays. Le président de Tawassoul a également abordé les questions du passif humanitaire et de l’esclavage en appelant les pouvoirs publics à s’activer pour que le pays dépasse ces questions.
Enfin, il a réclamé la libération de Biram Dah Abeid et Brahim Bilal Ramdhame ainsi que la reconnaissance de leur parti (le RAG) et des Forces progressistes du changement (FPC) dont Samba Thiam est le président.
SC
©Cridem 2016
Déclaration de presse des Forces Progressistes du Changement (FPC)
Rappel de la procédure du dépôt de dossier
• Le 18 Octobre 2014 nous avons déposé un dossier de reconnaissance, en bonne et due forme, sous le no 4962 au ministère de l’intérieur. Nous avons dû attendre huit (8) mois, après de multiples lettres de rappel, avant de recevoir une réponse (négative) du Ministre de l’intérieur pour la reconnaissance des FPC.
A l’opposé , il nous a été donné d’observer, récemment , que la constitution du dossier du parti Alliance Nationale Démocratique ( AND) , son dépôt au ministère de l’intérieur , la réponse de celui-ci aura, en tout, demandé moins d’une semaine au dissident du RFD ! Cette comparaison illustre, une fois de plus s’il en est besoin, la politique de deux poids deux mesures permanente du régime en place.
– Information concernant le processus de recours des FPC
A la suite du rejet de notre dossier de parti politique, nous avons entamé, dans les délais requis, un recours juridique auprès de la cour suprême. A l’issue du dépôt de plainte, la chambre administrative a adressé une lettre au Ministère de l’intérieur en date du 03/12/2015 sous le no 5696, tenu de répondre dans un délai n’excédant pas trente jours (30).
Ce délai étant présentement largement dépassé, nous attendons de la cour suprême qu’elle dise le droit , rende la justice en tranchant le contentieux, le plus rapidement possible.
A défaut de quoi le constat du déni de justice s’imposera…Déni qui , du reste, ne nous surprendrait guère au regard de l’inféodation de notre justice , vu que l’Etat transgresse ses propres lois et que, par ailleurs. L’application des lois reste soumise aux seules humeurs du Prince.
Perspectives
En tout état de cause, lorsque nous aurons épuisé toutes les voies de recours, nécessairement nous devons recourir à d’autres moyens légaux que nous accorde la Constitution. Dans cette perspective force nous est d’envisager, dès à présent, d’agir autrement, car nous sommes déterminés à nous exprimer …
Il est regrettable qu’en Mauritanie notre jeune ‘’démocratie’’ soit prise en otage par une junte militaire déguisée, qui perpétue un Système inique dangereux pour l’unité nationale, s’oppose à l’émergence de toute Opposition crédible en sapant les fondements même, comme entité.
On avance à grands pas vers le Parti unique à la pensée unique ; or l’on sait que sans Opposition et majorité il n’y a pas de jeu démocratique véritable.
Les forces du changement se doivent de réagir… .
Nouakchott, le 19 Janvier 2016
La lutte continue!
Les Forces Progressistes du Changement.
El Mina : Un garde ouvre le feu contre la population lors d’une patrouille
Les populations du quartier carrefour Yero Sarr (El Mina) ont échappé de justesse à une bavure de la part d’un élément de la garde nationale. Dans la soirée du dimanche 17 janvier, aux environs de 22 h 30, un garde appartenant à une patrouille a failli commettre l’irréparable en tirant des coups de feu contre des citoyens sommés de rentrer à 22 h en raison d’un couvre feu. Preuve en est, une douille portant les caractéristiques suivantes D = 031/704 a été retrouvée sur les lieux par les témoins. A l’heure où vous lisez ces lignes, un adolescent de 19 ans, répondant au nom de Diop Salif M’Baré qui a failli payer les frais de la bavure du garde se trouve au commissariat d’El Mina N2. Une plainte contre le garde a été déposée auprès du Procureur de la république.
Tout a commencé comme on peut le lire sur la plainte déposée par Monsieur M’Baré Boubou Diop, père du prévenu, auprès du Hakem de la Moughataa d’El Mina : « l’Intéressé s’est évertué à exercer une violence délibérée physiquement et verbalement à l’encontre de mon enfant qui se trouvait devant la porte de notre domicile en présence de témoins décontenancés par cette conduite, que rien à priori ne semble justifier ».
Toujours selon les termes de la plainte : « A la surprise générale, nous avons vu l’intéressé pénétrer dans la voiture de patrouille pour se saisir d’un fusil qu’il a braqué sur l’attroupement qui s’était constitué, en proférant des invectives et menaces, dans un état de manque de sang-froid manifeste. Il s’est alors permis de tirer un premier coup de feu en l’air, en promettant d’arroser toute personne qui ne débarrassait pas dare-dare les lieux . La douille du coup de feu tiré a été récupérée, comme preuve. »
Heureusement, le pire a été évité par l’intervention d’un agent policier en civil et d‘un autre garde, chef de patrouille venu à la rescousse de ses collègues après le signalement. Quelques heures après les faits, la famille Diop s’est rendue au commissariat d’El Mina pour porter une plainte contre le garde en question, sous le numéro d’enregistrement 308.
D’après des propos recueillis auprès des riverains, une autre patrouille de la garde nationale a tardivement, dans la même soirée, investi les lieux pour retrouver la douille, laquelle est gardée comme preuve concrète contre le dit garde.
Contacté par rmi-info.com, monsieur Diop a déclaré que : « le fait de venir dans les maisons pour sortir manu-militari les populations résulte du comportement immoral de certains jeunes gardes ».
Il nous apprend en même temps que les autorités ont lancé une contre-plainte déposée contre lui et son fils par un officier de la garde qui n’est même pas concerné par cette histoire. Il déclare en effet détenir un enregistrement dans lequel ce dernier s’excuse lui-même des dérapages du jeune garde.
Cette énième affaire soulève la question de « l’état de siège » que vivent les populations de ce quartier et surtout des abus des forces de l’ordre auxquels ils sont constamment soumis.
Burkina : « gros cafouillage » des forces de sécurité lors de l’attentat de Ouagadougou
Renseignements mal exploités, problèmes de coordination, équipement insuffisant… Deux jours après l’attaque terroriste inédite à Ouagadougou, certaines sources sécuritaires n’hésitent pas à parler de « gros cafouillage » pour décrire la réaction des forces de sécurité burkinabè, en pleine phase de reconstruction depuis la chute de l’ex-président, Blaise Compaoré.
Les forces de sécurité ont mis plus de deux heures, vendredi soir, à arriver sur les lieux de l’attaque qui a fait 29 morts dans le centre-ville de la capitale burkinabè, à distance du café-restaurant Cappuccino et de l’hôtel Splendid, pris d’assaut par les jihadistes.
D’après des témoins, les premiers arrivés sur place – certains par conscience professionnelle, sans y avoir été envoyés par leur hiérarchie – étaient très mal équipés. « Les policiers avaient des vieilleries, mais on aurait dit que les armes des jihadistes sortaient de la boîte. Ça brillait. Ils avaient des doubles chargeurs », souligne Lucien Trabi, un survivant blessé d’une balle dans l’épaule.
« Gros problème de coordination »
« Nos hommes avaient envie d’en découdre. Nous avons été formés pour cela », affirme une source au sein de la gendarmerie. « On avait un problème de matériel : pas d’appareils de vision nocturne, pas de boucliers balistiques, pas de matériel d’effraction » pour ouvrir les portes.
Faute de matériel, les gendarmes d’élite burkinabè ont attendu l’arrivée des forces spéciales françaises basées en banlieue de Ouagadougou dans le cadre del’opération Barkhane, selon une autre source. Une partie de ces forces spéciales étaient au Mali et il a fallu les attendre. Finalement, l’assaut sur l’hôtel Splendid a débuté vers 1 h du matin. Mais les jihadistes avaient déjà quitté les lieux, piégeant derrière eux, certaines portes avec des grenades, ce qui explique pourquoi la sécurisation de l’hôtel a pris plusieurs heures.
« Il y a eu un gros problème de coordination » reconnaît une source sécuritaire. »On ne savait pas qui devait faire quoi, il n’y avait pas de communication entre les différentes unités. Le ministre de l’Intérieur en personne a dû se rendre sur les lieux pour coordonner les actions ».
La dissolution du RSP « a pesé »
Armée respectée sur le continent sous l’ère Compaoré, militaire de carrière qui la choyait, l’armée burkinabè est actuellement en pleine restructuration, notamment à la suite de la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité qui a perpétré le putsch raté de septembre. Celle-ci a pesé à plusieurs niveaux, a laissé entendre une source politique.
Tout le service de renseignement burkinabè a été désarçonné depuis l’arrestation de Diendéré, estime une source politique
Si le RSP était une armée dans l’armée, honnie par la population pour ses excès, il constituait néanmoins une véritable force opérationnelle. Il avait son unité antiterroriste bien entraînée et bien équipée. Mais selon une source militaire, une bonne partie de cet équipement a été dispersée lors de sa dissolution.
Son chef, le général Gilbert Diendéré, emprisonné pour avoir pris la tête du putsch visant à renverser le régime de transition démocratique, était l’homme qui gérait les situations de crise mais aussi les services de renseignement. Disposant de moyens importants, il avait mis en place un réseau lui permettant de contrôler le pays et de disposer de renseignements sur les groupes jihadistes dans la sous-région.
« Tout le service de renseignement burkinabè a été désarçonné » depuis son arrestation, estime la source politique.
Création d’une agence de renseignement
La réforme des forces de sécurité est l’un des principaux chantiers du président Roch Marc kaboré, élu fin novembre et investi en décembre, le gouvernement de transition issu du soulèvement populaire d’octobre 2014 ayant, pendant un an, essentiellement expédié les affaires courantes.
Si le Burkina n’avait jamais connu une attaque d’une telle ampleur (29 morts), le pays se savait menacé : il avait subi récemment plusieurs attaques à ses frontières et les infiltrations de groupes en provenance du Mali étaient connues.
Selon une source gouvernementale, des renseignements sur l’attaque de vendredi sont remontés dans l’appareil sans qu’ils soient traités ou utilisés correctement. Il est toutefois impossible de dire qu’ils auraient permis de prévenir l’attaque. Reste que samedi, lors d’un conseil des ministres extraordinaire, le gouvernement décidait la mise en place « urgente d’une Agence nationale de renseignement ».
Auteur: jeun – Jeune Afrique