Daily Archives: 08/01/2015
Mauritanie: les FPC dénonce “l’instrumentation” des procès d’O M’ Kheitir et de Biram & coaccusés

Ould M’Kheitir a été condamné à mort le 24 décembre après sa publication d’un article jugé blasphématoire à l’encontre du prophète Mohamed. Briam et coaccusés, arrêtés après l’organisation d’une caravane contre « l’esclavage foncier », attendent, eux, leur véridict annoncé au 15 janvier.
Les Forces Progressistes du Changement estiment que ces deux procès ont été orchestrés par les autorités mauritaniennes à « des fins politiciennes».
Elles affirment aussi que «la justice répressive du Système se révèle n´être qu´un instrument de dressage et d’assujettissement des communautés traitées comme inférieures».
Les FPC poursuivent dans un communiqué reçu à Alakhbar que «Ces mesures arbitraires annoncent le retour des pratiques et réflexes autoritaristes».
Elles déclarent cependant que «ni les principes d’équité islamique, ni le droit, ni encore moins la légitimité n’ont de valeur face à la volonté des régimes arabo-berbères de perpétuer l’ordre inique établi».
Le mouvement réclame enfin «la reconsidération de la peine du jeune Mohamed Cheikh Ould Mohamed au regard de ses regrets dûment exprimés et des fondements douteux du chef d’accusation» et «la relaxe pure et simple des caravaniers du foncier et du leader de l’IRA».
La Loupe du “Rénovateur ” : Les petites phrases d’un grand manœuvrier
Le Rénovateur Quotidien – Les petites phrases politiques de Mohamed Ould Abdel Aziz ne surprennent plus l’opposition de façon générale, le FNDU en particulier, encore moins une opinion publique harassée par des discours redondants.
Ces derniers jours encore l’homme fort de Nouakchott revient sur l’idée du dialogue politique en lâchant dans l’air des propos très généraux qui rappellent l’approche d’un scrutin électoral prévu au mois de mars prochain.
Le président n’a pas dérogé à une certaine habitude consistant à prendre la politique comme un exercice de diversion à chaque fois que la situation sociale et politique du pays se détériore. Il cherche orienter la boussole politique dès que l’horizon commence à s’assombrir pour donner matière à commenter à la classe politique et à la presse.
Un tel exercice qui revient à quelques mois du renouvellement des deux tiers du sénat relance tout de même le débat sur l’avenir de la démocratie mauritanienne qui peine à voler haut. De ruptures en ruptures le processus politique se réduit en simples simulacres d’élections dont la finalité est de plébisciter un homme qui contrôle à lui seul le jeu politique.
Avec une opposition laminée largement dominée par une vieille classe en mal de discours novateurs, le chemin de l’alternance est encore très loin pour espérer voir réunir les conditions nécessaires à un changement constructif. Au lieu de se cacher derrière des micros d’un festival des villes anciennes pour parler de politique là où il était venu inaugurer des manifestations culturelles, pourquoi le Président ne montre pas l’exemple en se consacrant à une initiative dont il sera lui-même le principal artisan ?
Pourquoi n’accorde-t-il pas un intérêt à écouter ses adversaires qu’ils ne doit pas prendre comme des ennemis pour faire avancer le processus démocratique dont aucun démocrate sincère ne saurait s’en réjouir en l’état actuel. Ce ne sont pas des petites phrases prononcées à mille lieues de la capitale qui pourront créer un cadre efficace de concertation mais bien une volonté affirmée de traiter sans complexe avec toute la classe politique et tous les acteurs de référence.
Si tant est, Mohamed Ould Abdel Aziz devait s’en tenir à son sujet objet de son déplacement à Chinguitty au lieu de se perdre dans un mélange de genres en s’aventurant là où on ne l’attendait pas. Et c’est justement ce faux pas qui vient remettre en cause l’exercice auquel voulait s’essayer le président. Aziz aurait mieux fait d’accorder une attention particulière à sa communication en demandant conseil à ses chargés de communication. Sinon à quoi sert d’avoir à ses côtés des hommes auxquels on ne se confie pas pour s’adresser à l’opinion nationale et internationale.
Sur ce plan les petites phrases censées séduire et captiver les esprits se sont avérées bien en deçà du niveau qu’il fallait. Au final, sans réchauffer la scène politique les propos du Président ont sonné comme un coup d’épée dans la mer sablonneuse du désert Chinguittien.
Cheikh Tidiane Dia