Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 25/01/2015

Dialogue politique et révision constitutionnelle : L’erreur que l’opposition cherche à éviter

alt« On ne touche pas à la Constitution ! » Ce refus de tripatouiller le texte fondamental, contenu dans la proposition de Messaoud Ould Boulkheïr pour faire reculer l’âge de candidature à la magistrature suprême, est considéré par l’opposition dite radicale comme la porte à ne pas défoncer.

La feuille de route proposée pour la reprise du dialogue politique entre la majorité et l’opposition, semble pour le moment buter sur un fort refus de l’aile dure de l’opposition d’en entériner deux points essentiels.

Pour le Front national pour la démocratie et l’unité (FNDU) qui regroupe les acteurs irréductibles du pouvoir, il ne sera ni question d’une révision constitutionnelle pour un recul de l’âge maximum pour les présidentiables, ni d’élections anticipées à la magistrature suprême.

Parallèlement, le FNDU pose comme préalable à tout dialogue politique, la création d’une nouvelle Commission électorale nationale indépendante (CENI), la recomposition du Conseil constitutionnel et la neutralité totale de l’administration dans le jeu électoral.

L’opposition dite radicale considère ainsi, qu’à la lumière de toutes les expériences passées, le pouvoir ne s’engage dans un dialogue politique que pour gagner du temps. Cette fois, l’opposition de déclarer qu’elle n’est pas prête à s’engouffrer dans un dialogue inutile qui n’abordera pas toutes les questions qui se posent aujourd’hui et qui ne respecte pas les termes de la Constitution.

C’est surtout la proposition faite par le président du parti APP, Messaoud Ould Boulkheïr, qui semble soulever le plus de polémique. En demandant une révision de la Constitution pour faire reculer l’âge d’accès à la magistrature suprême (fixé à 75 ans), Ould Boulkheïr chercherait à se remettre en selle et à permettre également à Ahmed Ould Daddah, qui seront tous les deux atteints par la limite d’âge en 2019, de se représenter. Une idée d’emblée rejetée par le président du RFD, Ould Daddah, et après lui, les autres leaders du FNDU, qui y perçoivent une porte ouverte à tous les tripatouillages.

Rien en effet ne pourrait empêcher dans ce cadre Mohamed Ould Abdel Aziz de demander lui aussi la révision de l’article 28 de la Constitution qui fixe à deux au maximum le mandat du président de la République, trouvent certains observateurs.

Et cela, malgré les multiples déclarations de Mohamed Ould Abdel Aziz, dont la dernière faite en novembre 2014 où il se serait engagé à ne pas toucher au verrou de cette limitation, et notamment à l’article 29 où il a juré par « Allah, de ne point prendre ni soutenir directement ou indirectement, une initiative qui pourrait conduire à la révision des dispositions constitutionnelles relatives à la durée du mandat présidentiel et au régime de son renouvellement prévu aux articles 26 et 28 de la présente constitution ».

Point échaudé craignant l’eau froide, le FNDU préfère le statu quo en matière constitutionnel, refusant l’idée de toute élection présidentielle qui ne ferait que retarder davantage le départ de Ould Abdel Aziz prévu dans quatre ans.

Le tripatouillage lancé en l’air par Messaoud Ould Boulkheïr, en perspective d’un nouveau round de dialogue, aurait même été mal reçu au sein de sa formation politique. L’un des cadres influents de son entourage, membre du Bureau exécutif du parti et candidat malheureux aux dernières communales au Ksar, Ahmed Ould Samba, aurait même demandé la démission du leader charismatique. Il se serait étonné, dans son compte Facebook, d’une décision unilatérale prise sans consentement du Bureau exécutif et loin des intérêts du parti et de la nation mauritanienne. Il aurait même qualifié cette démarche d’égocentrique car mû par le simple désir du Maximo de briguer de nouveau la magistrature suprême.

JOB

 

L’ Authentique

Opposition mauritanienne: Les accès de «dialoguite»

Opposition mauritanienne: Les accès de «dialoguite»L’Opposition radicale mauritanienne vient de décider d’étaler au grand jour des détails polémiques au sujet d’un dialogue politique dont l’agenda et les modalités pratiques n’ont pas encore été convenus.

Elle a régulièrement agi ainsi à la veille de chaque échéance électorale nationale. Lorsqu’il s’était agi de renouveler le tiers du sénat, en 2011, cette Opposition avait présenté, par écrit, une doléance au gouvernement en faveur du recul de ces élections et de l’ouverture d’un dialogue national inclusif.

A la veille des élections législatives et municipales de 2013, cette même Opposition avait réclamé, à cor et à cri, l’organisation d’un dialogue inclusif, exigeant, à nouveau, le recul de ces élections. A deux mois des élections présidentielles de juin 2014, elle récidiva en proposant un agenda de dialogue, avec comme préalable …le recul des élections.

Aujourd’hui, à quelques jours du dépôt des listes pour le renouvellement des deux tiers du sénat, l’Opposition mauritanienne produit un document identique à tous points de vue de ceux qu’elle a régulièrement brandis et qui exige, à nouveau, le recul des élections.

Avec un «timing» toujours préélectoral et un contenu immuable et provocateur par bien des aspects, les accès de «dialoguite» de l’Opposition radicale mauritanienne semblent avoir pour unique but d’éviter, à tout prix, l’établissement d’un calendrier électoral normal. Les vieux idéologues de l’Opposition radicale croient «dur comme fer» qu’en maintenant un doute, même très discutable, sur la légalité de telle ou telle institution de la République, ils maintiennent le climat post-Accords de Dakar.

Ces idéologues font une véritable «fixation» sur le fait que le Président de la République ait repoussé leur proposition d’un gouvernement d’union nationale, à la suite de sa victoire électorale en 2009. A la faveur de cette onction démocratique, le Président Aziz était devenu, en son âme et conscience, le seul responsable, institutionnellement parlant, des grandes orientations de l’Etat. Le principal enjeu du verdict des urnes consiste à faire la part des choses, sur ce plan.

L’Opposition radicale a très mal digéré la bérézina électorale du 18 juillet 2009, elle en a développé une phobie des urnes, son «horloge» politique s’en est trouvée gravement bloquée. Malheureusement pour elle, nous sommes bel et bien en 2015, le Président Aziz n’a plus seulement la légitimité irréprochable des élections de 2009, mais celles tout aussi irréprochable de novembre-décembre 2013 et du 21 juin 2014 ; il a également la légitimité d’un style réussi dans l’action publique, celle d’un bilan convaincant sur le terrain et celle de la durée.

Vouloir faire abstraction de tant d’éléments d’appréciation, pour ne retenir que le fantasme obsolète d’un gouvernement d’union nationale que rien, fort heureusement, ne justifie et qui favorise un unanimisme préjudiciable à la démocratie, relève de «la mère des insanités».

Pour aller de l’avant, comme l’ont toujours préconisé le Président Aziz et sa Majorité en n’excluant aucun sujet de discussion, l’Opposition radicale doit impérativement débloquer son «horloge» politique et la faire avancer d’une demi décennie, elle doit aussi comprendre qu’un dialogue politique responsable ne s’effectue pas sous les projecteurs des médias et qu’il y’a une différence sémantique nette entre «dialogue» et «monologue». A ce prix seulement, elle pourra, progressivement, réintégrer le paysage démocratique national dont elle s’est volontairement auto-exclue.

Sidi Ould Ahmed

 

CRIDEM