Monthly Archives: November 2014
Le vent souffle partout
Depuis quelques jours, une rumeur insistante fait état d’un accord entre l’opposition regroupée au sein du FNDU et le pouvoir, pour décrisper une situation politique tendue depuis plus de six ans. Les négociations seraient à un stade avancé entre les deux camps. L’accord prévoirait une dissolution de l’Assemblée nationale, des élections législatives et municipales anticipées et un amendement constitutionnel visant la suppression d’un Sénat sur lequel personne ne verserait une larme, tant la chambre haute du Parlement paraît superflue, dans le contexte mauritanien où l’Assemblée suffit amplement à « applaudir » les lois. Vous aurez sans doute remarqué que tout le paragraphe est au conditionnel, puisque rien ne permet de dire, à l’heure qu’il est, qu’une éclaircie de quelque nature pointe à l’horizon. Qui a, d’ailleurs, la fâcheuse habitude de paraître de plus en plus bouché. Les exemples tunisien, égyptien, libyen et, plus récemment, burkinabé, n’ont apparemment pas fait réfléchir nos képis étoilés. « La Tunisie n’est pas la Libye », disait Kadhafi, après la Révolution de jasmin qui avait remporté Ben Ali. Quelques mois plus tard, c’était à son tour d’être emporté par une bourrasque dont les effets risquent, si l’on n’y prend garde, de déstabiliser, non seulement toute l’Afrique du Nord mais aussi tout le Sahara et le Sahel.
Ould Abdel Aziz ira-t-il jusqu’à paraphraser celui qui, alors président de l’Union Africaine, avait pris fait et cause pour le putsch mauritanien de 2008 ? Certes, le Burkina n’est pas la Mauritanie mais la ressemblance est quand même frappante. Aziz et Compaoré sont tous deux d’anciens militaires arrivés au pouvoir par coups d’Etat. Reconvertis en « démocrates », ils ont gagné des élections présidentielles taillées sur mesure, leur parti respectif régnant en maître sur la scène politique. Leurs clans ont fait main basse sur les maigres économies de leurs pauvres pays et ceux, parmi leurs opposants ou leur presse, qui refusent de courber l’échine n’ont pas voix au chapitre ; sont même diabolisés. Les deux pays caracolent en tête des nations les plus corrompues du monde et leur indice de développement humain ferait honte à la Somalie ou à la Syrie, pourtant en guerre.
Oui, la Mauritanie n’est pas le Burkina. Pas encore. Mais le vent souffle, ici et là. Que lui faut-il pour déraciner les arbres qu’on croit – ou qui se croient – les mieux enracinés ? Comment font ceux-là pour se prémunir, efficacement, contre ses bourrasques ? Voilà des questions très universellement saharo-sahéliennes, par les temps qui courent…
Ahmed Ould Cheikh
le calame
La Mauritanie restructure sa police
Le gouvernement mauritanien souhaite une force de police revitalisée pour répondre aux nouveaux enjeux sécuritaires.
Le directeur général de la sûreté nationale (DGSN), le général Mohamed Ould Meguet, a reçu l’ordre du Président mauritanien Mohamed Ould Abdel de diriger une équipe de personnalités expérimentées dans le domaine de la sécurité et dans le cadre d’une nouvelle commission chargée de revitaliser la police nationale.
“Le fait que la police soit appelée à la rescousse entre dans l’ordre normal des choses”, estime l’analyste Abdou Ould Mohamed. “Elle a été le principal rempart contre le terrorisme au début des années 2000.”
“Dans le contexte régional actuel marqué par une insécurité grandissante et une montée en flèche du terrorisme, le gouvernement mauritanien a tout intérêt à mettre à contribution l’expertise de la police nationale en lui permettant de promouvoir le développement des échanges d’informations avec les pays voisins, notamment dans les domaines du terrorisme et du crime organisé”, a-t-il ajouté.
La mission permanente de la police nationale consiste à maintenir l’ordre public, à protéger la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, et à combattre le terrorisme et la délinquance financière, a-t-il expliqué.
Selon le spécialiste du terrorisme Sidati Ould Cheikh, la police mauritanienne a “toujours été aux avant-postes dans la lutte contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme”.
“Ces dernières années, avec le développement du terrorisme, on a assisté à un programme de coopération assez poussé”, a-t-il ajouté, soulignant un projet de renforcement des capacités actuellement en cours en partenariat avec l’Allemagne.
Cette initiative de l’agence allemande pour le développement “consiste à appuyer la police nationale en vue du renforcement de la sécurité aux frontières, avec la construction de postes frontaliers et l’approvisionnement d’autres postes en équipements spécialisés”, a-t-il expliqué.
Selon Ould Cheikh, ce projet vient en appui aux efforts de la DGSN visant à organiser “le programme de formation de la police nationale, en étroite collaboration avec les acteurs nationaux et internationaux”.
“Avec la menace de plus en plus pressante, et qui se précise de jour en jour, la police mauritanienne est condamnée à s’adapter à la nouvelle réalité”, déclare le spécialiste de la sécurité Daha Ould Sidi Ali à Magharebia.
“La région est entièrement menacée et les terroristes ne cessent de perfectionner leur stratégie. Al-Qaida et l’Etat islamique (EIIL) prospèrent et engendrent partout des déstabilisations politiques et sécuritaires”, ajoute-t-il.
Les forces de police de la région du Sahel-Sahara doivent s’adapter à cette “nouvelle réalité, poursuit-il, en partageant “des informations sur les activités et les mouvements des groupes terroristes”.
Source: Magharebia
Burkina : Michel Kafando prendra ses fonctions de président vendredi
Michel Kafando, le nouveau président de transition au Burkina Faso, prêtera serment mardi avant d’entrer en fonction vendredi, mettant ainsi fin à trois courtes semaines de régime militaire dirigé par le lieutenant-colonel Zida.
Le Burkina Faso s’apprête à définitivement tourner la page de 27 années au pouvoir de Blaise Compaoré. Après trois semaines de régime militaire, Michel Kafando, le président de transition, va prêter serment mardi 18 novembre avant d’entrer en fonction le vendredi 21 novembre. La communauté internationale, qui avait exercé dès les premiers jours de la crise politique une forte pression sur l’armée pour qu’elle rende le pouvoir aux civils, a salué cette transition rapidement et pacifiquement négociée. L’Union africaine (UA) – qui avait lancé un ultimatum au régime militaire pour qu’il restitue le pouvoir – a salué lundi la “maturité politique” et le “sens des responsabilités” des Burkinabè. Le représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’ouest, Mohamed Ibn Chambas, s’est réjoui dans les mêmes termes.
Au bout d’une longue nuit de tractations à Ouagadougou, le nouveau président intérimaire, un diplomate de 72 ans, a à peine cillé à l’annonce de sa nomination annoncée au petit matin en présence des deux autres candidats retenus par le “collège de désignation” : Joséphine Ouédraogo, ex-ministre de Thomas Sankara, et le journaliste Cherif Sy.
Ancien ambassadeur à l’ONU
“Plus qu’un honneur, c’est une redoutable responsabilité qui m’échoît, dont j’entrevois déjà les écueils et l’immensité de la tâche”, a déclaré Michel Kafando, un homme de grande taille aux cheveux légèrement grisonnants, d’allure distinguée et réservée. Selon le président ghanéen John Dramani Mahama, qui a participé à la médiation internationale dans la crise en tant que président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont fait partie le Burkina, le retour à un régime de transition civil “démontre une fois encore la volonté du Peuple burkinabè, de ses Forces vives et de ses Forces de défense et de sécurité de privilégier l’intérêt supérieur de la nation”.
Figure de la diplomatie nationale, Michel Kafando a été ambassadeur de la Haute-Volta (l’ancien nom du pays) puis du Burkina Faso auprès des Nations unies, respectivement en 1981-1982 et 1998-2011. Il a également été ministre des Affaires étrangères dans plusieurs gouvernements, entre 1982 et 1983.
Le Conseil constitutionnel a validé lundi sa nomination, ainsi que la charte de la transition, sorte de constitution intérimaire signée officiellement dimanche. La transition militaire aura donc duré trois courtes semaines, le lieutenant-colonel Zida gardant la charge du pays jusqu’à vendredi, alors que nombre de Burkinabè craignaient un coup d’État de l’armée et son maintien au pouvoir.
Une transition “remarquable”
La France, ancienne puissance coloniale et premier soutien international du “pays des hommes intègres”, a assurée qu’elle se tenait “aux côtés du Burkina Faso durant cette période clé de son histoire”, selon le chef de l’État François Hollande, qui a félicité Michel Kafando. “Cette transition démocratique est globalement remarquable et peut servir d’exemple à d’autres pays”, soulignait Philippe Hugon, un chercheur français, appelant toutefois à “rester prudent” devant l’ampleur des “défis économiques et sociaux” de ce pays sahélien pauvre de 17 millions d’habitants.
À l’université, le sentiment était mitigé parmi les étudiants, qui ont été en pointe dans l’insurrection populaire qui a fait chuter le régime Compaoré. “Pourquoi chasser le président Compaoré si c’est pour le remplacer par son sbire?”, s’interrogeait Jérôme Oubda, 33 ans, étudiant en communication. “Je ne connais pas Michel Kafando, mais il est le témoin de l’après Blaise Compaoré sur lequel le pays a tourné la page”, jugeait, pragmatique, Harouna Tapsoba, 28 ans, un fanion national à la main.
L’investiture du nouveau président de transition aura lieu mardi dans une salle de conférence de Ouaga 2000, un quartier récent et aisé de la capitale où se trouve la présidence. Le Premier ministre, le gouvernement, ainsi que les 90 membres du Conseil de transition (le parlement provisoire), seront nommés plus tard dans la semaine. La passation du pouvoir de Michel Kafando avec le lt-colonel Zida se déroulera vendredi. Six chefs d’État, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo, assisteront à cette cérémonie, a déclaré le colonel Gilles Séraphin Bayala, le chef du protocole de l’armée. Les présidents du Bénin et de la Côte d’Ivoire doivent encore confirmer leur présence.
(Avec AFP)
Jeuneafrique.com
La Mauritanie, premier pays au monde touché par l’esclavage moderne (Walk Free)
ALAKHBAR (Nouakchott)-La Mauritanie occupe la tête du classement des pays où l’esclavage moderne est pratiqué, a révélé lundi les résultats de l’enquête annuelle de Walk Free, la fondation australienne de défense des droits de l’Homme.
Selon l’enquête menée dans menée dans 167 pays, 155’600 personnes soit 4% de la population sont victimes l’esclavage moderne qui est un phénomène «héréditaire» et «enraciné dans la société mauritanienne».
Walk Free regrette une défaillance délibérée et systématique du gouvernement à faire respecter les dispositions de loi ce qui fait que l’exploitation des citoyens continue malgré une législation pour traiter l’esclavage moderne
Le rapport doute de l’existence réelle de la cours criminalisant l’esclavage qui n’a traité aucun cas depuis sa création et s’interroge sur l’efficacité de l’Agence Nationale Tadamoun pour la Lutte contre les Séquelles de l’Esclavage, l’Insertion et la Lutte contre la Pauvreté qui selon l’ONG, n’a pas encore mené d’activités.
Mauritanie : le mouvement FPC exige la libération des militants contre “l’esclavage foncier”

Dans un communiqué reçu à Alakhbar, les FPC condamnent avec force cette répression honteuse, qui confirme cette politique de deux poids, deux mesures du régime face aux composantes nationales. Elles réaffirment également leur résolution à combattre l’esclavage et les politiques à caractère racistes de concert avec toutes les forces de progrès de notre pays.
Le communiqué estime que «cette nouvelle agression contre des militants des droits humains membres de la société civile traduit la surenchère répressive d’un régime aux abois, qui tente désespérément de protéger les discriminations sociales et raciales d’où il tire sa seule raison d’être. Le communiqué estime que
Cette dangereuse aventure est inéluctablement vouée à l’échec car aucune force illégitime ne saurait contenir indéfiniment les aspirations légitimes des peuples à la liberté et à l’égalité ».