Daily Archives: 01/09/2014
Politique: Les FLAM se “désarment”
Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam) ont décidé de changer d’option poltique en reniant le recours aux armes dans leur combat politique, apprend-on lundi à l’issue de leur Congrès tenu à Nouakchott. Les Flam se muent également en conséquence en Forces Progressistes du changement (FPC) pour continuer leur lutte politique dans le pays.
La tenue de leur congrès avait été bousculée par les autorités avant qu’elles ne fassent marche-arrière. Pour autant, le FPC n’entendrait pas revenir un instant sur ce qu’il considère le “racisme d’Etat et l’exclusion des noirs” contre une partie de la population mauritanienne. Un discours qui ne devrait pas plaire aux tenants du Pouvoir et notamment à son président, Mohamed Ould Abdelaziz qui a promis lors de son discours d’investiture de lutter les “groupes racistes et xénophobes”. Le FPC devrait, rappelle-t-on, soumettre un dossier de reconnaissance dont l’issue heureuse pour le FPC n’est pas assurée.
Mauritanie/Politique/Cohabitation : les FLAM tournent la page de la lutte armée
Les Forces de Libération Africaine de Mauritanienne (FLAM), ex-mouvement en exil, ont décidé de tourner la page de la lutte armée au terme des assises d’un congrès tenu du 28 au 31 août. Le mouvement d’opposition de la mouvance négro africaine, dont la direction est rentrée au pays après une trentaine d’années d’exil, prend la nouvelle appellation de « Forces Progressistes pour le changement (FPC)”. Cette désignation consacre un changement de paradigme, une mutation des FLAM en parti politique engagé « dans un combat démocratique et pacifique, en dépit des insuffisances du système actuellement en vigueur dans le pays ». A travers un combat d’idée, Celui-ci va poursuivre l’option originelle « de la lutte contre le racisme d’Etat et l’exclusion de la communauté noire ».
Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM), rappelle-t-on, ont été créées en 1983. Elles ont produit le « Manifeste du Négro Africain Opprimé de Mauritanie » en 1986. Ce document fût à l’origine d’une terrible répression de ses cadres, et au-delà de la toute la communauté négro africaine, avec des arrestations, tortures, condamnations à de lourdes peines de prison sous le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya. Ainsi, plusieurs dirigeants du mouvement ont péri dans la prison de Walati (plus de 1300 kilomètres à l’Est de Nouakchott) suite à de mauvaises conditions de détention. Les rescapés de cette période ont pris le chemin de l’exil pour rentrer au pays une trentaine d’années plus tard.
Rédaction Financial Afrik
Alerte : Les FLAM deviennent FPC
Les FLAM laissent désormais la place aux forces progressistes du changement (FPC). La décision a été prise par le congrès du mouvement, tenu à Nouakchott, les 29 et 30 août. Cette importante décision vient consacrer la renonciation définitive des FLAM à l’option armée qu’elles envisageaient les premières années de leur existence. Les exactions commises dans la vallée contre les populations négro-mauritaniennes, entre 1984 et 1991, justifiaient aux yeux des fondateurs du mouvement cette option. Il subira les foudres du régime d’Ould Taya dont les forces armées et de sécurité se sont déchainées sur les populations de la vallée du fleuve Sénégal. Aujourd’hui, le contexte a changé et les FLAM ont décidé de sortir de l’illégalité pour combattre, par les idées, ce qu’ils appellent « le racisme d’état et l’exclusion des noirs ».
Le projet politique des forces progressistes du changement (FPC) repose sur des bases de partage, d’équité, de justice sociale et de respect du droit à la différence.
Les textes réglementaires (statut et règlement intérieur) ont été approuvés par les congressistes. On suivra donc avec intérêt la réaction du ministère de l’intérieur qui, on se le rappelle a déjà refusé de reconnaître l’aile politique d’IRA, appelée RAG. A suivre.
Les congressistes ont également approuvé une résolution relative au projet d’autonomie régionale. Cette proposition vise « la refonte territoriale et administrative du pays ».
Dans la même foulée, les congressistes attirent l’attention des pouvoirs publics sur les risques qu’ils font courir à l’unité nationale par « la poursuite de la politique d’exclusion des communautés afro-mauritaniennes et des harratines du pays », comme ils ont demandé «le rétablissement rapide des victimes de la déportation dans leurs droits et à régler le dossier du passif humanitaire en conciliant les besoins de justice, de réparation et du pardon pour une véritable réconciliation nationale. »
Les congressistes ont aussi condamné « la politique d’expropriation des paysans de la vallée », proposé que « la gestion de ses terres respecte le droit inaliénable des terres (sans toutefois exclure les autres nationaux). Ils ont exigé une « réforme urgente » de l’Armée qui doit « refléter tant dans sa composition que dans son corps de commandement les équilibres ethniques de notre pays ».
Les congressistes se sont enfin félicités du succès de leur programme de redéploiement en Mauritanie.
LE CALAME.
Jemil Mansour : “Je ne regrette pas d’avoir assisté au Congrès des FLAM…”
Le Quotidien de Nouakchott – Le président du Rassemblement national pour la Reforme et le Développement(Tawassoul) a répondu a l’invitation des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) pour l’ouverture de leur huitième congrès tenu àNouakchott du 29 au 30 août.
La présence de Jemil Mansour à l’ouverture de ce congrès a suscité de vives critiques dans certains sites d’information, blogs et réseaux sociaux. Les reproches faits au leader des islamistes peuvent être ainsi résumés :
«Participation au congrès d’un mouvement qui a pris les armes contre l’Etat mauritanien, un mouvement séparatiste… » Certains ont même demandé àJemil Mansour de s’excuser publiquement d’avoir répondu a l’invitation desFLAM.
L’APP, le Parti Vert, Arc en Ciel, PLEJ… ont répondu à l’invitation des FLAM mais ils n’ont pas essuyé des critiques…Le RFD (Rassemblement des forces de progrès) a rapidement tenu à faire la mise au point suivante :
« Suite à la tenue du congrès du mouvement des FLAM en date du vendredi 29 Août courant, le Parti du Rassemblement des Forces démocratiques(RFD) porte à la connaissance de ses militants et sympathisants qu’il n’a pas participé à cette cérémonie et n’y a pas été invité. »
Et si le parti de Ahmed Ould Daddah avait été invité ? Des représentants desFLAM avaientt été reçu par le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz. Il n’y a avait guère eu de protestations, indignations et appels à excuses.
Le leader des islamistes, Jemil Ould Mansour a répondu aux critiques.
« La Mauritanie est un pays multiculturel et multiracial. L’Etat mauritanien a échoué dans la gestion de cette diversité », a déclaré Ould Mansour. Il a rappelé que la Mauritanie a vécu des périodes douloureuses qui ont fortement dégradé les relations entre ses communautés. Il a aussi rappelé les discours intolérants de certains mouvements nationaliste des différentes composantes, « discours dépassés et inutiles. »
Ensuite, Jemil Mansour a déclaré : « la Mauritanie a vécu en 1989 des tensions douloureuses avec le Sénégal. Les ressortissants des deux pays ont souffert de ces événements. Mais passée la tension entre les deux pays, le pouvoir de l’époque a réprimé la composante négro-africaine, notamment poular avec tueries et déportations commises au nom de l’État. A l’époque, beaucoup de voix ne se sont pas élevées contre cette répression. Ce qui a exacerbé les divergences entre communautés. »
Le leader de Tawassoul a aussi salué le discours prononcé par le président Samba Thiam au cours de l’ouverture du congrès. « C’est un discours important qui mérite d’être discuté mais ce qui est triste, c’est que certains se lancent dans des critiques sans avoir pris connaissance du contenu de ce discours », a dit Jemil Mansour.
Pour lui, l’expérience montre que le meilleur moyen de traiter les revendications communautaires, c’est le dialogue inclusif dans un cadre légitime et non le rejet catégorique. « Il est claire que je ne partage pas l’idée de l’autonomie de certaines parties de la Mauritanie. Pour moi les problème de cohabitation doivent être réglés sur la base de la justice pour tous, sans discrimination », a dit Jemil Mansour.
Enfin, à ceux qui lui demandent de s’excuser, le leader des islamiste a donné la réponse suivante : « je ne regrette pas d’avoir assisté au congrès des FLAM, je pense avoir bien agi. »
CONGRÈS EXTRAORDINAIRE DES FLAM: RÉSOLUTION DE POLITIQUE GÉNÉRALE
– Considérant les conclusions du 7ème congrès ordinaire des FLAM du 30 mai à Champs-sur- Marne en France;
– Considérant le retour effectif des FLAM en Mauritanie depuis le 26 septembre 2013;
– Considérant l’escamotage par le régime actuel des dossiers du passif humanitaire et des Déportés,
– Considérant le refus du régime actuel d’appliquer à la lettre les lois incriminant les pratiques de l’esclavage, loin d’être éradiqué,
– Considérant la crise endémique de notre système scolaire et l’échec cuisant des réformes de l’éducation jusque-là entreprises;
– Considérant la poursuite de la politique d’accaparement des terres de la vallée du fleuve ;
– Considérant l’enrôlement à caractère discriminatoire
– Considérant la cherté de vie et la paupérisation de plus en plus grande
– Considérant le taux de chômage accru des jeunes
– Considérant la mainmise exclusive sur l’armée par une seule de nos composantes nationales;
– Considérant le décalage de l’administration territoriale par rapport aux réalités socio- culturelle de notre pays;
– Considérant la faillite de l’Etat unitaire centralisé actuel dans sa mission de promotion de la république des citoyens;
– Considérant les discriminations structurelles à caractère racial et social qui compromettent notre unité nationale;
– Considérant le droit imprescriptible des peuples à défendre leurs valeurs culturelles et leur bien-être social;
– Considérant la mission patriotique des Flam et le devoir historique qui leur incombe d’encadrer les composantes nationales discriminées dans leurs aspirations légitimes à la liberté, à l’égalité, à la justice et à la prospérité ;
Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM), réunies en congrès extraordinaire les 29 et 30 aoûts 2014 à Nouakchott;
– Réaffirment l’impérieuse nécessité du changement en Mauritanie pour préserver l’unité et la stabilité du pays;
– Décident de se muer en parti politique, dénommé Forces Progressistes du Changement (FPC), pour conduire et mettre en œuvre un projet politique qui refonde la Mauritanie sur des bases de partage, d’équité, de justice sociale et de respect du droit à la différence.
– Proposent l’autonomie régionale pour la refonte territoriale et administrative du pays.
– Attirent l’attention du pouvoir et de l’opinion nationale sur les risques que fait courir à notre unité nationale la poursuite par l’Etat de la politique d’exclusion des communautés afro-mauritaniennes et haratines de notre pays;
– Appellent à rétablir rapidement et définitivement les victimes de la déportation dans tous leurs droits, et à régler le dossier pendant du passif humanitaire en conciliant les besoins de vérité, de justice, de réparation et du pardon, pour une véritable réconciliation nationale;
– Condamnent la politique d’expropriation foncière des paysans de la vallée; proposent que la gestion de ces terres respecte le droit inaliénable des riverains (sans exclure les autres nationaux) tout en promouvant la modernisation de l’exploitation de ces terres par leur ouverture aux capitaux nationaux, régionaux et internationaux au bénéfice de tous les mauritaniens.
– Exigent une réforme urgente de l’Armée nationale qui doit revenir à sa mission première, et de son fonctionnement qui doit refléter tant dans sa composition que dans son corps de commandement les équilibres ethniques de notre pays,
– Se félicitent, enfin, du succès de leur programme de redéploiement et de l’accueil populaire dont ont fait l’objet le président des Flam et sa délégation;
Nouakchott, le 30 août 2014
Le congrès extraordinaire des Flam.
La lutte continue !