Monthly Archives: August 2014
Musique, maestro : Malouma, une diva citoyenne
VIDÉO. La chanteuse mauritanienne ne se contente pas de chants avec de belles mélodies. Elle leur ajoute une dimension sociale engagée.
En 2011, Malouma Mint Meïddah avait été élevée au rang de chevalier à l’ambassade de France à Nouakchott, en Mauritanie. Cette fois, en mai dernier, c’est après avoir fait vibrer le festival Arabesques qu’elle a été distinguée à Montpellier. Désormais, elle est citoyenne d’honneur du département français de l’Hérault. De bon augure sur son chemin du “partage” avec le public qu’elle ne voit pas seulement comme une source de revenus dans son art.
Chanter est un besoin
À 54 ans, née d’une famille griotte, iggiw, Malouma n’a jamais voulu être la griotte de… Si elle chante, c’est parce qu’elle en ressent le besoin. L’envie de nommer des choses. Ses cordes vocales, elle les sollicite dans les chants depuis qu’elle a 6 ans. Théâtre de ses premières poussées vocales : Charatt, près de Mederdra, dans le Trarza. Sous les conseils de son père Moktar Ould Meïddah, une des mémoires de la musique maure traditionnelle, elle façonne des strophes et mélodies à son image. Les armes faites, la voilà qui se lance pour tracer son sillon avec un timbre de voix qui lui est bien propre.
Chanter, une manière de faire bouger la société
Et elle sait se faire entendre, Malouma, même s’il faut en payer un prix parfois bien élevé. Par le biais d’une audace peu commune, elle fait entendre aux politiques les maux du peuple, à la société conservatrice, elle jette des défis. Censure et mise à l’écart ne manquent pas d’essayer de la bousculer, mais cette diva du désert n’en a cure et ne laisse rien entamer sa détermination. Ainsi du jour où elle a entonné dans les années 1990 la chanson “Habibi Habaytou”. Ce chant, fredonné comme une berceuse sous les tentes, est un hymne à l’amour sans gant : “Mon ami, je l’aime. Oui, je l’ai aimé. Il m’a marquée”, dit-elle dans cette chanson. Les critiques fusent. La chanteuse est traitée de folle. On veut la marginaliser. Loin d’abdiquer, elle récidive avec un chant condamnant le divorce. Explication : il s’agit là d’une pratique un peu trop répandue dans la société maure, et au seul profit de l’homme qui en abuse par des remariages.
Derrière la chanteuse, une citoyenne engagée
Aujourd’hui encore, dans Knou, son dernier album, elle parle encore des charmes et tares de ce qui l’entoure. Toujours pour les justes et nobles causes : l’égalité et l’État de droit pour tous, la place de la femme et l’éducation des jeunes qui risquent de tomber dans des mains destructrices de leur avenir… À ces plaidoiries, elle ajoute la défense de l’environnement. Autant de thématiques qui perlent l’album, plus que jamais à son image. Knou, dit Malouma, est la danse qui a marqué et accompagné son adolescence, l’a bercée. Elle a eu alors envie de rendre hommage à la beauté de la danse en même temps qu’aux femmes qui la pratiquent qu’elles trouvent sublimes. Un clin d’oeil aussi aux diversités de la Mauritanie, qu’elle défend, puisque knou est une esthétique de l’est du pays, alors qu’elle est de l’Ouest.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au-delà du social elle y flirte avec la politique. De quoi comprendre son incursion comme sénatrice du Rassemblement des forces démocratiques (opposition). “J’utilise ma présence et mon temps de parole dans cette chambre pour prolonger mes textes, mes chants. À chaque passage de ministres, ou d’une personnalité importante, je dis l’attente du peuple”, confie-t-elle.
Knou, l’art sublimé côtoie la vie
Pour cet album, la chanteuse a travaillé avec le peintre Sidi Yahia. Celui-ci a installé son atelier dans la fondation de sa complice pour être auprès du souffle de la voix de cette diva, pinceau à la main. Chacune des 11 chansons a eu droit à une sublime illustration que surmonte l’ardin, instrument singulièrement mauritanien, qui dompte complaintes et murmures des nuits de douceur. Après “Goueyred”, conçue sur un couplé avec son père et inspirée du poète Mohamed Ould Youra, Malouma nous tient par l’oreille pour “Mektoub”, où elle fustige le chômage et le désespoir de la jeunesse. Un cri d’indignation, entre le luxe insolent des uns et la quête de survie des autres. Deux pistes après, on suit la pente glissante avec “Dahar”, sur le Printemps arabe, les mouvements migratoires en Afrique et ailleurs, avec leurs lots d’incertitudes et de drames. Des paroles entre conseils et désespoirs. “L’islam est une belle religion”, souligne l’auteur de “Zemendour”. Malheureusement, aujourd’hui, celui-ci est instrumentalisé. Ce qui dénature son contenu d’amour et de paix et porte préjudice à ceux qui le pratiquent”, explique-t-elle. Il y a aussi cette mise à l’index de l’insouciance et de la cruauté de l’homme.
Un souffle de modernité
Dans “Menn Mina”, Malouma Mint Meïddah défend l’environnement. Suffisamment bien pour qu’une maison d’édition canadienne lui fasse part de sa volonté de la publier autant dans un livre et un guide scolaire que sous un format numérisé sur iPad. Il convient de rappeler qu’une autre chanson, “Nour”, fait depuis quelques années le bonheur des écoliers marseillais. L’album se clôture par un bonus, rencontres de voix et d’instruments entre la diva et le pianiste hollandais Mike del Ferro, qui a joué avec la Libanaise Fairouz. Puis, puis Achikna et ses entraînantes chaloupées amoureuses dédiées à Mohamed Ould Taleb, qu’on surnomme l’émir des poètes. Modernité et tradition se côtoient de plus en plus dans le répertoire de Malouma, une diva qui se voit comme une citoyenne avant tout.
Par NOTRE CORRESPONDANT À NOUAKCHOTT, BIOS DIALLO
REGARDEZ Malouma en diva “rockeuse”
https://www.youtube.com/watch?v=1oVbXLp-7fY
Source: le calame
Le RAJEV pour un débat sur la question nationale
Le Rassemblement des Jeunes de la Vallée (RAJEV), réclame de toute urgence l’ouverture d’une large concertation nationale autour de la question de l’unité, dans un document rendu public jeudi soir.
Interpellant le président Mohamed Ould Abdel Aziz, le RAJEV relève une série d’indicateurs attestant « de la quasi exclusion » des populations négro-mauritaniennes originaires de la vallée du fleuve de tous les secteurs d’activités du pays, situation « qui créé une véritable césure ».
Le document note « une exclusion manifeste dans le secteur des finances : aucune banque ou compagnie d’assurance propriété d’un négro africain. Un fait découlant de la composition d’un patronat à 99,9% arabe ».
Constat identique au niveau du contrôle des médias audiovisuels publics et privés « qui donne le sentiment d’une Mauritanie monocolore ».
Le RAJEV plaide en faveur d’une Mauritanie « dont la construction repose sur la base d’égalité » et la fin du favoritisme.
A la fin des années 1980, sous le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, rappelle-t-on, les populations de la vallée du fleuve en Mauritanie, ont subi une répression ponctuée par des déportations, tortures et exécutions extra-judiciaires.
Source: le calame
Samory tire sur le nouveau PM
Le Calame – Invité mercredi soir 20 août 2014 sur le plateau de la TV privée Al Mourabitoune, le secrétaire général de la Centrale Libre des Travailleurs de Mauritanie (CLTM), Samory Ould Bèye n’a pas ménagé le tout nouveau premier ministre Yahya Ould Hademine.
Selon Ould Bèye, l’ancien ministre de l’équipement et des transports, promu PM, est loin d’être l’homme qui serait capable de conduire les politiques appropriées capables de sortir le pays de la situation particulièrement préoccupante où il se trouve depuis quelques temps.
Selon Samory, Ould Hademine est très limité dans ses pensées et éprouve beaucoup d’animosité vis-à-vis de certaines composantes nationales.
Or, poursuit le SG de la CLTM, la Mauritanie a besoin aujourd’hui d’un homme très ouvert d’esprit et capable de traiter égalitairement toutes les franges sociales. Pour Samory, le choix de Yahya Ould Hademine pour conduire la prochaine équipe gouvernementale est une preuve éloquente que Mohamed Ould Abdel Aziz est déterminé à continuer sa politique d’exclusion de très larges franges du peuple mauritanien maintenues dans la pauvreté par un petit groupe dominant.
C’est aussi, selon Samory, une raison supplémentaire de penser que les menaces contre certains groupes contenues dans son discours d’investiture du 2 août 2014 seront mises à exécution. La nomination de Yahya Ould Hademine est tout simplement, selon Samory, “une déclaration de guerre”.
Formation d’un nouveau Gouvernement

” Par décret en date de ce jour et sur proposition du Premier Ministre sont nommés :
-Ministre de la Justice : Sidi Ould Zein
-Ministre des Affaires Etrangères et de la coopération, Ahmed Ould Teguedi
-Ministre de la Défense Nationale : Ba Amadou Bathia
-Ministre de l’intérieur et de la Décentralisation : Mohamed Ould Ahmed Salem Ould Mohamed Raré
-Ministre des Affaires Economiques et du Développement, Sidi Ould Tah
-Ministre des Finances : Thiam Djombar
-Ministre des Affaires Islamiques et de l’Enseignement Originel: Ahmed Ould Ehil Daoud
-Ministre du Pétrole, de l’Energie et des Mines : Mohamed Ould Khouna
-Ministre de la fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration : Seyidna Ali Ould Mohamed Khouna
-Ministre de la Santé : Ahmedou Ould Hademine Ould Jelvoune
-Ministre des Pêches et de l’Economie Maritime : Nani Ould Chrougha
Ministre du Commerce, de l’Industrie, et du Tourisme : Naha Mint Hamdy Ould Mouknass
Ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire : Ismaïl Ould Sadegh
Ministre de l’Agriculture : Brahim Ould M’Bareck Ould Mohamed El Moktar
Ministre de l’Elevage: Dr. Fatma Habib
Ministre de l’Equipement et des Transports : Isselkou Ould Ahmed Izidbih
Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement : Ahmed Salem Ould Bechir
Ministre de l’Education Nationale : Ba Ousmane
Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique : Sidi Ould Salem
Ministre de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et des Technologies de l’Information et de la Communication : Mohamed Lemine Ould El Mamy
Ministre de la Culture et de l’Artisanat : Vatma Vall Mint Soueinae
Ministre de la Jeunesse et des Sports : Sao Houleimeta
Ministre des Relations avec le Parlement et de la Société Civile et Porte Parole du Gouvernement : Izidbih Ould Mohamed Mahmoud
Ministre des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille : Lemina Mint El Kotob Ould Moma
Ministre de l’Environnement et du Développement Durable : Amédi Camara
Ministre Secrétaire Générale du Gouvernement : Hawa Tandia
Ministre déléguée auprès du Ministre des Affaires Etrangères Chargée des Affaires Maghrébines, Africaines et des Mauritaniens à l’Etranger : Hindou Min Ainina
Source: AMI
Torture : La Mauritanie veut y mettre un terme
Souvent épinglée pour avoir fermé les yeux sur la pratique de torture et autres traitements dégradants, la Mauritanie s’engage aujourd’hui dans un processus de prévention de cette pratique avilissante. C’est en tout cas la promesse faite mercredi par Mme Aichetou Mint Mhaiham, à l’occasion de l’annonce du lancement d’un processus de mis en place d’un mécanisme indépendant pour la prévention contre la torture dans le pays.
Même si elle est restée évasive sur le bilan de la torture dans le pays et autres pratiques avilissantes lors d’un échange avec la presse, Mme Aichetou Mint Mhaiham, commissaire aux Droits de l’Homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, s’est voulue rassurante indiquant que le processus de mise en place d’un mécanisme de prévention de la torture dans le pays a déjà été lancé. Et Mint Mhaiham d’insister sur le fait qu’ll s’agira « d’un mécanisme national indépendant chargé de la prévention de la torture”. Cette indépendance se traduira notamment par l’absence de représentants de l’Administration et la protection des membres de la future institution qui seront choisis à l’issue d’une consultation sélective. Cette dernière sera créée en vertu d’une loi et dotée d’une autonomie financière. La nouveauté dans cette nouvelle structure choisie parmi les Ongs, l’Ona, l’Onm et les personnalités indépendantes jouissant d’une haute moralité, elle qu’elle détient le pouvoir d’initiative comme les visites inopinées dans les lieux de détention notamment les commissariats de police, les brigades de gendarmeries, les prisons, les postes frontières, hôpitaux psychiatriques pour se rendre compte de ce qui s’y produit. Pourra-t-elle instituer des poursuites en cas de manquements ? Son pouvoir se résume-t-il par contre juste à la dénonciation des pratiques ? Aura-t-elle la prérogative à visiter les prisons dites militaires ? Ce qui est sûr aujourd’hui est que la mission balisée pour cette structure est la production d’un rapport annuel au président de la République et éventuellement au Gouvernement.
Mais à moins d’un changement le plus grand hic dans ce début de processus est que la gestion de cet instrument est sous la coupe de la commission nationale des Droits de l’Homme dont la présidente est bien connue pour son allégeance et son activisme politique au bénéfice du Pouvoir en place. Pour autant, Mint Mhaiham ne perd pas en conjectures et place l’événement ‘dans le cadre de l’adhésion de la Mauritanie en 2012 au protocole additionnel de la convention internationale de lutte contre la torture et de la volonté politique du Chef de l’Etat pour un « renforcement et à la protection des droits de l’homme pour préserver la dignité de la personne contre les pratiques humiliantes et inhumaines”. La mise en place de cette structure est indéniablement un pas nouveau franchi dans la recherche d’une pratique respectueuse des droits de l’Homme. Mais tout dépendra de la charge réelle qu’on voudra lui donner. Sinon, elle deviendra à l’instar de la CNDH une grande coquille vide qui traine beaucoup de casseroles au détriment de sa mission.
Mais Mint Mhaimham promet que « l’ensemble de ces mesures prises seront largement diffusées par les médias et une commission conjointe comprenant les départements des droits de l’Homme, de la Justice, de la CNDH, du bureau du Haut Commissariat des Nations-Unes aux droits de l’Homme s’attèlera à organiser la dite concertation avec tous les secteurs concernés ». Qui vivra verra dit le vieil adage !
JD
Source: MAURIWEB