Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Torture : La Mauritanie veut y mettre un terme

altSouvent épinglée pour avoir fermé les yeux sur la pratique de torture et autres traitements dégradants,  la Mauritanie s’engage aujourd’hui dans un processus de prévention de cette pratique avilissante. C’est en tout cas la promesse faite mercredi par Mme Aichetou Mint Mhaiham, à l’occasion de l’annonce du lancement d’un processus de mis en place d’un mécanisme indépendant pour la prévention contre la torture dans le pays.

Même si elle est restée évasive sur le bilan de la torture dans le pays et autres pratiques avilissantes lors d’un échange avec la presse, Mme Aichetou Mint Mhaiham, commissaire aux Droits de l’Homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, s’est voulue rassurante  indiquant que le processus de mise en place d’un mécanisme de prévention de la torture dans le pays a déjà été lancé. Et Mint Mhaiham d’insister sur le fait qu’ll s’agira « d’un mécanisme national indépendant chargé de la prévention de la torture”. Cette indépendance se traduira notamment par l’absence de représentants de l’Administration et la protection des membres de la future institution qui seront choisis à l’issue d’une consultation sélective. Cette dernière sera créée en vertu d’une loi et dotée d’une autonomie financière. La nouveauté dans cette nouvelle structure choisie parmi les Ongs, l’Ona, l’Onm et les personnalités indépendantes jouissant d’une haute moralité, elle qu’elle détient le pouvoir d’initiative comme les visites inopinées dans les lieux de détention notamment les commissariats de police, les brigades de gendarmeries, les prisons, les postes frontières, hôpitaux psychiatriques pour se rendre compte de ce qui s’y produit. Pourra-t-elle instituer des poursuites en cas de manquements ? Son pouvoir se résume-t-il par contre juste à la dénonciation des pratiques ? Aura-t-elle la prérogative à visiter les prisons dites militaires ? Ce qui est sûr aujourd’hui est que la mission balisée pour cette structure est la production d’un rapport annuel au président de la République et éventuellement au Gouvernement.

Mais à moins d’un changement le plus grand hic dans ce début de processus est que la gestion de cet instrument est sous la coupe de la commission nationale des Droits de l’Homme dont la présidente est bien connue pour son allégeance et son activisme politique au bénéfice du Pouvoir en place. Pour autant, Mint Mhaiham ne perd pas en conjectures et place l’événement   ‘dans le cadre de l’adhésion de la Mauritanie en 2012 au protocole additionnel de la convention internationale de lutte contre la torture et de la volonté politique du Chef de l’Etat  pour un « renforcement et à la protection des droits de l’homme pour préserver la dignité de la personne contre les pratiques humiliantes et inhumaines”. La mise en place de cette structure est indéniablement un pas nouveau franchi dans la recherche d’une pratique respectueuse des droits de l’Homme. Mais tout dépendra de la charge réelle qu’on voudra lui donner. Sinon, elle deviendra à l’instar de la CNDH une grande coquille vide qui traine beaucoup de casseroles au détriment de sa mission.

Mais Mint Mhaimham promet que « l’ensemble de ces mesures prises seront largement diffusées par les médias et une commission conjointe comprenant les départements des droits de l’Homme, de la Justice, de la CNDH, du bureau du Haut Commissariat des Nations-Unes aux droits de l’Homme s’attèlera à organiser la dite concertation avec tous les secteurs concernés ». Qui vivra verra dit le vieil adage !

JD

 

Source: MAURIWEB

Partagez