Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 24/04/2013

Nouakchott : Guerre tribale autour d’un lopin de terre à Arafat

Comme au temps de la Seïba, la Mauritanie redevient le « Mankab Al Barzakh » Depuis la fin de semaine dernière, deux armées tribales se font face, à quelques dizaines de kilomètres. Les « Mechdhoufs » ont massé leurs troupes à l’entrée Est de Nouakchott, à Tenweïch. Entre méchouis et conciliabules, les plus vieux sirotent leur thé, tandis que la jeune garde discute de stratégie. Les « Tagounanat » eux, sont postés plus près du champ de bataille.


Nouakchott : Guerre tribale autour d’un lopin de terre à Arafat
 

Le risque de confrontation voire de guerre est pèse depuis quelques jours à l’entrée est de Nouakchott où deux tribus se vouent aux gémonies. A Tensweîlim, là où toute la tribu s’est donnée rendez-vous pour affronter les armées Mechdhoufs annoncées en un quart de journée, le temps est à la confrontation. Raison de cet état de fait : la propriété foncière. Pendant ce temps, l’Etat a sorti ses forces de dissuasion, prêt à accueillir les deux belligérants. Des unités de la police anti-émeute campent en effet sur le lopin de terre que les deux parties se disputent. Il faut rappeler qu’à l’origine de ce retour aux anciennes méthodes bédouines de règlement de compte qui nous ramène dans les années 1800, un terrain que deux familles se disputent. Certains font d’ailleurs porter le chapeau de toute cette affaire au Hakem d’Arafat et aux agents de l’Agence de développement urbain (ADU).

L’administration territoriale, pourtant jusque-là mise à l’écart, à juste titre, dans les affaires du foncier où leurs interventions ont toujours été calamiteuses, serait au cœur des nombreuses petites querelles qui émaillent aujourd’hui la restructuration à Nouakchott. Une famille Tagounanet réclame la paternité d’un terrain qu’ils occupent depuis le milieu des années 80. Il s’agissait de sept terrains réunis par la famille et légalisés depuis belle lurette, selon la thèse véhiculée par la presse. A l’occasion de la nouvelle restructuration des quartiers précaires, il paraît que l’ADU a rétrocédé à la famille Tagounanet ses cinq terrains sur les sept qui lui appartiendraient, et décida de donner les deux autres à une famille Mechdhdouf qui agirait par procuration au nom du maire de Timbédra. Le Hakem supervisera en personne cette appropriation en veillant, avec ses gardes, à la construction rapide d’un mur de protection autour des deux terrains « usurpés », là où la famille Mechdhouf aménagera rapidement des tentes de fortune avant de s’y installer. Ayant constaté le fait accompli de retour d’un sit-in de protestation devant les grilles de la présidence de la République, la famille Taganounat aurait attendu la nuit pour détruire le mur érigé autour de leurs lopins et procédé à l’incendie des tentes plantées par leurs adversaires. Au cours des échauffourées qui s’en seraient suivis, plusieurs personnes auraient été blessées. La police est intervenue par la suite pour procéder à des arrestations des deux côtés et maintenir un camp de surveillance sur place.

Il n’en fallait pas plus, pour réveiller les vieux démons du tribalisme, face à l’absence de l’Etat de droit fort et impétueux. Ce retour aux règlements tribaux qui se dessinent à travers la mobilisation sectaire des deux camps du litige repose en termes clairs la question de la maturité du peuple mauritanien et l’ancrage social des institutions de l’Etat. Ce qui est sûr, le tableau offert par ces deux armées tribales qui s’apprêtent à régler leurs compte par la force, rappelle que la Mauritanie est toujours considérée par certain comme ce « Mankab El Barzakh » où en l’absence de toute loi ou structure fédératrice, ne s’impose que la loi du plus fort.

JOB
Pour
l’authentique.

 

Noorinfo




Port de l’Amitié Nouakchott : Les 7.000 Dockers passent de la revendication à la désobéissance civile

Cela fait plus d’une année que les dockers du Port de Nouakchott dit Port de l’Amitié portent en bandoulière leurs revendications. Ils ont ainsi pendant toute cette période sillonné les différentes administrations, sans qu’aucune autorité n’ait daigné écouter leurs doléances. Après des va-et-vient incessants auprès des diverses administrations de la République pour obtenir une oreille attentive capable d’écouter leurs souffrances, ils avaient fini par multiplier les sit-in devant les grilles de la présidence de la République, dans l’espoir que la plus haute autorité du pays entende leurs revendications et donner des instructions, ne serait-ce que pour trouver un terrain consensuel entre les hommes d’affaires employeurs, l’Autorité du Port et eux. En vain. Leurs cris d’indignations désespérés n’ont rencontré à ce jour que l’écho d’un silence obstiné.

Port de l’Amitié Nouakchott : Les 7.000 Dockers passent de la revendication à la désobéissance civile
 

C’est ainsi qu’ils ont déclenché depuis près d’un mois une série de manifestations devant le Port avant de suspendre toutes activités, bloquant ainsi les mouvements cruciaux de cet important outil de développement. Pour toute réponse, les administrations qui les emploient ont privilégié l’usage de subterfuges détournés, mettant dans la bataille tout l’arsenal de leur machiavélisme, en tentant de diviser les rangs des dockers, par la répression parfois, par l’appât du gain dans d’autres cas, pour casser le mouvement. Sans succès jusqu’à présent.

Les Dockers ne demandent qu’une légère revalorisation de leur travail, en rehaussant le prix de portage à la tonne de 1 à 3 UM, une participation à la gestion du Bureau de la Main d’oeuvre portuaire (BEMOP) par qui viennent tous leurs malheurs, des conditions décentes et humaines de travail, l’accès aux soins médicaux par l’équipement du dispensaire du travail et la mobilisation d’une ambulance pour parer à tout éventuel accident. Le gouvernement, face aux malheurs des dockers reste inerte, jouant le jeu des hommes d’affaires qui profitent depuis des décennies de la force gratuite des dockers. Ce qu’aujourd’hui, ces derniers n’acceptent plus, réclamant une révision des conditions de leur travail, conformément à la législation nationale et internationale. Cette crise offre ainsi l’opportunité à tous les chasseurs de crise, partis politiques, syndicats, associations de défense des droits de l’homme, pour s’accaparer de la cause pour des besoins personnels. Les dockers dénoncent d’ailleurs cet opportunisme malsain de ceux-là qu’ils accusent d’avoir toujours marchandé leur cause, notamment les syndicats, sans leur avoir jamais apporté satisfaction.

Plusieurs organisations et des syndicats ont dénoncé cet esclavage institutionnalisé des dockers et affirment suivre de près l’évolution de leurs revendications. Is condamnent ainsi les subterfuges et les manières détournées de l’administration mauritanienne qui cherche à protéger les intérêts des hommes d’affaires, ces esclavagistes des temps modernes, dont l’intérêt essentiel est de s’enrichir sur le dos des couches les plus faibles et les plus vulnérables. Ces organisations demandent à ce que les partis politiques, les syndicats et les organisations de défense des droits de l’homme, s’éloignent du mouvement des dockers, et de les laisser eux-mêmes résoudre leur problème, car ils en connaissent plus que quiconque les soubassements. Il est enfin demandé à l’Etat de jouer son rôle d’arbitre impartial et neutre, sans offrir le poids de ses institutions et sa force répressive aux « esclavagistes » du Port qui ont assez sucé le sang des dockers.

MOMS
Source: noorinfo