Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Port de l’Amitié Nouakchott : Les 7.000 Dockers passent de la revendication à la désobéissance civile

Cela fait plus d’une année que les dockers du Port de Nouakchott dit Port de l’Amitié portent en bandoulière leurs revendications. Ils ont ainsi pendant toute cette période sillonné les différentes administrations, sans qu’aucune autorité n’ait daigné écouter leurs doléances. Après des va-et-vient incessants auprès des diverses administrations de la République pour obtenir une oreille attentive capable d’écouter leurs souffrances, ils avaient fini par multiplier les sit-in devant les grilles de la présidence de la République, dans l’espoir que la plus haute autorité du pays entende leurs revendications et donner des instructions, ne serait-ce que pour trouver un terrain consensuel entre les hommes d’affaires employeurs, l’Autorité du Port et eux. En vain. Leurs cris d’indignations désespérés n’ont rencontré à ce jour que l’écho d’un silence obstiné.

Port de l’Amitié Nouakchott : Les 7.000 Dockers passent de la revendication à la désobéissance civile
 

C’est ainsi qu’ils ont déclenché depuis près d’un mois une série de manifestations devant le Port avant de suspendre toutes activités, bloquant ainsi les mouvements cruciaux de cet important outil de développement. Pour toute réponse, les administrations qui les emploient ont privilégié l’usage de subterfuges détournés, mettant dans la bataille tout l’arsenal de leur machiavélisme, en tentant de diviser les rangs des dockers, par la répression parfois, par l’appât du gain dans d’autres cas, pour casser le mouvement. Sans succès jusqu’à présent.

Les Dockers ne demandent qu’une légère revalorisation de leur travail, en rehaussant le prix de portage à la tonne de 1 à 3 UM, une participation à la gestion du Bureau de la Main d’oeuvre portuaire (BEMOP) par qui viennent tous leurs malheurs, des conditions décentes et humaines de travail, l’accès aux soins médicaux par l’équipement du dispensaire du travail et la mobilisation d’une ambulance pour parer à tout éventuel accident. Le gouvernement, face aux malheurs des dockers reste inerte, jouant le jeu des hommes d’affaires qui profitent depuis des décennies de la force gratuite des dockers. Ce qu’aujourd’hui, ces derniers n’acceptent plus, réclamant une révision des conditions de leur travail, conformément à la législation nationale et internationale. Cette crise offre ainsi l’opportunité à tous les chasseurs de crise, partis politiques, syndicats, associations de défense des droits de l’homme, pour s’accaparer de la cause pour des besoins personnels. Les dockers dénoncent d’ailleurs cet opportunisme malsain de ceux-là qu’ils accusent d’avoir toujours marchandé leur cause, notamment les syndicats, sans leur avoir jamais apporté satisfaction.

Plusieurs organisations et des syndicats ont dénoncé cet esclavage institutionnalisé des dockers et affirment suivre de près l’évolution de leurs revendications. Is condamnent ainsi les subterfuges et les manières détournées de l’administration mauritanienne qui cherche à protéger les intérêts des hommes d’affaires, ces esclavagistes des temps modernes, dont l’intérêt essentiel est de s’enrichir sur le dos des couches les plus faibles et les plus vulnérables. Ces organisations demandent à ce que les partis politiques, les syndicats et les organisations de défense des droits de l’homme, s’éloignent du mouvement des dockers, et de les laisser eux-mêmes résoudre leur problème, car ils en connaissent plus que quiconque les soubassements. Il est enfin demandé à l’Etat de jouer son rôle d’arbitre impartial et neutre, sans offrir le poids de ses institutions et sa force répressive aux « esclavagistes » du Port qui ont assez sucé le sang des dockers.

MOMS
Source: noorinfo

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