Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: August 2012

FLAMNET-RÉTRO: Oualata : chronologie funèbre par Boye Alassane Harouna- Écrivain et rescapé de Oualata.

altSeptembre 1986. L’arrestation, le jugement et l’emprisonnement des cadres et militants des FLAM marquent le début d’une répressionn systématique des Négro-africains. Octobre 1987. Arrestation d’officiers et sous-officiers négro-africains pour tentative de coup d’État.
18 novembre 1987. Ouverture de leur procès. Ils sont jugés, trois d’entre eux, les lieutenants Sarr Amadou, Bâ Seïdy et Sy Saïdou, exécutés le 6 décembre 1987. Radicalisation de la répression systématique du pouvoir raciste de Nouakchott. Elle connaîtra son apogée en 1989-1990, avec les massacres et les déportations des Négro-africains vers le Sénégal et le Mali.

8 décembre 1987, vers 23 heures 30. Les 33 cadres et militants des FLAM emprisonnés depuis 1986 à la prison de Nouakchott et les 35 militaires qui viennent d’être jugés et condamnés à de lourdes peines sont regroupés au Centre émetteur de Nouakchott. Ils sont transportés, menottés, au fort de Oualata où ils seront incarcérés.

9 décembre 1987, dans la nuit. Les 68 détenus politiques Négro-africains (auxquels on a «adjoint» une poignée de détenus de droit commun) débarquent dans le Fort mouroir de Oualata.

Après seulement 8 mois et 17 jours de détention, commence, consécutive à des conditions de détention inhumaines, la «série noire». En 33 jours, quatre de nos compagnons vont mourir. Soit un mort tous les huit jours.

26 août 1988, à 15 heures 5 : mort de Bâ Alassane Oumar ;
2 septembre 1988 : mort de Ten Youssouf Guéye ;
13 septembre 1988 : mort de Bâ Abdoul Khoudouss ;
28 septembre 1988 : mort de Djigo Tabssirou ;

Voilà 18 ans que sont morts nos compagnons d’infortune. Morts pour avoir dénoncé le racisme d’État ; morts pour avoir affirmé la volonté d’instaurer une Mauritanie égalitaire ; morts à cause des conditions de détention bestiales, d’un système carcéral raciste ; morts loin des leurs, de leurs parents, familles, amis et proches ; morts sans que ces êtres qui leur sont chers aient eu la possibilité de poser sur eux un dernier regard d’adieu, de leur rendre les derniers devoirs…

À ces morts, morts dans de telles conditions, morts pour de telles raisons, que leur doivent leurs anciens compagnons rescapés, encore vivants !? Au moins une chose : le devoir de mémoire ; maigre consolation – pourrait-on dire – pour les parents et proches des défunts qui s’en seraient volontiers passés ; devoir auquel nous ne pourrions nous dérober, mais dont l’accomplissement ne nous procure guère de réjouissance : car l’instant de souvenir réservé aux morts qui nous sont chers s’accompagne toujours d’un pincement au coeur. Pincement au coeur d’autant plus vif qu’abominables furent le plus souvent les conditions dans lesquelles ces êtres chers trouvèrent la mort.. Ils leur doivent, leurs compagnons rescapés, de perpétuer leur souvenir, de leur rendre hommage, de rappeler les causes et les conditions de leur mort. Et à bon escient, car le processus démocratique en cours, aussi loin qu’on veuille remonter dans le passé pour en cerner les facteurs déclencheurs, tire ses origines aussi, et sans doute surtout, de ces morts et de toutes celles qui, à l’échelle du pays, eurent lieu du fait de la répression raciste.

Août -septembre 1988, août-septembre 2006 : à l’occasion du 18ème anniversaire de la mort de nos quatre compagnons de détention, Bâ Alassane Oumar, Ten Youssouf Guéye, Bâ Abdoul Ghoudouss et Djigo Tabssirou, nous publions, en quatre parties, les extraits de J’ÉTAIS À OUALATA – Le racisme d’État en Mauritanie, relatifs aux circonstances de leur décès.

 

1ère partie : la mort de Bâ Alassane Oumar

«Ce sera le 26… » ou le début de la série noire 

   

alt«Le béribéri avait littéralement investi notre dortoir. Presque tous les détenus en présentaient les signes. Une quinzaine en était gravement victime. Incapables du moindre effort, ceux-ci étaient cloués sur place. Défigurés par le gonflement pour certains, par la maigreur pour d’autres, tous étaient presque méconnaissables. Sans assistance, ils étaient incapables de se mouvoir. Pour se déplacer, y compris pour aller aux W-C, il leur fallait s’appuyer sur l’épaule de l’un de leurs camarades.
Parfois, en raison de la faiblesse extrême des malades, il fallait s’y mettre à deux pour les assister. Le détenu avait beau être malade au point d’en être paralysé, son état, fût-il manifestement critique, il n’était jamais acquis d’avance qu’il fût transféré par les geôliers, comme nous le verrons avec la mort de Bâ Abdoul Ghoudouss.
 

Par rapport à notre régime carcéral, aucune lueur de changement n’était visible à l’horizon. L’alimentation demeurait la même au plan quantité et qualité. Le «Gnankata» de plus en plus exécrable était toujours là. Les soins n’existaient toujours pas. Malgré tout, les travaux étaient maintenus. Le béribéri et autres maladies qui rongeaient les détenus, les malades dont le nombre augmentait sans cesse, l’inexistence de médicaments, tout ceci semblait être la dernière des préoccupations de nos geôliers. Dans de telles conditions, à moins d’un miracle peu probable, il devenait de plus en plus clair que la mort n’allait plus tarder à frapper. Il fallait, pour ne pas percevoir une telle perspective morbide, être aveuglé par de folles espérances. En réalité, pour beaucoup d’entre nous, la question de savoir s’il y aurait des morts ne se posait plus.
Elle était dépassée. Il s’agissait présentement de savoir quand et combien de morts il y aurait au bout de l’épreuve ? Mais s’il est vrai que pour bon nombre d’entre nous, nos conditions de détention suggéraient de telles questions, nous étions loin de penser que huit mois et seize jours après notre arrivée dans le fort de Oualata, nous serions frappés, dans l’espace d’un mois seulement, par plusieurs deuils. Cela commença le 26 août 1988. Ce jour, à 16 heures5, Bâ Alassane Oumar rendit l’âme.

L’homme était naturellement agréable, sympathique et plein de noblesse. Il était de cette espèce humaine, capable d’entretenir de bons rapports avec des personnes aussi variées qu’antinomiques. Qu’on soit chaleureux, expansif, taciturne ou volubile, courtois ou vulgaire, patient ou irascible, on trouvait toujours auprès de Bâ Alassane Oumar compréhension, douceur et agréable compagnie. Ainsi il vécut en liberté. Ainsi il vécut en détention. La prison, malgré ses rigueurs, ses privations, n’y changea rien. Il s’éteignit comme il vécut : avec douceur et noblesse.

Comme beaucoup de détenus, l’adjudant-chef Bâ Alassane Oumar avait fait une méchante diarrhée à Jreïda. Cependant la sienne avait refusé de le lâcher. Il en avait beaucoup dépéri. Il traînera cette diarrhée avec lui jusqu’au fort-mouroir de Oualata. Là où le «bien-portant» se consumait inexorablement, que pouvait devenir l’organisme déjà si fébrile de Bâ Alassane Oumar ? À cette diarrhée qui le pressait étaient venus s’ajouter le béribéri et sans doute d’autres maladies. Il maigrissait de jour en jour. Son état était tel que, dès le début, nous l’exemptâmes de tous les travaux. Mais pour qu’il recouvrât sa santé et qu’il retrouvât ses forces, il lui fallait des soins appropriés et suivis. Ils ne lui furent pas donnés. Il lui fallait une alimentation saine.

Elle ne lui fut jamais donnée malgré nos demandes répétées. Pour résister au mal qui le rongeait, ne pas se laisser abattre par lui, Bâ Alassane Oumar n’avait que son courage moral. Quand sa douleur se faisait moindre, il se déplaçait dans la salle. C’est dans le cadre de ses déplacements qu’un jour, à notre place, Bâ Mamadou Sidi et moi, il raconta son rêve déjà évoqué, dans lequel le vieil homme en blanc lui disait : «ce sera le 26… ». Quand il s’en sentait capable, il aimait sortir avec les groupes de travail, pour se dégourdir les jambes. Mais ces moments où l’envie et la force lui permettaient de tels déplacements étaient éphémères. Et ils se raréfiaient à mesure que le temps s’écoulait et que le mal le tenaillait. Alors Bâ Alassane s’alitait. Sa maladie fut longue et pénible. Il la développa dans un dénuement total, sans alimentation, sans soins, sans même une perspective de guérison. Sans doute que pendant les derniers jours qui précédèrent sa mort, lui-même avait pressenti que sa fin était proche. Et pourtant, jamais il ne s’est départi de son calme. Pas un instant il ne prit prétexte de sa maladie pour faire prévaloir une quelconque exigence. Quelle dignité ! Quelle noblesse ! Que celles de Bâ Alassane Oumar. Noblesse dans la privation, dans la douleur. Dignité devant la maladie et la perspective presque certaine d’une mort imminente. Pendant les huit mois et seize jours qu’il vécut dans le fort-mouroir de Oualata, il resta plus assis, couché que debout. Marcher ? Il ne le fit que très rarement.
Dans la dernière semaine du mois d’août, il nous sembla que son état s’empirait. Nous pensions que c’était passager et qu’il allait se rétablir. Mais le 26 août 1988 dans l’après-midi, sa respiration devint si difficile qu’un groupe de camarades vint à son chevet. Ses difficultés respiratoires croissaient de plus en plus. Visiblement Bâ Alassane Oumar agonisait. Et puis, au terme d’un ultime effort pour respirer, il rendit l’âme. Il était 15 heures 5. Aussitôt la nouvelle fit le tour de toute la salle. Elle nous plongea dans une profonde tristesse. Nous informâmes nos geôliers.

En même temps, nous leur demandâmes, après qu’ils eurent constaté le décès de notre camarade, l’autorisation de nous occuper de toute la cérémonie funéraire : le lavage et l’enterrement du défunt selon les prescriptions islamiques.
Notre demande fut acceptée. Une liste définissant nos besoins pour l’exécution de la cérémonie funéraire fut établie. Elle comprenait sept mètres de tissu de percale pour le linceul, du parfum pour parfumer le linceul, une aiguille et du fil pour coudre les différentes parties du linceul, du savon pour laver le corps du défunt.

Cette liste fut remise au brigadier Moustapha, bras droit du régisseur. Le nécessaire, aussitôt réalisé sur le marché de la ville, fut remis à notre imam Djigo Tabssirou qui dirigera toute la cérémonie funéraire.

Pendant ce temps, il régnait dans le fort une grande agitation. Nos geôliers semblaient déboussolés par la mort de notre camarade. Ils nous parurent avoir perdu subitement de leur superbe. Leurs gestes devinrent mesurés, leurs voix calmes, leurs propos sans agressivité. Était-ce par respect pour la mémoire du défunt et notre deuil ? Ou était-ce le résultat d’un événement inattendu pour eux, et pour lequel ils n’étaient pas préparés ? Aussitôt le constat du changement d’attitude de nos geôliers fait, nous ne nous attardâmes point à en savoir les causes réelles.
Nous étions convaincus que de toutes les façons, il n’était que passager.

Le corps du défunt fut transporté dans l’antichambre qui menait aux WC. Là, il fut déposé sur une large planche. Djigo Tabssirou, notre imam, renforcé par un groupe de camarades, effectua la toilette funéraire du défunt. Quand la séance de lavage du défunt fut achevée, quand son corps fut enveloppé dans le linceul et que celui-ci fut abondamment parfumé, nous informâmes nos geôliers que nous étions prêts à accompagner notre camarade dans sa dernière demeure.

À cent mètres au nord-est du fort se trouve un cimetière. Y reposent dans l’anonymat le plus complet quelques détenus de droit commun. Ce cimetière nous fut indiqué par les geôliers. C’est là que devait être inhumé le corps de notre compagnon. Nous l’y transportâmes.
Excepté les malades incapables de se déplacer, tous les détenus formèrent une colonne. Et dans un silence tout religieux, escortés par les gardes, ils prirent la direction du cimetière. Quelques camarades chargés de creuser la tombe du défunt s’y trouvaient déjà. Une fois au cimetière, le corps du défunt fut déposé sur une couverture. Face à lui, nous formâmes plusieurs rangées. Et, sous la direction de notre imam Djigo Tabssirou, la prière à l’intention des morts fut accomplie. Un garde l’effectua avec nous. Lorsque celle-ci fut terminée, le corps du défunt fut introduit dans la tombe qui fut entièrement recouverte de terre. Ensuite, tous regroupés autour de la tombe de notre compagnon, et toujours sous la direction de notre imam Djigo Tabssirou, nous récitâmes quelques versets coraniques pour le repos de l’âme du défunt.

Pendant que certains camarades cassaient quelques branches d’arbres pour les mettre sur la tombe du défunt, les autres, assis par petits groupes, attendaient. À les voir ainsi attendre, on eut dit qu’ils auraient aimé prolonger leur attente pour tenir plus longuement compagnie à leur camarade défunt qu’ils ne reverront plus, et sur la tombe de qui, il était peu sûr qu’ils eussent la possibilité de revenir prier.

Assis à côté de Bâ Mamadou Sidi, je méditais. Sur quoi pouvait-on méditer en pareille circonstance, face à la mort ? Sur ce constat simple et limpide mais dont l’évidence ne semble frapper l’esprit, comme pour le rappeler à la réalité, que lorsqu’on y fait face, lorsqu’on s’y trouve confronté : sur ce que la vie a de passager et d’éphémère. Sur ce constat que, qu’ils soient riches ou pauvres, savants ou incultes, souverains ou sujets, quel que soit leur statut social, morts, tous les individus demeurent égaux quant aux traitements dont ils bénéficient en ce bas monde : prières et enterrement. Je pensais aussi au défunt, aux siens qui ne le reverront plus. C’est alors que, par association de pensées, je constatai que nous étions le 26 août 1988. Or, dans le rêve qu’avait fait Bâ Alassane Oumar, on se rappelle que le vieil homme en blanc lui avait dit : « ce sera le 26… ». Sa mort eut lieu le 26 août 1988. J’interrompis mes pensées et, m’adressant à Bâ Mamadou Sidi, je lui dis : «Te rappelles-tu le rêve de Bâ Alassane dans lequel, nous disait-il, un vieil homme s’était présenté à lui et lui avait dit “ce sera le 26…” » ?- Oui, je m’en souviens bien, me répondit Bâ Mamadou Sidi.

– As-tu fait la comparaison entre cette date et celle d’aujourd’hui : 26 août 1988 ?
– En effet nous sommes bien le 26 août, me dit Bâ Mamadou Sidi.

Nous nous tûmes. L’étrangeté de la coïncidence des dates se passait de commentaires. Était-ce cette mort que par insinuation le vieil homme en blanc voulait annoncer à Bâ Alassane Oumar quand il lui dit : « ce sera le 26… » ? Étrange rêve ! Étrange coïncidence de dates !

Le soleil s’apprêtait à se coucher quand nous regagnâmes notre salle. Le lendemain matin, tous les maigres effets du défunt : vêtements, couverture, etc., furent rassemblés. Une équipe de détenus se chargea de laver ce qui devait l’être. Le tout fut arrangé dans un sac qui devait attendre des jours meilleurs pour être remis aux parents du défunt.

Le décès de notre camarade, conséquence directe des conditions de détention épouvantables, ne semblait pas engendrer dans l’immédiat une quelconque amélioration de notre situation ni sur le plan alimentaire, ni sur le plan sanitaire.

La vie carcérale reprit son cours habituel : travaux chaque jour, «Gnankata» matin et soir. Mais, même si cela ne se disait pas à très haute voix, il était clair pour beaucoup de détenus que la mort de l’adjudant-chef Bâ Alassane Oumar n’était, hélas, que le début d’une série noire qui pouvait être très longue. À moins que des améliorations significatives et durables soient introduites dans notre régime carcéral.».
 
 
Boye Alassane Harouna

Le 25 août 2006. www.flamnet.info

[1] J’ÉTAIS À OULATA- LE RACISME d’État EN MAURITANIE- Page 124 à 129.

Les «experts» européens débarquent au Sahel

altAu Sahel comme ailleurs, la nature a horreur du vide. L’incapacité de Bamako à contrôler le nord de son territoire, laissé depuis plusieurs années aux trafiquants de tous ordres et à des combattants islamistes de plus en plus radicalisés, a eu des conséquences tragiques.

Les autorités maliennes ont perdu en quelques jours le contrôle de la moitié Nord du pays. Terrible humiliation pour le drapeau national.

Les voisins du Mali, comme les Occidentaux, n’ont qu’une hantise: l’effet domino. Et surtout la contagion au pays voisin le plus fragile, le Niger.

L’incapacité de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à envoyer une force militaire au Mali pousse donc les Européens à agir.

Des experts européens ont commencé à discrètement se déployer au Niger début août. Au total, la mission baptisée Eucap Sahel Niger comptera une cinquantaine d’experts et devrait étendre son champ d’action au Mali et à la Mauritanie.

Sa mission est de former les forces de sécurité locales. Basée à Niamey, la mission aura des officiers de liaison à Bamako et Nouakchott.

Comme le souligne l’UE, «le Sahel occupe une place importante dans l’agenda politique de l’Union européenne. Les intérêts de l’Europe dans cette région sont multiples: ils comprennent la lutte contre l’insécurité et la criminalité organisée, la sécurité énergétique et l’immigration illégale».

Sécurité énergétique. L’UE n’insiste pas sur ce thème mais tout le monde a compris. Le Nord malien ne représente aucun intérêt stratégique vital pour les Européens. Il n’en est pas de même pour le Nord-Niger, notamment pour la France.

La mine géante d’Imouraren

Personne n’a oublié que la société française Areva y exploite de l’uranium, qui alimente les puissantes et nombreuses centrales nucléaires françaises. Elle y exploite deux gisements à Arlit et Akokan.

Mais surtout, elle doit —si la situation sécuritaire le permet— exploiter en 2013-14 la mine géante d’Imouraren, toujours dans le grand nord, qui sera alors la deuxième plus importante mine du monde.

«Sauver le soldat» Niger

Et il est bien sûr hors de question, pour les Occidentaux, que cet uranium tombe aux mains des «fous de Dieu». On imagine sans mal l’utilisation qui pourrait en être faite au moment où l’Iran, accusée d’être en train de se doter de l’arme nucléaire, menace de rayer Israël de la carte…

Il faut donc «sauver le soldat» Niger, d’autant plus que le régime au pouvoir à Niamey n’est pas une sanglante dictature tropicale. Mahamadou Issoufou a été élu en mars 2011 lors d’une présidentielle «juste et transparente» et sans heurt.

Le président Issoufou est donc le partenaire idéal, sans grand risque de déclencher la colère des organisations de défense des droits de l’Homme. Fin juillet, le ministre français des Affaires étrangères a d’ailleurs débuté à Niamey sa tournée africaine, preuve de toute l’attention que Paris porte à son allié.

Le Niger constitue en outre un maillon essentiel dans la lutte anti-terrorisme, car situé entre le sanctuaire malien d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et les fanatiques de Boko Haram qui terrorisent depuis plusieurs années le Nord du Nigeria.

Renforcer l’armée nigérienne, c’est aussi empêcher les islamistes de constituer un corridor entre ces deux foyers islamistes. D’autant plus qu’aujourd’hui, les frontières sont poreuses et les échanges entre Aqmi et ses frères nigérians existent déjà.

Mais le renforcement de la présence d’experts, civils et militaires, de pays occidentaux, France et Etats-Unis en tête, dans les pays sahéliens, a le don d’irriter les Algériens.

Mais Paris juge avoir fait preuve de suffisamment de patience. Un rapport parlementaire français, publié en mars, avait critiqué l’attitude d’Alger, attitude jugée trop passive par rapport à la dégradation de la situation sécuritaire à ses frontières méridionales.

«Il est incontestable que, jusqu’à présent, l’attitude de l’Algérie face à la menace représentée par Aqmi sur son flanc sud a été ambiguë et a pu confiner au double, voire au triple langage», selon le rapport. La critique, exprimée en terme diplomatique, n’en est pas moins virulente.

Et c’est bien cet immobilisme suspect d’Alger et la défaillance de la Cédéao qui a poussé les Occidentaux à agir rapidement et dans la discrétion pour contenir l’incendie islamiste.

Obama ne veut pas s’embourber dans les sables du Sahara

Que l’Algérie le veuille ou non, il y a aura de plus en plus de militaires français et américains dans la bande sahélienne.

Si Alger avait voulu éviter cette situation, il aurait fallu qu’elle envoie ses hommes soutenir l’armée malienne. Maintenant, il est trop tard. Mais l’envoi d’«experts» ne signifie pas pour autant que les Occidentaux préparent une intervention militaire.

Juste avant une élection présidentielle, Barack Obama ne veut pas s’embourber dans les sables du Sahara. La crise syrienne et la menace iranienne mobilisent déjà suffisamment la diplomatie américaine. Quant à l’armée US, elle se retire progressivement d’Afghanistan.

Même chose pour la France. Le paisible François Hollande n’est pas l’hyperactif Nicolas Sarkozy, qui a projeté l’armée française en Libye et en Côte d’Ivoire.

Le président français a déjà fort à faire pour éviter que son pays plonge dans une terrible récession économique et doit déjà faire face à des plans sociaux à répétition.

Il a engagé un retrait anticipé d’Afghanistan, soutenu en cela par son opinion publique, davantage intéressée par le maintien de son pouvoir d’achat que par des aventures militaires sous de lointains tropiques.

Si intervention militaire il doit y avoir dans le Nord-Mali, elle sera le fait des Africains. Ce qui est somme toute plutôt normal pour une «Afrique émergent » qui veut prendre son destin en mains. Mais les «experts» européens et américains seront là pour apporter une aide logistique à leurs frères africains.

N’en déplaise à Alger, les choses commencent enfin à bouger au Sahel pour éteindre l’incendie islamiste.

Source: SlateAfrique

OPPOSANTS GAMBIENS CONDAMNÉS À MORT Banjul parle de «dérapage verbal» et de «mauvaise interprétation»

altLes pressions des organisations des droits de l’Homme cumulées à celles de l’Union européenne semblent avoir contraint le Président Yaya Jammeh à réviser sa volonté de faire exécuter une cinquantaine de prisonniers. Le dossier des condamnés à mort gambiens que le Président Yaya Jammeh aurait promis d’exécuter au cours du mois de septembre (voir EnQuête d’hier, page 2) semble évoluer à la vitesse de l’éclair. 

Après la réaction «indignée» de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) dans nos colonnes, c’est au tour des chancelleries occidentales d’appeler le chef de l’Etat gambien à la retenue. Dans un communiqué transmis à la Raddho par l’entremise de son ambassade à Dakar, «la France condamne avec la plus grande fermeté la décision du président gambien (…) d’exécuter en septembre prochain tous les condamnés à mort en Gambie». Selon le Quai d’Orsay, Paris considère que «la peine capitale est une sanction cruelle et que son abolition contribue au renforcement de la dignité humaine». 

Par conséquent, il est nécessaire que la Gambie maintienne le «moratoire de fait sur la peine de mort» qu’elle applique «depuis 1981», en attendant «de commuer toutes les condamnations à la peine de mort en peines de détention». Selon des sources diplomatiques, et parallèlement à cet acte de condamnation, la France a également enjoint ses partenaires de l’Union européenne dont la Grande Bretagne de faire pression sur le régime gambien afin qu’il revienne sur la volonté qui lui est prêtée d’exécuter les prisonniers. D’après nos informations, c’est dans l’objectif de faire reculer Banjul sur cette question que les ambassadeurs de l’UE accrédités à Dakar ont rencontré l’ambassadeur de Gambie au Sénégal pour lui transmettre leurs inquiétudes et leurs doléances. 

Cependant, contre toute attente, le diplomate gambien aurait mis en doute la crédibilité de l’information faisant état de l’exécution des 47 prisonniers. Explicitant le discours du Président Jammeh prononcé lors de la fête de Korité, l’ambassadeur aurait fait état d’une «mauvaise interprétation de (ses) propos» par les opposants et par la presse. Et dans «le pire des cas», aurait-il ajouté, il s’agirait d’un «dérapage verbal» qui ne portera à aucune conséquence.

Source: Seneweb.

Mauritanie: Le régime raciste intimide les populations de la Vallée (TPMN)

altSelon le mouvement Touche Pas à Ma Nationlité, le régime raciste mauritanien a la volonté d’intimider et de soumettre les populations de la Vallée (sud) qui en réalité vivent sous l’occupation.

Pour le mouvement, cette volonté s’est encore manifestée par les affrontements opposant le mercredi 22 août la Marine mauritanienne à des jeunes du village de Dioudé dans la wilaya du Brakna près du fleuve Sénégal.

Les deux parties disputaient l’occupation d’un terrain de football du village. Une dispute qui a dégénéré et s’est transformée en bataille rangée avant que la Gendarmerie de Bababé n’intervienne et arrêtent cinq jeunes, selon un témoin.

Cette situation de terreur instaurée par l’Armée avec la bénédiction du système raciste et qui dure depuis les évènement de 1989 doit cesser, selon TPMN, qui exige la libération des jeunes arrêtés sans condition et dans l’immédiat, la sanction des militaires coupables de ces agressions.

Le mouvement demande également que l’Etat raciste mette fin aux exactions de l’armée dans la vallée exactions de l’armée dans la vallée.

En outre, TPMN tient responsable le régime raciste du général Ould Abdel Aziz de tout débordement dans la localité et appelons les villages voisins à plus de solidarité et de vigilance et à résister contre toute attaque de la part de l’armée d’occupation et de terreur.

Source: Al Akhbar.

Des militants des droits de l’homme regrettent la non-commémoration officielle de la journée de la traite négrière

altSOS esclaves et IRA-Mauritanie, ont tenu, une conférence de presse, ce matin, au siège du FONAD, pour dénoncer “l’attitude des autorités mauritaniennes à passer sous silence une date de mémoire aussi importante dédiée aux victimes de l’esclavage”.

Le Président de SOS esclaves, Boubacar Ould Messoud, a déclaré que cette journée coïncide avec un événement” assez important” pour les militants antiesclavagistes. Car elle marque la déclaration officielle de la fin de la traite négriére annoncée en 23 Août 1791,a-t-il-ajouté.

De son côté, Brahim Ould Dah Ould Abeid, vice-président du mouvement d’IRA, a proclamé la “solidarité indéfectible” avec les victimes de l’esclavage et du racisme et de toute formes d’oppression dans le monde entier.

Les deux ONG ont appelé les organisations mauritaniennes de défense des droits de l’homme à “la mobilisation et à la fermeté” face au racisme et à l’esclavage en Mauritanie.

Source: Al Akhbar.