Monthly Archives: August 2012
FLAMNET-RÉTRO: Oualata : chronologie funèbre par Boye Alassane Harouna- Écrivain et rescapé de Oualata.

«Ce sera le 26… » ou le début de la série noire

Parfois, en raison de la faiblesse extrême des malades, il fallait s’y mettre à deux pour les assister. Le détenu avait beau être malade au point d’en être paralysé, son état, fût-il manifestement critique, il n’était jamais acquis d’avance qu’il fût transféré par les geôliers, comme nous le verrons avec la mort de Bâ Abdoul Ghoudouss.
Elle était dépassée. Il s’agissait présentement de savoir quand et combien de morts il y aurait au bout de l’épreuve ? Mais s’il est vrai que pour bon nombre d’entre nous, nos conditions de détention suggéraient de telles questions, nous étions loin de penser que huit mois et seize jours après notre arrivée dans le fort de Oualata, nous serions frappés, dans l’espace d’un mois seulement, par plusieurs deuils. Cela commença le 26 août 1988. Ce jour, à 16 heures5, Bâ Alassane Oumar rendit l’âme.
Dans la dernière semaine du mois d’août, il nous sembla que son état s’empirait. Nous pensions que c’était passager et qu’il allait se rétablir. Mais le 26 août 1988 dans l’après-midi, sa respiration devint si difficile qu’un groupe de camarades vint à son chevet. Ses difficultés respiratoires croissaient de plus en plus. Visiblement Bâ Alassane Oumar agonisait. Et puis, au terme d’un ultime effort pour respirer, il rendit l’âme. Il était 15 heures 5. Aussitôt la nouvelle fit le tour de toute la salle. Elle nous plongea dans une profonde tristesse. Nous informâmes nos geôliers.
Notre demande fut acceptée. Une liste définissant nos besoins pour l’exécution de la cérémonie funéraire fut établie. Elle comprenait sept mètres de tissu de percale pour le linceul, du parfum pour parfumer le linceul, une aiguille et du fil pour coudre les différentes parties du linceul, du savon pour laver le corps du défunt.
Nous étions convaincus que de toutes les façons, il n’était que passager.
Excepté les malades incapables de se déplacer, tous les détenus formèrent une colonne. Et dans un silence tout religieux, escortés par les gardes, ils prirent la direction du cimetière. Quelques camarades chargés de creuser la tombe du défunt s’y trouvaient déjà. Une fois au cimetière, le corps du défunt fut déposé sur une couverture. Face à lui, nous formâmes plusieurs rangées. Et, sous la direction de notre imam Djigo Tabssirou, la prière à l’intention des morts fut accomplie. Un garde l’effectua avec nous. Lorsque celle-ci fut terminée, le corps du défunt fut introduit dans la tombe qui fut entièrement recouverte de terre. Ensuite, tous regroupés autour de la tombe de notre compagnon, et toujours sous la direction de notre imam Djigo Tabssirou, nous récitâmes quelques versets coraniques pour le repos de l’âme du défunt.
Les «experts» européens débarquent au Sahel
Au Sahel comme ailleurs, la nature a horreur du vide. L’incapacité de Bamako à contrôler le nord de son territoire, laissé depuis plusieurs années aux trafiquants de tous ordres et à des combattants islamistes de plus en plus radicalisés, a eu des conséquences tragiques.
Les autorités maliennes ont perdu en quelques jours le contrôle de la moitié Nord du pays. Terrible humiliation pour le drapeau national.
Les voisins du Mali, comme les Occidentaux, n’ont qu’une hantise: l’effet domino. Et surtout la contagion au pays voisin le plus fragile, le Niger.
L’incapacité de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à envoyer une force militaire au Mali pousse donc les Européens à agir.
Des experts européens ont commencé à discrètement se déployer au Niger début août. Au total, la mission baptisée Eucap Sahel Niger comptera une cinquantaine d’experts et devrait étendre son champ d’action au Mali et à la Mauritanie.
Sa mission est de former les forces de sécurité locales. Basée à Niamey, la mission aura des officiers de liaison à Bamako et Nouakchott.
Comme le souligne l’UE, «le Sahel occupe une place importante dans l’agenda politique de l’Union européenne. Les intérêts de l’Europe dans cette région sont multiples: ils comprennent la lutte contre l’insécurité et la criminalité organisée, la sécurité énergétique et l’immigration illégale».
Sécurité énergétique. L’UE n’insiste pas sur ce thème mais tout le monde a compris. Le Nord malien ne représente aucun intérêt stratégique vital pour les Européens. Il n’en est pas de même pour le Nord-Niger, notamment pour la France.
La mine géante d’Imouraren
Personne n’a oublié que la société française Areva y exploite de l’uranium, qui alimente les puissantes et nombreuses centrales nucléaires françaises. Elle y exploite deux gisements à Arlit et Akokan.
Mais surtout, elle doit —si la situation sécuritaire le permet— exploiter en 2013-14 la mine géante d’Imouraren, toujours dans le grand nord, qui sera alors la deuxième plus importante mine du monde.
«Sauver le soldat» Niger
Et il est bien sûr hors de question, pour les Occidentaux, que cet uranium tombe aux mains des «fous de Dieu». On imagine sans mal l’utilisation qui pourrait en être faite au moment où l’Iran, accusée d’être en train de se doter de l’arme nucléaire, menace de rayer Israël de la carte…
Il faut donc «sauver le soldat» Niger, d’autant plus que le régime au pouvoir à Niamey n’est pas une sanglante dictature tropicale. Mahamadou Issoufou a été élu en mars 2011 lors d’une présidentielle «juste et transparente» et sans heurt.
Le président Issoufou est donc le partenaire idéal, sans grand risque de déclencher la colère des organisations de défense des droits de l’Homme. Fin juillet, le ministre français des Affaires étrangères a d’ailleurs débuté à Niamey sa tournée africaine, preuve de toute l’attention que Paris porte à son allié.
Le Niger constitue en outre un maillon essentiel dans la lutte anti-terrorisme, car situé entre le sanctuaire malien d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et les fanatiques de Boko Haram qui terrorisent depuis plusieurs années le Nord du Nigeria.
Renforcer l’armée nigérienne, c’est aussi empêcher les islamistes de constituer un corridor entre ces deux foyers islamistes. D’autant plus qu’aujourd’hui, les frontières sont poreuses et les échanges entre Aqmi et ses frères nigérians existent déjà.
Mais le renforcement de la présence d’experts, civils et militaires, de pays occidentaux, France et Etats-Unis en tête, dans les pays sahéliens, a le don d’irriter les Algériens.
Mais Paris juge avoir fait preuve de suffisamment de patience. Un rapport parlementaire français, publié en mars, avait critiqué l’attitude d’Alger, attitude jugée trop passive par rapport à la dégradation de la situation sécuritaire à ses frontières méridionales.
«Il est incontestable que, jusqu’à présent, l’attitude de l’Algérie face à la menace représentée par Aqmi sur son flanc sud a été ambiguë et a pu confiner au double, voire au triple langage», selon le rapport. La critique, exprimée en terme diplomatique, n’en est pas moins virulente.
Et c’est bien cet immobilisme suspect d’Alger et la défaillance de la Cédéao qui a poussé les Occidentaux à agir rapidement et dans la discrétion pour contenir l’incendie islamiste.
Obama ne veut pas s’embourber dans les sables du Sahara
Que l’Algérie le veuille ou non, il y a aura de plus en plus de militaires français et américains dans la bande sahélienne.
Si Alger avait voulu éviter cette situation, il aurait fallu qu’elle envoie ses hommes soutenir l’armée malienne. Maintenant, il est trop tard. Mais l’envoi d’«experts» ne signifie pas pour autant que les Occidentaux préparent une intervention militaire.
Juste avant une élection présidentielle, Barack Obama ne veut pas s’embourber dans les sables du Sahara. La crise syrienne et la menace iranienne mobilisent déjà suffisamment la diplomatie américaine. Quant à l’armée US, elle se retire progressivement d’Afghanistan.
Même chose pour la France. Le paisible François Hollande n’est pas l’hyperactif Nicolas Sarkozy, qui a projeté l’armée française en Libye et en Côte d’Ivoire.
Le président français a déjà fort à faire pour éviter que son pays plonge dans une terrible récession économique et doit déjà faire face à des plans sociaux à répétition.
Il a engagé un retrait anticipé d’Afghanistan, soutenu en cela par son opinion publique, davantage intéressée par le maintien de son pouvoir d’achat que par des aventures militaires sous de lointains tropiques.
Si intervention militaire il doit y avoir dans le Nord-Mali, elle sera le fait des Africains. Ce qui est somme toute plutôt normal pour une «Afrique émergent » qui veut prendre son destin en mains. Mais les «experts» européens et américains seront là pour apporter une aide logistique à leurs frères africains.
N’en déplaise à Alger, les choses commencent enfin à bouger au Sahel pour éteindre l’incendie islamiste.
Source: SlateAfrique
OPPOSANTS GAMBIENS CONDAMNÉS À MORT Banjul parle de «dérapage verbal» et de «mauvaise interprétation»
Les pressions des organisations des droits de l’Homme cumulées à celles de l’Union européenne semblent avoir contraint le Président Yaya Jammeh à réviser sa volonté de faire exécuter une cinquantaine de prisonniers. Le dossier des condamnés à mort gambiens que le Président Yaya Jammeh aurait promis d’exécuter au cours du mois de septembre (voir EnQuête d’hier, page 2) semble évoluer à la vitesse de l’éclair.
Après la réaction «indignée» de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) dans nos colonnes, c’est au tour des chancelleries occidentales d’appeler le chef de l’Etat gambien à la retenue. Dans un communiqué transmis à la Raddho par l’entremise de son ambassade à Dakar, «la France condamne avec la plus grande fermeté la décision du président gambien (…) d’exécuter en septembre prochain tous les condamnés à mort en Gambie». Selon le Quai d’Orsay, Paris considère que «la peine capitale est une sanction cruelle et que son abolition contribue au renforcement de la dignité humaine».
Par conséquent, il est nécessaire que la Gambie maintienne le «moratoire de fait sur la peine de mort» qu’elle applique «depuis 1981», en attendant «de commuer toutes les condamnations à la peine de mort en peines de détention». Selon des sources diplomatiques, et parallèlement à cet acte de condamnation, la France a également enjoint ses partenaires de l’Union européenne dont la Grande Bretagne de faire pression sur le régime gambien afin qu’il revienne sur la volonté qui lui est prêtée d’exécuter les prisonniers. D’après nos informations, c’est dans l’objectif de faire reculer Banjul sur cette question que les ambassadeurs de l’UE accrédités à Dakar ont rencontré l’ambassadeur de Gambie au Sénégal pour lui transmettre leurs inquiétudes et leurs doléances.
Cependant, contre toute attente, le diplomate gambien aurait mis en doute la crédibilité de l’information faisant état de l’exécution des 47 prisonniers. Explicitant le discours du Président Jammeh prononcé lors de la fête de Korité, l’ambassadeur aurait fait état d’une «mauvaise interprétation de (ses) propos» par les opposants et par la presse. Et dans «le pire des cas», aurait-il ajouté, il s’agirait d’un «dérapage verbal» qui ne portera à aucune conséquence.
Source: Seneweb.
Mauritanie: Le régime raciste intimide les populations de la Vallée (TPMN)
Selon le mouvement Touche Pas à Ma Nationlité, le régime raciste mauritanien a la volonté d’intimider et de soumettre les populations de la Vallée (sud) qui en réalité vivent sous l’occupation.
Pour le mouvement, cette volonté s’est encore manifestée par les affrontements opposant le mercredi 22 août la Marine mauritanienne à des jeunes du village de Dioudé dans la wilaya du Brakna près du fleuve Sénégal.
Les deux parties disputaient l’occupation d’un terrain de football du village. Une dispute qui a dégénéré et s’est transformée en bataille rangée avant que la Gendarmerie de Bababé n’intervienne et arrêtent cinq jeunes, selon un témoin.
Cette situation de terreur instaurée par l’Armée avec la bénédiction du système raciste et qui dure depuis les évènement de 1989 doit cesser, selon TPMN, qui exige la libération des jeunes arrêtés sans condition et dans l’immédiat, la sanction des militaires coupables de ces agressions.
Le mouvement demande également que l’Etat raciste mette fin aux exactions de l’armée dans la vallée exactions de l’armée dans la vallée.
En outre, TPMN tient responsable le régime raciste du général Ould Abdel Aziz de tout débordement dans la localité et appelons les villages voisins à plus de solidarité et de vigilance et à résister contre toute attaque de la part de l’armée d’occupation et de terreur.
Source: Al Akhbar.
Des militants des droits de l’homme regrettent la non-commémoration officielle de la journée de la traite négrière
SOS esclaves et IRA-Mauritanie, ont tenu, une conférence de presse, ce matin, au siège du FONAD, pour dénoncer “l’attitude des autorités mauritaniennes à passer sous silence une date de mémoire aussi importante dédiée aux victimes de l’esclavage”.
Le Président de SOS esclaves, Boubacar Ould Messoud, a déclaré que cette journée coïncide avec un événement” assez important” pour les militants antiesclavagistes. Car elle marque la déclaration officielle de la fin de la traite négriére annoncée en 23 Août 1791,a-t-il-ajouté.
De son côté, Brahim Ould Dah Ould Abeid, vice-président du mouvement d’IRA, a proclamé la “solidarité indéfectible” avec les victimes de l’esclavage et du racisme et de toute formes d’oppression dans le monde entier.
Les deux ONG ont appelé les organisations mauritaniennes de défense des droits de l’homme à “la mobilisation et à la fermeté” face au racisme et à l’esclavage en Mauritanie.
Source: Al Akhbar.