Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 21/08/2012

De l’indifférence des Négro-mauritaniens aux grandes questions nationales

altLe Centre Arabo-africain pour l’Information et le Développement a organisé un débat sur la crise politique en Mauritanie marqué par l’absence criante d’intellectuels négro-africains. A Lô Gourmo Abdoul qui s’en inquiétait, Ahmed Salem Ould Dah, directeur du Centre, aurait justifié cette absence par l’indifférence des négro-africains aux grandes questions nationales. Ce prétendu manque d’intérêt des négro-africains pour les questions nationales est d’ailleurs aujourd’hui devenu une rengaine pour bon nombre de politiciens aussi bien ceux de la COD qui jugent que ces derniers ne se mobilisent pas suffisamment, pour ne pas dire pas du tout, autour de leur fameux « Aziz dégage » , que ceux de la majorité présidentielle qui ne les trouvent pas audibles dans la défense de leur champion de président.
Mais un minimum de sérieux et de déontologie aurait permis au directeur du Centre de ne pas tomber dans les clichés. Il aurait en effet suffi d’engager une enquête pour voir pourquoi les négro-mauritaniens ne s’impliquent pas dans ce que le centre et les leaders des partis politiques considèrent aujourd’hui comme les grandes questions nationales.
Si les négro-africains rechignent à battre le macadam pour l’une ou l’autre partie qui se déchirent pour le pouvoir aujourd’hui, c’est que leurs prioritéssont ailleurs. Les Noirs de Mauritanie se seraient volontiers intéressés aux querelles de pouvoir s’ils ne se préoccupaient pas d’abord et avant tout d’être reconnus comme des citoyens à part entière de ce pays. Il faut le dire, ce pays est fondé sur un système inique dans lequel prime l’appartenance ethnique et raciale et qui confine le Noir au statut de citoyen de seconde zone quand il ne lui dénie pas purement et simplement son statut d’humain.
Comment se peut-il que tous les mauritaniens perçoivent de la même façon la crise politique alors même qu’ils ne sont pas traités sur le même pied d’égalité dans tous les secteurs de la vie nationale. Pour le négro-africain, la crise politique c’est d’abord la non résolution du problème de la cohabitation entre les différentes composantes de notre peuple. Il faudrait que chacun soit reconnu dans ses droits, que les chances soient égales pour tous, que les richesses du pays soit équitablement réparties entre tous, que plus personne ne soit humilié, avili ou tué simplement à cause de sa race ou de son ethnie.
Aujourd’hui, nous sommes encore très loin de cette Mauritanie de l’idéal, seule capable de fédérer l’ensemble de ses fils qui auront alors le sentiment véritable d’une communauté de destin et donc des préoccupations communes. Aujourd’hui, nous avons droit à une Mauritanie régie par un système raciste et esclavagiste qui en est à son apogée.
Nous sommes dans une Mauritanie qui, au lieu d’avoir honte, s’enorgueillit de la plus hideuse des pages de sa jeune histoire : les présumés auteurs du génocide programmé contre la communauté négro-mauritanienne sont promus aux plus hautes responsabilités de l’Etat. Nous sommes dans une Mauritanie où la vie du nègre n’a aucune valeur. Les gendarmes de Maghama tirent sur des manifestants pacifiques assassinant froidement un jeune adolescent de seize ans dont le seul tort est de réclamer d’être traité dignement, ils reçoivent l’onction du président de la république en personne sans que personne n’y trouve rien à redire.
C’est donc tout naturellement que les gendarmes de Ould Yengé se livrent aux traitements les plus dégradants sur de jeunes peuls arrêtés sur dénonciation simple dénonciation d’un commerçant sans que personne ne lève le petit doigt. Comment dans ces conditions Ahmed Salem Ould Dah peut-il avoir l’outrecuidance de parler d’indifférence des négro-africains aux grandes questions nationales. Si l’on doit parler d’indifférence à l’intérêt national, ce serait plutôt à propos de ces intellectuels, de ces partis et de ces masses prompts à dénoncer les souffrances des peuples palestinien, libyen ou syrien pendant que leurs compatriotes souffrent le martyr dans leur propre pays parce qu’ils ont le tort d’être nés noirs.
 L indifférence c’est le silence coupable que l’on a observé quand on massacrait et déportait du noir à tours de bras.
Ces événements et tout ce qui s’en est suivi ont mis à rude épreuve l’existence même de notre pays et la préoccupation prière des Noirs de Mauritanie est d’accéder à leur dignité de citoyens, condition sine qua none pour un avenir pérenne et pour un développement harmonieux du pays. Y a-t-il question de plus grande importance nationale ?

Alassane Dia, Professeur à l’Université de Nouakchott,
Coordinateur de Touche pas à ma nationalité.

Livre du PR ABOUBACRY MOUSSA LAM :Les Peulhs, des origines à nos jours

altHistorien, égyptologue, disciple de Cheikh Anta Diop, le professeur Aboubacry Moussa Lam fait des Peulhs, de leur langue et de leur civilisation sa spécialité. Après avoir publié des ouvrages sur ce peuple, d’abord en français, il a écrit plusieurs ouvrages en Pulaar, dans le but d’aider les Peuls à mieux se connaître et les voies qu’ils doivent suivre pour perpétuer et développer leur civilisation. Le Professeur Aboubacry Moussa Lam, enseignant à la faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, vient de publier un nouveau livre en Pulaar intitulé : « Fulbe gila Héli-e-Yooyo haa Fuuta-Tooro » (les Peuls, de Héli et Yooyo – les origines -, au Fuuta-Tooro), une coédition des Presses universitaires de Dakar et des Editions Papyrus Afrique. Ce livre vient compléter son célèbre ouvrage en français, « De l’origine égyptienne des Peuls » (sa thèse de doctorat d’Etat).
Selon la quatrième de couverture de « Fulbe gila Héli-e-Yooyo haa Fuuta-Tooro », on cite un vieillard bambara, grand connaisseur des Peuls comme étant « des Blancs parmi les Noirs ». Ce portrait assez étonnant a dérouté les savants et les chercheurs qui s’intéressent à l’origine de ce groupe ethnoculturel. D’où provient le teint clair des Peuls ? De quelle aire géographique sont-ils issus ? Où ont-ils acquis la langue Pulaar qu’ils parlent ? Quelles sont leurs relations avec les autres locuteurs de la même langue, les Haal-pulaar ? Quel est leur avenir ? L’auteur de l’ouvrage a répondu à toutes ces questions, en donnant son propre point de vue : nul doute, les Peuls étaient originellement de teint noir. Ils sont devenus clairs au fil du temps. Héli-e-Yooyo, pays d’origine des Peulhs, sont à rechercher dans l’Egypte ancienne.
Quant à la langue pulaar, les Peulhs ne l’ont empruntée de personne, comme le pensent certains penseurs occidentaux. Mais ils ne sont pas les seuls à en faire usage. Pour s’assurer un avenir heureux, il est indispensable que les Peuls se procurent de richesses dynamiques et se dotent d’une langue bien développée. Pour cela, il faut que le Peul ait une parfaite maîtrise de son combat et quelles sont les priorités dans ce combat ? On rappelle que les Editions Papyrus Afrique, que dirige Seydou Nourou Ndiaye, sont une maison d’édition de presse et de livres spécialisée en langues africaines. Aboubacry Moussa Lam a aussi écrit, en pulaar, des ouvrages intitulés « Paalel njuumri » (La gourde au miel) et « Sawru ganndal » (La canne du savoir).
L´office.

Flamnet-Agora: Ma réponse à Monsieur l’administrateur Mohamed cheikh Abdallah du forum MUI par Jamal Sow

altJe ne vais pas entrer dans la polémique, mais je tiens quand même à éclaircir certains points. Premièrement, vous auriez dû laisser apparaître votre souhait de voir Biram ould Abeîd libre ou au pire compatir avec sa douleur. Deuxièmement, je pense si vous aviez  fait un peu attention,vous vous rendriez compte que mon prénom et mon nom sont déjà très fédérateur. Vous me diriez que si du détaille,mais c’est un détaille révélateur. Car il y’a très longtemps que 99/100 des négro-africains ont opté pour cette ouverture d’esprit, pour ce métissage culturel, ils ont cédé ce qui était de plus intime en eux, de ce qui était de plus essentiel en eux, pour intégrer dans leur fond socio-culturel d’autres visions du monde, d’autres religions et d’autres modes de vie qui n’étaient pas les leurs. Un jour des hommes ont marché vers le soleil levant, non pas pour aller chercher de l’or ou de l’argent, mais pour apprendre ce qui est la religion musulmane, la langue et la culture arabe. J’espère que des noms comme CHEIKH OUMAR EL FOUTIYOU et de EL- HAJJ MAHMOUDOU BA, vous disent quelque nchose. L’un a combattu le colonialisme et au prix de sa vie, et portera l’islam et la culture arabe dans les profondeurs de l’Afrique. L’autre fondera l’école d’Al falah et amènera beaucoup de jeunes foutanké en Égypte, en Irak, au Soudan partout dans les grandes universités arabes et cette école jusqu’à nos jours continue de former des milliers de jeunes dans les sillages de la culture arabe. Monsieur marchez dans ce sud  de la Mauritanie,vous y verrez dans chaque village, dans chaque bourgade des foyers où à la longueur des journées on suit les textes commentateurs de Malik, de Hanaf, de Hambal et de Chafa’i, on étudie la grammaire, l’orthographe et la synthaxe arabe, et on déclame les poésie musicale de la culture arabe.
Monsieur, je parie les efforts, et les sacrifices que le peuple négro-africains a fait, beaucoup ne l’ont pas consenti. Ainsi, j’ai l’intime conviction que vous êtes mal placés pour donner des leçon de fédéralisme. Car, ce que celui-ci exige de nous est quelque de chose de profond, dés l’instant, il nous oblige à renoncer ce qui est de plus chère en nous. Il faut oser appeler son enfant Samba, Demba, Yero ou Paté, comme ces miliers d’enfants noirs qui se nomme AbdallahAbdallah, Mahmoud ou Oumar.ou Oumar.ou Oumar. Il faut oser envoyer ses enfants dans les écoles où nous sommes certains qu’ils n’y trouveront pas le pulaar, le soninké, ou le wolof. Le fédéralisme doit se sentir dans les faits et dans les gestes de tous les jours, il doit occuper une place importante dans le paysage socio-culturel d’un individu. Le peuple négro-africains, mon peuple a fait ce travail de synthèse, de métissage et de très fédérateur. La balle est dans votre camp Monsieur!!!!

Troisièmement, Monsieur votre façon de faire et de réagir me rappellent la stratégie de ces miliers d’idéologues, politiciens, hommes de média et de cultures, tapis dans l’ombre, protestent et élèvent la voix à chaque fois que la politique de l’État Israélien est remise en cause. Et cela soit en accusant tout le monde d’être contre les juifs soit en culpabilisant les gens sur leur passé historique.

Monsieur, vous mettez sciemment de l’amalgame, de l’ambiguïté et de l’opacité dans les revendications négro-africaines. A aucun moment le peuple noir a globalisé ses accusations contre la communauté arabe-berbère. Ce qu’il affirme est claire: il ya un système qui depuis les indépendances ne cesse de favoriser une communauté, une culture, une langue et une couleur au dépend des autres. Le peuple noir n’invente pas cette accusation, elle est de l’ordre d’une donnée expérimentale. La discrimination, la ségrégation et l’esclavage ce sont des choses palpables, et concrètes.
Monsieur, faites le travail d’un enfant de CP, autrement dit, faites l’exercice du comptage de ces ministres, de directeurs de service, de ces gouverneurs, de ces préfets, de ces inspecteurs de police, de ces généraux de tous les corps, de ces ambassadeurs. Observez ces résultats des concours, des examens(brevet, baccalauréat..), de ces centres de formations (ENI, ENAMJ…). Regardez et écouter les programmes de la télévision et de la radio mauritanienne. Dans cet exercice vous déduirez vous même, qu’effectivement, il ya un darwinisme politique qui n’est pas du tout lié à la question de compétence ni à celle d’un simple hasard des chose. Ce darwinisme politique place le négro-africain de l’autre coté de la barrière. Sur ce versant de la barrière le nègre doit rester éternellement le docker des grands ports, le wogav de toutes les devantures, le ”verseur” infatigable du thé et celui là qui doit être les miles mains et pieds d’un autre homme qui a eu la chance de naître cuillère d’or dans la bouche et qui le hasard de la nature a éclairci un peu la peau. Monsieur, ce n’est pas ceux qui ont subi arbitrairement la mort, la déportation, la spoliation de leurs terres, les tortures les plus abjectes, les humiliations les plus indignes qui ont enfanté le monstre du racisme, qui sont les adeptes de la stigmatisation ou des sportifs des mots outranciers. C’est malhonnête de culpabiliser et d’accuser doublement ceux qui sont déjà à terre, broyés par un système qui fait de la couleur de peau une valeur référentielle.
En somme, je ne suis pas contre la morale, mais quand celle-ci fait fi des douleurs des peuples opprimés, banalise la souffrance de ces milliers d’hommes et de  femme considérés comme des être de seconde zone,en dédouanant lesbourreaux, en noyant la brutalité des faits dans un jeu de mots, en relativisant la férocité d’un système injuste, inégalitaire et oppressif, je ne peux avoir que du dégoût pour elle.
Jamal Sow- Paris-France.