Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: August 2011

La Diaspora Mauritanienne des USA défie Général Aziz

altLa communauté mauritanienne a massivement repondu à l’ appel de protestation lancé par la Diaspora Mauritanienne aux USA contre le recensement discriminatoire organisé par le gouvernement du General Aziz. La manifestation a eu lieu le Lundi 15, Aout 2011 devant l’ambassade de Mauritanie à Washington, DC. Le but de la protestation était d’exprimer sa franche désapprobation  contre cette nouvelle forme d’exclusion qui vise essentiellement à priver les Noirs mauritaniens de leurs droits fondamentaux.  La stratégie est de créer une majorite fictive  Arabo-berbère au détriment de la population Noire largement majoritaire en Mauritanie aux fins électorales et de contrôle du pouvoir.

Profondément conscients du danger de la mesure, les mauritaniens étaient venus de partout à travers les Etats-Unis (Baltimore, Philadelphia, New York City, Columbus, Cincinnati, Chicago, District de Wahington,DC …etc.) pour denoncer ce qu’ ils ont décrit comme un assaut inadmissible sur leur citoyenneté  mauritanienne. La participation était à la fois large et active. La présence nombreuse et remarquablement visible des femmes et des enfants a donné  un sceau particulier à la protestation. Il est a mentionné  la présence Mr. Samba Thiam, Président des FLAM. Il était fortement réconforté par le courage et la détermination des jeunes, l’ espoir de la lutte.

altAprès lecture et la traduction dans toutes les langues nationales du pays (Arabe, Soninke, Pulaar et Wolof) de la lettre de protestation adressée au Général Aziz, la securité diplomatique  l’ a delivrée aux autrorités diplomatiques mauritaniennes. Des copies seront transmises au Président Obama, Mr. John Boehner, Président de la chambre des Représentants, USA, Harry M. Reid, Leader de la majorite au Senat Americain, Ms Hillary Clinton, Secretaire au Departement d’ Etat Americain et Ban Ki-moon, Secretaire General, Nations Unies. La lettre demande de facon claire l’arrêt immédiat et sans condition des opérations du recensement. Elle demande également à ce que toutes les communautes soient dûment représentées au niveau du planning et de la mise en œuvre du recensement pour assurer que tout se passe dans la justice et la transparence.

L’ambiance était éléctrifiante. Les manifestants scandaient des slogans tels que : «  Général Aziz, don’t touch my nationality » ( Général altAziz ne touche pas à ma nationalité ) ou « General Aziz who you are to question my mauritanian citizenship ? » ( General Aziz, qui es tu pour questionner ma citoyenneté mauritanienne?).  Aussi, les manifestants ont fait remarquer qu’ils ne manifestaient pas pour affirmer leur nationalité mauritanienne, mais plutôt pour défier Général Aziz à montrer les preuves de la sienne. La détérmination des manifestants pour en découdre avec Général Aziz à travers les autorités diplomatiques était manifestement visible. Ce qui a conduit la police du District de Washington, DC a demandé le soutien de la sécurité diplomatique et des agents du service secret.

L’ ambiance de la manifestation a été captée en direct par la Voix de l’ Amérique, Radio Haare Lao et d’ autres agences de communication, durant les interviews qu’ elles ont conduites. Les populations mauritaniennes et d’ ailleurs ont du sentir les vibrations qui émanaient de cette foule déterminée à défendre sa dignité et ses droits fondamentaux.

altIncontestablement, la manifestation a été un succés éclatant  à  tous les regards. Ce succés est redevable dans une large mesure à l ‘esprit de collaboration qui a caractérise ses préparatifs, de bout en bout.  La capacité de décider par consensus a été l’ un des traits caractéristiques du groupe qui a assuré la coordination. Chacun a pleinement joué le rôle pour lequel il s’ était porté volontaire. Pour capitaliser  cet élan grandissant, la coordination s’ est engagée à prendre les dispositions nécessaires pour renforcer cet esprit de collaboration à travers un mécanisme permanent.

Selon le comité de coordination, la manifestation a été rendue possible, grâce à la societé civilealt mauritanienne des USA, les FLAM, la féderation AJD-MR des USA/Canada, le Comité pour la Defense des Droits de l’ Homme en Mauritanie, Haratine Institute for Research and Development et Africa Peace Tour. Ces organizations n’ ont épargné aucun effort pour assurer à cette action collective le succés qu’ elle a connu.

La coordination

La Diaspora Mauritanienne pour un Recensement Juste & Transparent

Aout 18, 2011

 WWW.FLAMONLINE.COM

WWW.FLAMNET.INFO

L’esclavagisme, sujet tabou en Mauritanie

altNeuf militants de l’organisation antiesclavagiste mauritanienne IRA (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste) ont comparu le 17 août pour rassemblement non autorisé, appartenance à une organisation interdite et rébellion. Le parquet de Nouakchott a requis à leur encontre des peines de prison de deux à trois ans,selon RTL. 

Les membres de l’organisation ont été arrêtés  alors qu’ils protestaient contre la libération sous contrôle judiciaire d’Aicha Mint Saibot, accusée de pratiques esclavagistes sur une mineure de 10 ans. L’IRA accuse les autorités de complicité avec les «maîtres»:

«La police des mineurs à Nouakchott et le commissariat d’Arafat 1 ont pris le soin d’informer la présumée esclavagiste de l’enregistrement de la plainte contre elle, l’alertant ainsi pour qu’elle éloigne l’enfant de la maison qui doit recevoir les enquêteurs. Ceci est une connivence très grave avec les esclavagistes, mais à laquelle nous a habitué la police mauritanienne», a déclaré l’organisation, rapporte le site Cridem.   

Dans un communiqué publié le 10 août, l’IRA dénonce cet «acharnement du gouvernement, motivé par sa volonté clairement exprimée de nier systématiquement l’existence de l’esclavage en Mauritanie».

La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ont condamné l’arrestation des militants de l’IRA. Les deux associations se sont également inquiétées des propos du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz qui, dans un entretien télévisé, a nié l’existence de l’esclavagisme en Mauritanie.

Pour les défenseurs des droits de l’homme, cette déclaration ne peut qu’encourager l’impunité des auteurs de pratiques esclavagistes.

L’IRA, indique son président Biram Ould Dah Ould Abeid, est « opposition idéologique qui veut lutter pacifiquement contre toutes les formes d´injustice et d´impunité ». Elle réclame notamment l´application effective de la loi 2007 qui a criminalisé l´esclavagisme et celle de 1981, qui aboli pour la troisième fois la pratique en Mauritanie.

L’esclavage toucherait près de 600.000 personnes, sur une population estimée à plus de 3,2 millions d’habitants (CIA, juillet 2011). Il s’agit d’un phénomène séculaire dont les racines sont aussi anciennes que les populations qu’elles concernent, estime Saïdou Kane, un anthropologue mauritanien décédé en 2006. Pour ce dernier, l’esclavagisme subsiste sous toutes ses formes dans la société mauritanienne:

«Dans nos sociétés, l’esclave est dans tous les cas de figure un paria “arani” (étranger). […] (Il) est alors un bien, un non-être, chargé d’apporter un plus à la famille qui l’asservit. Sa fonction économique est précise. C’est un Beydaari : celui qui fructifie ou qui croît», affirme-il.

SLATE AFRIQUE

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Parfum d’apartheid en Mauritanie

altAprès quelques années d’accalmie, un recensement est en train de réveiller les démons du passé en Mauritanie, un pays où la minorité constituée de maures blancs a la haute main sur la gestion des affaires publiques.  Ils sont accusés de dérouler un agenda caché à travers le comptage de la population du pays : exclure le maximum de noirs pour asseoir la domination des maures blancs.

 

A l’université de Dakar, les étudiants mauritaniens ne décolèrent toujours pas. Ces futurs cadres noirs se sentent humiliés. Leur fibre patriotique a été touchée par le projet de recensement théorisé par le président Abdel Aziz. Tous membres du Mouvement Touche pas à ma nationalité, ces étudiants dénoncent l’ostracisme dont les noirs sont victimes en Mauritanie, qu’ils soient haratine (esclave), Soninké, Bambara, Wolof ou Pular.

Le projet du président Abdel Aziz consiste pour les populations à se déplacer chez les agents recenseurs et leur prouver qu’elles sont bien des mauritaniens. Ces agents peuvent, selon leur bon vouloir, déchoir un individu de sa nationalité et il devient du coup apatride sans aucun moyen de recours. Une situation déplorable et illégale au regard de la loi mauritanienne qui stipule que seul un décret peut déchoir un individu de sa nationalité. Abdourahmane, un des étudiants, soutient que son grand-père de 69 ans a été humilié par les préposés au recensement qui lui ont demandé de justifier sa nationalité en amenant les papiers de ses parents décédés il y a plusieurs décennies.

Outre le caractère humiliant du recensement, il s’y ajoute que les Mauritaniens de la diaspora ne peuvent le faire qu’à une condition : retourner au pays.

Après l’ivoirité », place à la « mauritanité »

Baba, jeune ingénieur mauritanien, considère qu’il est clair qu’Aziz et son régime veulent procéder à une épuration ethnique. « Des 19 membres de la commission nationale de recensement, 18 sont des Beydanes (maures blancs). Dans les centres de recensement, les noirs sont soumis à un interrogatoire difficile alors que pour les maures c’est une formalité. Dans ces conditions, il est clair que c’est une politique d’apartheid qui est mise en œuvre », dénonce-t-il.

En effet, l’Agence nationale du registre des populations et des titres sécurisés (ANRPTS) dont la mission est de gérer ce recensement a été porté sur les fonts baptismaux le 06 juillet 2010. Et tous ses membres sont de la minorité Beydane à l’exception d’un seul.

Aliou, un doctorant mauritanien, Aziz est en train de marcher sur les pas de Henry Konan Bédié et Laurent Gbagbo en créant le concept de « mauritanité ». Pour ce brillant étudiant, la Mauritanie est plurilingue et pluriethnique.

« Abdel Aziz a dit à la face de tous les Mauritaniens que ce recensement permettait  d’établir la « Mauritanité » de tous ceux et de toutes celles qui prétendent être mauritaniens. Au lieu de rassembler ses compatriotes autour d’idéaux communs et fondamentaux, Mohamed Ould Abdel Aziz a préféré prendre partie pour ses frères beydanes en voulant exclure une partie de la Mauritanie avec ses billevesées puisées dans les enseignements acquis dans les camps militaires », explique le doctorant.

Pour Ibrahima Diallo, responsable de FLAM-Europe de l’Est, le but du recensement est d’exclure les noirs.

« A Nouakchott et dans certaines villes de l’intérieur de notre pays, de plus en plus de personnes qui ont souvent un passé d’anciens ministres, d’anciens hauts responsables de l’Etat, n’ont pas pu se faire recenser parce que des agents leur posaient des questions sur leur identité. On leur demande, par exemple, pourquoi ils sont nés au Sénégal avant 1930 ? Pourquoi ils sont nés au Mali avant 1945 ? Ce sont des questions comme ça qu’on pose à des personnalités qui ont exercé de hautes fonctions dans l’Etat. Ne parlons pas du peuple qui est renvoyé purement et simplement pour des compléments d’information, de renseignements pour des papiers douteux ; alors que, généralement, ce sont des papiers qui ont été établis par l’Etat mauritanien », déplore Diallo dans un entretien avec Walfadjri.

Internet, outil de la dénonciation

altSur Internet, les figures de proue des Forces de libération africaine de la Mauritanie (FLAM) organisent la résistance. Des marches et des sit-in ont été organisés à Nouakchott, Dakar et Bruxelles par le Collectif ne Touche pas à ma nationalité.

Des activistes comme Mouhamed Kaaw Touré ont fait de ce combat leur cheval de bataille. Ils multiplient les buzz sur Internet et tentent d’expliquer les tenants et aboutissants de ce recensement.

Sur Youtube et Dailymotion, les vidéos des manifestations contre le recensement sont postées. Et sur les réseaux sociaux, c’est le déluge des profils dénonciateurs de ce qui est assimilé à une épuration ethnique.

Le site www.flamonline.com regorge d’articles et de contributions qui appellent à la lutte contre ce recensement « liberticide ». Une pétition Touche pas à ma nationalité y est disponible.

Les Haratine (esclaves) théorisent le boycott

En Mauritanie Birame Ould Abeid est l’homme à abattre. Il a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat sans compter les nombreuses arrestations. Il a récemment appelé au boycott du recensement. «Le recensement en cours est une forme de génocide et d’exclusion que des segments racistes autour de Mohamed Ould Abdel Aziz essaient d’exécuter au détriment des Harratines et des Negro-mauritaniens. Il n’est pas seulement contre les communautés bambaras, peuls, soninkés et wolofs, ce recensement est aussi très dangereux pour la communauté haratine, et ça personne ne le dit. Il y a 600 000 esclaves domestiques qui n’ont pas de papiers et l’Etat mauritanien refuse de leur en donner », a expliqué le leader du mouvement IRA.

Pour Biram Ould Abeid, le fait que, par un décret politique, la communauté haratine soit cataloguée arabe, est un déni extrêmement grave, une oppression extrêmement grave contre laquelle l’IRA lutte». A ses yeux, les Beydanes ont intérêt à considérer les Harratines comme des maures blancs. Et ce dans le but de se construire une majorité arithmétique face aux négro-mauritanien.

Ndèye Khady Lo- SLATES-Afrique

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NB : Ndèye Khady Lo est une journaliste sénégalaise spécialiste des questions politiques et sociales. Elle a travaillé pour le quotidien national sénégalais Le Soleil et pour la Télévision Futurs Médias (TFM).

Affaire des 9 détenus d’IRA : La défense s’attaque à la probité du Procureur

altLe collectif des avocats commis pour la défense des 9 défenseurs des droits de l’homme, membres de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), emprisonnés depuis quelques jours suite à un sit-in de protestation devant la Brigade des Mineurs dans un cas d’esclavage impliquant la famille Saïbott, s’est attaqué au dernier communiqué du Parquet général. Selon les avocats, ce communiqué est destiné à leurrer l’opinion publique nationale et internationale par la présentation d’une réalité falsifiée, objet du dossier 1138/2011 actuellement soumis à l’instruction du juge du 2ème cabinet du Tribunal de Nouakchott.

Dans leur communiqué, les avocats de la défense ont ainsi demandé au Procureur général de faire preuve de probité et de respecter l’éthique et la déontologie de sa profession de magistrat, en reconnaissant les faits relatifs au dossier des détenues d’IRA. Ils lui demandent surtout de s’armer du courage moral inhérent à ses charges en mettant la vérité de cette affaire à nue, de présenter la victime, la petite Oueïchita Mint Hamady, restée introuvable à ce jour, et de laisser la justice suivre son cours normal dans cette affaire. Ils l’invitent surtout à cesser de dénaturer l’image de leurs clients et de ne pas inventer un dossier vide. Enfin, les avocats trouvent que le comportement du magistrat ne sied pas aux valeurs de Justice, de Loi et d’Equité. Les seuls critères à l’aune desquels, selon eux, les citoyens doivent être jugés quels que soient leur statut social et leurs rangs.

Le collectif reste toutefois convaincu de l’innocence de ses clients, soutenant qu’ils n’ont commis aucun délit ou crime, sauf d’avoir signalé aux autorités compétentes un cas d’esclavage inhumain sur une mineure, d’avoir observé tout au long de cette affaire une attitude moderne et civilisée dans le respect de la loi, loin de toute violence, de vandalisme ou d’irresponsabilité.

Rappelons que le Parquet général avait retenu contre des 9 membres d’IRA des charges relatives au “flagrant délit de rassemblement avec troubles à l’ordre public, rébellion et actes de violence sur les forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions”.

Auparavant, la police avait appréhendé les 9 militants des droits de l’homme lors d’un sit-in organisé par IRA devant la Brigade des Mineurs du Ksar. Ils s’étaient interposés pour empêcher la libération de Aïcha Mint Saïbott, accusée de pratiques esclavagistes sur une fille mineure de 11 ans. L’intervention musclée de la police avait causé l’hospitalisation de 11 membres d’IRA, dont son président Birame Ould Dah Ould Abdeïdy.

MOMS. L´Authentique

Insulter la Mauritanie

altVotre serviteur avait prédit, il y a déjà longtemps, la très mauvaise pente qu’est en train de prendre l’opération d’enrôlement des populations. Se fondant sur les déclarations du ministre de l’intérieur devant les députés, le flou qui entourait la préparation de l’opération, l’opacité dans le recrutement des agents en charge de la mission (qui ont fini d’ailleurs par être recrutés par clientélisme et, peut-être, l’accointance idéologique), nous avons vu la dérive actuellement en cours.

Excepté quelques députés de l’opposition et des activistes des associations et organisations des droits de l’homme, la plupart des acteurs de la scène nationale ne semblaient pas convaincus des inquiétudes que susciterait une opération qui était partie pour être banale comme toutes celles entreprises par le pouvoir. La plupart de ses structures soi-disant nationales, se taisent même, en signe de complicité éhontée avec les démons destructeurs.

Pourtant, aujourd’hui, on est face à une situation inextricable. Des milliards d’UM ont été dépensés pour saboter la Mauritanie, fragiliser son tissu social et miner son existence. On dirait même que le principal objectif de cette opération est d’achever l’œuvre de sape des fondements de l’unité du pays, entamée par la dictature militaire depuis 1978 et qui atteindra son apogée durant les années de braise qui ont vu des milliers de mauritaniens, purgés de l’administration, chassés de l’armée ou déguerpis de leur pays pour satisfaire les attentes criminelles de petits nationalistes chauvins qui ont investi l’Etat et ses institutions. D’ailleurs, ce n’est pas fortuit que les écrivaillons de la haine de cette mouvance reprennent aujourd’hui la plume à travers les sites d’information pour défendre cet enrôlement discriminatoire, humiliant et indécent pour la Mauritanie et compromettant pour son avenir. Alors que des citoyens crient à l’injustice et au racisme, eux encouragent l’Etat à persévérer dans la discrimination et le déni de droit pour que soit accomplie le fameux complexe d’arabité tout azimut qui les habite et sont prêts à tout brûler à ses pieds !

Au-delà des traitements discriminatoires et racistes qui sont réservés à une certaine catégorie de nos populations, cet enrôlement remet en cause les fondements du seul pacte social qui ait présidé à la naissance de la Mauritanie : l’esprit du Congrès d’Aleg de 1958. Ce congrès, tenu dans des circonstances particulières, avait jeté les bases d’une Mauritanie souveraine, unie et indivisible.

A l’époque, la plupart des géniteurs de ceux qui discriminent aujourd’hui, excluent et empoisonnent l’atmosphère, militaient pour le rattachement pur et simple de la Mauritanie au Maroc ; alors que d’autres, sceptiques sur la possibilité de toute union entre le sud et le nord de notre pays, rêvaient de nous voir tout simplement annexés au Mali (auquel appartenaient les deux Hodhs et l’Assaba jusqu’en 1946) ou rattachés au Sénégal pour réaliser une hypothétique union des deux rives du Fleuve.

Les pères bâtisseurs, armés d’une foi inébranlable dans le plus fort ciment unissant nos composantes, l’Islam, et soucieux de pérenniser l’apport de notre contrée dans la civilisation humanitaire, ont milité, bec et ongles, pour que naisse la Mauritanie, terre nourricière pour tous ses fils. L’effort de construction nationale a été engagé par tous, à partir de zéro, avec abnégation et courage. Des sacrifices ont été consentis au prix fort avec la sueur des travailleurs, le labeur des éleveurs, la hargne des agriculteurs, la foi des apôtres et le courage des soldats. Tout ceci pour que la Mauritanie reste éternellement debout !

Les natifs de Guelimine, les boys Louga et autres ex-bambins de Nara (Nouara pour certains) ne comprennent pas cette belle illustration de la Mauritanie plurielle qu’ils détestent tant. A force de s’acharner sur les populations du sud, ils ne savent pas qu’ils courent à notre perte à tous. Au-delà de la haine, il n’y a que des larmes, du sang, la division et la déconfiture. Ce qui est arrivé en Somalie ne nous enchante pas. Ce que les ivoiriens ont vécu à cause de leur “ivoirité” ne peut point être un exemple pour ceux qui aspirent à la dignité. L’expérience du Soudan ne saurait être un objectif pour un pays comme le nôtre qui dispose de tous les atouts pour rester uni et fort dans cette union.

Alors, mettons fin à tant d’humiliations et de rejet alors qu’il est encore temps. Déchoir le Dr Bâ Bocar Alpha, récuser Anne Amadou Babaly, éconduire Thiam Ousamne, maltraîter Selwa Chérif et Lala Aicha Ouedraogo et purger des registres les peulhs de Kankossa (Kangue Kossa, qui est du reste un nom soninké) n’est pas seulement une humiliation collective pour une communauté, c’est tout simplement une insulte au bon sens et à la Mauritanie !

Amar Ould Béjà.- L´Authentique