Daily Archives: 11/08/2011
Le Collectif des Fonctionnaires et travailleurs victimes des événements de 89/91 marchent pour exiger le rétablissement dans leurs droits légitimes
Le Comité de suivi du dossier des victimes des évènements de 1989/1991 (REVE 89/91) a organisé, le lundi dernier une marche populaire pour dénoncer le retard accusé dans le règlement global et définitif de leur droit. Cette marche s’est ébranlée à partir de l’hôtel Marhaba à Nouakchott pour aboutir devant les grilles de la présidence. Tout au long de l’itinéraire, le cortège scandait des slogans pour protester contre l’immobilisme des pouvoirs publics dans le règlement de leur dossier malgré les promesses tenues. Les manifestants ont également exprimé leurs grandes craintes et leurs vives inquiétudes de voir leurs préoccupations renvoyer aux calendes grecques. Au cours de cette marche, ils ont décrit la situation précaire dans laquelle ils évoluent depuis leur rapatriement. Ils ont profité de l’occasion pour rappeler que le recensement des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des années 1989, effectué par les autorités depuis bientôt 20 mois en vue de leur réinsertion, est resté lettre morte. Ces manifestants ont jugé paradoxal le fait que la reconstitution de leur carrière ait été subordonnée au recensement général des victimes des événements, puisqu’ils étaient déjà identifiés. Et ce malgré que le communiqué sanctionnant les travaux du conseil des ministres en date du 15 octobre 2009, mentionnait expressément « la régularisation immédiate de leur situation administrative ». Les manifestants insistent sur le fait que ce problème de réintégration et réinsertion ne doit pas uniquement concerner les fonctionnaires, il y a aussi les travailleurs du secteur privé, les paysans et les éleveurs qui ont été particulièrement éprouvés durant ces événements, sans oublier les travailleurs et travailleuses du secteur informel. Autant de victimes qui continuent d’être affectées par cette plaie toujours béante et que les nouvelles autorités ne semblent accorder aucune attention particulière pour la soigner.
Le cas policiers victimes des événements ont aussi été évoqué par les manifestants. En effet, malgré qu’ils ont été tous recensés en janvier 2010 et sont dûment identifiés par le Ministère de l’Intérieur, ce dernier continue de traîner les pieds pour livrer les données administratives concernant ces policiers à la Direction de Générale de la Fonction Publique. Un autre signe de la persistance d’une mauvaise volonté des autorités à régler définitivement cette question, et que les manifestants ont mentionné, c’est le fait que la commission interministérielle mise sur pied sous l’ère du président renversé, chargée de régler cette question, ne sait pas réunie depuis lors. « D’ailleurs, on ne sait même pas si elle existe toujours, ni ce qu’elle est devenue » déplore un manifestant. Au terme de leur marche, les manifestants ont adressé une lettre ouverte au Président de la République pour lui rappeler ses engagements non tenus tout en l’invitant à lever ces blocages afin de les rétablir dans leurs droits inaliénables. Ils ont enfin demandé aux autorités de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue du règlement de cet épineux dossier vieux de presque deux décennies et qui continue d’influer négativement sur l’unité nationale et la cohésion sociale.
LE CALAME
Communiqué: Touche pas à ma nationalité dénonce l’arbitraire du régime
Le mardi 9 Août des militants de l’organisation anti-esclavagiste IRA ont été inculpés pour appartenance à une organisation non reconnue et pour violence à l’encontre des forces de sécurité. La semaine passée ces mêmes militants ont été sauvagement agressés par la police alors qu’ils tenaient un sit in devant la brigade des mineurs pour protester contre la libération illégale d’une présumée esclavagiste.
Devant une telle violation des droits de l’homme, le collectif TOUCHE PAS A MA NATIONALITE affiche son indignation face à de telles pratiques en Mauritanie au XXI siècle.
Au moment où les négro-Mauritaniens sont menacés de perdre leur nationalité, le régime de Mouhamed Ould Abdel Aziz continue de nier et de banaliser ce qui est pourtant une réalité en Mauritanie: l’esclavage.
TOUCHE PAS A MA NATIONALITE condamne ces violations systématiques des droits de l’homme à l’endroit des noirs(peulh,soninke,haratine,wolof et bambaras) et réaffirme son soutien aux détenus victimes de l’arbitraire du régime de Ould Abdel Aziz.
TOUCHE PAS A MA NATIONATITE réaffirme sa volonté et sa détermination à combattre toute forme d’injustice en Mauritanie.
La coordination
Décès de Sall Abdel Aziz, ancien président de l’assemblée nationale
Le premier président de l’Assemblée nationale mauritanienne et ancien ministre Sall Abdel Aziz est décédé jeudi 11 Août, à Nouakchott.Il faisait parti de la première génération de dirigeants du pays et bâtisseur de l’Etat mauritanien.Sall aura été un grand commis de l’Etat.Il a tour à tour occupé les fonctions de directeur du cabinet du président de la république et président de l’Assemblée nationale et de ministre de l’intérieur.Il fut le premier président de la chambre basse mauritanienne. A cette douloureuse occasion, nous adressons nos condoléances les plus attristées à la MAURITANIE d’abord, à sa famille. Et prions Allah, le Tout puissant de l’accueillir en son saint paradis. Inna Lilahi We Ina ileyhi raji’oun.
LE CALAME
Procès des militants de l´IRA
Neuf militants de l’IRA arrêtés le jeudi dernier, ont comparu, ce mercredi 10 aout, en flagrance délit devant la cour correctionnelle. Ils sont poursuivis pour « rébellion », « troubles à l’ordre public », « appartenance à une organisation non reconnue ». L’un des militants abolitionnistes est également accusé d’agression sur un officier de police ». Aussitôt après son ouverture, le procès a été reporté au mercredi prochain (17 août).Les neuf militants de l’IRA ont regagné la prison civile de Dar Naïm où ils sont placés depuis hier, sous mandat de dépôt. Des allégations battues en brèche par Birame Ould Dah Ould Abeïde qui a déclaré que ses militants n’ont pas ni riposté aux coups de matraques de la police. La casse est de la responsabilité du commando Jenjawi, conduite par Mahmoudi Ould Saïbott qui avait investi la brigade. Lors d’un point de presse tenu dans les locaux du FONADH, tout juste après le report du procès,le président de l’IRA a martelé : « Nous réfutons en bloc ces accusations du procureur de la République, « indûment formulées à l’égard de ses militants pacifistes arbitrairement arrêtés au cours d’un sit-in, où des scènes d’une rare brutalité ont été notées », s’est insurgé le président de l’IRA. Il n’a pas manqué de dénoncer cette « justice instrumentalisée aux ordres du prince ». « Je défie les autorités de nous montrer une preuve de notre culpabilité aucun militant n’a levé le moindre doigt sur un policier(…) Notre lutte est pacifique et notre mouvement de droit civique va déstructurer l’Etat mauritanien ainsi que son système d’idéologie dominante afin de créer une société citoyenne mais aussi de voir émerger un Etat de droit.
Birame a promis une intensification de la lutte. Des brigades de ramadan vont continuer à débusquer les esclavagistes avant d’asséner une charge : « Nous n’espérons rien du pouvoir de Ould Abdel Aziz qui a instauré dans le pays, un régime de terreur ». Il a tenu des propos virulents à l’encontre du chef de l’Etat taxés de tous les noms d’oiseaux. « Notre existence en Mauritanie n’a aucun sens si l’on ne parvient pas à nous défaire du régime raciste et esclavagiste de Ould Abdel Aziz » a clamé Birame. Il a dénoncé la composition raciale des tribunaux. Selon les estimations du président de l’IRA, de la cour criminelle, à celle d’appel, en passant par la correctionnelle, le procureur général près de la cour d’appel, il n’y a que des magistrats et des juges d’instruction arabo berbères ainsi que leurs assesseurs. Il n’ y a qu’un seul peulh assesseur auprès du procureur général près de la cour suprême qui a peur de s’afficher avec les négro mauritaniens et les Haratins ». Il est dés lors impossible pour les négro mauritaniens de bénéficier de procès équitable : « Vous avez devant vous des magistrats arabo berbères qui jugent des noirs, condamnés d’avance pour la couleur de leur peau ». Par ailleurs, Biram a déploré le fait que les juges ne pourront plus qualifier les faits esclavagistes depuis que le général a déclaré qu’il n’y a pas d’esclavage en Mauritanie. Sur un autre plan, il est impossible, a_t_il relevé pour les cadres négro mauritaniens et haratins de probité morale et intellectuelle de faire carrière dans ce pays.
Dans un communiqué rendu public, l’IRA met en garde les autorités contre les conséquences de cette mesure arbitraire qui met en exergue le caractère discriminatoire du pouvoir en place ».L’IRA rappelle que « l’esclavage étant une réalité existante et irréfutable. Ce ne sont pas les déclarations fortuites de Mohamed Ould Abdel Aziz, ni les agressions menées contre l’IRA et les forces libres qui en prouveront le contraire ». L’IRA se réserve le droit d’user de tous les moyens non violents pour combattre cette politique négationniste et réactionnaire qui vise l’ancrage de la ghettoïsation et la balkanisation sur le critère de la servilité par naissance ». La présumée victime de l’esclavage Aouichitta Mint Hamady est jusqu’à présent introuvable.
LE CALAME
Conscience et Résistance appelle au boycott du recensement administratif
Le mouvement opposant de gauche, Conscience et Résistance, a demandé au peuple mauritanien, dans un document publié le 10 août 2011, de boycotter efficacement le recensement administratif qualifié de raciste, qui doit prendre en compte les recommandations appelant à la fin de la discrimination sur la base de la mise en œuvre de critères consensuels. Aussi, le mouvement appelle-t-il tous les partenaires internationaux de la Mauritanie à cesser toute forme de coopération avec le recensement général pour ne pas soutenir la marginalisation dont les conséquences sont imprévisibles sur la paix civile. Selon le mouvement, la mission a été confiée sur la base de critères clientélistes à des personnalités proches du Président Mohamed Ould Abdel Aziz ne disposant d’aucune compétence dans le domaine. A la volonté manifeste d’exclusion s’ajoute une anarchie sans précédent. L’opération n’est pas seulement une action déviée, mais aussi un « marché » à profit qui se passe dans l’opacité ambiante. Selon le mouvement, l’aspect unitaire et racial de la supervision et de l’exécution domine l’opération. Ainsi, sur les 53 présidents de centres, 6 seulement ne sont pas d’origine Hassan, ce qui pose un véritable problème de compréhension avec les Négro-africains. Tout comme la célèbre commission d’orientation de l’agence chargée des opérations qui compte 11 Maures d’origine arabo berbère contre 1 Négro-africain. Enfin, le formulaire des données ne reconnaît aucun statut spécifique aux descendants d’esclaves, mais les intègre dans l’espace linguistique arabe de façon délibérée. Ce qui limite la diversité culturelle du pays et assoit la prédominance du groupe au pouvoir.
LE CALAME