Daily Archives: 29/09/2019
Arabes à rabais ? (I)
Kassataya – A la lecture, l’on s’interroge avant tout sur l’authenticité du document, le statut de son signataire avant même de s‘intéresser à l’argumentaire pour dénier l’arabité à tel ou tel pays. L’objet de ces lignes n’est d’ailleurs pas cette recherche de labellisation. L’arabité a de meilleurs défenseurs que le postier de service.
Force est d’observer que les thèmes suggérés ne sont pas nouveaux. Ghaleb Bencheikh observe que « de nos jours, il y a un nationalisme arabe qui stipule qu’est arabe tout ressortissant de la ligue des Etats arabes » avant de nuancer: « mais on peut être de « souche » arabe tout en étant ressortissant de pays ne faisant pas partie de cette ligue, auquel cas on partage une citoyenneté avec d’autres compatriotes « issus » d’autres peuples».
Bencheikh n’envisage pas la situation « symétrique » de citoyens non arabes de pays membres de la Ligue arabe. C’est le cas de Djibouti, de la Mauritanie, de la Somalie, du Soudan. Pays épinglés justement par le « conseiller saoudien ». Le cas de figure est différent.
L’ironie dans cette affaire est que l’un des pays disqualifiés, le Soudan pour ne pas le nommer, n’a jamais lésiné sur les moyens pour obtenir son ticket d’entrée. Omar el Béchir n’a eu de cesse de fustiger les « nègres non arabes » de son pays auxquels il reprochait tout ce qu’il pouvait. Comme dirait Sembène Ousmane, on est toujours « noir(e) de»… « Un pur trouve toujours plus pur que lui qui l’épure » dit-on.
Race, histoire et géographie, voilà, à en croire le « conseiller saoudien », le trépied bancal qui fragilise la prétention de ses pays cibles à l’arabité. A le lire, on soupçonne un plaidoyer en pointillés pour un idéal douteux : l’Etat ethniquement et racialement homogène. L’auteur préfère évoquer l’harmonie. Mais c’est tout comme.
Fantasme d’une tragique actualité remis au goût du jour notamment par certains mouvements Touaregs mais que l’on croyait définitivement disqualifié par l’histoire. Que les pays pris en flagrant délit de défaut d’arabité ne soient pas exclusivement arabes dans leur composition est une évidence.
Sauf à considérer que les autres composantes qui les constituent ne comptent pas. Ce qui semble gêner par-dessus tout notre arbitre des élégances c’est le fait que l’arabité des prétendants litigieux soit entachée de noir.
Autrement, quel pays de la Ligue pourrait satisfaire aux critères d’arabité implicitement suggérés ? Aucun. Pas même les plus emblématiques, c’est-à-dire l’Egypte et la Syrie. «Si dans le monde arabe, on ne peut faire la guerre sans l’Egypte, on ne peut la paix sans la Syrie » disait-on. Mais il s’agissait de la Syrie de Hafez el Assad, le « Bismarck du Proche-Orient » (Henry Kissinger dixit).
Quid donc de l’Irak ou de la Syrie avec leurs Kurdes, leurs Chaldéens, leurs Turkmènes…leurs Yezidis ? Lesquels ont le double mauvais goût de n’être ni Arabes ni musulmans. Quid du Liban avec ses Druzes ? de l’Algérie et du Maroc avec leurs Berbères, de la Libye avec ses Toubous. Tiens, elle n’est pas recalée… ?
Dans un article tiré du dossier du trimestriel Proche-Orient intitulé Dix ans après Saddam », Gilles Chenève relève une continuité entre Saddam Hussein et ses successeurs dans l’art de « flatter l’orgueil national arabe », de jouer la carte « panarabe » pour s’opposer aux Kurdes.
Ce n’est pas l’accession d’un Kurde à la présidence de la république en la personne du défunt Jalal Talabani qui y changea grand-chose.
Outre le grief identitaire, notre conseiller pointe par ailleurs l’opportunisme et l’utilitarisme, arguments plus mesquins, mais moins douteux comme motifs de l’adhésion des pays cités à la Ligue arabe, ce « sanctuaire protecteur » pour reprendre sa formulation. Il n’est évidemment pas le seul à avancer cette explication et à avoir constaté la vertu attractive des pétrodollars.
Pour ne citer qu’un exemple, Hervé Bourges expliquait il y a près de 40 ans dans les « 50 Afriques » la quête d’adhésion de la Somalie à la ligue arabe en 1974 par un double souci d’obtenir des subsides et de s’assurer des soutiens dans ses revendications territoriales face à l’Ethiopie chrétienne.
La Somalie poussa la sollicitude jusqu’à tenter dans un premier temps de retranscrire le Somali en caractères arabes avant d’opter pour les caractères latins en 1972. Bourges conclut que la Somalie devient le 1er Etat musulman non arabe à devenir membre de la ligue.
Ce qui laisse supposer qu’à ses yeux le caractère arabe de la Mauritanie était acquis puisque c’est en 1973 que ce pays adhéra à la Ligue arabe. Ce sera l’objet d’un prochain post. Si ce n’est pas du teasing ça !
Tijane Bal
Facebook – Le 25 septembre 2019
NOTRE PAYS SE FERA AVEC TOUS OU IL NE SERA PAS. NOUS VIVRONS ENSEMBLE OU NOUS MOURRONS ENSEMBLE
Je le répète encore, profondément persuadée de ceci : notre pays se fera avec tous ou il ne sera pas. Nous vivrons ensemble ou nous mourrons ensemble. Le système d’exclusion qui ne dit pas son nom chez nous a piégé tout le monde, en poussant à une revendication fédéraliste qui permet au système d’agiter l’épouvantail communautariste afin d’ériger la peur et, donc, son corollaire, l’exclusion, en politique de « gestion au coup à coup ». Ce n’est pas pour le fédéralisme qu’il faut se battre car il est synonyme d’échec et de balkanisation, mais bien pour le vivre ensemble dans un même espace. Et se battre pour que ce vivre ensemble soit plein et entier, dans les mêmes droits, les mêmes partages, les mêmes égalités, les mêmes libertés, les mêmes dignités.
Ceci implique aussi une bataille de l’intérieur, c’est à dire un regard critique sur nos structures fondamentales, celles dont nous avons héritées et que, pour la plupart, nous fantasmons plus que nous les vivons réellement : les féodalités ( terme que je trouve impropre et imparfait car il réduit nos projections mentales à un modèle pré supposé qui définirait « qu’ »est-ce que la féodalité »? Surtout si elle est entendue à l’aune des révolutions occidentales, ce qui est non sens…).
Croire que le fédéralisme est la panacée pour les uns, manière d’exclure pour d’autres occulte que les vrais problèmes sociétaux, à savoir liberté, égalité, partage des richesses, dignité, restent là, en suspens, revendications.
La gouvernance et le sentiment d’appartenance ne se calculent pas à la hauteur d’une couleur de peau ou d’une couleur culturelle et ne règlent pas ce que j’appelle la « médiane de la souffrance » des peuples….
Mariem Derwich
Et si l’histoire de l’Amérique nous inspirait?
Le débat qui secoue la scène socio-politique en Mauritanie ces derniers jours rappelle à bien des égards l’ambiance qui régnait au pays de l’Oncle Sam, voilà plus d’un demi siècle.
Totalement différent, me diront certains; c’est peut être le cas, mais le résultat est le même. Qu’il s’agisse du racisme codifié, banalisé ou déguisé, les effets sont les mêmes. Ils ont tous pour consèquences l’exclusion d’un groupe ethnique ou racial pour des raisons politiques, sociales ou religieuses. Il se créent ainsi des rapports dominants-dominés basés sur la seule prétendue supériorité des uns sur les autres.
Dans notre pays, on a beau nié urbi et orbi le racisme d’Etat mais le récent recrutement scandaleux au sein de l’armée et le débat scabreux sur la prééminence de la langue arabe est une parfaite illustration de l’Apartheid mauritanien. Celui-ci, pour paraphraser feu Houphet Boigny: ” n’est pas un mot, mais un comportement”. Et l’attitude du pouvoir face à la communauté négro-mauritanienne ne peut être qualifié autrement que de raciste.
S’il est vrai que des voix s’élèvent de plus en plus dans la communauté arabo-berbères, (tout au moins dans les réseaux sociaux) contre la marginalisation de leurs compatriotes noirs, on est encore loin de la prise de conscience collective, étape cruciale dans le processus d’éradication de ce fléau.
Aux États Unis, si les Afro-américains ont pu passer du statut d’esclave, de sous-hommes jusqu’à produire en leur sein, à un moment donné de leur histoire, l’homme le plus puissant du monde en la personne de Barack Obama, il a fallut la conjonction de plusieurs facteurs aussi essentiels les uns que les autres.
D’abord une prise de conscience des victimes de leur sort et de la nécessité de se mobiliser pour leur réelle émancipation. Épaulés par quelques blancs progressistes, un groupe de leaders noirs créa (12 février 1909) la NAACP ( National Association for the Advancement of Colored People) pour d’abord répondre à l’horrible campagne de lynchage des noirs, particulièrement dans le sud avant de prendre en charge toutes les questions de ségrégation dont ils sont victimes. Vite, cette organisation installa des branches(chapter) dans touts les États fédérés et s’attaqua au combat pour l’égalité dans des domaines aussi variés que la politique, la justice, l’éducation, l’économie, la santé et l’environnement. C’est de cette matrice de la résistance afro-américaine que prolifèrent toutes les formes de lutte que connu ce pays.
En-suite, l’engagement des leaders religieux dans la lutte: cet engagement offrit une onction morale à deux niveaux. Pour les victimes, il fallait puiser dans le texte religieux, les arguments en faveur de la resistance. Nul n’ignore le rôle prépondérant joué par Martin Luther King dans le “civil rights movement”. Tel Moise guidant son peuple vers la terre promise, il fut à la tête de toutes les actions de défiance envers les autorités. Du boycott des bus de Montgomery (1955) à la marche de Selma (1965), son implication permit la mobilisation de tant de monde.
L’argument religieux fut également utilisé contre les tenants de la ségrégation pour montrer le caractère hypocrite de leur position qui est en porte à faux avec les enseignements divins. Bientôt, des hommes d’église blancs se joignirent à la lutte et commencèrent à prêcher l’égalité de touts les citoyens. Désormais le racisme est devenu est une honte, il est n’est plus arboré à la place publique, mais évoqué pudiquement autour de la table à manger.
C’est à cette implication du religieux qu’appelle le présidentSamba Thiam en interpellant les marabouts négro-mauritaniens.
En outres, l’acquisition d’un poids politique: les différentes réformes législatives engrangées ça et là au cours de l’histoire américaine, notamment le “voting right act” de 1965 permirent aux Afro-américains de gagner un immense poids politique. Malgré leur poids démographique relativement faible (13%), ils constituent l’un des plus puissants blocs électoraux, notamment chez les démocrates, où aucun candidat ne peut être élu sans leurs voix. Cette puissance politique se manifeste également au congrès où le “black caucus” (groupe parlementaire noir) transcende les partis politiques pour prendre en charge les problèmes spécifiques de leur communauté.
En plus, l’engagement déterminant des progressistes blancs: à la veille la guerre de Vietnam on assiste à de nouvelles lignes de clivages. Celles-ci ne sont plus d’ordre racial mais plutôt idéologique ou culturel. Le mouvement “hippie”, une espèce de révolte contre l’ordre pré-établi prend de plus en plus d’ampleur et embrasse les luttes pour l’égalité et la justice partout dans le monde. Les vagues de Blancs tout âge confondu marchant main dans la main à côté de leurs compatriotes de couleur, en brisant les tabou des barrières et des préjugés de races, produisit des changements irréversibles dans la société américaine.
Mais et surtout , des institutions fortes: la justice a joué un rôle majeur dans la lutte contre le racisme aux États-Unis. C’est essentiellement grâce à elle que l’intégration des noirs en tant que citoyens jouissant des mêmes droits que leurs compatriotes blancs se produisit. Elle a été au cœur de toutes les batailles. Les activistes Afro-américains, conscients de l’indépendance de cette institution par rapport au pouvoir central, n’hésitèrent à aucun moment à la saisir pour touts les cas, mineurs ou majeurs. A côté des actions de protestation classiques, on assista à un chassé-croisé permanent entre les différentes juridictions avant de finir à la cours suprême.
Le cas le plus célèbre est sans doute : “Brown contre la direction de l’éducation” qui mit fin à la ségrégation des écoles.
En fin uneréelle volonté politique du pouvoir central: il va de soit que touts ces acquis n’auraient pu être réalisés sans l’implication de l’autorité fédérale qui implémenta des réformes structurelles en son sein pour permettre à touts les citoyens de jouir des mêmes droits et leur garantir l’égale accès aux potentialités économiques et sociales qu’offre le pays. On peut citer, à titre d’exemple, la commission fédérale pour l’égalité à l’emploi (EEOC) créée en 1962 pour lutter contre toutes les discriminations à l’emplois.Parallèlement aux mesures législatives, l’Etat a pris des mesures concrètes pour refléter à son sein la diversité raciale à touts les niveaux. L’on a tous entête “l’Affirmative act” qui garantit la priorité dans les secteurs aux minorités.
Il est vrai qu’entre notre pays et les États-Unis, il y a tout un monde. On n’a ni la meme culture démocratique, encore moinsle même degré d’indépendance des institutions, mais cela ne devrait pas nous empêcher d’aspirer au même niveau de justice sociale, de démocratie citoyenne et d’équité republicaine.
La satisfaction de cette aspiration depend de deux choses:
une réelle volonté politique de nos autorités, en particulier celle du Président. Bien des chefs d’Etat, par leur seule audace, ont changé le cours tragique de l’histoire de leur pays en osant des rupture salvatrice. On attend de notre pays l’avènement d’un certain Abraham Lincoln, ou tout au moins d’un président suffisamment patriote pour prendre conscience de l’envergure des injustices subies par les Negro-mauritaniens et l’urgence d’y mettre terme.
Le président Gazouani, nouvellement élu, dispose d’un capital politique relativement important pour être cet homme, si telle est sa volonté.
Aux États Unis, si les Afro-américains ont pu passer du statut d’esclave, de sous-hommes jusqu’à produire en leur sein, à un moment donné de leur histoire, l’homme le plus puissant du monde en la personne de Barack Obama, il a fallut la conjonction de plusieurs facteurs aussi essentiels les uns que les autres.
D’abord une prise de conscience des victimes de leur sort et de la nécessité de se mobiliser pour leur réelle émancipation. Épaulés par quelques blancs progressistes, un groupe de leaders noirs créa (12 février 1909) la NAACP ( National Association for the Advancement of Colored People) pour d’abord répondre à l’horrible campagne de lynchage des noirs, particulièrement dans le sud avant de prendre en charge toutes les questions de ségrégation dont ils sont victimes. Vite, cette organisation installa des branches(chapter) dans touts les États fédérés et s’attaqua au combat pour l’égalité dans des domaines aussi variés que la politique, la justice, l’éducation, l’économie, la santé et l’environnement. C’est de cette matrice de la résistance afro-américaine que prolifèrent toutes les formes de lutte que connu ce pays.
En-suite, l’engagement des leaders religieux dans la lutte: cet engagement offrit une onction morale à deux niveaux. Pour les victimes, il fallait puiser dans le texte religieux, les arguments en faveur de la resistance. Nul n’ignore le rôle prépondérant joué par Martin Luther King dans le “civil rights movement”. Tel Moise guidant son peuple vers la terre promise, il fut à la tête de toutes les actions de défiance envers les autorités. Du boycott des bus de Montgomery (1955) à la marche de Selma (1965), son implication permit la mobilisation de tant de monde.
L’argument religieux fut également utilisé contre les tenants de la ségrégation pour montrer le caractère hypocrite de leur position qui est en porte à faux avec les enseignements divins. Bientôt, des hommes d’église blancs se joignirent à la lutte et commencèrent à prêcher l’égalité de touts les citoyens. Désormais le racisme est devenu est une honte, il est n’est plus arboré à la place publique, mais évoqué pudiquement autour de la table à manger.
C’est à cette implication du religieux qu’appelle le présidentSamba Thiam en interpellant les marabouts négro-mauritaniens.
En outres, l’acquisition d’un poids politique: les différentes réformes législatives engrangées ça et là au cours de l’histoire américaine, notamment le “voting right act” de 1965 permirent aux Afro-américains de gagner un immense poids politique. Malgré leur poids démographique relativement faible (13%), ils constituent l’un des plus puissants blocs électoraux, notamment chez les démocrates, où aucun candidat ne peut être élu sans leurs voix. Cette puissance politique se manifeste également au congrès où le “black caucus” (groupe parlementaire noir) transcende les partis politiques pour prendre en charge les problèmes spécifiques de leur communauté.
En plus, l’engagement déterminant des progressistes blancs: à la veille la guerre de Vietnam on assiste à de nouvelles lignes de clivages. Celles-ci ne sont plus d’ordre racial mais plutôt idéologique ou culturel. Le mouvement “hippie”, une espèce de révolte contre l’ordre pré-établi prend de plus en plus d’ampleur et embrasse les luttes pour l’égalité et la justice partout dans le monde. Les vagues de Blancs tout âge confondu marchant main dans la main à côté de leurs compatriotes de couleur, en brisant les tabou des barrières et des préjugés de races, produisit des changements irréversibles dans la société américaine.
Mais et surtout , des institutions fortes: la justice a joué un rôle majeur dans la lutte contre le racisme aux États-Unis. C’est essentiellement grâce à elle que l’intégration des noirs en tant que citoyens jouissant des mêmes droits que leurs compatriotes blancs se produisit. Elle a été au cœur de toutes les batailles. Les activistes Afro-américains, conscients de l’indépendance de cette institution par rapport au pouvoir central, n’hésitèrent à aucun moment à la saisir pour touts les cas, mineurs ou majeurs. A côté des actions de protestation classiques, on assista à un chassé-croisé permanent entre les différentes juridictions avant de finir à la cours suprême.
Le cas le plus célèbre est sans doute : “Brown contre la direction de l’éducation” qui mit fin à la ségrégation des écoles.
En fin uneréelle volonté politique du pouvoir central: il va de soit que touts ces acquis n’auraient pu être réalisés sans l’implication de l’autorité fédérale qui implémenta des réformes structurelles en son sein pour permettre à touts les citoyens de jouir des mêmes droits et leur garantir l’égale accès aux potentialités économiques et sociales qu’offre le pays. On peut citer, à titre d’exemple, la commission fédérale pour l’égalité à l’emploi (EEOC) créée en 1962 pour lutter contre toutes les discriminations à l’emplois.Parallèlement aux mesures législatives, l’Etat a pris des mesures concrètes pour refléter à son sein la diversité raciale à touts les niveaux. L’on a tous entête “l’Affirmative act” qui garantit la priorité dans les secteurs aux minorités.
Il est vrai qu’entre notre pays et les États-Unis, il y a tout un monde. On n’a ni la meme culture démocratique, encore moinsle même degré d’indépendance des institutions, mais cela ne devrait pas nous empêcher d’aspirer au même niveau de justice sociale, de démocratie citoyenne et d’équité republicaine.
La satisfaction de cette aspiration ne dépend que deux choses: une détermination des victimes de se libérer de l’oppression, doublée d’ une réelle volonté politique de nos autorités, en particulier celle du Président. Bien des chefs d’Etat, par leur seule audace, ont changé le cours tragique de l’histoire de leur pays en osant des rupture salvatrice. On attend de notre pays l’avènement d’un certain Abraham Lincoln, ou tout au moins d’un président suffisamment patriote pour prendre conscience de l’envergure des injustices subies par les Negro-mauritaniens et l’urgence d’y mettre terme.
Le président Gazouani, nouvellement élu, dispose d’un capital politique relativement important pour être cet homme, si telle est sa volonté.
Abou Hamidou Sy
FPC Amerique du nord
Tampa , FloridaÂ