Daily Archives: 27/09/2019
Le message de la Diaspora Mauritanienne aux USA au Président Mohamed Cheikh El-Ghazouani á travers une lettre ouverte.
Le message de la Diaspora Mauritanienne aux USA au Président Mohamed Cheikh El-Ghazouani á travers une lettre ouverte.
Nous remercions vivement tous ceux qui ont effectué le déplacement, particulièrement ceux venus de Columbus, Ohio; Philadelphia, Pennsylvanie; Baltimore, Maryland.
New York le 25 Septembre
Lettre Ouverte á son Excellence Mr Mohamed Cheikh El- Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie á l’occasion de la 74eme Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
Votre Excellence,
Nous, Diaspora Mauritanienne des Etats Unis, profondément soucieuse de l’avenir de notre pays, nous saisissons l’occasion que nous offre la 74 ème Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies pour attirer votre attention sur la situation préoccupante de notre pays, et prenons à témoin la communauté internationale.
Après la crise post- électorale, la confirmation des résultats des élections présidentielles 2019 par le conseil constitutionnel et votre investiture le 1er Août 2019, vous avez déclaré votre engagement — pour l’unité nationale et votre volonté de représenter tous les Mauritaniens sans aucune forme de distinction.
De notre avis, pour traduire ces objectifs dans les faits, il y a une condition sine qua non qui est de reconnaître et de résoudre les problèmes auxquels les populations sont confrontées depuis plusieurs décennies, à savoir– l’injustice sociale et économique, l’impunité, les violations des droits de l’homme, les pratiques discriminatoires et, la marginalisation et l’exclusion de la grande majorité des populations noires de la vie publique du pays. En conséquence, la réussite de votre mandat déprendra essentiellement de votre approche par rapport à ces questions fondamentales et de votre volonté politique à y trouver des solutions adéquates et définitives.
Les problèmes auxquels nous faisons référence sont loin d’être un secret. Ils sont largement connus aussi bien au niveau national qu’international pour avoir été régulièrement dénoncés par les victimes et les organisations de défense des droits de l’homme. Avant de présenter ces faits, nous demandons la libération immédiate et sans condition des neuf (9) ressortissants de Lexeiba arbitrairement arrêtés suite à la crise post- électorale et qui sont actuellement en détention à Kaedi.
Pour promouvoir la concorde et l’unité nationale conformément à l’engagement solennel que vous avez fait, vous devez traiter comme une urgence nationale les problèmes ci-après. Amender la constitution pour refléter de manière juste la diversité culturelle, linguistique qui caractérise la dimension multiethnique et multiraciale de la société mauritanienne.
Apporter une solution satisfaisante et durable à la crise humanitaire engendrée par les tueries extrajudiciaires de 1990-1991, et mettre fin à l’impunité source d’injustice.
Organiser le retour des mauritaniens encore déportés au Sénégal et au Mali. Ceci doit se faire dans le respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux.
Appliquer avec vigueur les lois relatives à l’esclavage et protéger les activistes anti-esclavagistes contre la répression.
Résoudre sans délai la situation des Mauritaniens devenus apatrides dans leur propre pays. Aucun mauritanien ou aucune mauritanienne ne doit être privé (e) de nationalité à cause des barrières administratives délibérément créées.
Assurer la transparence des concours de recrutement à la fonction publique et aux écoles professionnelles. Les institutions qui constituent les symboles de l’état doivent refléter la diversité de la Mauritanie. Le récent scandale du recrutement de l’armée où tous les officiers sont issus d’ une même communauté est hautement édifiant à ce propos. Pour appuyer ce point, voici quelques exemples additionnels. Sur les trente quatre (34) généraux de l’armée trente deux (32) sont Beydane, seulement deux (2) Haratine, pas un seul Négro-africain n’y est inclu. De même, il n’y a que trois Négro-africains sur les quinze gouverneurs de région, avec zéro représentant pour la communauté Haratine. Le même pattern est apparent au niveau des cinquante trois préfectures du pays. Les quarante huit (48) préfets sont tous issus de la communauté Beydane alors que les Harratine et les Négro-africains ne sont représentés que par quatre (4) et un (1), respectivement. Cette situation est autant plus préoccupante que les Haratine et les Négro-africains qui sont marginalisés représentent approximativement 80% de la population Mauritanienne, estimée environ á 4 million d’habitants.
Respecter la liberté de la presse et encourager la libération des média. Prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la transparence et la justesse des élections en garantissant à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et à ses démembrements ainsi qu’au Conseil Constitutionnel un caractère impartial et non partisan.
Instituer la double nationalité, et garantir le droit de vote á tous les mauritaniens de la Diaspora. Mettre fin á la spoliation des terres et protéger les paysans contre l’invasion de l’agrobusiness.
Garantir une justice transparente et impartiale, et promouvoir un état de droit pour une Mauritanie juste et égalitaire.
Si vous montrez des évidences de bonne foi à résoudre ces problèmes, la Diaspora n’épargnera aucun effort pour contribuer à cette œuvre de construction nationale en vue d’assurer à tous les mauritaniens des conditions d’épanouissement réel sans aucune forme de discrimination.
En espérant que vous allez mettre votre mandat au service de la résolution des problèmes que nous avons énumérés ci-haut, nous réitérons notre engagement à mettre notre expérience et expertise au service de cette mission.
Salutations respectueuses.
La Diaspora Mauritanienne aux USA
La Coordination,
Bakary Tandia: (347)683-4204
Aissata Niang: (646)981-8275
Mamadou Sall: (443)854-5119
CC Antonio Gueterres, Secrétaire Généal. des Nations Unies Siege des Nations Unies, New York
– Lettre ouverte de TPMN à M. le Président de la république relative à l’affaire Lamine Mangane
TPMNÂÂÂ – Monsieur Le Président,
Le 27 septembre 2011, à Maghama, la gendarmerie a ouvert le feu sur des manifestants pacifiques de Touche pas à ma nationalité qui ne demandaient rien d’autre que la citoyenneté pleine et entière pour tous les Mauritaniens au delà de leur appartenance raciale, ethnique ou tribale.ÂÂÂ
Le bilan est particulièrement lourd : Lamine Mangane, adolescent de seize ans est tué sur le coup, tandis que 8 autres enfants sont grièvement blessés et marqués à vie.
Huit ans après cette tragédie, aucune enquête n’a été diligentée pour situer les responsabilités et les coupables courent toujours, s’ils n’ont été promus pour leur forfait.ÂÂÂ
Une plainte a pourtant bien été introduite par la famille du jeune homme assassiné, mais elle n’a été suivie d’aucun effet, bloquée par une justice aux ordres d’un système étatique fondé sur le racisme et l’esclavagisme.
La tragédie de Maghama est en effet une suite logique du permis de tuer du noir délivré aux représentants les plus zélés du système raciste et esclavagiste à travers la promulgation de la loi d’amnistie protégeant les auteurs des crimes contre la communauté noire pendant les années de braise.ÂÂÂ
Touche pas à ma nationalité ose espérer que vous respecterez vos engagements et que vous aurez le courage d’affronter les problèmes qui minent l’existence de notre pays. Nous vous rappelons que l’unité nationale ne peut se construire sur le déni de justice et exigeons :
– L’ouverture d’une enquête interne visant à situer les responsabilités de la tragédie de Maghama
– L’indemnisation de l’ensemble des victimesÂÂÂ
– La levée des obstructions empêchant le traitement de la plainte introduite par la famille Mangane ;
– L’abrogation de la loi d’amnistie de 1993, cadre légal de toutes les exactions à l’endroit des Noirs de Mauritanie.
En espérant que vous mettrez les intérêts de la Mauritanie au-dessus de toutes les autres considérations, nous vous prions d’agréer l’expression de nos salutations distinguées.
Nouakchott le 27 septembre 2019
Pour le Bureau Exécutif,
Le Président Alassane DIA
Que veut la diaspora mauritanienne: mais, ou, et, donc, or, ni, car? / Pr ELY Mustapha
Pr ELY MustaphaÂÂ – A la question « que veut la Diaspora mauritanienne ? », la réponse est : « un Etat ».
La diaspora n’a bénéficié, depuis des dizaines d’années, que de discours sans lendemain de gouvernements successifs. Et voici (Ô félicité), que l’on adjoint à la dénomination d’un ministère celle de « ET des mauritaniens à l’Etranger ». Notons bien ce « et », conjonction de coordination, par excellence …ministérielle.
Que signifie ce « et » dans l’esprit de nos gouvernants ?
Exprime-t-il une relation comme dans « Ghazouani et Aziz sont des copains », une simultanéité comme dans « Aziz pilla et s’en alla », une caractéristique comme dans « l’Etat est démocratique et corrompu » ou une simple induction « le peuple l’élit et en pleura » …ou mieux encore un grand « mais », comme dans « le peuple a faim et ne meurt pas ».
Que signifie ce « ET » dans « Ministère des affaires étrangères, de la coopération ET des mauritaniens à l’étranger » ?
En fait il signifie tout cela. La simple relation éphémère, la simultanéité des gouvernements qui passent sans rien apporter à la diaspora, une manipulation caractéristique à des fins politiciennes, une induction des promesses non tenues et un grand « mais » qui exprime une conséquence de la nonchalance des gouvernements. En somme une concaténation de l’espoir.
Depuis des dizaines d’années, que l’Etat mauritanien ignore la diaspora mauritanienne et voilà qu’on l’adjoint…aux affaires étrangères.
Mais que veut-on de la Diaspora ?ÂÂ
Le discours hésitant et erratique du ministre des affaires étrangères, de la coopération « et » des mauritaniens à l’étranger », n’a fait que renforcer l’idée qu’il n’a ni plan, ni stratégie, ni même un « think tank » aussi réduit soit-il pour y réfléchir en y associant la diaspora. Sinon une promesse d’un congrès un certain été… 2020 !ÂÂ
Une infantilisation de la diaspora mauritanienne pour laquelle on décide. On décide pour elle en désignant quelle administration s’en chargera, quel député la représentera, quel interlocuteur officiel elle aura et dans quelles échéances on la recevra !
Qu’on se le dise : La diaspora en a ras-le-bol de ces manipulations politique qui fonctionnent en conjonctions de coordination et en phraséologie erratique.
Ce dont a besoin la diaspora, ici et maintenant, le voici :
– Que l’Etat mauritanien se déplace vers la diaspora, à travers ses structures consulaires et diplomatiques à l’étranger ou par missions dédiées. Je dis bien se « déplace » car ces missions diplomatiques et consulaires de Mauritanie à l’étranger ne sont pas …à l’étranger. Elles sont en villégiature, et dans les duty-free et ne servent qu’à accueillir les responsables et autres délégations officielles mauritaniennes de passage. La diaspora ne les connait pas et si elle devait les rencontrer, c’est uniquement à travers les « fins de non-recevoir », les sittings et les meetings pour réclamer les bourses des étudiants ou encore des revendication d’une diaspora sans papiers, exclue et avilie à l’étranger par son propre pays.
– Que l’Etat cesse, à travers ses représentants, le débit de ce galimatias de ministres à propos de la diaspora qui ne lui permet que de gagner du temps et d’utiliser la bonne foi des pauvres gens, stationnés dans des pays étrangers-souvent exclus – pour asseoir une politique dont on sait par expérience, depuis une trentaine d’années, qu’elle est stérile.
– Que l’Etat ne renvoie pas aux calendes grecques les rendez-vous avec la diaspora, mais qu’il propose, ici et maintenant, un plan stratégique doublé d’un plan d’action fonctionnel pour la diaspora en lui affectant les ressources humaines, les moyens financiers et matériels adéquats. Sans cela, tout discours est sans objet.
Mais l’Etat sait-il vraiment ce que veut la Diaspora ?
Certainement pas, au sens où la diaspora l’entend. Car ceux qui vivent assis sur leurs maroquins, ne peuvent comprendre ceux qui vivent, sur le terrain, l’amère quotidien d’une diaspora.
Ce que veut la diaspora, ce n’est pas qu’on la nourrisse ou qu’on la blanchisse. Une frange importante de la diaspora occupe des fonctions et des emplois hautement placés dans les institutions internationales, ou publiques et privées de pays étrangers.
Il faut qu’on se le dise, la Diaspora ne vient pas demander un quelconque privilège, ni attendre que des conseils ministériels gèrent au compte-goutte son destin dans son propre pays, mais elle exige que l’Etat prenne ses responsabilités à son égard et cesse les manœuvres politico-dilatoires qui dominent la décision politique depuis des années.
Ce que veut la diaspora tient en quelques lignes :
– Que les mauritaniens à l’étranger bénéficient de l’appui de l’Etat pour responsabiliser ses postes diplomatiques et consulaires à l’égard de la diaspora mauritanienne pour que celle-ci puisse obtenir les services qu’elle demande en lieu et temps ; services que ces administrations délayent, sinon refusent par abus de pouvoir.ÂÂ
– Que les services consulaires puissent se déplacer vers les lieux de la diaspora de façon périodique de façon à lui apporter leurs services comme le font les services consulaires qui se respectent. Cette « tournée consulaire », tradition dans les pays démocratiques est ignorée et beaucoup de mauritaniens à l’étranger souffrent de l’éloignement et de l’isolement administratif et consulaire, avec tous les tracas que peuvent leur causer les autorités locales et face auxquels ils ne reçoivent aucun appui de leur Etat.
– Que l’on revoit, depuis l’établissement de cette machine du recensement des populations en Mauritanie, la situation des mauritaniens à l’étranger exclus de leur nationalité et de tout document administratif, les jetant dans le dénuement et la clandestinité.
– Que l’Etat mauritanien soit à travers ses postes diplomatiques et consulaires l’étranger, un véritable interlocuteur du pays hôte en défendant les droits de ces ressortissants sur son sol.
En effet, ces postes diplomatiques et consulaires considèrent cette activité de défense de nos concitoyens comme une corvée et interviennent difficilement, sinon jamais. Combien de nationaux mauritaniens croupissent en prison ou font l’objet de maltraitance ou de confiscation de leurs droits au su et au vu de nos missions diplomatiques qui se retiennent d’intervenir. Les exemples sont nombreux et confirment encore une fois que la diaspora n’a pas besoin de diplomates ou de consuls en villégiature.
– Que l’ont créé dans ces ambassades de véritables structures d’accueil de la diaspora, proposant sur la base d’une stratégie élaborée, les voies et les moyens de mise à contribution de la diaspora au développement du pays (plan bancaire/plan d’investissement/plan logement/plan scolarisation/plan création entreprises/accompagnement au pays/rencontres officiels et évènementiels /propositions d’expertise et d’assistance/informations à la carte etc.)
Que l’on cesse donc de discourir sur la Diaspora. Il faut aller à sa rencontre. Résoudre ses difficultés sur le terrain étranger est un préalable pour l’attirer sur le terrain national, condition à l’établissement de la confiance.
La « Direction des Mauritaniens de l’étranger et des affaires consulaires » au sein du Ministère des affaires étrangères, de la coopération et des mauritaniens à l’étranger, s’est vu attribuer toute une mission (de protection, d’assistance des mauritaniens, de suivi des compétences, etc.), mais la solution du problème de la diaspora ne réside pas dans la multiplication des structures administratives et de leur compétence, mais elle réside dans la réponse au constat suivant :
La Diaspora ne sera au rendez-vous de l’Etat, que si l’Etat va, d’abord, au rendez-vous de la Diaspora.ÂÂ
Ce rendez-vous qu’elle lui a fixé depuis des dizaines d’années sur le terrain de ses droits bafoués à l’étranger et de la négligence des régimes successifs à son égard.
Rendez-vous que l’Etat a toujours manqué. ET ce n’est pas par discursivités conjonctives successives à partir de Nouakchott, que l’on intéressera la Diaspora du bout du monde.
Mais si l’espoir n’est qu’un, il reste encore bien des conjonctions de coordination à l’usage d’un Régime nait, hélas, de conjonctions… de subordination Mais, ou, et, donc, or, ni, car ?
Pr ELY Mustapha
États Unis : manifestation des Mauritaniens à New York
Des Mauritaniens vivants aux États-Unis ont manifesté aujourd’hui devant le siège des Nations Unies.
Ce rassemblement, des Mauritaniens venus de plusieurs localités des États-Unis, a pour but de dénoncer le régime Mauritanien dirigé par Mohamed ould Ghazouani. Depuis son accession au pouvoir en Août dernier avec une fraude massive, les mauritaniens se disent frustrés par la situation du pays.
Les manifestants ont exprimé le souhait d’une Mauritanie unie, en réclamant la justice et l’égalité de tous les citoyens. Ils ont brandi des pancartes sur lesquelles on peut lire “Black Live matter”, appliquer strictement les lois antiesclavagistes “stop harboring criminal”.
Les manifestants réclament au président Ghazouani de :
Fournir une réponse urgente et effective aux tueries extrajudiciaires commises durant les années 1990-1991
Faire du retour des déportés Mauritaniens au Sénégal et au Mali dans leur pays une priorité urgente
Appliquer strictement les lois anti-esclavagistes
Assurer que tous les Mauritaniens soient recensés et qu’aucune personne ne doit être privée de la nationalité
Mettre fin à l’injustice sociale et économique en combattant la corruption et le mauvais usage des ressources naturelles
Permettre la double nationalité et aussi garantir le droit au vote des mauritaniens à l’étranger
Prendre les dispositions nécessaires pour lutter contre l’expropriation des terres dans le sud de la Mauritanie.
Pour assurer l’unité nationale de la Mauritanie, le président ne doit pas ignorer ces doléances, a dit Abou Tandia dans un communiqué dont la publication a précédé la manifestation.
D’autres personnalités de la diaspora Mauritanienne ont pris la parole. Hormis Abou Tandia on peut citer, Houleye Thiam présidente de Mauritanian Network, la veuve Aissata Niang présidente Mauritanie Minjejita, Oumar Kébé, Cheikhna Diakité, Monsieur Sy et l’ancien militaire Mansour Kane qui a été arrêté et torturé dans les années 90.
Le président Mohamed ould Ghazouani est à New York pour assister à la 74ème session de l’assemblée générale des Nations Unis qui prendra fin le 30 Septembre.
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senalioune
Mauritanie : les propos d’un conseiller saoudien sur l’arabité de quelques pays de la Ligue arabe fâchent
Le360 Afrique – Un conseiller saoudien aurait demandé l’expulsion de la Mauritanie et de quelques pays africains de la Ligue arabe, au motif que ces Etats ne peuvent assimilés à des « pays arabes ».
Des propos qui suscitent un certain malaise auprès des pourfendeurs d’une « arabité » exclusive du pays et des autorités. Les récents propos sur « l’arabité » de la Mauritanie et d’autres pays, attribués à un conseiller saoudien, défraient en ce moment même la chronique et animent les débats à Nouakchott.
Selon une déclaration rapportée par la presse, largement commentée sur les réseaux sociaux, un conseiller saoudien dont l’identité exacte n’a pas été révélée, et qui est détaché auprès de la Ligue Arabe, organisation panarabe dont le siège se trouve au Caire, exige « l’expulsion de la Ligue des Etats Arabes (LEA) de certains pays non-arabes, tels que la Mauritanie, le Soudan, Djibouti et la Somalie, qui ne sont pas assimilables aux pays arabes, tant du point de vue de la composition de la population, de la géographie que de l’histoire.
Les échecs de la ligue arabe sont imputables au fait que cette organisation est devenue un sanctuaire protecteur de pays qui n’ont aucune histoire. L’arabité est une passion, une harmonie, une histoire et une langue. Des critères qui ne sont pas applicables à la Mauritanie, à titre d’exemple », a ainsi asséné ce conseiller saoudien.
Ces propos ont été accueillis avec un silence et une réelle gêne dans les milieux panarabes de Nouakchott, alors que les détracteurs d’une Mauritanie exclusivement arabe ont trouvé là un exutoire pour effacer cette idée.
La Mauritanie et l’Arabie Saoudite entretiennent, par ailleurs, d’excellentes relations et sont liées par de multiples accords de coopération.
Si aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée à l’heure actuelle, cependant, l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI), organe du gouvernement, a relayé mardi dernier, en soirée, une déclaration de l’ambassadeur du royaume d’Arabie Saoudite accrédité à Nouakchott, Huzaa Ben Zeben, qui a tenu à souligner « l’estime réciproque entre les peuples mauritanien et saoudien ».
Le diplomate saoudien, qui s’exprimait à l’occasion d’une cérémonie marquant la célébration du 89e anniversaire de la réunification du royaume, a également affirmé que « les relations entre les deux pays frères ont connu un développement considérable, débouchant sur la signature de plusieurs accords, des échanges de visites d’hommes d’affaires et le voyage, en Mauritanie, de l’émir Mohamed Ben Salman Ben Abdel Aziz », dit MBS.
Rapporté à son contexte, les déclarations de ce diplomate apparaissent comme une réponse indirecte à une « bourde diplomatique » commise par ce conseiller saoudien.
Toutefois, au-delà de ces propos et des commentaires qu’ils ont pu susciter en Mauritanie, de nombreux observateurs à Nouakchott s’interrogent sur les réelles questions de l’heure, à savoir les défis et les enjeux auxquels doit faire face la Mauritanie en 2019: éducation de qualité, traitement consensuel de la question sociale afin de créer les conditions d’une véritable cohésion nationale, approfondissement de la démocratie, amélioration de la gouvernance.
Sans oublier une gestion rationnelle des nouvelles ressources gazières, et la sécurité du territoire face à la menace terroriste.
Par notre Correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya